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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
31 décembre 2019

Procès d'intention (Défi du samedi n° 592)

Ecrit dans un univers parallèle :

« Oh l’emplumé, lui, eh ! Il n’a même pas écrit «emplumé·e» ! On ne va même pas pouvoir parler de Pocahontas ni de Zizi Jeanmaire à qui ce mot fait tout de suite penser. Enfin, ceux qui ne sont Pawnees de la dernière pluie !

D’autres ne vont peut-être pas s’en priver. A la fin de ce Défi du samedi vous saurez tout, tout, tout sur la Zizi et sur son tube, «Mon truc en plumes» dont les paroles sont de Bernard Dimey, un plumitif de la Marne dont je vous recommande l’œuvre intégrale et surtout les quatre recueils de chansons et poèmes parus aux éditions Christian Pirot.

Sur Pocahontas je ne sais rien sinon que Neil Young parle d’elle dans sa chanson homonyme où l’on entend «Marlon Brando, Pocahontas and me». 

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Alors donc inventaire d’emplumés masculins ce jour !

Ca commence très loin dans le passé avec « Hiawatah le petit Indien » dans la bibliothèque rose. C’est de Walt Disney d’après Henry W. Longfellow.

Ca se poursuit avec Petit Caniche dans la bande dessinée Chick Bill de Tibet. Et aussi avec Tempête rose, définitivement le meilleur album de cette série mais elle c’est une femme donc ça ne compte pas. (Mon oncle W. me fait écrire de ces choses, parfois !). En plus elle est blanche ! (Zut, j’ai spoilé le pitch !).

Il y avait aussi dans le journal « Tintin » « La Tribu terrible » de Gordon Bess. 

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 J’ai vérifié pour Yakari. Cette bande dessinée suisse de Derib est parue aussi dans le journal de Tintin. 

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Dans la télévision en noir et blanc des années 50 et 60 il y a eu Aigle noir, seul Américain natif à défendre sa cheyenne de vie et son territoire contre tous ces migrants venus de l’Est : Josh Randall, Rintintin et Rusty, Davy Crockett, John Ford, John Wayne, Raoul Walsh venus faire leur cinéma guerrier chez des gens qui n’avaient rien demandé. Franchement, d’Iroquois je me mêle ?

Moins connu certainement, Loup noir, dessiné par Kline et scénarisé par Jean Ollivier dans Pif gadget, tient une place bien à part dans mon panthéon personnel.

De même qu’Oum Pah Pah de Goscinny et Uderzo. Mais bon, un Sioux c’est un Sioux et face à tous ces livres perdus depuis que les horribles sœurs Tatin ont pris le pouvoir et interdit la lecture sur papier il faut savoir tourner l’Apache !

J’aurais pu aussi vous évoquer le « Ralliez-vous à mon panache blanc » de notre bon roi Henri IV mais on n’est pas vraiment sûr qu’il ait prononcé cette phrase ni qu’il ait dit « Elémentaire mon cher Sully » à son ministre ou «Tu t’y prends comme un Comanche !» au secrétaire qui taillait ses plumes juste avant qu’il signât «Lady de Nantes» le manuscrit de son best-seller «Paris vaut bien une promesse».

Autre emplumé célèbre à s’agiter dans ma mémoire, le Quetzalcóatl ou serpent à plumes d’Amérique du Sud que j’aime à imaginer sur les pentes du Popocatépetl (pourquoi je retiens tous ces noms idiots, moi, dites-moi un peu !).

Mais si on aborde l’ornithologie on n’a pas fini : du paon de Junon à la colombe de Picasso, du « petit oiseau de toutes les couleurs » de Gilbert Bécaud à «l’Aigle noir» de Barbara on va encore me voler dans les plumes parce que mon texte est trop long à lire.

Alors faisons court et évoquons – je l’ai gardé pour la bonne bouche et pour la place idoine – «Le Dernier des Mohicans» de James Fenimore Cooper.

Je n’ai de toute façon pas le temps d’en ajouter : je pose ici ma plume et boucle ma valise pour m’en aller fumer le calumet de la paix hivernale sur les rivages du Trégor.»

***

Dieu merci dans cet univers-ci où les sœurs Tatin n’ont pas pris le pouvoir et des mesures coercitives notre oncle vénéré a bien usé de l’écriture inclusive pour nous permettre de parler de "Frida Oum Papa" et de son beau chapeau tyrolien !

 
P.S. Il y a deux autres emplumés du Far-West dont j’ai oublié les noms. Je ne sais même plus dans quel album de Lucky Luke ils apparaissent. Ce sont les deux tricheurs qui finissent toujours chassés de la ville, portés sur un rail et couverts de goudron et de plumes.

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20 décembre 2019

ROCKING CHAIR

1
Sur la cathèdre ou sur le trône
Sous tiare, chasuble ou couronne,
Evêque, roi ou président,
Monarque plus ou moins puissant,
Tu n’es assis que sur ton cul.

2
Qu’on te promène en palanquin
Ou bien dans la chaise à porteur,
Pape, sultan, vizir faquin
Ou maharadjah joli cœur,
Tu n’es assis que sur ton cul.

3
Sur le canapé, en tailleur,
Sur la bergère, en ramoneur,
Empereur, Kaiser ou seigneur,
Ecoute le merle moqueur :
Tu n’es assis que sur ton cul.

4
Sur tabouret, en caquetoire,
Ou sur le bord du faldistoire
Tu peux raconter tes histoires
Pharaon, autocrate ou tsar !
Tu n’es assis que sur ton cul.

5
Pouf, banc, fauteuil, transat, cosy,
Sofa, chauffeuse ou pied du lit,
Divan, fauteuil ou strapontin,
Nabab, Potentat levantin,
T’es posé sur ton popotin !

6
Despote, khan, magnat ou ponte,
N’en éprouve surtout pas honte :
Mêm’ sur le siège des toilettes,
Le pantalon sur les chaussettes
Tu n’es assis que sur ton cul !

 

13 décembre 2019

PYRÉNÉES LE DIVIN ENFANT

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Vous êtes bien drôles, mes ami.e.s belges ! C’est bien beau d’inventer des mots techniques pour parler de sports qu’on ne connaît même pas par ici : la longue paume, la balle au poing, la balle pelote... C’est bien gentil de fabriquer les désignations  des terrains de jeu avec les noms de nos départements mais il faut que vous le sachiez : vous faites des jaloux ! 

 « Y’en a marre ! » m’a-t-on dit un peu partout, de la prépondérance de la Drôme et de son suffixe suffisant sur les autres toponymes. C’est vrai que pour occuper le terrain, aérodrome, hippodrome, ballodrome, baisodrome et même palindrome, ce département se pose un peu là. Et pour le déloger du hit-parade, comme on dit à Montélimar, ça ne va pas être du nougat !

Je m’y essaie quand même ce jour et je sors de ma valise magique quelques mots-valises pour le cas où vous auriez encore en réserve quelques sports originaux qui nécessiteraient un terrain adapté.


PAVEYRON : vélodrome dont la piste est recouverte de pavés pour disputer Paris-Roubaix à l’abri de la pluie.

(« L’invention du Paveyron prouve que l’Enfer du Nord est pavé lui aussi de bonnes intentions : on peut désormais assister aux gadins des cyclistes bien installé dans les gradins du vélodrome de Roubaix coin coin vous êtes ridicules » Marcel Proust – Va-z-y Poupou !


AEROHAGARD
: champ d’éoliennes dressé sur une falaise. Les éoliennes sont recouvertes de murs d’escalade. Une fois rendu au sommet l’alpiniste change d’harnachement et peut pratiquer le saut à l’élastique.

(« J’en ai fréquenté des aérohagards ! J’y ai rarement rencontré des acrophobes !" Amélie Nothomb – J’irai cracher sur Boris Vian).


BIGBANGLARDECHE : Terrain de moto-cross labouré par la pluie sur lequel les pilotes n’éprouvent que des misères et, cent fois sur le métier, doivent remettre leur ouvrage.

(« Au Bigbanglardèche, comment peut-on s’imaginer en voyant un vol plané de Steve Warson qu’une moto-crotte vient d’arriver première ? » Jean Ferrat et Jean Graton – Michel le vaillant couturier en pole position)


KYRIELLE-Y-ESSONNE : Chemin balisé d’une longueur de 42 kilomètres sur lequel sont disposés, tous les dix mètres, en fait tous les 9, 14 mètres, des haies d'une hauteur de 1,067 m que les concurrents doivent franchir sans les faire chuter sous peine de crucifixion à l’arrivée.

(« Le meilleur endroit d’un kyrielle-y-Essonne est le kilomètre 39. C’est là où les concurrents font le plus pitié et vous dissuadent à jamais de pratiquer ce genre d’inepties soit disant sportives » Winston Churchill – No sport : We’ll never surrendement).

***

-  On touche le fond, là, Docteur Coubertin, non ?
- Je crois que oui, Joe Krapov, et que vous eussiez mieux fait de vous abstiendre de participer à ce Défi !
 

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11 décembre 2019

Célestine va au musée !

191211 Célestine chez Caspar_David_Friedrich

6 décembre 2019

ANAMNESE AVUNCULAIRE

- De l’anamnèse avunculaire ? C’est nouveau, ça, Monsieur Krapov ! Ca vient de sortir ?

- Tout à fait, Docteur ! Ca m’est venu la semaine dernière ! Si je suis comme je suis, un vrai malade de la chanson, c’est la faute de mes oncles. Et ça remonte à loin.

- Racontez-moi ça un peu !

- Mon oncle Roland jouait du cor et déjà pour lui le phénomène marchait. S’il jouait du cor dans la montagne c’est parce que son oncle Charles avait inventé les cols.

- Son oncle Charles ? Ce sacré Charlemagne ? Celui qui mettait des fleurs dans sa barbe et sur sa chemise avant même le flower power, les élucubrations d’Antoine et le mauvais goût de Carlos?

- Plus près de nous c’est mon oncle Léon qui m’a offert ma première guitare. Lui chantait « Riquita », « Ramona », « La Baya » et « Les jolis soirs dans les Jardins de l’Alhambra » en se rasant le matin. Après j’ai hérité de toutes les chansons de l’oncle Georges : que des gauloiseries, des histoires de Germaine, Margot, Marinette, de gorilles en rut et de femelles qui matraquent les gendarmes à grands coups de mamelles. Dans le même genre il y avait l’oncle Bernard qui écrivait des chansons dans les cafés de Montmartre et Pigalle où il passait ses nuits à pitancher et pondre des chefs-d’œuvre.

- J’aimerais tant voir Syracuse plutôt que d’écouter les inepties de mes malades, songe le toubib qui se pose un peu las.

- Il y avait aussi l’oncle Boris, l’oncle Francis, l’oncle André, l’oncle Georgius, l’oncle Pierrot, Tonton Ricet, l’oncle Renaud, la tante Juliette et des tas d’autres. Bref, si je souffre aujourd’hui, docteur, c’est à cause de tous ces oncles qui se sont incarnés en moi.

- Pour les oncles incarnés il n’y a qu’un remède : il faut se gratter la guitare matin, midi et soir !

- Je voudrais bien ! C’est ce que je fais à longueur de temps mais depuis la semaine dernière j’ai un problème : j’voudrais bien mais j’peux point, Docteur ! J’peux plus !

- Ah bon, et pourquoi donc ?

- Je me suis découvert un nouvel oncle. Un furieux ! Un tonton farceur, un malade de la rumba du pinceau.

- Et c’est dérangeant ?

- Un peu, mon neveu ! L’oncle Eustache a tout repeint, les meubles en pichpin, la cabane à lapins et tout mon saint-frusquin ! Je suis obligé d’attendre que ma guitare sèche !

- Bon. Ne vous inquiétez pas. Je vais vous prescrire une laryngite, un gros rhume, une extinction de voix. Vous prendrez du Acapella en gélules et vous éviterez d’aller découvrir Marc Aryan ou d’autres bêtises comme ça chez votre oncle Walrus. Je crois que je vais finir par y croire vraiment à votre « anamnèse avunculaire » !

 

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