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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
27 juillet 2011

CE QUE DIT LE MOZART-TITILLEUR DE METZ A LA FEMME-CANON DE NAVARONE (Joe Krapov)

1
Que l’on me verse du bon vin
Volontiers, volontiers
Je ferais longue pause

Comme les fleurs de mon jardin
Comme les fleurs de mon jardin
Je prends racine où l’on m’arrose

2
Que l’on me dresse bonne table
Volontiers, volontiers
Je mangerais encore

Comme Gargantua l’affable
Comme Gargantua l’affable
Je prends plaisir à la tortore

3
Que l’on me mène en votre lit
Volontiers, volontiers
Je ferais bien la chose

Comme un Don Juan d’Italie
Comme un Don Juan d'Italie
Je prends plaisir à cette osmose

4
Que l’on arrête un peu le temps
Volontiers, volontiers
Je f’rais durer les choses

La vie est plus belle au printemps
La vie est plus belle au printemps
Qu’en hiver où tout s’ankylose.

Pour entendre la musique de W.A., c'est ici : http://www.youtube.com/watch?v=TAHSA7wgayY

 

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15 juillet 2011

ARE YOU READY FOR THE COUNTRY ? par Joe Krapov

Champs_libresAu centre culturel “Les Champs libres” à Rennes la salle de conférences porte le nom d’Hubert Curien. Elle est fréquentée essentiellement par d’aimables personnes qui sont, dans leur majorité, des retraité(e)s de l’Education nationale ou de l’Enseignement supérieur. Chez ces braves gens qui sont sorti(e)s de la vie active, il ne reste, semble-t-il que l’amour du jardinage, l'art d'être grand'mère, la satisfaction  du devoir accompli et pis Curien.

C’est pourquoi, ce vendredi où il pleuvait, les personnels chargés de l’accueil aux Champs libres ont été surpris de voir débouler dans le grand bâtiment de M. de Portzamparc deux types déguisés en cow-boys. Ils ont attaché dehors leur vache au totem qui sert d’habitude à garer les vélos et ils sont entrés s’enquérir, d’une démarche exagérément chaloupée, entre deux claquements de bulle de chewing-gum, avec le programme du festival des « Tombées de la nuit » à la main, de l’endroit où avait lieu "LA" conférence.

Au centre culturel des Champs libres le personnel d’accueil, les vigiles et les gardiens d’expositions sont habillés de manière élégante : on se croirait dans un hôtel de luxe de la chaîne Sophie Tell « la Suisse à portée de votre pomme ! ». Ca ressemble à un hall de gare ou d’aéroport mais on n’y arrête jamais personne. C’est pourquoi la jolie demoiselle à chignon impeccable a indiqué poliment à Loreille et Lardu la direction du Saint-Hubert’s culte où la cérémonie d’écoute d’une conférencière venue de Paris avait déjà commencé.

chapeaux_JoyeNos deux balourds ont donc fait lever dans l'auditorium tout un rang de mamies-perles puis ils ont posé leurs deux masses imposantes de bûcherons à chemises à carreaux et Stetson sur la tête parmi les frêles vieilles dames à cheveux blancs et enfin ils ont écouté la conférencière, une nomme Bertille Duvexin-Kititille qui était arrivée à ce passage-ci de son exposé :

« … évidemment, on ne fait pas des ficelles picardes avec n’importe quelle pâte à crêpe ! Je suis désolé si je vous froisse un peu, mesdames de Rennes…

- Plop ! l’interrompt Loreille en claquant une autre bulle de Malabar, il y a des messieurs dans la salle !

- … mesdames et messieurs de Rennes, mais la crêpe bretonne, quelque peu desséchée et cartonneuse, revenue sur la tuile ou le billig ne convient pas du tout pour être enroulée autour de la farce de manière à constituer cette spécialité culinaire du Nord de la France.
 

- Vous voulez dire du Nord – plop ! - de l’Amérique ?

Bertille fusille de la pupille le Lardu aux phylactères. 

- La Picardie, monsieur le mâchouilleur, est une région française qui s’étend actuellement sur les départements de l’Aisne, de l’Oise et de la Somme. Au-dessus, il ne reste plus que le Nord et le Pas-de-Calais. Et donc, pour la ficelle picarde, on utilise la recette des crêpes du Nord : farine, lait, œufs, sel, bière, rhum et une cuillerée d’huile. Cela fait des crêpes plus épaisses que l’on cuit dans une poêle et que l’on fait sauter pour les retourner. On s’occupe en suite de préparer une sauce béchamel…

- Dis donc, Lardu, chuchote Loreille un peu fort à son voisin, elle a de très jolis collants, la dame, mais j’ai bien l’impression qu’elle ne maîtrise pas trop son sujet ! Au lieu de nous faire écouter des galettes de vinyle noires elle veut qu’on se farcisse des crêpes à la sauce blanche !

- … la question qui fait débat aujourd’hui c’est qu’y met-on ? Des dés de jambon ou des lardons ? Fumés ou pas, les lardons ? Peut-on y mettre des champignons de Paris ? De l’oignon ou de l’échalote ? De la noix de muscade ? Les statistiques de Marmiton.org…

- Ah non, Madame, je suis désolé mais il y a rarement de l’orgue – plop ! – dans la musique country ! s’énerve Loreille.

- Excusez-moi, messieurs, mais cela fait plusieurs fois que vous m’interrompez assez peu poliment. Déjà, je ne sais pas trop d’où vous sortez mais c’est sans doute d’un endroit où on ne retire pas son chapeau devant une dame ! Etes-vous sûrs d’être réellement intéressés par ma conférence ou êtes-vous là en touristes ?

- Mais ma petite dame, c’est vous qui avez besoin de vacances ! Vous êtes totalement hors sujet avec vos histoires de ficelles et de surgelés ! Plop ! Nous on attend que vous fassiez tournoyer le lasso et que vous lanciez le signal de la square dance !

- Mais enfin… Où croyez-vous donc être ?

- Ben quoi ? On n’est pas à la conférence sur la musique américaine de Memphis à Nashville suivie d’un bal country ?

080830_043 

- Pas du tout ! Ici c’est le cycle « cuisine traditionnelle pour gourmets et gourmands du monde entier » !

- Ah ben zut ! C’était pourtant écrit dans le programme des Tombées de la Nuit – plop ! - que ça avait lieu aux Champs libres.

- Fais le voir, le programme, Loreille ! J'ai un doute, soudain !

- …

- Alors ?

- Effectivement, on a dû se tromper de ligne. Plop ! Il est écrit « horaires et lieux à définir » et c’est sur la dalle Kennedy à Villejean !

- Bon, ben… On est désolés pour le dérangement. Plop ! On va y aller. Pardon mesdames.

Ils font se lever du coup tout le rang de lectrices de Télérama assurées à la MAIF et habillées-équipées autrefois par la CAMIF. Vu le bordel qu’ils ont foutu, ils se font en fait éjecter de la salle à coups de parapluies.

Car on est vraiment au jour des Tombées de la nuit où il pleut comme vache qui pisse et où le festival justifie son surnom officieux de « Tombées de la pluie ». La vache qui pisse les attend dehors, en chair plus qu’en os, et elle n’a pas fait que liquéfier son blues. Elle a déposé quelque chose qui rime avec sur le parvis du Beaubourg rennais. Elle s’appelle Dolly et ils l’ont louée à la ferme des Gayeulles pour être plus crédibles encore dans leur rôle de cow-boys.

Du coup les garçons vachers ne sont pas fâchés de quitter ce lieu où ils sentaient bien que quelque chose clochait. Tout aussi flegmatiques que leur chewing-gum élastique, ils philosophent off the record :

- Tout cela prouve une chose, Loreille, c’est que le difficile, ce n’est pas de donner, c’est de ne pas tout donner. Y compris l’horaire des spectacles dans le programme des Tombées de la Nuit. 

- Tant qu’à faire, avant d’aller au bal, on pourrait aller sen jeter un chez l’oncle Camille au vieux Saint-Etienne, rue de Dinan ?

- Bonne idée, Loreille ! Avec un peu de chance Agatha aura fait des crêpes !

- Mmm ! Les bonnes fajitas d’Agatha ! Fourrées avec des lardons, des oignons et des champignons ! Allez viens, Dolly, partons !

Dolly_Parton 


 

8 juillet 2011

Chez le bibliothécaire-cuisinier (Défi du samedi 155) (Joe Krapov)

110624_A_001
- Déjà ton étagère à épices n'est pas rangée par ordre alphabétique. Je comprends pourquoi j'ai autant de mal à retrouver les disques de Cécilia Bartoli !

- M'enfin, mon trésor ! Ils sont à V comme Vivaldi et à M comme Mozart.

- Et celui sur les castrats, il est à E comme Eunuque ? Finalement je sais ce que je vais t'offrir pour ton anniversaire...

- M'enfin, mon trésor, ça ne se dit pas à l'avance !

-... un manuel de bibliothéconomie !

Neil_Young_a_treasure_1- M'enfin, mon trésor ! De toute façon la date est passée et euh.... je me suis offert le dernier disque de Neil Young !

- Ah oui, celui-là, pour une fois, je l'aime bien. Où tu l'as rangé ?

- Il ne quitte pas mon bureau, mon trésor, « A treasure » ! Le type qui joue du violon dessus c'est Rufus Thibodeaux dont parlait jadis Michel Fugain dans sa chanson « Tous les Strauss-Kahniens, toutes les Strauss-Kahniennes vont chanter vont danser sur le violon ». Il y a juste un truc qui me chiffonne.

- Ah oui, et quoi donc ?

- C'est la pochette. Tous ces champs bien ciselés, cette ferme, ce tracteur, cet étang... J'ai l'impression d'avoir déjà vu cela quelque part. A mon avis il manque quelqu'un sur l'image.

- Retourne la pochette, idiot.

- Ah ben oui, tiens, elle est-là, dis donc ! Et elle fait de la planche à voile maintenant !

Neil_Young_a_treasure_2

- Tu ferais mieux de prendre exemple sur elle et d'un mettre un coup !

- Un coup à quoi ?

- Au rangement de tes tiroirs... et du reste !

- Promis, mon trésor ! Je réécoute encore une fois « Nothing is perfect in God's perfect plans » et je m'y mets ! Ou pas !

8 juillet 2011

Les fiançailles de M. La Hire

On ne devrait pas écrire. Les gens de notre condition – je suis domestique - sont faits pour servir et rester anonymes figures dans le jeu social. Ecrire c'est comme de l'ADN, des empreintes digitales que tu aurais laissées un jour où tu aurais trempé tes doigts dans l'encrier. Et alors écrire des lettres, des lettres d'amour qui plus est, et en plus les signer, faut vraiment être con !

Mais bon, la mère Judith, c'était une intello : il fallait lui montrer ce qu'on valait niveau plume avant d'avoir droit à ses égards. Ca ne faisait pas un pli, c'était la règle du jeu mais après, question foutreau, godori, vitou et ascenseur pour le septième ciel, je ne vous dis pas le cadeau que c'était ! Royal de luxe, la dame !

Je m'étais donc fendu de très jolis poèmes, tous pompés ici ou là et traduits ou adaptés à ma sauce. Comme celui-ci, tiré d'une chanson italienne matinée de variantes belges.

« Partir avec toi vers des pays qui n'existent pas
Partir avec toi vers des pays où il ne pleut pas
Mettre à l'horizon 
Ta lumière qui mène à déraison
Montrer aux fenêtres 
L'incendie né de toi en mon être ».

Ca avait marché. Son légitime époux, toujours sur son 31, était souvent absent, livrant moult batailles pour assurer leur subsistance et mon salaire de lapeur. Mais, non contente de m'accorder ses faveurs, cette idiote de Judith avait entouré d'une des siennes le paquet de lettres tordues que je lui avais envoyées.

Quand son mari est tombé dessus, il a constaté la récidive avec philosophie et s'est montré bien moins cruel que la première fois. Ce Charlot avait jadis surpris madame avec son valet de chambre et avait exigé d'elle, en guise de punition, non qu'elle coupât les atouts du mistigri mais qu'elle tranchât la tête à ce pouilleux. C'est ainsi qu'Holopherne fut décapité et que la place devint libre pour moi.


Caravage_Judith
Je m'en tire bien finalement. Judith a dit :« Charles, aie du coeur, pour une fois, ne te comporte pas comme un nain jaune, sois grand ! ».

Ils m'ont chassé, on m'a juste écarté pour que je cesse de jouer à la crapette avec madame. Je me suis rabattu sur la femme d'Hector dont une chanson disait beaucoup de bien. Je confirme qu'il n'y a pas mauvaise donne là-dessus !

J'ai appris récemment que Mr et Mrs Heart ont depuis engagé un autre serviteur. Du coup le roi Charles ne risque plus grand chose. Le type s'appelle Hogier. C'est un solitaire et moi qui le connais je puis vous affirmer qu'il est un peu puant, comme gars, par moments.

Alors quand je lis des citations comme : « Ecrire, c'est une liaison d'amour avec soi et les choses, et les moments et les gens » ben moi, ça me fend le coeur ! A vous ça ne vous fait rien ?



La_partie_de_carte

GENERIQUE :
Distribution (des rôles et des cartes)

                        Lahire   dame_de_coeur  roi_de_coeur  Valet_de_pique

6 juillet 2011

Travaux de peinture pour Sebarjo !

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2 juillet 2011

Bon rétablissement !

If you need a doctor, do not choose this guy !

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1 juillet 2011

Et Vlan ! Passe-moi les Ponge, Bob (Joe Krapov)

La table (mode Poupounesque)

C'est par elle, et sur elle, que se multiplient les pains.
Avant de les distribuer l'inspecteur intime au suspect l'ordre de s'y mettre, à table.

- Tu vas déguster jusqu'à ce que tu t'allonges !"

L'autre fait comme s'il était de bois mais en son formica intérieur il n'en mène pas largemica. C'est que le délit est peut être grave. Dans ce cas on passe très vite des tables de la loi au lit de justice et cela peut vous mener à la chaise électrique.

Pendant ce temps-là, nous autre, nous avons du mal à trouver des mots pour meubler la conversation.

- Chef, il a fait un malaise, son coeur va lâcher !
- Fallait pas lui cogner si fort dans le buffet ! J'avais bien vu qu'il n'était pas dans son assiette, le vieux !"

En deux coups de cuillère à pot on l'emmène à l'hôpital. Sur la table d'opération on découvre qu'il n'a pas voulu payer l'addition et on constate bientôt sa soustraction effective à l'effectif des vivants.
Sur la table de dissection on peut enfin savoir combien de divisions représente le pape.


Les lunettes (mode Zigmundien)

Quand on n'a pas la vue nette, on doit porter des lunettes.
Elles donnent un air austère à Paul et un nerf optique à Patrick.
On les porte sur le nez depuis si longtemps qu'on peut bien les appeler « vieilles branches ». Mais comment fait celui qui n'a pas d'oreilles pour en porter ?
- Mêle-toi de tes lorgnons, Joe Krapov, et arrête de taper comme un sourd !
Celle qui sert à regarder les planètes ou les éclipses de soleil coûte un prix astronomique.
En même temps, on n'a plus rien à l'oeil aujourd'hui.
Tout ceci n'est pas grave. Ce que je crains par-dessus tout, c'est qu'on nous oblige un jour à porter des lunettes 3D au cinéma pour voir « Mon ocle » de Jacques Tati.
- C'est pas de Claude Chabrol, plutôt, le mon ocle rit jaune ?
- Ne discutez pas de cinéma à table (voir ce mot), les interrompt la mère, toujours pleine de tact et au contact. Finissez vos lentilles.


Le piano (mode Joyeux, avec Christian Clavier qui joue le concerto en sous-sol de Ravel)

Le piano est un gros comique noir qui rit de toutes ses dents des beignes qu'on lui donne et d'y voir, au pianiste, cet homme un peu ridicule qui porte queue de pie pour jouer Rossini ou bien l'air des bijoux, un air de ressemblance avec un vieux pingouin qu'on a mis sur la touche.
Son ratelier, c'est un clavier bien tempéré : qu'on le caresse ou qu'on le frappe il ne bouge pas d'un iota alors que ma guitare est pleine de coups et l'âme du violon pleine de blessures chantantes. Perché sur ses trois pieds, plus lourd qu'un bahut breton, il n'aime rien tant , comme ce dernier, que faire chier le déménageur normand. Je crois qu'à l'intérieur il est un peu marteau.
Mais toute cette vieille musique déversée à Gaveau comme une vieille gavotte ou qui sort de la Pléiade pour plaider à Pleyel, vous ne trouvez pas que ça sent un peu le réchauffé ?
Les moins romantiques d'entre nous préfèrent d'ailleurs celui de ses cousins qui officie dans la cuisine du restaurant.
Et, bientôt, ceux-là passeront à table (voir ce mot).
Parmi les pianistes les plus célèbres rappelons l'existence de Jelly Roll Mops Morton, Elton « Lieu » John, Frantz « La truite » Schubert.
Après le concert, tandis que Frédéric Chopin sec et à l'eau se restaure le boyau, Wolfgang Amadeus Mozart dîne à l'huile.
Bon, OK, j'exagère dans le genre Vermot. C'est d'accord, Keith, j'arrête.


La Chaussure (Mode Mapien, Charleville n'étant guère éloignée de Nancy)

De quoi se mêle la chaussure ?
Lui demande-t-on autre chose que d'enfermer les pieds et protéger leurs plantes de la dureté des sols bien souvent caillouteux ?
Qui lui a suggéré de se hausser du col à coups de talonnettes ?
Sous prétexte qu'au sable elle marque le pas la voilà qui hurle au sandale et voudrait faire de la littérature, marcher sur l'eau là où elle n'a pas pied.
Que d'ambition, vraiment, et quelle poésie, Miss Tong et Miss Tatane !
Et vous messieurs Souliers qu'on trouve dans la neige du côté Guy Béart et voyagez beaucoup près de Félix Leclerc ?
A quoi rêvent les godasses en pleurs ? Que serais-je santiag qui vins à ma rencontre lorsque, le pied contre son coeur, le poète tire les élastiques de ses ballerines blessées ? De quoi se mêlent les chaussures, les Bata ou les Bateaux ivres ?
De vent !


La brièveté (A la Walrusse)

Elle évite bien des pépins tout comme la visite régulière du château de Chantilly permet à Berthe de vivre sur un grand pied en attendant de chanter « Sacré Charlemagne, l'école est finie ! ».

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