L’amiral ou l’adjoint au maire Si jamais tu voulais leur plaire… ;
Si tu rêves de les emplir, L’un ou l’autre de ces malades, L’un aride et l’autre impala, Du désir d’être ton mari ;
Si tu souhaites qu’on t’admire, Si tu désires te faire aimer Si tu veux te pâmer en prime - Pardi, c’est humain après tout Et tout le monde est bien pareil ! - Change d’allure sans délai !
Quitte l’ample robe à damier, Ton plaid à l’allure mariale De paria de la séduction Et cette armada de bijoux, - Palme d’or, violettes de Parme - Sous lesquels, oiseau de parade, Prima donna de mardi gras, Tu sembles un palmier du Mali Atteint d’une maladie rare !
De ce look « trop » on médira, Sois en sûre, et rira aux larmes Et toi cela te déplaira Tu t’en feras un nouveau drame.
Ton naturel parle pour toi. Nul besoin d’un cœur en alarme. Sans ces drapés tu n’es pas laide Et si tu permets que je t’aide L’idéal serait que tu sois Simplement nue sous un imper !
Madre mia ! Qu’on t’aimera ! Comme ton corps seul plaidera Pour que sur le dernier palier, Je le parie, rapide raide, L’élu de ton cœur, en péril, Accroché la main à la rampe, Derrière ton look à pâlir Soit proche de l’apoplexie !
Sûr, la simplicité paiera Ta beauté seule gagnera Pour ton triomphe sans péril En toute gloire.
Et surtout, surtout, c’est plié, Pas de maquillage outrancier ! C’est la plaie : ça t’ fait ressembler A un lampadaire de Noël !
La troupe de théâtre Tintamarre, partenaire depuis de longues années de la Maison de quartier de Villejean est venue le 15 juin 2019 y présenter sa nouvelle création. Elle s’intitule « 16 m2 ».
Pour bien clôturer la fête de la MQV
Celles et ceux des Villejeannais.es qui avaient survécu, samedi dernier, à l’assemblée générale de l’association «Rencontre et culture», à l’apéro du midi, à la fête du jeu, aux prestations théâtrales des ateliers et de la Troupe d’Improvisation rennaise, à la danse country, aux danses africaines de Synzhoi, à la partie de baby-foot humain, à l’apéro du soir et à d’autres agréables moments ont été bien récompensés de leur endurance. Sur le coup de 20 heures la troupe Tintamarre est venue installer, gratuitement, dans la salle de spectacle, son joyeux… tintamarre !
Un récit de cape et d’épée dans un espace réduit
Après «Arsenic et vieilles dentelles», Tintamarre est retourné plus loin dans le passé et s’est attaqué à une pièce historique de Théophile Gautier, «Regardez mais ne touchez pas !». De cet auteur romantique du XIXe siècle on se souvient surtout du « Capitaine Fracasse ». L’action de cette pièce se déroule en Espagne et c’est un pastiche des drames romantiques historiques nombreux à cette époque où «sévissaient» Alexandre Dumas et Victor Hugo.
16 m² !
Pourquoi changer le titre de la pièce en « 16 m²» ? Parce que c’est un sacré défi que de monter un récit de cape et d’épée dans l’espace réduit d’une scène de théâtre.
Le pari est d’autant plus difficile à réaliser que l’argument de la pièce tourne autour d’un cheval lancé au galop et du mystérieux inconnu qui, en l’arrêtant, sauve la vie de la reine d’Espagne.
Le spectacle est hilarant car bâti sur une mise en abyme : les comédiens sont en répétition et leurs personnalités s’affrontent dans la vie sur le plateau comme dans le récit espagnol. Le metteur en scène a modifié « grave » le texte de la pièce sous prétexte qu’on va la jouer pour des élèves d’un lycée d’éducation prioritaire de la ZUP ! La personnalité emportée de Ludovic, l’acteur principal, pourra-t-elle être canalisée sur scène ?
E viva España !
Les petits travers de ces comédiens et des grands d’Espagne qu’ils incarnent, un oncle fêtard, un Don Melchior menteur, dragueur et ambitieux, une Griselda rouée et une Béatrix amoureuse, les quiproquos dus à l’obscurité dans les jardins d’Aranjuez, tout cela nous mène vite du côté de Tex Avery et le délire s’installe bientôt sur la scène.
Mais ne dévoilons rien ! Disons qu’il y a de la vidéo, de la musique, des anachronismes, du délire, une boule à facettes, cinquante nuances de roman-photo, un duel, un mort qui ressuscite et gageons que vous aurez très envie, si vous aimez rire, après avoir vu la bande annonce ci-dessous, d’aller découvrir ce formidable spectacle plein de drôlerie, de rythme et de pétulance.
Ne le ratez sous aucun prétexte. Notez dans votre agenda qu’il sera rejoué au Théâtre de la Parcheminerie, en centre-ville de Rennes, le dimanche 30 juin à 17 heures et que Tintamarre le redonnera en septembre, deux soirs de suite, à la Maison de quartier de Villejean. Olé !
La pierre angulaire De tout militaire C’est la jugulaire.
C‘est à elle qu’il incombe De protéger des bombes Sa petite calbombe : Faut pas que son chapeau tombe !
Elle maintient le casque Sur sa cervelle flasque Où jamais un pourquoi Ne reçoit De Parc’que
Parce que le « Scrongneugneu » Le « Jeveuxpasl’savoir » Le « Silence ou l’mitard ! » Sont la pierre angulaire De ce discours vieux jeu Des hommes de pouvoir Qui manient le bâton :
« Jugulons ! Jugulons ! Jugulons les motions, Les passions, les pulsions, Les questions, Les revendications Des jeunes à cheveux longs Telle est notre chanson !
Si tant est que l’on puisse, La jugulaire serrée, Emettre un son de voix En tapant sur son fils Ou en tirant dans le tas Au nom de la police ! ».
Photo prise dans la cathédrale de Nantes le 8 juin 2019
Eh bien alors, militaire ? On oublie sa jugulaire ? Bataillon disciplinaire !
Mon tout beau, mon tout léger, mon volage, mon papillon,
Je brûle d’amour pour toi et je t’attendrai cette nuit encore.
Dès que je suis allumée je me tiens droite, je t’attends, je suis prête.
Je suis dressée par le désir de te séduire et de te plaire et même si parfois, au souffle du vent, mon bout vacille je te le promets : je saurai être ton indécente, ton incandescente, le phare lumineux qui guidera ta descente.
Dépêche-toi, mon tout beau, mon tout léger, mon volage, mon papillon, de venir combler ma flamme. J’ai d’avance la tête en feu rien que d'y penser.
Je te promets la plus superbe des étreintes, un embrasement de tous nos sens. Dépêche-toi de me rejoindre avant que je ne sois devenue un tas de cire molle où flotte un étendard éteint, un amour consumé avant d’être consommé.
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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
Joe Krapov, photographe à ses heures et poète à 16 heures 30 publie ici les brouillons de ses textes d'atelier d'écriture