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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
31 mai 2013

Quand on s'promène au fil de l'eau (Joe Krapov)

1
Du lundi jusqu´au sam´di,
Pour gagner des radis,
Quand on a fait sans entrain
Son p´tit truc quotidien,

Subi le propriétaire,
L´percepteur, la boulangère,
Et trimballé sa vie d´chien,

Le dimanch´ au parc
On monte dans une barque
Alors brusquement
Tout paraît charmant!...


Refrain 1
Quand on s´promène au fil de l´eau,
Comm´ tout est beau... Quel renouveau...
On oublie Titi et Madame Yonyon,
On a le cœur plein de chansons.

L´odeur des fleurs nous met tout à l´envers
Et le bonheur nous saoule pour pas cher.

Chagrins et peines de la semaine,
Tout est noyé dans le bleu, dans le vert...

Un seul dimanche au fil de l´eau,
Aux trémolos des p´tits oiseaux,
Suffit pour que tous les jours semblent beaux
Quand on s´promène au fil de l´eau.

2
From Monday to Saturday
Just to win some radis
When we worked without pleasure
Our quotidian labour

Fuck off the propriétaire,
Perceptor and boulangère,
Drinking like a dromadaire

And Sunday quickly
We go to Nogent
And then suddenly
Everything’s charmant


Refrain 2
When we walk on the river side
Always we ride nothing to hide
Paris so far seems to be a prison
I wanna dance with Jane Manson

Smell of flowers put us in disorder
And happiness junk us more than cheapen

Blood, sweat and pain of the semaine,
All is noyed in the blue in the green...

Just one Sunday on the river floor
With tremolos from p’tits oiseaux
It’s just enough to forget tomorrow
When we walk on the river floor.

 P.S. C'est vrai : la plus grande partie de ce texte est dûe à la plume de MM. Julien Duvivier et Louis Poterat.
La musique est signée Maurice Yvain et Jean Sautreuil. Et les paroles en anglais sont de M. Dom Bourgeoizov qui me sert aussi à l'occasion de beau-frère. Mais je vous assure que l'interprétation ci-dessous et les photos sont de moi-même ! Bonne promenade !

 

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24 mai 2013

Je ne peux rien vous refuser (Joe Krapov)

- Vous avez reçu un nouveau message ! dit mon ordi.

Je regarde le nom de l’expéditeur ! C’est l’ordi du Défi du samedi qui me dit :
- Dis donc, Joe Krapov, il y a longtemps que tu ne nous as pas gratifiés d’une chronique en 23 lignes !

Comme je n’ai rien à refuser aux ordis – ils me permettent de gagner ma croûte ! – et que je suis un peu maso je me suis exécuté. J’ai tiré.

J’ai tiré mon portrait de « dromomane »car, je l’ai appris cet après-midi chez Madame Wikipe, en plus d’être iatrophobe je suis aussi dromomane ! Comme si bercé trop près du mur ne suffisait pas !

DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU ET DE MOI-MÊME

23 lignes pour me transformer en promeneur solitaire et réécrire les Confessions de Jean-Jacques Rousseau en 55 minutes ? Mais on me demande l’impossible, là !

On m’objectera bien sûr que je suis né le même jour que l’amateur de fessées d’Ermenonville. Cependant, du côté de ses artères, il a quand même deux siècles au moins de plus que moi. C’est selon que vous me donnerez vingt-quatre ou quarante-huit ans.

jj rousseau 2

Plus personne n’aime Jean-Jacques Rousseau de nos jours. Chaque fois que Gavroche se casse la gueule par terre, il dit que c’est la faute du philosophe genevois. Jérôme Cahuzac quant à lui reproche à Voltaire d’avoir vendu du saucisson en promotion mais dans ce double dix de chute dans le ruisseau c’est quand même le PS qui glisse sur une andouille, non ? Doit-il revenir à l’Assemblée, le chirurgien capillaire à cause de qui les planqueurs de fric se font des cheveux ? Les avis sont partagés. Il y a 59 millions de gens contre et cinq gars pour. En tout cas, si vous avez le projet de faire des enfants, ne les prénommez pas Jérôme : entre Cahuzac et Kerviel, c’est un prénom qui prédestine à la déchéance. Ou alors faites comme Rousseau, abandonnez-les en chantant du Brel : « Adieu l’Emile, je t’aimais bien, Adieu l’Emile je t’aimais bien, tu sais. C’est dur de mourir au printemps Mais la belle Héloïse m’attend J’espèr’ qu’tu t’trouv’ras une maman ».

(L'image ci-dessus empruntée au talentueux M. Kichka)

Revenons donc à nos promenades solitaires, à mes exercices de botanique et à mes prétendues rêveries hors du monde. Je suis désolé, messieurs Dames mais j’ai beau me moquer à longueur de semaine de Frigide Barjot et Christine Boutin, je ne suis pas pour autant un militant de la cause homo ou autosexuelle. A preuve je viens de célébrer cette semaine un nombre rond d’années de marr(i)age avec une native du bélier ascendant sagittaire. C’est dire si, astrologiquement, je pourrais mettre ma main aux feux de l’amour et parier que je ne suis pas l’ami Zanthrope de Molière et Boby Lapointe.

Simplement, lorsque je marche, j’ai la drôle de démarche du curieux de nature, l’œil de l’observateur et l’esprit du poète-photographe. Cela m’isole des troupeaux de randonneurs-tchatcheurs que l’on croise partout en Bretagne ou sur le chemin de Saint-Jacques à la noix.

Avant que la limite des 23 lignes ne soit atteinte ou dépassée, qu’il me soit permis d’avouer que j’aime, c’est vrai, la coquille, cette brioche du Nord avec deux têtes de Jésus aux extrémités et aussi cet oubli du typographe qui trouve son paroxysme voire son abyme lorsqu’il s’applique au mot « coquille ». Mais je préfère encore marcher dans l’île d’Yeu de La Croix au port de La Meule en ayant laissé tout le monde derrière moi. Eh bien oui, cela, foi de randonneur bien chaussé, c’est vraiment le pied !

A longer la mer bleue sur le petit chemin en haut de la falaise, à se faufiler entre les bosquets d’ajoncs, à surplomber le petit port où les barques sont endormies, à revoir la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle étaler sa blancheur dans un décor de Côtes d’Armor – du bleu, du blanc, du vert – à découvrir au loin une créature endormie sur le bord du sentier au-dessus des vagues qui se fracassent dans la crique en contrebas, on se sent comme Adam découvrant Eve dans le journal qu’a tenu l’écrivain Mark Twain de cette rencontre des origines.

Remercions ces braves ancêtres et tant pis si, de votre avis, ni Rousseau ni moi-même ne remplissons le contrat social. Si l’ordre des choses établi exige que l’on détienne un compte Facebook, un Ipad, un Iphone, un abonnement à Canal-Plus-de-chaînes-encore-que-tous-les-autres, le goût de faire la queue dans la nuit froide à l’Apple-store ou sous la pluie pendant trois heures pour une expo au Grand Palais, que l’on ait envie de bastonner les supporters de foot de l’équipe d’en face ou celle de frauder le fisc parce que tout le monde le fait, alors oui, tout comme le Jean-Jacques, je suis un dangereux asocial !

Voilà. Tout est dit et je ne puis que plaindre mes enfants : je ne les ai hélas pas abandonnés et il leur faut, parmi leurs gènes, faire le tri entre les côtés « grand tragique breton » du côté familial maternel et l’héritage « imbécile heureux » de la famille de papa !

Ils feront un tri… sélectif, bien sûr ! Pendant ce temps-là je continuerai de le faire de mon côté – en Suisse, comme
J.-J.- R. – en chantant du Brassens :

« Tout est bon chez elle, y’a rien à jeter
Sur l’île déserte il faut tout emporter ».

 

23 mai 2013

L'île d'Yeu : rien à jeter !

 

17 mai 2013

Avoir un petit vélo dans la tête (Joe Krapov)

 

DDS 246 consigne

Attention à la tête !!!

Ils étaient prévenus mais je ne sais pas ce qui s’est passé, ils m’ont bercé trop près du mur !

Je sais, c’est un peu indélicat d’accuser ainsi ses parents mais jugez par vous-même : vingt-trois ans plus tard, voici ce que le fruit de leur union écrit ici et là dans les zones de commentaires  de son voisin du dessus :

 

A ne pas confondre avec le pin-pont, une variété de conifères dont les sommets se rejoignent pour faciliter les rencontres (au sommet) d'écureuils dans certaines forêts de Bretagne.

Mais qui a re-tué Pamela Rose ? La réponse à la question est Jack le rêve-entreur ! Et rêventreur sera le néologisme de la semaine prochaine ! Bravo pour cette belle série !

D'où le proverbe : Quand une truande rit dans une buanderie, toutes les truandes rient dans la buanderie !

Léon Zitrone, sors de ce corps, il me fait trop rire ! C'est vrai, on n'arrête pas de se bidet-onner avec toi !

Et alors, du coup, comme dirait Pierre Gripari, chez madame Bébettencourt, ce sont les concomptes de la fofollerire Méméricourt ? 

Le tennis-de-Bris ? En Bretagne il y a aussi le ping-pong de Broons qui se joue dans une bassine posée sur la table.

Je me demande quelque fois si tu n'es pas un peu piqué (à l'EPO) ! Mais bon, dans la mesure où tout le monde s'interroge sur ce que je fume, ce n'est sans doute pas à moi de poser cette question ! Peut-être ne sommes-nous rien que des rats déridés échappés du laboratoire du Pr Charles Foulon ? 

 

Tant que j'aurai forces J'appuierai sur les pédales : C'est bon pour le coeur. 

Et ça rend la main véloce Pour mettr' les mots à la noce. 

Etre souple du guidon Et sensible aux paysages Rend agile du crayon. 

Dans la plaine et les vallons  Ecrivons et pédalons ! 

Le crois-tu ? On a Semé les filles et c'étaient De bien belles plantes ! 

vélo grec Sebarjo

 

Quelque chose cloche ! Ca grince à ma roue arrière : Vélo mal Grécé ?

vélo la bedaine 2

 

Empoigne guidon, Bouge muscles et tendons Pour perdre bedon 

Pour perdre bedaine C'est pas des calembredaines Pédale, promène !

 

 

vélo postier 2

 

Facteur ! Facteur ! Please ! Have you something for me In your besace ? No ?

caravane 2

Ornicar à Vannes Publie six tercets. 4-1 Entrez sans sonnet 

(Devinette permettant de savoir où est vraiment M. Ornicar : il tient l'agence Publicis à Vannes au 41 ter. Du coup la question devient "Où est la rue de Jean-Luc) (Ouais, hein ? J'avais vraiment besoin de vacances, hein ? )


L'été, sur les pentes, Indifférents, les cyclistes, A nos agapanthes

Automobilistes  En raison du Tour de France Des bouchons à Liège ! 

Un blogueur fidèle  Au Tour est comme un bavard :  Jamais ne la boucle ! 

 

Cependant si je considère ce qui a fait courir le monde ces jours-ci, à savoir ceci :

http://www.youtube.com/watch?v=Uf2VzKNf7c8

je me dis que la planète, elle aussi, a été victime d’un sacré accident de poussette !

Et du coup, Papa, Maman, comme j'en suis assez content de mon petit grain, je vous dis : Merci !

 

N.B. Les commentaires, bien souvent des haïkus déguisés, ont été récupérés chez Sebarjo où je les avais déposés depuis un an. Je lui ai aussi emprunté les photos de son tour de France en haïkus pour illustrer cette contribution. Joli re-cycl-age, non ?

13 mai 2013

la mer à l''île d'Yeu

130511 062
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3 mai 2013

Du paradoxe belge (Joe Krapov)

23 lignes pour souligner ce paradoxe incroyable, à savoir que la Begique est le seul pays au monde à nous faire cadeau d’artistes de talent qui, à l’instar de René Magritte, font consensus autour d'eux partout sur la planète ou au moins dans ma salle de bain ? Mais on me demande l’impossible, là !

Car la liste va être longue des natifs et natives d’outre-Quiévrain que l’on pourrait asseoir dans le fauteuil du peintre surréaliste. Et le jeu risque d’être amusant : quel objet donner en pâture-peinture à l’artiste belge « clairvoyant ».

Nous mettrons hors-jeu d’emblée Verlaine et Rimbaud : déjà ils étaient Français et le voyant, sans doute pas clair, n’a pas vu venir le coup de revolver !

A part cela, qui pourrait avoir une dent contre Jacques Brel ? Son « Ne me quitte pas » n’est-il pas la chanson d’amour par excellence ? Ses « Flamandes » et ses « Bourgeois » nous ravissent toujours alors que ses « Bigotes » sont le portrait le plus prémonitoire qui soit de Christine Boutin et Frigide Barjot en train de participer à la procession du Saint-Sang à Bruges («Nous partîmes Saint-Sang mais par un prompt renfort… ») ?

Asseyons le grand Jacques dans le siège de René et posons sur le guéridon une péniche. Nul doute qu’il peindra sur la toile une potence afin que le canal s’y puisse pendre, c’est là une tradition du plat pays qui est le sien.

A la place d’une péniche, installons une gondole. Avec de l’Italie qui descendrait l’Escaut il nous fera des vues de Bruges, une ville ou moi aussi je retournerais bien volontiers.

DDS 244 PaulDelvauxTheIronAge

Changeons la gondole pour un sifflet et rappelons un peintre et un cinéaste. Paul Delvaux nous peindra une de ses gares magnifiques ou de belles dames hallucinées et dénudées sembleront échappées tout droit du Malpertuis de Jan Ray. Sur le quai B la locomotive et les wagons d’ « Un soir un train » d’André Delvaux s’arrêteront.

Une carte postale de Sète ou de Caen suffira pour que Raymond Devos nous peigne une mer démontée, mais lui est hors compétition : même avec trois fois rien il nous faisait toujours quelque chose de neuf.

Du chapeau melon de Magritte Simenon coiffera Maigret et sur la toile il posera ce moment où tout bascule dans la vie d’un homme. Cela prendra la forme d’un jockey perdu, individu figé dans l’écorce ou la course du temps.

D’une fleur dans un verre on verra naître sous la plume de Franquin le fantastique Gaffophone.

D’un demi de bière – pour la marque on n’aura que l’embarras du choix ! – Annie Cordy en fera des tonnes et des tonneaux pour caricaturer Angela Merkel en Frida Oum Papa.

Avant que la limite des 23 lignes ne soit atteinte ou dépassée, révélons un dernier secret : lorsque la séduisante Georgette, l’épouse de Magritte, a posé sur la table un almanach Vermot, ni Zigmund, ni Sebarjo ni moi n’avons volé ce livre. C’est bien sûr Jean-Luc Fonck, du groupe Sttellla, qui s’en est emparé pour truffer de bons mots quelques galettes reconstituantes dont, plus que jamais en cette période d’austérité, nous vous recommandons l’usage. Car c’est aussi ainsi, par cette jovialité et cette humanité partagées qui vont du Libellule de Maurice Tillieux au « Vous permettez, monsieur ? » d’Adamo, des « Yeux de ma mère » d’Arno au « Ca plane pour moi » de Plastic Bertrand, de « la longueur tuée dans l’œuf » de notre oncle Walrus au mariage de Mlle Beulemans, du Martini de Mussolini...

 

DDS 244 léonidas

...au W comme wagon de train d’Adrienne, des énigmes célestes d’Anémone à la poésie au point de croix de Lorraine, de t'Kliekske à la plus formidable des Belges d'honneur de l'Iowa, du marsupilami au Chat de Gelück, des « Ah que » de Johnny Hallyday aux merveilles de Julos Beaucarne, de Dupond à Dupont en passant par la Castafiore que la ligne est claire, qu’Allah est grand, comme disait Vialatte, et que le pays du Maneken Pis marque son territoire et réjouit ma mémoire. Cela dit, je reprendrais bien encore un Léonidas, ceux avec la noisette étant mes préférés !

P.S. Ce texte, accompagné de ceux que j’ai publiés ici ces dernières semaines, pourrait très bien intégrer un recueil intitulé : « 23 lignes pour chro-niquer mon Alzheimer ! ». Ca me plairait assez ! Et maintenant, chantons du Belge !

 

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