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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
16 septembre 2022

Ode au scanner (Défi du samedi n° 733)

Alors que le pantographe du dessinateur sert à augmenter la distance entre les points les plus opposés d'un dessin, celui de la locomotive sert à la raccourcir. À vrai dire pour le train, la distance ne change pas : c’est le temps qu'on met à la parcourir qui diminue.

Augmenter ? Diminuer ? Passer de la prospérité à l’austérité ? De l'ébriété à la sobriété ? Ou l'inverse ? Faut-il choisir son camp, camarades ?

Plus notre espérance de vie diminue, plus notre sagesse augmente. Il en est de même de notre folie ! Mais peut-on remédier à cet état de fait en décidant, comme Georges Brassens et la reine d'Angleterre, d’« à la rigueur de ne pas mourir du tout » ? Les vœux pieux - désolé pour la Queen - ça ne marche pas toujours !

Quoi qu'il en soit, je passe beaucoup de temps ces temps-ci à jouer au pantographe inversé. J'ai accumulé comme tout le monde au fil des ans un certain volume de volumes : des livres, des disques, des cassettes, des photographies, des diapositives, des partitions, des cahiers pleins d'écriture. Car on nous avait fait croire que le bonheur c'était d'avoir, comme dit Souchon, des trésors plein nos « armuars » comme dit Andréa Camilleri.

La fée Électricité et la fée Informatique, bien qu'elles soient menacées par une fin de l'abondance, - T’étais riche et tu ne le savais pas cet été ? Ah bon ? Danse dans le froid de cet hiver, maintenant ! - m’offrent encore, chaque jour que les fées font, la possibilité de transformer mes disques vinyles et mes cassettes en fichiers MP3, mes partitions en PDF et mes photos en JPG. Tout ce qu'on entend à la radio actuellement va dans le même sens de la réduction :

« L'euthanasie libre permettrait de faire disparaître ces « boomers » inutiles dont la retraite coûte un pognon de dingue ! Ou sinon remettons les au travail jusqu'à l'âge de 97 ans ! »

J'y suis, au boulot ! Ce qu'il nous faudrait, c'est une bonne guerre c'est ça ? On l'a déjà !

Mais je m'égare, sans doute à cause du train, de son train-train quotidien et de son pantographe.

Je ne suis pas là pour raconter ma vie mais je ne voudrais pas terminer cette ode au scanner sans mentionner une pensée qui m'est venue. J'ai retrouvé récemment la collection de timbres que j'avais commencée lorsque j'étais enfant et que j'avais léguée par la suite à mon fiston. Il y avait là également des enveloppes timbrées reçues par ses grands-parents et qu'ils lui avaient offertes. Je les ai mises à tremper dans l'eau chaude, comme la souris verte qui courait dans l’herbe, puis, une fois les timbres décollés et séchés, je les ai mis à aplatir dans un dictionnaire.

Maintenant il faut que je choisisse : soit j'achète un album de timbres pour les « coller » dedans afin qu'on puisse les admirer mais ça ferait un volume supplémentaire dans mon grenier déjà bien plein ; soit je les numérise et les balance ensuite à 3615 qui n’en veut.

« Mais pourquoi tu numérises tout ? » me demanderez-vous. Eh bien, c'est parce qu'ils sont jolis, ces timbres et qu'ils peuvent très bien servir à un atelier d'écriture que j'anime en vrai ou pour participer à d'autres que l'oncle Walrus organise en virtuel. Suffit d’utiliser un pantographe moderne pour cela !

C'est donc ce que j'ai fait, utilisant à nouveau mon ami le Canon - « Puisque je vous le dis que nous sommes en guerre ! » - à cet effet. Je ne serais pas moi même si mon texte ne se mordait pas la queue au moment de la chute.

Le premier timbre que j'ai agrandi représente... un pantographe !

DDS 733 timbre russe pantographe

Et surtout, une fois que je les aurai tous numérisés, ces timbres, je crois que j'irai quand même acheter un album pour les conserver !

C'est vrai quoi ? Pourquoi jeter ces trésors physiques et les remplacer par du fichier numérique ? Bientôt il n'y aura plus d'électricité pour lire nos disques durs externes et on ne pourra plus écouter que le son de son ukulélé rose !

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9 septembre 2022

Quoi de n'oeuf, Pussycat ? (Défi du samedi n° 732)

Quand on est lieutenant de vaisseau il vaut mieux supporter une poule au riz de sa coquette belle-sœur Eva que de subir une avarie à la coque de « La Belle poule ».

DDS 732 La-Belle-Poule-a-La-ROchelle

Bien qu'il ait utilisé du blanc et du jaune dans ses toiles le peintre Nicolas Poussin n'est pas né dans un œuf.

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Quand la poule a pondu un œuf, elle se précipite hors de son nid en clamant haut et fort « Cot Cot Cot Kodak » mais aucun photographe jamais ne vient immortaliser l'heureux événement. En même temps, vu que tous les appareils photo sont japonais désormais, il eût été plus efficace peut-être qu'elle caquetât « Cot Cot Cot Nikon » ou même « Cot Cot Cot Samsung » vu que de nos jours on prend des photos avec un téléphone.

***

Toutes les poules qui picorent ne peuvent pas s'empêcher de raconter en même temps aux voisines la façon dont elles ont pondu le dernier de leurs œufs. Mais chez les humains c'est pareil. Dès qu’on se met à table, ma belle sœur Eva ne manque jamais de nous narrer un de ses accouchements.

P.S. Je n'ai pas de belle sœur qui s'appelle Eva et je ne suis pas lieutenant de vaisseau. Amiral de bateau-lavoir, peut-être ?

***

Chassez le naturel, il revient au bungalow, comme on dit chez Sttellla ! Dans quoi battons les œufs quand on fait un gâteau? Dans un cul de poule !

***

On en a fait tout un plat, de l'œuf de Christophe Colomb, mais il n'apparaît jamais sur le menu du restaurant ! Alors que celui de Mimosa, le fils de Popeye, si !

***

Si tu prépares avec l'amour des mouillettes avec du pain bio et du beurre Bordier, si tu passes un certain temps à disposer le coquetier bien au centre de ton assiette, si tu astiques l'argenterie afin d'y mirer ta binette, si tu laisses trop longtemps les œufs cuire sur le fourneau, tu obtiens un œuf dur au lieu d'un œuf à la coque et tu as l’air aussi con en tapant dans le jaune solide que la poule effarée découvrant un couteau.

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Refus d’obtempérer aux barrages de police : attention ! Maintenant les poulets tirent dans le tas et s'abritent derrière le proverbe « On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs « ! ».

***

Qui vole un œuf vole un bœuf.
Et ceux qui volent Catherine 2-9 ils volent quoi ?

***

Autre proverbe flic : « Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier à salade ».

***

Est-ce la poule qui a fait l'œuf ou est-ce l'œuf qui a fait la poule ? On ne trouve une réponse valable à cette question qu’au moment de cette fête religieuse qui s'appelle Pâques : c'est le chocolatier.

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***

Un souvenir de calembour peut-être allaisien : entre le tigre et l'œuf rate ! En fait c’est de Francis Blanche : https://arbrealettres.wordpress.com/2020/07/27/mesopotamie-francis-blanche/

***

Si jamais tu avais à écrire un roman intitulé « Les Aventures de deux œufs » comment appellerais-tu tes personnages? Orie et Émisme ?

***

Dans les stations de sports d'hiver, quand on veut monter les œufs en neige, il arrive que le que le téléphérique soit plein comme un œuf.

***

Boris Vian, Henri Salvador et Michel Legrand sont les premiers importateurs du rock'n'roll en France. Sur ce disque de Henri Cording figure le titre « Va t’ faire cuire un œuf, man » et j'y vais de ce pas.

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C'est grâce à l'oviparité des autruches que Zizi Jeanmaire a pu faire carrière avec son truc en plumes, chanson dont les paroles sont de Bernard Dimey.

***

On peut être de la même famille, on peut même être né·e·s jumelles ou jumeaux et, dès la petite enfance, ne pas bien s'entendre avec son frère ou sa sœur. Chez les poules on dit alors qu’il s’agit d'œufs brouillés .

***

- Désolé, Mamadou, mais ta liqueur d'œuf de crocodile, je n'en prendrai qu'une larme!

***

Un œuf, des oeufs.
Catherine Deneuve, Catherine Deuzeux ?

***

Un œuf, des œufs (prononcer « zeu »).
Un bœuf, des bœufs (prononcer « beuh ») ?
Un fauteuil neuf, des fauteuils nœuds ?
Un veuf, des voeux ?
Un keuf, des queues ?
Une meuf, des « meuh »?
Un Titeuf, des p’tits n’veux ?

***

Est-ce que les poules de luxe pondent des œufs d'or?

***

Dans la vie il y a les gens qui marchent sur des œufs et ceux qui mettent les pieds dans le plat. Si ce sont des éléphants, le résultat est le même.

***

Un scandale, on peut l'étouffer dans l'œuf. Un poussin, c'est plus dur, surtout sans briser la coquille.

***

Au pied des statues de l'île de Pâques, vers le début d'avril, les oiseaux viennent pondre des œufs très colorés.

***

Les Français font 2,3 enfants en moyenne. Combien ça fait de poussins, une douzaine,2 ?

***

« La Cane de Jeanne » et « Les Oiseaux de passage » sont deux chansons de Georges Brassens qui en a pondu un certain nombre.

Ballade avec Brassens 2022

Est-ce que c'est le lapin de Pâques qui pond les œufs en chocolat ?

***

Imaginez qu'on se reproduise comme les coqs et les poules ! Maman nous mettrait dehors très vite puis elle resterait allongée 3 semaines sur nous pour nous tenir au chaud et à la fin on sortirait au jour... quelque peu raplaplas !

 

N.B. Sur le Défi du samedi numéro 732, inutile de se mettre Martel en tête : en matière d'oeufs on ne fera jamais aussi bien que Bernard Dimey dans son Bestiaire d'autre part (dans le recueil « Sable et cendre » chez Christian Pirot. On le trouve encore en occasion, achat vivement recommandé).

L'oeuf

L'œuf n'est pas un animal. Si on s'amuse à le couver, pour voir, et si on a autant de patience qu'une poule, alors on fait peut-être un poussin.
Si vous laissez tomber un œuf, ce n'est plus la peine de le couver, vous n'aurez pas de poussin.
Le poussin grandit très vite et alors, d'un seul coup, il s'appelle poulet et s'il continue de grandir encore, il s'appelle coq.
Mais beaucoup de poulets n'ont pas le temps d'aller jusque là parce qu'ils sont trop bons à manger.
Pour faire un œuf, il faut chanter pendant au moins une heure ; mais si vous n'êtes pas un oiseau, ce n'est même pas la peine d'essayer, même si vous chantez très fort.
Il paraît que les tortues font des œufs de temps en temps mais c'est pas des vrais œufs. Ils sont tout mous. Les vrais oiseaux font toujours des œufs durs.
Si vous voyez des oeufs tout verts ou tout rouges ou tout jaunes ou tout bleus, cela veut dire que c'est Pâques.

2 septembre 2022

N'en déplaise aux nareux, aux nareuses et même aux narratrices ! (Défi du samedi N° 731)

N’en déplaise aux nareux
C’est dans les vieilles marmites
Qu’on fait les meilleures soupes !
Jeunes fesses, vieilles croupes,
C’est toujours dynamite
Et j’en suis bienheureux !
La vieille bouillabaisse ?
Est bien sot qui la laisse
Au prétexte qu’on l’a touillée
Dans un chaudron un peu rouillé !

C’est ainsi, ma cousine :
On ne peut pas nier
Qu’on ne saura jamais
Ce que le cuisinier
A fait avec ses doigts
- Et la fée Mélusine -
Avant de se mettre au piano,
D’allumer ses fourneaux,
De concocter ses mets !
Est-ce l’heure du Cauchemar en cuisine ?
Les nareux sont aux abois !
Envoyez la parano !

Il faut manger pour vivre
Et vivre pour manger !
Tant pis si la salmonelle
Fait danser la tarentelle
Aux boyaux !
Tant pis si les estomacs
Se retrouvent dans le coma
A cause de plats déloyaux !
Car sinon à quoi ça sert
Qu’on vende de l’Alka-seltzer ?

Si la vie est une maladie
Elle est aussi hélas
Oralement transmissible !
J’admets que certains plats
Sont assez dégueulasses
La salade de limaces,
Le cassoulet d’Arras
Et ses rutabagas,
Le Klug du Père Noël
Roulé sous les aisselles,
Excès, etcetera...
Mais faut pas faire le difficile
A l’heure où tombent les missiles :
Bienheureux si on ne doit
Manger du rat ou du chat
Pour ne pas faire une fin,
Pour ne pas crever de faim.

Bien nareux, ce jour ma cible,
A l’heure de l’incendie,
Mange ta soupe et tiens-toi droit !
Ne crache pas dans le chocolat
A six pas, comme au Mexique,
Ou... deviens anorexique !

P.S. Ce poème vite torché (? Beark !) est accompagné d’une invitation à déjeuner chez Bruno (qui fiche toute son argumentation par terre (j'adore ça !) !) ! 

26 août 2022

Bony and Claïde : le niveau baisse (DDS 730)

DDS 730 SoissonsSont-ils dérisoires à Issoire !

Sont-ils soudains à Issoudun !

Tous les Francs du collier
Ont des pensées impures !

Sont-ils polissons à Soissons !

Ils ne se soucient plus de l’histoire du vase !

Ils rêvent du Sussex en embouchant saucisses,
Fantasment sur Sissi comme en cinquante six
- Tous les chemins mènent à Romy ! -
Et ne savent plus combien
Soixante-six Suissesses
Ont de fesses !

C’est 132, Charles Martel !

Et que dire des polissonnes de Sissone 
Qui s’y entendent comme personne
En maniement de tourne-vice,
En déhanchements et coups de cuisses ?

Eprouve-t-on de la peine à ouïr
Du côté d’Aizy-Jouy 
Du fait que l’on vieillit 
Et qu’on a les doigts gourds ?
La maturation rend Sourd ?

Sont-ils pas cochons
En Archon 
A faire des promotions
Sur leur vieux saucisson ?

Est-ce sans salamalecs
Que l’on emballe les mecs
Près de Berzy-le-Sec ?

Qui biche à Bichencourt
Court deux lièvres à la fois
Et reste Blesme à Bièvres ?

Le Boniment servi
A la fête de Bony
Bonifie-t-il
Au fil de Laon ?

Est-il commun qu’on bourre,
Gens de Bourg-et Comin,
La mairesse et les urnes 
Les dimanches d’élections raides ?

Qu’un baiser vous guérit
A Bézu-le-Guéry ?

Que Bouresches ou Boncourt
Cela importe peu
Si on éteint la lampe 
Avant de Cessière-Suzy ?

De Chamouille à Chacrise
Combien de kilomètres,
Combien d’années de crise
Avant qu’on ne divorce ?

DDS 730 Germaine_(Aisne)_city_limit_signCombien durent les coïts
A Rogécourt ?

Existe-t-il encore une fête homonyme
A Rozière-sur-Crise ?

Qu’est-ce que le chaud darde
A Chaudarde ?
Est-ce qu’ils se savonne à Chavonne
Tandit que rosit sous les draps
Sa chérie la blanche oie
De Chéry-lès-Rozoy ?

Entend-on ces cris la nuit
Pour encourager le hussard ?

- Clermont les fermes ! Coeuvres et Valsery ! Commenchon ! Continuon ! Que de belles Courbes sur ce Corcy ! Lève Cuissy et Geny ! Dizy, le Gros ! Droizy ! Dury ! L’Epine au Bois ! Ah Germaine !

- Fresne-sous-Coucy, Gland ! Mézy-Moulins !

- Montreuil aux Lions ! Oulches la vallée-Foulon ! Pinon ! Ploizy ! Verneuil-sur-Serre mon Viffort ! Ouh, les Thenailles !

- Liesse Notre-Dame !

- Ah Pancy-Courtecon, comme tu m’as Parfondru le Prémontré ! répond-il dans un Soupir. Je suis tout Quincy-sous-le-mont et pas Remies de mes émotions ! Je te Vénérolles sur les Autels, ma Bony !

***

DDS 730 AisnejpgBon ça Cuffies comme ça !
Ambrief, me voilà de retour !

Pour que le niveau baisse
On peut compter sur moi
Et ma verve toujours en émoi !

Mais cessons là ces vignettes
Comme disait la Marquise
En sortant à cinq heures
Pour se faire tremper sur le pas de sa porte.

Après tout, tout va très bien
Même si j’ai parfois mal vers l’Aisne !

1 juillet 2022

Ce n’est qu’un combat, continuons le début ! (Le Défi du samedi n° 722)

- C’est quoi toutes ces femmes aux seins nus qui défilent dans la rue, Lardu ?
- C’est une manifestation de Femen et d’employées d’Amazon qui protestent contre le port du burkini, Loreille.

***

- C’est quoi, ce bordel, aujourd’hui Lardu ? On ne circule plus !
- C’est la manifestation des chauffeurs-livreurs qui protestent contre l’emprunt du trajet Bastille-Nation par les manifestations. Ca crée trop de bouchons, disent-ils. Surtout à Bercy.
- Ils ont raison, je vais me joindre à eux. C’est quoi le trajet de leur manif ?
- Bastille-Nation, Loreille.

***

- C’est qui ces drôles d’excités en Loden avec leurs pancartes incompréhensibles ?
- C’est la manifestation contre l’emploi du sigle LGBTQIA+…
- Ils n’ont pas le genre pourtant !
-… comme mot de passe pour accéder au site web des amis de Christine Boutin.
- C’est qui ?
- C’est personne, juste une suite de caractères alphanumériques minuscules pour un mot de passe sécurisé.

***

- Tiens, Loreille ! Est ce que ça te dirait de participer à une marche des fiertés hétérosexuelles ?
- Ça ne va pas Lardu ? Je ne vois pas pourquoi on devrait être fier de ce qu’on fait avec sa zizounette ! Non, je n’irai point. Par contre la manif qui a trait au retrait de la réforme des retraites dont le principal attrait est qu’elle est calculée par points, là oui, j’irai !
- Tu parles en morse avec tes traits et tes points ?

***

Pourquoi tu mets ta main sur mon épaule, Loreille ?
- C’est rien, juste une manifestation de sympathie, Lardu !

***

- C’est qui tous ces gens qui défilent dans la rue avec une veste verte ?
- C’est rien non plus. C’est juste pour changer des gilets jaunes.

***

- Moi, une chose est sûre : la Manif pour tous, on ne m’y verra pas !
- Tu n’y es pour personne ?

***

- J’ai croisé une manifestation qui visait à interdire à Joe Krapov de polluer Youtube avec ses reprises pourries !
- Les gens sont pourtant bien libres de ne pas l’écouter !
- Faut croire que non ! Ou qu’ils sont scato-masochistes ! 

Les paroles de cette chanson de 1967 de Jean Ferrat se trouvent ici.

***

- Salut Lardu ! Est-ce que tu voudrais bien te joindre à une manifestation contre la vulgarité des slogans de manifestations
- Volontiers, Loreille ! Aucu, aucu, aucune hésitation !

***

- On devrait faire une manifestation des gens qui refusent de fermer leur gueule au prétexte qu’ils n’ont rien à dire !
- Celle-là, j’y vais, sans faute !

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24 juin 2022

Madame ADECI ou L’Atelier d’écriture scato-masochiste (Défi du samedi n° 721)

Un atelier d’écriture, c’est vrai, c’est exactement comme un club sado-masochiste. Il y a un animateur qui donne des ordres cruels – on appelle ça des consignes – et des gentil·le·s membres qui font preuve de discipline (Laurent serrez ma haire avec ma) et qui se plient avec humilité et, si possible, originalité aux quatre volontés du maître.

Ici, au Défi du samedi, le gourou est bonasse : il a une tête de papy gâteau et il accepte toutes les acrobaties intellectuelles nées de de son mot hebdomadaire avec la bonhomie d’un promeneur de chien qui est une chienne et qui a passé l’âge de se demander pourquoi on ne met qu’un seul « m » à bonhomie et pas deux « n » à bonasse. Parce que bon et con, c’est pas pareil ? Parce qu’un bon homme apprécie un bon home ?

J’en connais d’autres qui sont bien plus lunatiques, irréguliers, cyclothymiques, voire chiants. Moi, par exemple, à Villejean !

2022-06-23 - 285 1Mais la pire, c’est Madame ADECI. Je ne vous raconte pas ses drôles de lubies ! Si, en fait, puisque c’est le sujet de cette semaine du Défi du samedi.

Figurez-vous que son atelier d’écriture sado-masochiste ne fonctionne que tous les deux ans ! Tous les deux ans elle vous envoie ses consignes par la poste. La première épreuve consiste à aller chercher la consigne d’écriture chez un de ses adeptes qu’on appelle un médecin. Vous héritez alors d’une belle enveloppe bleue contenant du matériel spécifique mais où le stylo brille par son absence ! On écrit directement sur l’ordi ? Pas du tout ! Quand vous êtes de ce côté-ci de l’atelier d’écriture, et surtout chez Madame ADECI, vous en chiez ! Dans le sado-masochisme, on donne de sa personne, qu’est-ce que vous croyez !

DDS 721 ADECI détail 01 Pikachu

Il y a tout d’abord une épreuve d’origami au cours de laquelle vous devez déplier un masque de Pikachu percé de trous et agrémenté de trois parties autocollantes recouvertes de pastilles jaunes dures à enlever.

Il y a ensuite une épreuve de collage puisqu’il faut fixer le réceptacle de l’épreuve d’écriture sur… la lunette des toilettes, si, si vous avez bien lu !

Ensuite on s’assoit sur la feuille et on doit inventer une défèque-new bien solide sans pisser trop de copie. Il faut en tartiner un minimum mais pas y mettre le paquet sous peine de voir sa production partir à vau-l’eau (c’est ce qui est arrivé jadis à Marcel Proust ! Quel con, c’type, hé !).

DDS 721 ADECI détail 02 tige verteEnsuite commence l’épreuve d’écriture et là, vous n’êtes pas dans le caca ! Enfin, si ! Il faut que vous fassiez adhérer à une tige verte des « selles » (?) même pas de cheval jusqu’à la marque rouge sur le dessin. Les fidèles lecteurs de Blake et Mortimer sont alors forcément déçus de l’absence de Marque jaune dans l’histoire. Mais ils seront rassurés d’être tombés dans un piège diabolique !

Ensuite ce sont des histoires pas cochonnes pour deux ronds d’emboîtages des objets préalablement déballés : on met la tige dans le tube, le tube dans un étui de protection, le tout dans une enveloppe et l’enveloppe, avec la fiche d’identification, dans une autre enveloppe qu’il faut aller poster dans une boîte à lettres à destination de Madame ADECI.

Quand est-ce qu’on est publié ? Jamais !

Quand est-ce qu’on reçoit des commentaires des autres participants ? Jamais !

Simplement, au bout d’une quinzaine de jours Madame ADECI vous renvoie un courrier pour vous signifier que le résultat est nul.

Et vous savez quoi ? On est très content ! C’est ça qui est bien avec le sado-masochisme : plus on est maltraité, plus on est satisfait !

Certaines mauvaises langues prétendent que le commerce de Madame ADECI n’a rien à voir avec un atelier d’écriture sado-maso mais serait consacré à la recherche du cancer chez les pratiquants. Ben mon colon, des pistages pareils, je n’en ai vu que chez les Scouts de Belgique à l’époque où mon oncle Walrus était responsable fédéral ! Si ça n’est pas du sport de se retrouver à genoux, le pantalon baissé en train de patouiller dans la cuvette des chiottes parce que le Pikachu a craqué sous le poids d’un bel étron coulé dans le bronze, je veux bien revoir tous mes concepts !

DDS 721 ADECI 1024

Il faut savoir également qu’on n’intègre cet atelier-club select que si on a atteint l’âge de cinquante années. Et c’est ça qui me réjouit ! En décembre 2027, notre Président de la République lui-même va nous rejoindre dans l’atelier et se prêter aux lubies de Madame ADECI. Quel plaisir, dès maintenant, de l’imaginer en train de procéder aux rites imposés par notre animatrice préférée ! Saura-t-il déplier Pikachu et barbouiller comme il faut la tige du petit tube ?

Bon c’est vrai, avec l’absence de majorité dont il vient d’hériter à l’Assemblée, il est déjà, en fait, un peu dans la mélasse. Soyez philosophe, Emmanuel : ça vous fait de l’entraînement pour plus tard !

17 juin 2022

99 dragons : exercices de style. 72, Anglicismes (le Défi du samedi n° 720)

Elle n’est pas belle, la life ? Le week-end s’annonçait cool. Le temps était du genre caniculaire, à nous faire supporter d’enchaîner drinks et cocktails à la garden-party, de griller, en bermuda à couleurs kitsch, des steaks maousses sur le barbecue ou même d’arpenter un green si on se sentait courageux, dandy et snob. Mais pas de match de tennis, please ! Trop hot ! Trop speed de courir derrière la balle jaune ! Trop usant, les aces !

tregor-motoculture anonymisé

On allait fermer le snack quand un clown en jean et baskets a garé son spider sur le parking. Puis il est venu s’affaler au comptoir et a réclamé un banana-split à la barmaid. Il avait un joli look de supporter du Roazhon Park, d’amateur de hot-dogs et de galettes-saucisses plus que de pratiquant régulier de ce sport de gentlemen qu’on nomme le football. Ou alors son allure était celle d’un testeur de bière en micro-brasserie. Ou d’un ambassadeur du Gault et Millau chargé de tracer un viaduc entre tous les pubs de Bretagne sans modération. En même temps, comme dit Macron, c’était peut-être aussi juste un geek de la start-up nation. Sa carrure était celle d’un bûcheron et il arborait par-dessus son gros ventre un tee-shirt de « Trégor motoculture ». Sponsorisé par le boss de la tronçonneuse lannionnaise, le bad boy !

La Miss la lui a servie, sa glace à la Chantilly façon Lio, non sans lui signifier que ce n’était plus le moment de l’happy hour et qu’on allait procéder à la fermeture du drugstore. Le client est le king ici mais y a une deadline pour la sujétion. Un temps pour tout y compris pour dire stop au job. On n’aime pas trop le burn-out par ici. Je suis un manager libéral mais pas que.

- Ouais, ouais, on dit ça, qu’il a dit la brute épaisse. Moi je le crois pas. C’est que des fake-news, tout ça. Du bluff !

Une fois qu’il a eu englouti son ice-cream il s’est approché de notre antique juke-box et il a consulté la playlist à l’ancienne.

DDS 720 Hurricane

- Comment ? Vous avez le single de « Hurricane » de Bob Dylan ? Je veux l’entendre ! Qu’est-ce qu’on met comme pièce dans votre machine ?

- On ne met pas de pièces, monsieur.

- C’est quoi alors le business model ?

- Il est cassé, monsieur. C’est pour le fun. Décoratif, si vous voulez. C’est vintage.

- Désolé de faire le forcing mais je ne quitterai pas ces lieux sans avoir entendu « Hurricane »sur ce pick-up.

Georgia se tourna vers moi avec l’air désespéré de John Lennon pétant sa corde de mi aigu au moment d’interpréter le solo de « Help ».

- J’ai un très joli smartphone avec lequel je peux aller chercher le morceau sur Spotify et en utilisant les baffles…

- Moi aussi, tocard, j’ai ça ! OK ! Vous savez quoi ? Il me plaît bien votre fast-food ! Je crois que je vais m’y installer et en faire mon camping de base. Tant pis si votre baby-foot à musique est nase. La pom pom girl a de beaux airbags et les sandwichs ont l’air appétissants. Vous m’installerez un cosy corner dans le living-room. Je vais faire un super sit-in ici, mon gars. T’appelleras ça du racket si tu veux mais...

DDS 720 Million dollar babe- Monsieur ? intervint Georgia.

Le type, qui m’avait agrippé par les revers de mon smoking et balancé son sketch de stand up les yeux right in the eyes, comme s’il allait ponctuer, au finale, son talk-show d’un coup de boule façon Zidane à Materazzi, me lâcha d’un coup et se tourna vers la Miss.

- Ça c’est pour le respect des trente-cinq heures de travail hebdomadaire ! Elle lui balança un premier uppercut qui lui fit éclater son bridge au-dessus de l’eau trouble de la vaisselle.

- Ça c’est de la part des Pom pom girls ! Un deuxième uppercut lui éclata le pif.

Le gars prit encore quelques mandales et s’écroula, knock-out.

- Bravo, Million dollar baby ! Ca lui apprendra a s’en prendre à la championne régionale des poids légers de boxe anglaise. Tu l’as bien customisé, le biker !


***

On l’a sorti sur un brancard, le kidnapper de rade freelance qui venait de subir un lifting gratuit en se faisant simplement remonter les bretelles. On l’a plié en trois et mis dans le coffre de son dragster. On n’est pas chiens, on est fair-play, même. On l’a emmené aux urgences au C.H.U de Pontchaillou et on a prévenu l’accueil qu’il y avait un auto-accidenté dans le coffre d’une bagnole achetée en leasing dont les warnings clignotaient à tout rompre sur le no man’s land de la rampe d’accès à leur club select.

Après, pour Georgia, je ne sais pas mais pour moi le week-end a été cool. Open bar, filles sexy, slows langoureux, jackpot au casino, la routine, quoi.

Non, en fait je déconne, j’ai juste terminé mon puzzle de 1000 pièces dont le modèle est le tableau « Les Patineurs » de Wiliot.

Ca me plaît beaucoup, moi l’inaction, le rocking-chair, la non-violence. Ça ou autre chose... Je suis très peace and love comme garçon !  De toute façon la life est toujours belle dans les best-sellers que j’écris à destination de moi tout seul !

DDS 720 Les Patineurs de Wiliot

10 juin 2022

Jachère (Défi du samedi n° 719)

Cette semaine où il fallait plancher sur le mot «jachère» mon imagination n’a rien donné. Rien n’a poussé.

Moi qui suis toujours prêt à mouiller la chemise dès qu’il s’agit d’élucubrer, eh bien cette fois j’ai eu le tricot stérile !

Et vous savez quoi ? Je me sens beaucoup plus en repos !

DDS 719 sieste 2

 

Et du coup je comprends pourquoi mon oncle Walrus si souvent botte (de foin) en touche !

DDS 719 la sieste

3 juin 2022

Balzac 00-01, l’illusion genre mineur qui touche le fond ! (Défi du samedi n° 718)

DDS 718 Balzac 000037186

Je m’appelle Lucien et je crois que j’ai perdu toutes mes illusions.

Je n’étais pourtant pas ce qu’on appelle un grand rêveur, j’avais les pieds sur terre mais maintenant que je ne suis plus un perdreau de l’année je dois avouer que le bilan n’est pas terrible. Dressons-le en même temps que le couvert pour le dîner – ce soir j’attends Madeleine - :

Parfois votre cousine est plus bête qu’on ne croit.

Parfois votre cousine est moins bête qu’on ne croit : pendant que le cousin ponce elle s’envoie Pylade qui ne demande pas mieux au reste. Pylade, mais pas vous ! Et vous ne dites rien au cousin pour préserver la paix du ménage.

Ce qui mirouëte dans le miroir d’Ursule n’est pas forcément votre beau minois de minet. Dans la maison du chat-qui-pelote il se peut qu’habite une fausse maîtresse à qui peu chaut votre animal : Ursule est la vieille fille-type qui range tous les soirs sa virginité dans le cabinet des antiques. Accident notoire : vous avez encore une fois envoyé une passion dans le désert !

Toutes les menteries, les hypocrisies, les carambouilles, les entourloupettes de la vie, il arrive qu’on les gobe sec. Et il y en a ! Le modeste mignon cache parfois un vaniteux m’as-tu vu moche.

Si vous êtes victime d’un jaloux, d’un maître-chanteur, d’un huissier, si vous poursuit une vendetta, vendez tout et barrez-vous par la porte de derrière !

Si vous allez au bal de Sceaux et que tout le monde y semble intelligent, méfiez vous : c’est peut-être vous qu’on a invité pour le dîner de cons.

La splendeur des thés chez Madame Verdurin lorsqu’on est en cour débouche quelquefois sur la misère des tisanes de Tante Léonie où l’on n’a même pas le droit de tremper sa madeleine pour cause d’hygiène :
– Ca va pas non, Marcel, t’as un bol, trempe dedans, arrête de me chauffer !

A la bourse les actions de tante Yolande montent et descendent. Quel sera le montant de son héritage à Tata Yoyo ?

La princesse de Cadignan garde ses secrets pour elle. C’est d’autant plus égoïste qu’elle gagne au loto chaque semaine ! Je lui ai demandé si elle avait un truc pour abolir le hasard. Elle m’a répondu : « Pas un truc, un coup de main mais vous, Lucien, pour que vous ayez le génie, il faudrait un grand dé ». Je n’ai rien compris et je suis retourné danser avec Catherine, la duchesse de Langeais.

Ne tombez jamais amoureux de la fille aux yeux d’or, Marie Laforêt : il y a toujours un arbre qui la cache !

J’y suis allé dans la Vallée des larmes : y’a pas de lys hélas, c’est là qu’est l’os.

On veut rendre Esther heureuse, on croit savoir comment aiment les filles et paf, on se retrouve toujours là où mènent les mauvais chemins !

Même l’élixir de longue vie n’a plus les mérites qu’on lui prête. Ceux qui se croient immortels – j’en suis - voient, du fait des désillusions accumulées, leur optimisme se réduire comme de la peau de chagrin. Woody Allen n’a-t-il pas déclaré lui-même que « l’éternité, c’est long, surtout sur la fin » ?

Voilà, tout ça me déprime d’autant plus qu’on m’a toujours dit « Le bonheur est dans le pré, cours-y vite, il va filer ». Quand j’y suis allé, moi, Lucien, dans le pré, je n’y ai trouvé que deux rubans.

Ce soir j’attends Madeleine pour les lui offrir mais j’ai l’impression qu’elle ne viendra pas. 

27 mai 2022

99 dragons : exercices de style. 71, Hyperbole (Défi du samedi n° 717)

C’était le plus innocent, le plus candide, le plus immaculé, le plus inoffensif, le plus affectueux, le plus caressant, le plus doux des êtres que portait la terre. Un véritable agneau. D’ailleurs c’était un agneau, magnifique, prometteur, blanc comme neige, très vivace, étonnamment déluré, plein d’appétit. Certes il ne pesait pas bien lourd encore mais le cours du temps arrangerait les choses. A paître dans les herbages de notre beau pays, la Lybie, dont la publicité de Sa Majesté disait qu’on n’avait rien vu de plus vert en ce bas monde à part peut-être les grivoiseries du trouvère espagnol Don Diego de Las Vegas de La Sarthe que, du reste, personne ici ne connaissait, il deviendrait, l’agneau, pas le poète, une belle et grasse brebis dont la viande tendrissime donnerait son pesant de côtelettes, de gigot, de collier et d’épaule et rapporterait, au marché d’un de ces samedi, au propriétaire éleveur, le sidi Mathurin Lepopeille, un pactole mirifique, une hyper plus-value, un rendement maximum, un retour sur investissement comac, de quoi arrondir sa pelote qui était déjà conséquente vu qu’il possédait le plus gros troupeau du canton.

Seulement… Seulement, d’un coup de son lance-flamme incorporé, un dragon, surgi de la nuit à la rencontre de l’aventure au triple galop, ou plutôt au trot ou même à son allure d’animal dandinant, l’avait grillé sur son super-barbeuc en kit de chez Ikéa-drive et n’en avait fait qu’une seule bouchée.

La suite, vous la connaissez, ou vous croyez la connaître parce que vous l’avez lue dans les journaux.

Dites-vous bien que tout est faux ! Qu’on vous ment éhontément ! On vous fait prendre des méga-vessies pour des big lanternes au point de vous brûler l’entendement ! Cette histoire de chevalier Saint-Georges, c’est calembredaines et compagnie ! Coquecigrues de chantier, carabistouilles d’estaminet minable, supermenteries guignolesques, inventions de moinillons, manipulation, pire, défèque-niouzes ! Elucubrations d’Oulipiste ! Bourrage de crâne pour embrigadement dans une secte dont on nous fait croire qu’elle a réussi ! Si cette conversion massive à la foi en un Christ rédempteur avait réellement eu lieu, comment expliquer l’absence de toute cathédrale, de tout calvaire aux carrefours, de tout pèlerinage pour remercier un quelconque saint-guérisseur du panaris douloureuxissime sur le majeur en Libye ? De nos jours, 97 % de la population libyenne est musulmane, l’Islam est religion d’état et la charia a valeur légale. On nous aurait menti à l’insu de notre plein gré ? Il y aurait eu un grand remplacement ou quoi depuis ?

Et puis cette histoire de roi débonnaire – oxymore de rire on est, tous les rois sont sanguinairissimes à l’époque, les empereurs hyper-sadiques ou complètement barjots, il n’y a qu’à lire Suétone pour s’en convaincre, les triumvirs sont bien souvent une andouille, une andouille et un assassin – ce monarque tout sauf shakespeakrine, pardon, shakespearien, c’est du pipeau, magnifiquement joué, certes, mais pareil au concerto pour piccolo de Vivaldi : c’est joli pour l’oreille mais pas crédible en tant que « grande musique ». 

Que dire de cette armée déliquescente, composée de gros lâches qui font dans leur froc alors qu’on leur demande juste de rejouer Pierre et le loup ? C’est Pagnol à Hollywood, pas crédible, incroyable, merveilleux. Dès qu’il s’agit de trancher dans le lard, de casser du sauvage, de plumer de l’Indien, de buter du gars d’en face, de démonter la gueule à qui ne nous revient pas, tout le monde se précipite comme un gorille en rût à l’assaut des gendarmes de Brive-la-Gaillarde et croyez-moi, on s’en souvient, chez Dame Yvanne, de cette hécatombe-là. Pas de dérogation ici, on sait tous être sévèrement burnés, éparpiller façon puzzle, balancer la purée, les gnons et les mandales aux vandales. Toute castagne est bonne à l’homme des cavernes qui sommeille à peine en nous dès qu’il s’agit de fuir l’ennui du casernement. A quoi ça servirait sinon que les trouvères, les aèdes, les bardes se cassent le tronc à composer des chansons de geste, des épopées de plus de mille vers, des Iliades, des Odyssées, des chansons de Roland qu’on accompagne au synthé ? Autant faire accroire que Poutine est fou et que c’est à reculons qu’il envahit un pays voisin qui, tiens donc, est leader en exportation de blé et autres denrées nécessaires. Elle est verte, elle est verte, l’herbe du voisin !

Qui y croirait un seul instant au pacifisme effréné des militaires, au « Tu ne tueras point » des mercenaires, au « Je peux pas j’ai poney » de légionnaires devenus soudain pleutrissimes ? « Du sang, du sang, du sang ! » crie-t-on peut-être encore à la moindre bagarre dans les cours des collèges et lycées de notre république ! Comment, en primaire aussi ?

Jules Claude Ziegler - Saint-Georges (MBA Nancy)

Jules Claude Ziegler - Saint-Georges (Musée des Beaux-Arts de Nancy)

Nous ne perdrons pas notre temps non plus à discuter de ce fameux Saint-Georges. Vous avez vu les représentations de ce freluquet dont on se demande ce qu’il est dans le bouquet LGBTQIA+ que moi-même je sais même pas traduire ce signe ? Pratiquement toujours androgynissime, propre comme un sou neuf alors qu’il vient de se farcir, déserteur en cavale, un Nicomédie – Mazaca sous une pluie digne d’un Paris-Roubaix de légende – nous avons retrouvé les bulletin météo de mars 303 : c’était pis qu’à Waterloo, la flotte, ça tombait comme à Gravelotte, ca pissait aussi dru que la jument de Gargantua pendant les guerres picrocholines – et le gars arrive, hyper-smart, gravure de mode, il nous la joue façon Georges Clooney sortant du pressing et s’en va dessouder d’un seul coup de cure-dent un monstre gros comme un lézard ? Trop fastoche !

Laissez tomber ce fatras d’incongruités, cette hagiographie stupide dont ni Netflix ni Disney + ne voudraient comme intermède entre deux pubs. La vérité est bien celle qu’ont rapportée les seuls courageux journalistes de « Libye détective » : quand il a vu le crime, Mathurin Lepopeille est rentré chez lui hors de lui (?), il a empoigné sa carabine 22 long rifle et il a descendu d’un coup le dinosaure carnivore. Ensuite sa femme Olive en a fait des conserves pour l’hiver. Chez nous rien ne se perd.

Oeil pour oeil, dent pour dent ! Faut pas emmerder les paysans sur leurs terres, surtout s’ils sont affiliés à la NRA* de l’époque.

*National Rifle Association. En fait c’étaient les mêmes initiales que portaient à l’époque les ceusses qui ne voulaient pas qu’on dérobât leur Darmanin de jardin : « Nardinamouk ! Recule, Affreux ! ».

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