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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
25 octobre 2012

Le château de Chantilly... Il y a un certain temps !

jpi jpa mémé chantilly

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19 octobre 2012

Le môme Néant (Joe Krapov et Marina Bourgeoizovna)

12 octobre 2012

Les petits quatre-quarts du bijoutier breton (Joe Krapov)

- Alors, Krapov, cette symétrie ? Horizontale ?

- ...

- Verticale ?

- Les deux, mon général !  

 

 

P.S. Les photos ont été prises à Rennes, Lille, Bruxelles et Mers-les-Bains. La musique est un traditionnel flamand intitulé  Stokkendans qu'on trouve, bien mieux interprété que par moi-même avec mes trois guitares, sur l'album Schoon lief du groupe 't Kliekske.

9 octobre 2012

BELLE PROVENCE OU BELLE PROVINCE ? par Joe Krapov

Lorsqu’arrive le temps du grand Apaisement
S’en vient le désir fou d’aller Baguenauder.

Ils posent sur le lit, comme à Califourchon par-dessus les tourments,
La valise et l’on voit, tandis qu’elle s’emplit, le quotidien Dodeliner.

Partir ! Laver son corps de tous les Embarras !
Laisser derrière soi pour un temps, hélas court, les habitudes Foudroyées.

Vers les moulins à vent qui battent la Garrigue
Comme il serait plaisant de tracer d’un seul trait un printemps d’Hirondelle !

Vers cette France des lettrés, vers ces amis d’Imaginaire
Comme ce serait bon de s’envoler Joyeux !

Safari d’émotions au pays des émeus, kangourous et Kiwis,
Tout dépaysement apparaît plus jouissif qu’une Liposuccion.

Ils voyageraient bien, calés dans un avion, vers la Magnificence
Du tapis de coton qu’au royaume des cieux fabriquent les Nuages

Mais bon, Calice, Ostie ! Ciboire ! Tabernacle !
Le Portail de l’hôtel dans la ville voisine crie aussi « Aventure » !

Je me souviens, tu te souviens qu’on devise gaiement au pays de Québec,
Que les rochers percés nichés dans le brouillard font naître de grands Rires.

C’est toujours en beauté avec sérénité que le Soleil se couche
Et la langue française avec art et manière à creusé par ici sa Tanière.

Alors… Que le portier de l’hôtel Clarendon dans son bel Uniforme
Ouvre sa Vaste porte aux amis d’Iowa !

MIC 2012 10 08 Hôtel Clarendon

 

 

6 octobre 2012

SINGULARITE DU SIGLE par Joe Krapov

MIC 2012 10 01 Flaubert

Aux alcooliques acronymes
Nous nous rendions chaque mardi
Et ce dès la rentrée des classes.

Bien que n’allant plus à l’école
Nous nous étions fait un devoir
D’écouter résister le son
Des phrases que nous inventions
- Tels des Flaubert dans leur gueuloir ! –
D’après des règles fantaisistes
Rarement tristes.

Pestant contre l’automne
Nous en faisions des tonnes :
« Quand tout bogue autour de nous,
Nous nous marrons
Pour pas un rond ! »
Comme dit le proverbe de Redon.

Flaubert à la veille d'enterrer le mot "coeur"

En témoignent ci-dessous,
Inventés par nous,
Ces sigles de partis dissous :

MONOTONE : Mouvement des Oublieux de la Nuit, des Oublieux de la Tristesse et des Oublieux des Nymphes Eplorées

AUTOMNE : Association des Unanimistes à Tombeau Ouvert de la Multiplication des Noubas d’Enfer

AMOUR : Association des Mélanchochonihilistes Obstinément Unis par la Rigolade

CREPUSCULE : Cénacle Régulièrement Enthousiasmé par la Poésie Urluberlue, le Syndrome Comique, l’Umour et la Légèreté Existentielle

PLOMBAGE : Parti Lourdement Obnubilé par le Mariage du Beau avec l’Amitié, la Galéjade et l’Elucubration (Vivent les ménages à trois, voire à quatre !)

SPLEEN : Syndicat Prolétarien de Lutte contre l’Emberlificotage des Emois Narratifs

MOURIR : Mouvement Organisateur de l’Union des Rigolos Individualistes et Rêveurs

Quels que fussent nos jeux,
Nos joies et nos bonheurs d’inventer tous ces sigles

Nous nous heurtions toujours au finale
A ce comble troublant :

Aux Alcooliques acronymes
Quand on voulait siffler un vers
Et lui donner un petit frère
On ne pouvait pas :

Il n’y avait pas de rime à « sigle » ! *

*A part « aigle » pour l’œil ou alors « bigle » mais un poème avec ce mot-là, on aurait trouvé ça louche !

MIC 2012 10 01 Clarence

 

 

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4 octobre 2012

UN PETIT SUISSE, DES BROUILLARDS (Joe Krapov)

Bien que fort gracieuse, la guide touristique galopait gaillardement dans le brouillard épais de Garges-les-Gonesses et cela la faisait ressembler à une grande girafe quelque peu incongrue aux yeux des bradeurs matinaux. Dans son sillage elle entraînait six solides Suissesses qui sinuaient en silence parmi le bric-à-brac. Cette scène surréaliste était tout à fait contradictoire avec le proverbe qui insinuait ceci : « Quand une Suissesse rencontre une autre Suissesse, elles se racontent des histoires de petits suisses ».

Parmi les parapluies rouges, les crucifix rouillés, les tabourets vintage et les plaques émaillées vantant le Dubonnet, dans le grand vide-grenier de Garges les Gonesses, ces dames de l’Académie « Parce que je le Vaud bien », massées derrière la greluche en rose, cherchaient le Z. Il leur fallait mettre en effet, à leur dictionnaire du jeudi, un terme apothéosocratique. Par Zeus ! Il fallait voir comme elles retournaient la zibeline, malmenaient le zinzolin sur les étals, rêvaient de dénicher le baiser de Zézette, l'aspirateur de table de Zigmund, le boa de la grande Zoa et toisaient le zébu miniature qui avait orné autrefois le buffet d’un vieux zouave. La première d’entre elles, madame Colette, poussa soudain un cri qui les fit venir se masser autour d’elle.

 

DDS 213 Zofingue

- Venez donc voir ce livre, mes amies !

Tout le monde s’agglutina autour d’une vieille valise en imitation de peau de crocodile. Le brocanteur s’y méprit et crut qu’on s’intéressait au contenant plutôt qu’au contenu.

- C’est une valise historique, leur dit-il. Elle a appartenu à un missionnaire de Cochinchine, le père Rothschild S.J Il était à bord du Titanic quand celui-ci a fait naufrage.
- Peu nous chaut ! répondirent les Suissesses-drôlesses.

Elles formaient un groupe si compact que maintenant, manifestement, la traversée de la braderie allait être houleuse. La trouvaille passa de mains en mains, atterrit dans celles de Marie-Madeleine Trainmusical qui avait fait du théâtre dans son jeune temps.

- C’est le livre des chansons de Zofingen !
- Tourne les pages, Marie-Madeleine !
- Ce sont des chants patriotiques suisses et d’autres fantaisies des montagnes. Ecoutez celle-ci !
- Ne la chante pas, s’il te plaît. Derrière le brouillard, le ciel est menaçant mais il ne pleut point encore !
- Ca ne risque pas, commenta Sophie Sirupeaux. J’ai dans mon sac à dos ma cape de pluie fluo qui pèse trois kilos. Chaque fois que je l’emporte, il ne pleut jamais !
- Et moi je ne risque pas de chanter, se justifia madame Colette. Je ne lis pas la musique. Dis-nous les paroles, Marie-Madeleine. Avec le ton, s’il te plaît.

Un petit Suisse des brouillards

1
Dans sa trente-cinquième année
Le nain du cirque Barnaboum
Se mit à grandir soudain’ment.
C’était un phénomène dément
Que chantèrent dans maints pantoums
Quelques poètes forcenés

Vivent les gens de Zofingen
Qui adorent le mirobolant !

2
Ca s’passa sur un quai de gare,
Un matin, près de Paddington,
Alors qu’il attendait le train.
Il sentit d’abord que ses mains
Dev’naient raquettes de badminton.
Il trouva ça un peu bizarre.

Vivent les gens de Zofingen
Qui sont tous des as du volant !

3
Ai-je dit qu’il s’appelait Georges ?
Sous ses grands pieds un peu clownesques
Il lui poussa des talonnettes
Et, au niveau de la braguette
Un manche à balai gigantesque
Qui aurait plu aux filles des Forges.

Vivent les gens de Zofingen
Qui vont toujours caracolant !

4
Il grandit, grandit et grimpa
Si haut qu’il gagna les nuages.
Alors, d’un coup, il s’envola.
Tout le monde fit la hola
Quand on vit le nain des Alpages
Devenir un soleil sympa.

Vivent les gens de Zofingen
Qui sont souvent désopilants !

5
Gloire à lui et gloire à sa cuisse !
Là-haut, quand le soir il se couche
On a tous le cœur grenadine
Mais de dessous sa gabardine
Coule un miel vert qui vient, nous douche
Et rend plus belle encore la Suisse !

Vivent les gens de Zofingen
Qui aiment le sanguinolent !

Très émues, les dames de l’Académie se turent. Madame Colette, qui avait été bibliothécaire autrefois, chercha la date d’édition de l’ouvrage et trouva « 9e édition augmentée de 28 nouveaux morceaux. - Lausanne : Georges Bridel et Cie éditeurs , 1901». Elle sortit son porte-monnaie et dit au marchand :

- Vous le vendez combien celui-ci, monsieur ? On va peut-être vous le prendre.

Elles furent très étonnées de la réponse du vendeur :

-C’était durant une nuit sombre
Et impétueuse.
Nous étions alignés en nombre
Et la tueuse
Surgie de sinistres décombres,
Talentueuse
Exécuta son œuvre d’ombre
Et nous faucha.
Cinq euros !

L’affaire fut conclue. A l’issue de cette matinée gratinée où elles avaient déniché sur ce champ de bataille du passé tout ce qu’elles cherchaient depuis toujours, ces dames s’en retournèrent en Suisse achever leur dictionnaire. Elles n’oublièrent pas de rémunérer leur guide gracieuse mais non désintéressée, Mlle Isaure Chassériau qui leur avait vendu ce « Parcours du vide-grenier magique ».

- Et encore, conclut-elle en les quittant, ici ce n’est rien par rapport à la braderie Saint-Martin à Rennes !".
-
Sacrée Isaure ! Elle disait vrai comme toujours. Moi qui, depuis quinze ans, ai mis mes pas dans les siens pour trouver de la fantaisie dans la vie, je puis vous l’avouer, mes ami(e)s : avec elle, je suis servi !

DDS 213 Clécy

Image de brouillard sur la Suisse... normande (!) prise à Clécy (Calvados) le 21 juillet 2012

 

3 octobre 2012

PEINDRE-DEPEINDRE par Joe Krapov

A   ux feuillages des arbres, aux nuages du ciel

U   n automne joueur accroche des couleurs.

T   out est paré de rouge et s’illumine d’or,

O   n voit le feu s’en prendre à toute la forêt

M   ais rien ne se calcine et tout pâlit en fait :

N   ous savons que l’automne est un peintre à l’envers

E   t qu’il ramène tout au vélin de l’hiver.


MIC 2012 10 01 automne

 

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