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Le cahier de brouillon de Joe Krapov

5 mai 2016

JE DÉTESTE DISNEY !

DDS 401 Blanche-Neige

Au début, on était comme Adam et Eve, Daphnis et Chloé, Castor et Pollux, Rodrigue et Chimène, Roméo et Juliette, Roux et Combaluzier, Tarzan et Jane.

Je lui trouvais plus de beauté et de séduction qu’aux trois Grâces réunies.

C’était l’époque du début, celle que depuis Monet on appelle « Impression soleil levant ». Tout autour de moi avait pris les sept couleurs de l’arc-en-ciel. Je vivais sur un nuage. J’étais prêt à accomplir pour elle les douze travaux d’Hercule. A m’abstenir de commettre les sept péchés capitaux. Pourtant j’ai longtemps cru que je n’avais pas le droit de pénétrer dans les églises et que, n’étant pas croyant, ces interdits ne me concernaient pas. Pas plus d’intérêt pour la Sainte-Trinité que pour les dix commandements ou les dix Chatterley.

Avec elle, j’aurais voulu faire les quatre cents coups, passer mille et une fois mille et une nuits, j’aurais parcouru le monde dans tous les sens. Les quatre points cardinaux n’auraient pas eu plus de secrets pour nous que les quatre filles du docteur Marsh ou crève depuis qu’elles ont entrepris d’écrire 366 réels à prise rapide.

J’aurais escaladé les sept collines de Rome : l’Aventin, le Palatin, le Trissotin, le Picotin, le Capitole, le Pactole et le Quirinal.

A elle seule elle représentait plus d’aventures potentielles que mes dix-huit compagnons de jeunesse réunis : le club des cinq, le clan des sept et les six compagnons.

Elle était supérieure aux sept merveilles du monde, elle était la huitième et la neuvième de Beethoven réunies pour un hymne à la joie des choeurs et de mon cœur.

Bref j’étais éperdument amoureux d’Isaure Chassériau dont le portrait par Eugène Amaury-Duval est conservé au Musée des Beaux-Arts de Rennes.

Mais je crois que j’aurais dû consulter des voyantes. Deux ou trois voire plus si affinités. Elles me l’auraient peut-être prédit, les sept boules de cristal, qu’il y aurait quatre saisons dans notre vie d’amoureux.

J’ai longtemps cru, enfant, que les faits divers s’écrivaient « fées d’hiver ». Je n’avais jamais imaginé qu’il pût y avoir aussi des sorcières d’été.

Ce qui nous a perdus, ce qui a tué mon amour, c’est son affection débordante pour les animaux.
Un dalmatien, ça va. Deux passe encore, trois, bonjour les dégâts. Mais 101 !

DDS 401 Dalmatiens 2

Le premier s’appelait Dalmatheux, le deuxième Duffelcoat, le troisième Deltoïde puis vinrent Dagobert, Daffodil, Duralex, Dixieland, Djingle bells, Davidoff…

Le cent unième fut appelé Derdesders. Mais il y avait déjà longtemps que je n’en pouvais plus d’aller les faire sortir dans la rue pour leurs besoins du soir.

Qu’est-ce qui m’avait pris de tomber amoureux de cette tête de corde à nœuds, de ce lapin de Garonne, comme on dit à Toulouse, de ce gibier de quarantaine ?

Désormais je ne rêvais plus que de la quitter, de m’envoler cinq semaines en ballon, de faire le tour du monde en 80 jours et de n’en pas revenir.

DDS 401 bateau

Même encore maintenant, dans ce petit voilier au pied des falaises normandes je cherchais ce qui, avant que je ne fasse sa connaissance, avait pu, dans ma folle jeunesse, provoquer les cieux au point que je dusse recevoir un tel châtiment BrigitteBardotesque.

Avions-nous, un jour, été treize à table ? Avais-je froissé sept samouraïs, douze hommes en colères, huit salopards ? Avais-je eu dans un pays imaginaire, dans une vie antérieure, sept femmes et une barbe bleue ? Avais-je dérobé des bottes de sept lieurs et agi de telle manière qu’un ogre fût obligé d’égorger ses sept filles ? Faut pas poucet, quand même, j’avais fait des conneries, mais pas celle-là ! Je n’avais pas non plus, par sept fois, participé à une épreuve de lancer de nains au cours d’une épreuve de sports d’hiver, dans un paysage tout couvert de blanche neige.

J’étais abasourdi de chiffres, de souvenirs vrais ou inventés.

Quand je sortis de ma réflexion, je m’aperçus qu’une chose bizarre s’était produite autour de nous. Le vent était tombé, la barque n’avançait plus et il n’y avait plus de ligne d’horizon. Tout autour de nous la barrière de falaises s’était refermée et nous étions désormais à la surface d’un lac d’Auvergne mais sans possibilité aucune d’accoster.

Je tapai sur l’épaule d’Isaure qui se redressa.

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- As-tu vu ce que je vois ? lui demandai-je.
- Ce n’est rien, me répondit-elle. Ce n’est pas pire que d’être coincé à bord du radeau de la Méduse. Quand les douze coups de minuit sonneront, tu te réveilleras et tu verras que tout cela n’est qu’un cauchemar.
- Vraiment ?
- Vraiment ! Et alors tu sortiras faire pisser Dakota, Desdémone, Delaware, Douaisis, Darrigade, Dyslexique, Dulcimer, Domino…

Je déteste Disney !

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29 avril 2016

Lumières et poussières

DDS 400

Non mais dis donc, Mina D. Almond ! Tu n’as donc pas d’ardoise ou de journal intime ? Qu’est-ce qui te prend d’écrire sur les murs de ta ville ? Hooligan-e à huit ans et demie ? Tu es une précoce, hein ?

Ca se voit à ton style. On sent bien que tu as très envie de devenir enseignante plus tard pour mener les mioches à la baguette ! Ton « observez les poussière » rappelle les problèmes d’arithmétique auxquels on nous confrontait jadis :

« Dites à quelle heure le train parti de A vers B à 8 heures 30 et qui roule à la vitesse de 130 kilomètres à l’heure rencontrera le sanglier parti de X vers Y à l’heure H, l’instant T…
Calculez le retard probable du train. Même si vous n’êtes pas une lumière, ne répondez pas : « 10 heures et des poussières », s’il vous plaît. »

Comment ? Qu’est-ce que tu dis, Mina ? Ce ne sont pas des mathématiques, c’est de la poésie urbaine ? Mais il fallait le dire, ça change tout parce que là, du coup, je m’y colle au mur de l’église. Et je rends mon devoir :



Oui, Mina, c’est vrai, on ne voit pas trop de poussière qui danse sur les photos. Normal, les poussières, c’est nous. Et moi, pour la danse, je vaux zéro. Par contre, pour la lumière, je puis te l'assurer, Toulouse vaut le coup !

 

160410 Nikon 369

 

22 avril 2016

HUIT RÉSUMÉS D'OEUVRES DIVERSES EN QUATRE PHRASES

Cher Monsieur Emile Euro

Veuillez trouver ci-joint huit énigmes pour votre jeu radiophonique de 13 h 45.
Il s’agit de faire deviner à vos candidats, à partir d’un résumé en quatre phrases commençant par « Bon, Mais, Alors, Et » le titre d’une œuvre de fiction (roman, film, chanson, poème) et son auteur.

Bonne continuation à vous et mes amitiés à Monsieur Emile Franc dont nous sommes sans nouvelles depuis un certain temps.

1

Bon, c’est l’histoire d’un type qui habite dans un jardin magnifique, immense, avec des fleurs partout, des arbres fruitiers, des jets d’eau, un endroit idéal où tout est prévu pour subvenir au moindre de ses besoins.

Mais une fois passés les premiers instants de joie de se trouver là à n’avoir rien à faire que se tourner les pouces, le gars commence à s’emmerder sévère.

Alors il va trouver le docteur D., « chirurgien esthétique et plus si affinités », et il lui dit que ce serait mieux s’il avait un peu de compagnie, ne serait-ce que pour jouer à la bataille navale.

Et le docteur D. lui répond que ça va lui coûter bonbon, pas les yeux de la tête, non, mais au moins une côte de la cage thoracique et Adam accepte et c’est depuis ce temps-là que les hommes et les femmes vivent ensemble en s’engueulant plus ou moins à propos de la place du gant de toilette dans la salle de bain, de la propriété de la télécommande ou sur « c’est à qui de descendre la poubelle aujourd’hui ? Moi j’ai fait la vaisselle, etc ».


2

Bon, c’est un gars qui travaille dans une banque, il est marié, sa femme est adorable bien qu’un peu féministe et plus si affinités et ils ont deux enfants agités comme le sont tous les enfants.

Mais justement la dernière nurse vient de rendre son tablier parce qu’on est dans le cadre un peu trop répandu de parents absents car surinvestis dans le boulot et le militantisme et on se demande bien pourquoi des gens pareils font des mômes.

Alors, comme on est en Angleterre, la famille passe une petite annonce dans le « Times » et, coup de bol inimaginable ailleurs qu’au cinéma ou dans la littérature, la nounou idéale leur tombe du ciel.

Et comme celle-ci est complètement gaucho-brindezingue-conte à dormir la nuit debout et adepte des méthodes d’éducation Freinet-Montessori-Dolto avant l’heure, elle fiche un bordel monstre dans la baraque en emmenant les enfants danser la java sur le toit, boire le thé des fous au plafond, détraquer le manège de chevaux de bois du parc et en provoquant, au prétexte de nourrir des pigeons, les prémices de la crise boursière de 1929 dans la banque où travaille le père qui devra se reconvertir à la fin du film dans la fabrication de « feel good » cerfs-volants .


3

Bon, c’est un type qui est né dans le Pas-de-Calais.

Mais ce n’est pas l’ami Bidasse pour autant.

Alors, malgré le charme tout bucolique et aligné des corons chers à Pierre Bachelet, malgré le climat enchanteur du bassin minier, malgré la beauté unique du clair de lune à Maubeuge, il monte à Paris pour y trouver du travail et il y fait la connaissance d’une Bretonne qu’il épouse.

Et bien évidemment, vingt ans après, on les retrouve au pays de la belle, à Rennes précisément, où le gars se fait, assez rapidement, une réputation d’amuseur public un peu trop intello mais à qui on pardonne tout parce que lui au moins, il a le courage de se lancer périodiquement dans la confection de ce fameux kouign-amann que tout le monde aime mais que tout le monde à la flemme de fabriquer et comment s’étonner après que tous les noms de bistrots, de coiffeurs et même les articles de « Télérama » et « 20 minutes » soient écrits en anglais plutôt qu’en breton ?


4

Bon, c’est un type qui a commis un crime abominable.

Mais même si l’histoire se passe il y a très longtemps, en des temps de loi de la jungle et de règlement de compte à OK Corral - le monde a-t-il vraiment changé depuis ? – il a mauvaise conscience d’avoir fait ça.

Alors il va à la Samaritaine, il achète des peaux de bêtes à sa femme et à ses enfants puis il déménage à l’autre bout du monde mais plus il s’éloigne, plus le souvenir de son meurtre le poursuit, à se demander si ça n’est pas déjà diffusé en boucle sur BFMTV et retweeté à l’ensemble de la planète voire plus si affinités !

Et ça prend des proportions telles que ça aboutit à des hallucinations auditives et à des visions épouvantables, si bien qu’à la fin le type en meurt et que, une fois qu’on l’a eu enterré, l’œil éclaire dans la tombe et regarde Caïn.


5

Bon, c’est l’histoire d’un gars qui va acheter son pain à la boulangerie tous les matins.

Mais il est un peu myope sans le savoir et il ne s’aperçoit pas que la jolie boulangère, séduite par sa beauté solaire et sa démarche lunaire est prête à lui donner son 06 et plus si affinités, il n’y aqua’à demander.

Alors, comme la situation perdure et que le quarante-cinq tours ne doit pas dépasser 2 mn 45, elle lui prend un rendez-vous chez un ophtalmo et le docteur Zigmund – car c’est lui qui a raconté l’histoire dans un billet qui pour une fois parle de croissants et non pas de baguette de nantis – lui prescrit de porter des lunettes.

Et donc, le lendemain de leur achat, il retourne à la boulangerie et en un éclair il s’aperçoit que la vendeuse est vraiment très chou, il lui déclare sa flamme toute religieuse, il l’épouse et ils font fortune en lançant une chaîne de pâtisseries bio pour bobos sans gluten décroissants mais au beurre.


6

Bon, c’est une dentellière de Lille qui est mariée et qui a son premier enfant.

Mais le bébé est un peu chiant vu qu’il ne veut jamais s’endormir le soir et qu’il hurle comme un malade.

Alors comme à chaque fois les hurlements du môme l’empêchent d’entendre ce qui se dit dans l’épisode du jour de « Plus belle la vie » et de comprendre où on est dans la saison 23 de « Game of thrones », elle lui chante une chanson mais plus elle chante plus le bébé crie et plus elle s’énerve.

Et à la fin, comme elle en a plus qu’assez et qu’elle habite au deuxième étage d’un gourbi à Wazemmes, « alle jette euch tchiot par el ferniète », ce qui signifie « elle balance le bébé dans l’indifférence générale et la cour par la fenêtre ouverte ».


7

Bon, c’est un oiseau qui a trouvé une proie intéressante et qui est allé se percher sur un arbre pour essayer de la becqueter tranquille.

Mais il y a un autre animal avec un museau pointu et une queue touffue qui l’a repéré et qui vient glapir des insanités au pied de son arbre.

Alors, comme le volatile a bien du mal à rester concentré pour désincarcérer sa bectance du papier alu qui l’entoure et que le baragouin de l’empanaché à propos de son taux de cholestérol commence à lui énerver un poil les plumes, il laisse tomber sa proie sur laquelle l’autre saute tout en continuant de jacasser dans sa langue de rastaquouère à laquelle le corbaque, qui n’a pas fait langues o, n’entrave que tchi.

Et on se demande bien comment le renard va faire pour bouffer sa « Vache qui rit » ® parce que nous qui sommes plus intelligents, qui avons un pouce opposable aux autres doigts et vivons dans un monde globalisé, on a toujours du bien mal avec la petite languette rouge !

8

Bon, c’est un type qui est parti faire la guerre avec ses potes du côté de la Méditerranée en laissant une femme et un mioche au logis sans un radis.

Mais voilà, sur la route du retour, le bateau perd son gouvernail et du coup l’équipage dérive d’île en île et le gars passe du lit de Circé à celui de Nausicaa, un peu comme on tombe de Charybde en Scylla, mais en plus agréable parce que Polyphème n’y trouve rien à redire, au machisme méridional et à la polygamie non-japonaise bien pliée.

Alors comme ça dure dix années et qu’on a autre chose à faire que de répondre à la question « Odyssée loin, l’Homérique ? » « Tais-toi et drachme ! » le gars finit par retourner chez lui.

Et là, à peine rentré, d’Ithaque au tac, il commence par engueuler sa femme parce qu’elle n’a pas terminé sa tapisserie et qu’elle a laissé mourir le chien « qui aurait pu lui servir de balise et du coup il serait rentré plus tôt, non mais, dis donc ! » et si vous voulez mon avis, Mesdames, des héros comme ça, il faut les envoyer se faire voir chez les Grecs !

 

P.S. Pour lire la solution, retournez l’écran de votre ordinateur, SVP.

 

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15 avril 2016

Enlisement sévère

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Derrière la vitre un bateau
Qui ne verra jamais la mer.

Combien donnerait-il au bas mot
Pour quitter son quadrilatère ?

La croisée des chemins,
La croisée des fenêtres...

L’ambiguïté des voies d’eau
Qui ressemblent à des miroirs,
Les canaux en longs dévidoirs
Où sombrèrent les amiraux,

Et les rimes croisées
Et les crimes rusés…

Les péniches, maisons jointes
Au long du canal, contrepoids
Aux légèretés de Lapointe
Qui nous mettent toujours en joie,
Je les ai croisées à Toulouse ;
Elles m’ont plu comme, autrefois,
Celles qui transportaient un blues
Simenonien, de bon aloi.

Sur le canal du Nord
Et celui du Midi
Tout un monde s’endort.
Mon poème est fini.

 

15 avril 2016

Bon anniversaire !

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6 avril 2016

99 dragons : exercices de style. 34, Phylactère ibérique

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31 mars 2016

A qui appartiennent ces chapeaux ?

A qui appartiennent ces chapeaux ?

Répondez par A, B ou C et comptabilisez vos réponses A, B et C.
La solution est à la fin du billet avec votre profil psychologique établi en fonction du nombre de A, de B et de C que vous aurez cochés.

Walrus Maurice Chevalier copie 

A. Zozo

B. Maurice Carême

C.  Le chevalier Bayard

 MAP indiana_jones copie

 A. Nancy Klopédik

B. Eliane de Twitter-Douze

C. Aline-Diana Djones

  

Walrus charlot-patine-02

A. Karl I. Capeline

B. Alfred de Musset qui a écrit "On ne patine pas avec l'amour" 

C. Charles O. Guthrie

MAP Madame Chapeau copie

A. Mlle Beulemans

 B. Léontine Coppenolle

C. Amélie Nothomb

Walrus Haddock

A. Le capitaine Achab

B. Archibald O. Maccione

C. Le père Bugeaud

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A. Mary Hopkin

B. Elsa Poppins

C. La reine d'Angleterre

Walrus Napoléon

A. Le fou du premier étage, celui qui se prend pour Jules César.

B. Chapeauléon Bonnet-de-Martre

3. Le Musée des Invalides

MAP Picsou

A. L'oncle Sam

B. Onc' Walrus

C. Emmanuel Macron

 

Walrus Sherlock

A. Le docteur Watson

B. Le commissaire Maigret

C. Ce dear Bram Stalker

MAP Robin

A. Robin Williams

B. Rachel Desbois

C. Iznog Hood 

Walrus et map chapeau melon-et-bottes-de-cuir

A. Des agents très spéciaux

B. Hercule Poirot et Miss Marple

C. Le morse et le charpentier

Walrus Tartarin

A. Pierre Loti

B. Mamadou Banania

C. Le zouave du Pont de l'Alma

Walrus Tournesol

A. Le professeur Tourneboule

B. Le petit chimiste amusant

C. Tryphon de Lairéfrais

 

Si vous avez répondu A, B ou C à une seule des propositions qui vous étaient faites sous ces images, dites-vous bien que vous avez tout faux : ces chapeaux appartiennent à nos admins préférés !

Ils supportent et mettent en ligne depuis si longtemps mes élucubrations - et les vôtres - que cela valait bien, à l'occasion de ce défi, un grand coup de chapeau !

Avec les amitiés du neveu fou !

achille krapov copie

24 mars 2016

UNE FUITE D'HUILE

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Extrait du journal intime de Delphine Durand :

C’est devan sette porte que tout a comancé.

C’est devan sette porte que tout a comancé à foarer !

Déjà Madame Rochet (c’est Manman) avait perdu la clé du garage. Monsieur Durand (c’est Papa) a sorti son paspartou, il a crochté la cérure en disant « Sézame ouvre-toi » et la porte s’est ouverte. Mon papa, il pourait être un roi de la kambriole si qu’il voudrait !

Ensuite la berline était pas très belle. Une caisse verte avec des roues jaunes citron. Hiper kitsch, super esbrouffe.

- C’est quand même une six-chevaus, a dit M. Durand (c’est papa). Avec ça on devrait trasser.

Mais le pire c’est quand on a sorti du cofre une robe de Marie-Thérèse (c’est ma sœur) et qu’on a comandé que je l’enfile. Alors j’ai pleuré. Un garson sa s’habille pas en fille quand mème ! Mème pour partir en vacances ! Madame Rochet (Manman) qui fait gouvernante maintenant a dit :

- Un garson sa pleure pas, non plus !

Elle m’a filé deux tartes et j’ai arété de pleuré. J’avais compris qu’il ne fallait pas « tiscuté ».

- A partir de maintenant tu t’apèles Delfine et tu te tais, jawohl ?

Alors j’ai obéi et j’ai fait du boudin pendan tout le voyage vers chez Tonton Léopold.

Quand on part en vacances, dans la famille, on voyage de nuit parce que… « Parce qu’on fa loin et que les enfants torme tans la foiture. Ca fatike moins le cocher et on n’est pas oplichés t’infenter tes cheux à la con pour les okupper ».

Pourtant sette année, même en partant de nuit, Papa et Manman ont mis le paqué, kestion distractions. C’est carément le carnaval !

Louise-Elisabeth, notre gouvernante, c’est déguisé en barone russe ! Madame de Korff qu’on doit l’apelé ! Elle s’y croit un maksimum ! Elle a pris un air pinsé, mis sa plus belle robe et elle a exijé d’avoir la place du milieu dans le sens de la marche « sinon je vomi » ! Bonjour l’anbianse !

Marie-Thérèse et moi nous sommes les filles de la barone. Monsieur Durand (c’est papa) est son valet de chanbre. Tante Elisabète, qu’il faut apeler Rosalie, est la dame de companie de la barone Russkoff. Manman, qu’il faut apeler Madame Rochet, est notre gouvernante. C’est d’un drole, ce jeu !

- On est inconito, nous a espliqué Papa, enfin, M. Durand. Persone doit savoir qu’on va chez Tonton Léopold alors on dit qu’on retourne chez nous à Franquefort.
- C’est quoi alors notre nom ? Korff ou Inconito ? j’ai demender.
- Inconito, sa veut dire ni vu ni connu je t’embrouille » a répondu Marie-Thérèse qui a bien voulu, elle, qu’on la rebatise Marinette.
- Et pourquoi nos domestics ont une livrée jaune aujourd’hui ?
- Ca fait aussi partie de l’inconito.
- C’est très voyant, je trouve, l’inconito.
- Arète de jacacer, Delfine. Il est deux heures du matin. Vous avez le droi de dormire, les enfans.

J’ai fermé les zyeux et j’ai fait çamblan de roupiller. Mais j'ai pas dormi. Trop eksité ! Il y a eu un long silence et puis papa a dit :

- Nous avons déjà une heure et demi de retar sur l’orair prévu. Qu’avé-vous fichu entre minuit dix et 0 h 35 ? On s’est inkiétés !
- J’ai cherché tu pin pour faire tes santouiches aux petits. Pas troufé un poulancher t’oufer. Ils font quoi la nuit ? Des patars ?
- Des patars ? Ah, des bâtards ! A 5 heures, pas à deux. Quand Paris s’éveille.
- Che n’ai que te la prioche racisse.
- Comme moi ! a plaizanté Papa en tapant sur sa beudène.

Après j’ai dormi vraiment. J’ai levé un œuil à Bondy à 2 h 30. Manman est allé dehor embracer Monsieur Aksel qui nous avait acompaniés à coté et devait retourné à Paris.

A quatre heures le cabriolaid des femmes de chanbre nous a rejoint à Claye-Sully. Elles sont folles de roulé tête au vent !

DDS 395 picard

A dix heures du matin on s’est arétés à Viels-Maison, à l’Auberge du Surgelé, tenue par François Picard depuis trois générations.

Après Chantrix, à 14 h 30, la voiture a failli vercé par deux fois car les chevaus se sont afalés. A l’intérieur de la berline je me suis mis du verni sur les ongles et Marinette m’a mis du rouge aux lèvres. Puis j’ai comancé un journal intime dans lequel je raconte le voyage des Inconito chez Tonton Léopold qui est devenu la barone de Korff et qui habite le pays des saucices de Franquefort où les markizes porte des choucroutes.

A 16 heures, à Châlons-en-Champagne, M. Durand (c’est papa) n’arétait pas de pesté :

- Quatre heures de retard ! Quatre heures de retard !

Mme Rochet (Manman) a dit :

- Fous les hommes, en foyache il n’y a que la moyenne qui conte !

A 19 h 55 on s’est arétés pour manger à Sainte-Ménehould. Après je sais pus. J’ai dormi beaucou. On n’est pas allés plus loin que La Varenne où nous avons trouvé le pont de l’Aire baré par des gardes fransaises. Ils nous ont dit qu’on ne pouvé pas prendre la fille de l’Aire alors on a fait demi-tour.

***


Tant pis pour Tonton Léopold mais moi je suis contan quand même : depuis qu’elle n’est plus Marinette, Marie-Thérèse m’a prêté des poupées et je m’amuse bocou à les habillé et les déshabillé.

Papa lui n’est pas contan. Il n’a pas apressié qu’on l’assignat de nouveau à rézidance.

- Quand on hapite les Tuileris, il n’arife que tes tuiles ! » a dit Manman.

Papa a jeté le journal du matin à la poubèle. J’ai eu le temps quand même de lire le gros titre : « Une fuite d’huiles ! ».

Pourquoi il a mis un s à « huile » ? Il est nul en ortograffe, ce Jean-Paul Marat ! 

 

18 mars 2016

SI TU NE FAIS PÔ FORTUNE TU SERAS RICHE QUAND MEME DE TES VAGABONDAGES

poudrerie

A la fortune du pot-aux-roses, la lumerotte est allumée. Un vent de vérité est venu en tap-tap. De vigousses chafouins lèvent les coins du tapis. Quelques lanceurs d’alerte complètement fadas fouillent dans les placards, y cherchent des cadavres, ignorant qu’on en vend à la pelle chez le dépanneur le plus proche. C’est trop fort de ristrette ce temps de poudrerie ! Il drache du scandale, en veux-tu en voilà ! Plus aucun champagné ne se sent à l’abri ! Où donc a disparu l’épineuse protection de ces jardins secrets où nous cachions le pire de nos activités sous des pétales embaumants ?

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A la fortune du pot-de-vin j’arrose les notables, je soudoie le chafouin, corromps le champagné. Je joue le dépanneur en larges dessous de table, je fricote à tout va dans l’arrière-cuisine à la lueur des lumerottes, je fais dracher, et dru, les rétro-commissions, je suis à moi tout seul le lobby des ristrettes, il faudrait être fou pour répondre autre chose que noir à la question « What else ? ». Je roule dans la farine et dans mon vieux tap-tap les plus vigousses des enquêteurs du clan sceptique. Magie blanche, illusionnisme, rideau de fumée, poudre aux yeux, coke en stock et poudrerie : tout l’arsenal du marchand d’armes, je le destine à qui s’alarme. Nous avons les moyens de vous faire taire, cimenté six pieds sous terre. Même un sing think tank ne nous fait pas peur.

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A la fortune du pot d’échappement le tap-tap s’en va, peu vigousse, entame un tour du monde magique et mystérieux. Le chauffeur a bu son ristrette, a allumé ses lumerottes, le moteur tourne rond. Tous les fadas du bled sont montés à l’arrière. Pas un seul chafouin dans la bande. On a dévalisé Jojo le dépanneur et mis les victuailles en paniers sur le toit. On se sent plus puissants que le plus riche des champagnés du pays. Le bonheur en poudrerie étincelle sur tous les visages. C’est si bon de quitter le pays de la drache ou celui de la terre qui tremble pour gagner la contrée des rêves éveillés.

dépanneur

A la fortune du polochon volent les plumes du langage, une poudrerie de mots blancs semés au-delà du sommeil par des locuteurs si vigousses que mes oreilles résonnent encore. Il drache des carabistouilles dans les rues de Bruges-la-Morte. La Provence a fourni des félibres fadas, débordants de fadaises : le sous-préfet aux champs, couché dans le chafouin, s’entiche des dentelles du chapeau de Mireille. Aucun dépanneur québécois ne pourra jamais rien pour le tap-tap en panne de Dany Laferrière. Dans ce lit cot-conneux où je coince la bulle, si je suis le rêveur, je n’ai pas pour autant l’âme d’un champagné. Lorsque le réveil sonne, cette statue de sel de la francophonie s’effondre en poudrerie. Je me lève, m’habille et vais me consoler de cette nuit presque blanche en buvant le plus noir des ristrettes.

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A la fortune du poème j’emprunte un rond de poudrerie, un dollar bien vigousse de rimaille, une armada de billets « vers plus que fadas ». Je lui carotte des lumerottes, je le tape d’un ticket de tap-tap, je lui soustrais de quoi laper une ristrette à la buvette. La poésie n’est pas chafouine, elle se fait un honneur de jouer au dépanneur et s’il drache du rythme, si la musique me soûle et fait danser la foule je serai champagné, serpentin, cotillon, roi vaudou, fou du slam, danseur d’épithalame. Et je rembourserai le poème en liquide. Sur vos têtes étonnées drachera la plus humble et la plus envoûtante de mes forfanteries : assaut de fantaisie, char de corso fleuri, grosses tête en carton-pâte, carnaval de mots choisis, sonnets emplis de confettis, chapelet de krapoveries. Car j’aime, à la fin du poème, qu’il pleuve parfois des saucisses.


P.S. Si vous avez besoin d'un petit lexique pour les dix mots de la francophonie 2016, c'est ici !

10 mars 2016

C'EST KITSCH QUI S'Y COLLE ?

8b965bb9La tarte aux quetsches, c’est kitsch !


Le guignolet-kirsch, c’est kitsch !

Les matches de catch, c’est kitsch !


Refaire le match avec sa tchatche, c’est kitsch !


Lire un vieux Marie-Splatch (ou le dernier Paris-Match), c’est kitsch !

Les guitares Gretsch à demi-caisse, c’est kitsch (mais si on m’en offre une je ne la refuserai pas) !

 

  

05e3663aLes montres Swatch, c’est kitsch !

Se prénommer Vladimir Il’itch, c’est kitsch !


Certains potlatchs sont kitsch !

Le pèlerinage à Latché, c’est kitsch !


La datcha de Gorbatchev, c’est kitsch !


Porter un patch, c’est kitsch !


Le Thatchérisme, c’est kitsch !


La pochette de l’album de Neil Young « On the beach » est kitsch !


 


4e52dc28Se faire le look de Robert Mitchum, c’est kitsch !

Une journée d’Ivan Denissovitch, c’est kitsch !

Se souvenir de Leonid Pliouchtch, c’est kitsch !

Dénigrer Nietzsche, c’est kitsch !


Raconter le pitch, c’est kitsch. Surtout si Olive spoile Popeye.


La quiche lorraine, c’est kitsch !


Richie Furay c’est kitsch mais j’adore quand même Buffalo Springfield.

“Hey teachers leave that kids alone”, c’est kitsch !

 

 

 

3ccf88d5Manger des tartines aux îles Sandwich, c’est kitsch !

Butch Cassidy et le Kid, c’est kitsch !


Le kitsch , c’est kitsch !


Se soûler au scotch en ayant un slip sous son kilt, c’est kitsch !


Ne pas avoir de coach, c’est kitsch !


 

 

 

 

 

 

9a5562d0La plage de Sotchi, c’est kitsch !

Blutch, c’est kitsch !

Ne pas connaître Blutch ni les Tuniques bleues, c’est kitsch !

"Adios muchachos" et "Buenas noches" sont des formules de politesse. La politesse, c’est kitsch !

 

 

 

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Sprechen Deutsch, c’est kitsch !

Donner des zotches ailleurs qu’à Dunkerque, c’est kitsch !

Le générique de Starsky et Hutch en français, c’est kitsch !


Rêver de rétablir le tsarévitch sur le trône russe, c’est kitsch !


S’appeler tovarichtch, c’est kitsch !

Tenter un putsch pour devenir duce, c’est kitsch !



 


 

 

f965393bManger du bortsch en compagnie de Robert Hirsch en écoutant du Bratsch tout en parlant sotto voce, c’est kitsch !

Hitchcock en Hotchkiss et Atchoum en smoking, c’est kitsch !

Beloved witch, ma sorcière bien-aimée, c’est kitsch !

 

 

 

MAIS

ça ne l’est pas autant que la collection de tableaux de M. Champollion 08. Vous pouvez la voir ici :http://champollion08.blogspot.fr/search/label/Tableaux

 

 

c03f148eCEPENDANT, n’allez pas rire s’il vous plaît après avoir vu cette incroyable accumulation de tableaux hyperréalistes, de peintures de genre, de tableaux pompiers, de couvercles de boîtes de chocolat.

En effet, nulle part dans le texte qui précède je n’ai écrit que j’avais quelque chose contre le kitsch.

Et pour cause : je me prénomme Iosif Ilarionovitch et je suis donc moi-même hyper-kitsch !

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