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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
27 janvier 2012

37°2 le matin à l’ombre de moi-même (Joe Krapov)


DDS 178 ombre allongée 2Voici qui va plaire aux amoureuses de Moustaki, à celles qui préfèrent rouler dans l’herbe plutôt que de ne jouer les pachas qu’au hamac : mon ombre adore s’allonger !

Voici qui devrait plaire aux marionnettistes qui passent par ici : plus j’expose mon ombre, mes reflets, ma binette et moins j’en sais moi-même sur celui qui, derrière, tire les ficelles de Joe Krapov.


Voici qui devrait plaire au pondeur d’haïku qui joue de la guitare et suit le tour de France avec un braquet de 5-7-5 :

DDS 178 ombre de vélo

Mon ombre est fortiche :
Elle est la seule à pouvoir
Sucer mes deux roues


Voici qui devrait plaire aux amoureux et amoureuses de la Bretagne qui sont aussi fans d’Edith Piaf : « Je ne suis qu’une fille du port, une ombre de la rue ».

DDS 178 ombre de Bretonne

Par contre, si je tombe, je ne sais pas si un ami sort de l’ombre à ma place. Mais je fais tout pour ne pas tomber et je ne me mets pas en travers de la loi de peur de finir ma vie à l’ombre.

Je ne suis pas comme Lucky Luke, non plus : quand il y a du danger  je me tire plus vite que mon ombre.

Enfin voici qui devrait plaire à ma fan d’Iowa (dont je suis fan en retour) : mon ombre joue de la guitare !

DDS 178 ombre de guitariste

Pour illustrer ce dernier point j’aurais pu chanter "L’aventurier" d’Indochine pour évoquer Bob Morane et l’Ombre jaune. J’ai préféré massacrer fort Apache parce que c’est un morceau des... Shadows.


 

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25 janvier 2012

OPERATION CASSOULET par Joe Krapov

On était sur la fin de la pause de midi et on disputait, avec mon collègue Raymond Lafontaine, une énième partie d’échecs en semi-blitz, comme les attaques sur Londres quatre ans plus tôt, quand l’Obersturmpführer Schultz est entré dans notre bureau.

- Ach, les petits Franzosen, il fa falloir laisser té côté le Springer, le König la Dame und die Türme pour rétourner Arbeit ! Nous fénons t’intercepter ce messache te Ratio-Lontres. Fous né sérez pas troppe té eux pour técoter cette kolossale cochonnerie, che pense !

J’ai posé mon crayon avec la liste des coups de la partie et on s’est penché avec Lafontaine sur le bout de papier que le lieutenant SS venait de nous remettre. Pendant ce temps-là lui considérait la feuille de notation.

1. e4 c5 2. d4 cxd4 3. c3 Cf6 4. e5 bxc3 5. Cxc3 Cf6 6 Cf3 d6 7 . o-o f6 8. Dd5 De7 9. Te1 Ce5…

- Fous poussez le fice chusqu’à encoter fos parties t’échecs ? Schweinhunt ! Chamais fu des fous pareils !

Lafontaine a fait une photocopie du document et on a commencé à travailler chacun de notre côté, nos bureaux se faisant face dans la même pièce. Le message était le suivant :

Cher Hg RV bus PD avec Ag portable Sn car silence Au sous Ne bleu. Tenue Ni exigée. Serai au Zn, pieds sur barre de Cu. Si pas pété Pb d’ici là car Kr présentement avec code d’en fe. Espérons autre camp S si intercepte. Besoin P et Mg car supplice Ta ou H pas de plaisir. Anti ABI fait Sb. Amène As & vieille dent. L. Santé, Ch’timis !

- C’est un nouveau code, j’ai l’impression. Aucune des grilles que j’ai ne donne quoi que ce soit ! » m’a lancé Lafontaine.

- C’est un fait. Travaillons en silence, veux-tu ?

A trois heures de l’après-midi, on était encore dessus à suer sang et eau pour tâcher de comprendre.

MIC 2012 01 23C Cap Blanc nezA cinq heures Lafontaine a dit :

- Je renonce, William. Ca m’énerve trop ce truc. Le « Santé Ch’timis » laisserait supposer qu’ils s’intéressent à la Mer du Nord. Ils peuvent débarquer là s’ils veulent, les Schleus les attendent de pied ferme et l’escalade du Cap Blanc Nez par la face Ouest, ça n’est pas de la tarte. Je vais chez Laurette boire un verre, tu viens avec moi ? »

- Non, je reste là, je crois que je suis sur une piste. Je compose des mots avec les consonnes parasites du message.

Les mots ne donnaient pas grand-chose : hgas, agneau, asta, féta... Autant aller se faire voir chez les Grecs !

MIC 2012 01 23 lanterneA huit heures, j’y étais toujours. J’ai fait monter des sandwiches et de la bière de chez Laurette, comme si j’étais le commissaire Maigret un soir d’interrogatoire. C’est vrai que j’étais en train de bien le cuisiner le bousin ! Bien que l’on soit en juin avec des jours qui rallongeaient, j’ai allumé la lampe en prévision du couvre-feu. Il n’y avait pratiquement plus personne dans la Kommandantür, que moi le dinosaure, le patient, le lourd, l’opiniâtre M. William.

A une  heure du matin, seule ma lampe brillait à l’étage des transmissions. J’ai regardé le lampadaire en répétant comme une litanie « santé Ch’timis santé Ch’timis santé Ch’timis santé Ch’timis santé Ch’timis santé… » et du coup la lumière est venue : Chtimi sans t, ça fait chimie. Je me suis précipité vers le dictionnaire Larousse usagé qui trônait sur nos étagères et je l’ai ouvert à la page des symboles chimiques. Eurêka ! Ca collait à merveille. Patience et longueur de temps avaient fait encore une fois plus que force et que rage.

"Cher Mercure Rendez-vous bus Palladium avec argent,  portable étain car silence or sous néon bleu. Tenue nickel exigée. Serai au Zinc, pieds sur barre de cuivre. Si pas pété plomb d’ici là car Krypton présentement avec code d’enfer. Espérons autre camp soufre si intercepte. Besoin phosphore et Magnesium car supplice Tantale ou Hydrogène pas de plaisir. Anti ABI fait Antimoine. Amène arsenic & vieilles dentelles. Santé, Ch’timis !"

En même temps, je ne comprenais pas le pourquoi de ce message qui restait encore peu compréhensible. J’ai appelé le lieutenant au téléphone. J’ai dû le réveiller, mais il a l’habitude et j’ai la permission. Tant pis pour la « cholie pétite matémoizelle » qui partageait sa nuit (c’était jamais la même mais il l’aimait quand même) la stratégie militaire prime toujours sur le repos du guerrier.

- C’est Saurien, mon lieutenant. J’ai l’impression qu’ils nous ont donné du fil à retordre exprès pour faire diversion. Je vais voir au service des écoutes s’il n’est pas tombé d’autres messages.

- Né mé rappelez pas Saurien, ça peut attentre témain, maintenant ! Gute Nacht !

- Bonne nuit, lieutenant.

 Aux écoutes ils n’avaient qu’un vers de Verlaine à se mettre sous la dent. « Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone». Tombé à 21 heures 30. Là j’ai compris tout de suite.

Bien joué les gars ! J’avais passé trois heures de trop à décrypter leur connerie et pendant ce temps-là le D-day était arrivé sans que Lafontaine ou moi ne soyons sur le pont !

J’ai appelé le n° de Lafontaine. Lui aussi je l‘ai réveillé auprès de sa blonde.


MIC 2012 01 23B jeu d'échecs- La tour prend en e2, tu avances le pion en h5, la tour prend en e7, le roi noir va en g8 la dame va en d8 et donne échec et mat. Il est temps de changer de côté et de recommencer une autre partie.

- OK, j’ai compris, à demain.

J’ai raccroché. A demain ou à jamais. Il était temps aussi de disparaître et de se mettre au vert. Les Fridolins avaient perdu la partie et il ne fallait pas qu’on sache comment nous deux avions passé ces années-là à faire du zèle sous leur aile.

Au pire un peu de chirurgie esthétique, au meiux juste des vrais-faux passeports et d’ici quelques mois le savoir-faire de William Saurien irait se vendre aux Américains ou aux Russes. Si c’étaient les Russes, les parties d’échecs seraient plus dures à remporter, on travaillerait plus mais on gagnerait plus aussi. Si c’étaient les Américains aucun souci non plus. Décodeur et polyglotte, c’est la situation idéale dans le monde de l’espionnite pour naviguer de conserve.

20 janvier 2012

Horreur, malheur, salsifis du démon !

MIC 2012 01 16 voyanteMadame Irma était dans sa caravane, occupée à lacer ses chaussures de randonnée quand l’escadron de CRS a fait irruption sur le terrain des gens du voyage. Il n’y a pas eu de panique. Ils se sont déployés en cercle, établissant un cordon de sécurité autour du lieu de résidence de la voyante extra-lucide. Peu après une limousine noire s’est avancée lentement, deux mastards baraqués en sont sortis, les yeux aux aguets puis un tout petit homme avec des Ray-Bans a émergé de la voiture de luxe et il est venu toquer à la porte de madame Irma.

Comme elle n’était pas de service, celle-ci, un peu désarçonnée, a commis la gaffe du siècle. Au lieu du traditionnel « Entrez cher(e) ami(e) ! », la voyante a demandé : « Qui est là ? ».

De l’autre côté, le petit homme s’est dit en lui-même : « Ca commence bien ! » et il est entré.

« Oh non, pas lui ! » a pensé madame Irma en écartant vite fait son sac à dos et son Alpenstock de sa table de travail.

- Bonjour madame. Je viens pour que vous me disiez quel sera mon avenir. Vous permettez que je retire mes lunettes noires ?

- Je vous en prie monsieur le…

- C’est joli chez vous. Ils sont mignons ces petits lumignons !

- C’est du style Henri III. Mon fils les a v… mais passons. Désirez-vous que je lise dans la boule de cristal, les lignes de la main… Ou plutôt non, vu que c’est vous, pour plus de sécurité, je vais vous tirer les tarots de Marseille. Je vais vous faire le jeu de la reine. Asseyez-vous. Voici un jeu de cartes. Battez le puis coupez le.

Le petit homme s’exécute, bat le jeu et coupe.


la_maison-diev- Non, pas comme ça. De la main gauche !

Il hausse les épaules, secoue la tête, un sourire aux lèvres.

- Vous êtes impitoyable. Vous êtes peut-être une Pythie louable mais impitoyable !

- Voilà. Maintenant je retourne cinq cartes.

- je suis bien obligé d’y consentir, n’est-ce pas ? Il y a certaines circonstances où les grands de ce monde peuvent très bien se sentir cons et ici dans cette maison au toit pliable je me sens un peu comme une quiche au thon sans kir à l’apéro du nouvel an chez Emmaüs avec l’abbé Pierre !

- Vous remarquerez que vous avez justement retourné la maison Dieu en quatrième position. C’est ce qui symbolise la famille.

- C’est vraiment bien vu. Je viens justement d’être papa d’une petite fille il y a peu. Elle est jolie, cette carte. Les confettis qui tombent du toit, on dirait ces croquembouches que Marie-Antoinette distribuait aux pauvres quand ils n’avaient plus de pain ! Mais par contre ces deux type à terre, on dirait qu’un escroc mal embouché leur a fait un croc-en-jambe ! Ce qui est bizarre, c’est la couronne qui tombe !

- Il s’agit d’un « banco décroché par le bouc » en termes de divinations.

- Ca me va, aucun de mes concurrents d’avril n’est barbu !

- Vous voyez, en haut à droite, c’est le geste auguste du croupier divin. C’est lui qui fait tomber la couronne, les pièces de monnaie du trésor dévalué et les « branques aux couches ».

- Ah bon, ce sont des couches, les deux trucs blancs par terre ?


la_forcela_justice- Oui, des Pampers ! Mais si vous voulez bien, procédons avec ordre et revenons à la première carte, c’est elle qui indique votre situation présente. Vous avez tiré la force. C’est très bon pour vous, ça par contre, la force. Vous avez le pouvoir sur les choses et vous retenez votre chien de garde.

- Ah mais heureusement que je la freine, ma meute ! Ma cellule de riposte est prête à aboyer même connement à la moindre connerie des autres !

- Je sais d’expérience que quand la caravane passe, les chiens policiers aboient !

- S’il n’y avait que les caravanes, mais il y a aussi les bus au colza ! Sans oublier les paquebots et les triple A qui coulent !

- La deuxième carte symbolise votre destin. Ici, c’est la justice.

- Ca veut dire que tout ce qui m’arrive, c’est justice, n’est-ce pas ?

- Ca veut surtout dire que tout le restant de votre vie vous aurez la justice aux fesses !

                                                    - Ah ça c’est la merde, alors !

l_etoilela_lune- C’est sans doute pour cela que vous avez tiré les Pampers en 4. Maintenant, passons à la troisième carte. Elle symbolise l’amour.

- J’ai tiré l’étoile ! j’ai tiré une star !

- Faites attention ! Certaines étoiles sont filantes. Comme dit le proverbe « une fois le Sauvignon bu on est toujours ému des lignes du nylon mais quand la cruche va trop à l’eau, elle se casse. La cinquième carte indique votre position sociale.

- Je suis dans la lune ?

- Non, vous vous êtes dans le marais, symbolisé par l’écrevisse qui en pince pour le status quo. C’est l’électeur qui est dans la lune, tout le monde est au parfum et au bas du phare peint la meute des candidats aux abois se dispute ses feuilles, autrement dit ses bulletins de vote.

- Je me demande si je ne ferais pas mieux de me présenter en Lybie, finalement ?

- Maintenant je distribue quatre cartes sur chacune de ces cinq cartes. La première dira ce qu’il adviendra de votre présent, la deuxième prédira l’avenir, les autres vos amours, votre famille et votre position sociale dans le futur.

 Il jette un œil rapide sur ce qui est sorti, secoue la tête est dit :

 - Je crois qu’on va s’arrêter là, madame Irma. Il vous reste quatre cartes en main, c’est quoi ?

- Elles représentent l’imprévu et la chance. Voulez-vous que je vous les montre ?

- Non merci. Vous adresserez votre facture à cette adresse, je ne peux pas vous régler autrement, je n’ai plus un sou vaillant sur moi. Et il faut que je file, j’ai encore une usine à visiter.

- Pas de problème. C’est vraiment votre dernier mot ? Etes-vous content, Sire ?

- Oui, merci.

- En ce cas, comme disait l’amie de Balzac, j’ai terminé.

MIC 2012 01 16Hanska 

 Une fois que le petit homme est sorti dehors en se demandant ce qu’elle a bien voulu dire avec son amie de Balzac, Mme Irma regarde en douce les deux cartes qui lui restent.

Pour l’imprévu, il a tiré « Le monde ».

Pour la chance, il a tiré « le bateleur ». "Il n’y a pas là de quoi s’affoler ! pense-t-elle. Pantoufler dans le privé avec un carnet d’adresses comme le sien, ça devrait rapporter plus que de tirer plus les cartes aux gogos. Le changement, c'est le constant, le signe de renaissance, l'oeuf du phoenix. Et nous, ça nous fera de l’air."
Ca lui rappelle que ses amis du club de randonnée « Oxygène » l’attendent à 15 heures 30.

le_bateleur

 - Ah enfin Irma te voilà ! Un peu plus et nous randonnions sans toi !

- Randonnions, Rang d’oignons ! Désolé de vous avoir fait poireauter mais j’ai eu un imprévu de dernière minute : j’ai prédit l’avenir à une grosse légume !

15 janvier 2012

L'évidence mêêêêêêêêême (Joe Krapov)

La nuit, lorsque vous ne dormez pas, que faites-vous ?


- M'enfin, Joe Krapov, qu'est-ce que tu fiches sous le lit ? Il est quatre heures du matin !

- Je n'arrive pas à dormir alors je compte les moutons !


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13 janvier 2012

CE SERA MIEUX HIER (Joe Krapov)

1934 Il y a 77 ans et des poussières naissait Georges Moustaki, l’immortel auteur de "Dans mon Hamac", du "Temps de vivre" et de "La philosophie".

1950 Il y a 61 ans et des poussières naissait Martine Aubry, à qui nous devons la réduction du temps de travail hebdomadaire à trente-cinq heures. Cette disposition emmerde tellement les  « peine-à-jouir de la vie qui préfèrent se lever tôt et travailler plus pour gagner plus et avoir une Rolex à cinquante ans» que je ne sais pas si je ne vais pas, rien que pour ça,  voter pour elle aux prochaines élections présidentielles. Ah bon, elle n’est pas candidate ? Zut alors !

1880 Il y a 131 ans et des poussières, un dénommé Paul Lafargue, gendre de M. Karl Marx et voisin de palier de M. le fossoyeur Oukrev, faisait paraître un opuscule intitulé « Le droit à la paresse ». Très étonnamment, c’est-là depuis toujours mon livre de chevet.

1623 Il y a 388 ans et des poussières naissait Blaise Pascal qui, à la suite d’un pari stupide, proposa d’inventer la brouette et réussit effectivement à donner le jour à ce véhicule bien pensé. Comme quoi les Auvergnats, qu’ils soient un ou deux ou trois, ce n’est pas si mal que ça ! Mais nous qui écoutons Brassens plutôt que Michel Sardou, nous le savons depuis longtemps déjà (57 ans et des brouettes !).

637 Il y a 1374 ans et des poussières, le roi Dagobert mettait sa culotte à l’envers. A ce jour il reste le plus connu et le plus aimable de ceux qu’on appela les rois fainéants.

486 Il y a 1525 ans et des soupières, ça n’a rien à voir avec le reste, un type eut à se souvenir du vase de Soissons et de Francisque Quinze code Clo-Clovis.

- 30000 Il y a 32000 ans et des poussières, on ne va pas chipoter, un nommé Cro-Magnon faisait la sieste à l’ombre dans une grotte des Eyzies-de-Tayac-Sireuil, Dordogne, code postal 24620 et des poussières. C’est que, voyez-vous, on ne s’embêtait pas à l’âge de pierre : on taillait des silex, ça faisait de la poussière, on dessinait sur les murs des cavernes, ça faisait de la poussière, on faisait des courses au mammouth et le soir on se rassemblait pour écouter les dinosaures et secouer sa poussière. Mais vous, vous n’êtes jamais allés à un concert des Rolling Stones ?

On s’emmerdait encore moins un peu plus tard à l’âge de bronze : on coulait même des jours heureux, paraît-il.

Allez, assez glosé maintenant, musique, hombre !


 

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10 janvier 2012

LE CRÂNE DE LOUIS XIII ENFANT par Joe Krapov


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Deux jolies petites crevettes.

Leur maman, au soir, les cajole.

 

Laquelle enflamme l’allumette ?

Laquelle affole la boussole ?

 

Nul sourire chez ces belettes,

Nulle envie de faire les folles.

 

Sur le seuil de la maisonnette

Il est très rare qu’on rigole.

 

Est-ce que le père, à la guinguette

Est parti faire le frivole ?

 

Et si on collait des gommettes ?

Si on rendait les montres molles ?

 

Un petit air de clarinette

Monte dans l’auberge espagnole

 

Mais c’est une bien triste ariette,

Très peu propice aux farandoles.

 

Ne trouvez-vous pas aux mirettes

De ces filles une lueur folle ?

 

***

 

Tout s’éclaire lorsqu’à la fin

On lit le titre du tableau :

 

« Portrait, par Pablo Picasso,

De madame mère Papin

Et de ses enfants assassins. »

 

C’est la manière

Que je préfère

De ce colosse :

Sa période rosse.

 

P.S.

Si cette version vous étonne,

Si vous la trouvez un peu conne,

Sachez-le, M’sieu-dam’s, je l’claironne :

Jean Genêt m’eût eu à la bonne !

6 janvier 2012

VŒU PIEUX (Joe Krapov)

- Ce qui serait bien, en 2012, ce serait que j’arrête d'éventiller mes mélanpyres aux lophobranches du Défi du samedi. Je crains qu’à la longue je ne finisse par plamotter l’opoponax à tout le monde !

- C’est raté, t’as encore posté !

- Zut ! Je nettoyais ma cannetille et le coup est parti tout seul ! Tant pis, ce sera pour l’année prochaine !

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Bonne et slictueuse borogove 2012 quand même !

5 janvier 2012

Les chants désespérés sont les chants des plumeaux (Joe Krapov)

Refrain 1

C’est toujours le lendemain
Que le mot d’esprit me vient

C’est fou, c’est fou à lier :
J’ai l’esprit de l’escalier

 

MIC_2012_01_02_Vache

 

Couplet 1

Une vache dans un couloir
Je la raterais tout autant
Qu’un éléphant
Dans l’isoloir

Ce n’est pourtant pas sorcier
De meugler sur le palier :
« Celle qui montera chez moi
Y faire corr-idor-ida
Je crois qu’elle n’est pas encornée ! »

 

 

 

Refrain 2

C’est toujours le lendemain
Que le mot d’esprit me vient 

C’est fou, c’est fou à lier :
J’ai l’esprit de l’escalier

Ca me filerait même des crampes
Si j’n’avais l’esprit de la rampe

 

MIC_2012_01_02_P_re_LustucruCouplet 2

C’est comme la semaine passée :
J’ai oublié d’envoyer
Ce p’tit poème inédit
Que j’viens d’écrire ce jeudi :

« L’eusses-tu cru Lustucru ?
Tes pa-pâtes aux œufs crus
Jetées dans la marmite
Leur volume a tant cru
Que tout a débordé,
Un tsunami, limite,
Ou bien la Loire en crue.

Et sans attendre plus,
Lustucru Lucullus
Nous avons entamé ce civet de matou
                                         Que l’amère Michelle
                                        Retendant son écuelle
                                               Trouva « pas mal du tout ».

 

MIC_2012_01_02_NestorRefrain 3

C’est toujours le lendemain
Que le mot d’esprit me vient 

C’est fou, c’est fou à lier :
J’ai l’esprit de l’escalier 

Les pieds pris dans le tapis
Parfois je me tends des verges
Pour battre ma pomme d’api :
Je suis con comme un concierge !

Ce n’sont pas des bruits d’couloir,
Ca me fait broyer du noir,
Devenir chauve de désespoir :
J’réagis toujours trop tard !

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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
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