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Le cahier de brouillon de Joe Krapov

24 mars 2023

Soudain dans sa vie il fit moche. 5 (Défi du samedi n° 760)

- Waoouh ! Ce quadrille des homards m’a tuer ! déclara Alice en se rasseyant. 

Et puis, tout étourdie encore par la cavalcade, elle s’aperçut que le voisin à chapeau qui lui avait galamment proposer de gardé son sac pendant la danse n’était plus là. 

Son sac non plus du reste. Comment allait-elle faire pour rentré au pays des merveilles sans sa clef ?

Le Quadrille des homards (recadré)
Ce petit dessin colorié à l'encre est signé d'Ilarion Pavlovitch Krapov.

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16 mars 2023

Con post (Défi du samedi n° 759)

DDS 759 modifié

On pourrait prendre le parti, s’agissant de la pistache, de faire un pastiche de Ponge. Mais quel apostolat ce serait que cette chose ! On a beau être plus pisse-copie que le regretté Fausto, on dit « Passe ! » devant la tâche et on pense qu’à la place du pastiche on ferait mieux de se tourner vers l’acrostiche, plus fastoche.

DDS 759 Fausto Coppi

Car la pistache est dure : dure à ouvrir, dure à cuire et dure à dire. Si on en sert dans ta cantoche, fais attention à tes ratiches !

Ce fruit à coque nous cherche des niches, il nous rejoue la mouche du coche. De même qu’on ne prête qu’aux riches, il a la dureté de la roche et pourrait remplacer l’aimable petit pois – il a même couleur ! - sous la pile de matelas de la princesse moche et revêche qui se fâche dès qu’on se fiche de sa chevelure filoche ! Il paraît que plus tard, allant à la pistoche, on la vit, la Sissi, qui portait des postiches et un gros classeur de partoches, essentiellement des chants malgaches assaisonnés de triples croches !

Mais de quoi me mêlé-je ? Et Patrick Modiano, potache, était il surnommé Patoche ? Était-il du genre plutôt lâche et recevait-il des taloches ?

De tout cela, Dame Pistache n’en a cure. Madame joue la détachée, sachant qu’à l’apéro, son entretien d’embauche, elle sera toujours là, comme la vedette à l’opéra.

Sache qu’on en trouve partout ! Elle se vend sur la place Hoche, aux Appalaches ainsi qu’à Binche, Avranches, Antioche, Loches et Greenwich, au magasin de la mère Idien.

La pistache a du bol : elle joue à cache-cache et s’y colle en gros tas. Aucune ne se détache du lot alors on pioche, on écarte les coques, croque puis mâche, et tel Marcel Amont avec son bulletin de naissance, on avale.

Peu chaut à la pistache que l’on jette un grand froid dans cette cérémonie. Qu’on aille au clash ou que ça cloche, qu’on traite la belle-doche à moustache de vieille ganache bancroche, qu’on reproche à Eustache, le peintre du dimanche de gaspiller la gouache, ça l’indiffère. Elle s’en moque si on dit à Blanche qu’elle a pris de la brioche, qu’elle fait trop la bamboche et si on lui rabâche qu’il serait temps qu’elle s’attache à un trader bravache si elle veut faire un môme avant que ses jolies loches ne tombent sans panache et que son ventre n’affiche « relâche » !

C’est fou comme avant le repas, quelquefois autour du grenache ou du guignolet-kirsch surgissent les anicroches et les empoignades franches ! Voilà qu’en lieu et place de la galoche roulée on se fâche, on s’accroche, on s’embroche, on se démonte le museau, on se taquine comme à la pêche à l’épinoche, on se décoche des flèches, on se traite de patache, de vieille vache, on recrache sa haine mais toujours c’est sans panache qu’on se cravache ou qu’on se poche avant qu’au tournebroche, autour de la bidoche, tout le monde un peu plus gris se réconcilie « con carne », comme chez Carné (La Belle équipe ! Rocco et ses frères ! Non ? Plutôt Drôle de drame chez les Visiteurs du soir à l’Hôtel du Nord, alors ?).

DDS 759 PifouPoche92_06062004

Pendant ce temps les mioches colorient Pifou-poche et les pistache se fendent la gueule, pareilles à des « British smileys ». Sauf une, et c’est un rite qui m’irrite car c’est toujours à moi qu’on la laisse, l’inouvrable au visage fermé d’ouvreuse de cinoche !

Ô, dernière pistache ! Pour faire encoche en ta caboche où elle manque, je n’irai pas chercher ma hache ou ma mailloche. Tu vas visiter la poubelle ou finir enterrée dans la terre du jardin si je te balance au compost. Et je m’arrête là, le mien est terminé.

14 mars 2023

Le cheval de Troie d'après Mr Deepdream

Le Cheval de Troie devant les remparts de la ville 2

Le Cheval de Troie devant les remparts de la ville
On lui met un zéro en peinture historique !

6 mars 2023

99 dragons : exercices de style. 76, Interrogatif

Qui aurait pu imaginer qu’il s’agissait là d’un commissariat de police installé à côté d’une douane ? Cela ne ressemblait-il pas plutôt à un alignement de tentes de Romains tout droit sorties d’un album d’aventures d’Astérix le Gaulois ? Est-ce que vous trouvez normal que Caïus Maigretus, le responsable de la brigade locale, ne ressemble ni à Jean Gabin, ni à Bruno Cremer ni même à Rowan Atkinson ?

Aucune lampe n’est braquée dans les yeux du suspect, aucun coup asséné avec brutalité ne vient endommager le crâne du gars qu’on vient d’arrêter et qu’on cuisine à petit feu, on n’entend pas de questions-réponses cinglantes et saignantes signées Michel Audiard, ça vous étonne ? Ça vous gêne ? Avez-vous oublié qu’on est en 303 après Jésus-Christ, quelque part dans ce qui deviendra plus tard la Libye alors que le légionnaire arrêté n’en a pas, d’alibi ?

st-george-slaying-the-dragon

- Vous permettez, citoyen Da Lydda que je vous fasse part de mon étonnement et de mes questionnements sur votre situation ? N’êtes-vous pas, positivement, ce qu’on appelle un déserteur de l’armée romaine et, simultanément, un adepte de cette nouvelle religion chrétienne ? Est-ce au nom de votre croyance que vous vous êtes mêlé, sans ordre de votre hiérarchie et sans arguments autres que votre prestance de cavalier et vos armes de combats, à une affaire de règlement de comptes entre autochtones ? Ne pensez-vous pas que nous avons autre chose à faire, alors que l’Empire romain, frappé de décadence et de réchauffement climatique, s’en va petit à petit, inexorablement puisque dépourvu de sèche-linge, vers ce qu’on appellera son déclin et sa chute, que l’armée d’occupation n’a rien de plus urgent à accomplir que de compter les moutons du père Mathurin comme vous l’avez fait et d’endormir les enfants avec des sornettes ? N’avez-vous pas l’impression de vous être occupé de ce qui ne vous regardait pas et d’avoir agi de façon droit de l’hommiste, expéditive et inconsidérée dans ce qui relevait de la simple gestion municipale ?

saint-georgesAlors c’est réellement ça, le Christianisme, des considérations du genre « Aide ton prochain comme s’il était ton frère » « Interviens pour faire régner sur terre la justice et la paix », « Chasse les marchands du temple » et « Bousille la nature et les animaux comme tu veux, ils n’ont pas d’âme » ? Est-ce que ces éléments de doxa justifient le meurtre, fût-il celui d’un animal pas très joli - et quand je dis « fût-il » alors que je devrais dire « serait-il » ou « même si c’est celui d’un animal » c’est sans doute aucun de ma part un lapsus linguae car je pensais « futile » qui est le qualificatif possible de votre comportement, non ? -.

Avez-vous jamais été effleuré par le concept de BIODIVERSITÉ, Georges Da Lydda ? Croyez-vous que la noctuelle doit être éliminée à l’aide de pesticides au prétexte des dégâts qu’elle occasionne aux cultures paysannes ? Pensez vous que « le thon, c ‘est bon » et que de ce fait on peut le surpêcher, quitte à provoquer sa disparition à long terme ? Que le dodo s’en remettra après un petit somme ? Que les abeilles donneront toujours du miel parce que votre Dieu a voulu qu’il en soit ainsi ad vitam aeternam et vas y que je t’envoie mon latin de cuisine, mon santo spiritu dominus meus rundupus ite missa est exoneratus of the futuram generationem aux vieux crabes qui roulent en cycle amen ?

Ce fait d’armes légendifère, ce combat à l’épée et au cheval blanc, cette rose qui pousse dans le sang de la bête vaincue et abattue, ce village de quelques pedzouilles dont le trouillomètre était à zéro et qui, en remerciement de votre « exploit » se sont convertis à votre foi, ce prosélytisme de pacotille, cette hagiographie pour petits enfants friands d’images pieuses et de hauts faits de chevalerie, votre prequel de « Tous à la croisade !» qu’on racontera peut-être par la suite de 99 manières différentes, toute cette fête de la pusillanimité vaut-elle quelque chose vis-à-vis du crime que vous venez de commettre : faire disparaître LE DERNIER DRAGON VIVANT DE NOTRE PLANÈTE ?

Vous imaginez la perte que vous venez de faire subir à la future histoire des sciences ? Cette incurie de pâle freux niais, ce crime contre l’histoire au nom d’une religion noire, cet écocide de corneille, vous ne croyez pas que ça mérite un châtiment exemplaire, une ordalie digne du Salvador, une mise au pilorible, un supplice du tréponème pâle pour le détestable que vous êtes ? Tu pensais peut-être qu’on allait te tendre la joue gauche, te pardonner cette offense au vivant ? Pas question mon pote, tu vas juste finir martyr et pourrir un peu, c’est logique, non ?

waves crashing on beach in the shape of elegant dragon by Crystaldelic

***

Et toi aimable lecteur, bien-aimée lectrice, n’as-tu pas de la chance qu’après avoir pondu un bon paquet déjà de variations stupides autour de ce canevas je t’aie toujours épargné jusqu’à ce jour la description du supplice que l’armée romaine, l’ayant repris, appliqua à celui qui devint Saint-Georges ?

N’es-tu pas bienheureux ou bienheureuse du fait que, personnellement, je ne ferais pas de mal à une mouche et que ces histoires de fer rouge, d’eau bouillante, de gavage au pain complet et à la cancoillotte, ces bûchers, ces garrots, ces supplices de l’eau, ces vierges données en guise de quatre heures aux lions, ces jugements de Dieu, ces castagnes, ces bastons, ces vendetta et ces vent d’états me lèvent le coeur ?

4 mars 2023

Venise vue par Deep Dream Generator début mars 2023

Pour avoir passé pas mal de temps de ma semaine avec l'Intelligence Artificielle, je pourrais bien, expéditif, donner un 2 sur 20 en poésie à ChatGPT (dans les salons !) et un 3 sur 20 en représentation d'instruments de musique à Deep Dream Generator.

Je ne noterai pas la philosophie sous forme d'interview de la machine, aussi gonflante que l' émission d'Alain Finkielkraut écoutée ce matin.

Mais je donne un 15 sur 20 à Mr Deepdream pour sa capacité à me faire éclater de rire avec ses pudibonderies, ses ratages, son kitsch assumé.

Et je lui donne un 18 pour ses tableaux "hollandais" d'une Venise de fantaisie sous une neige qui donne envie de patiner sur le grand canal !

Venise sous la neige façon Brueghel

Venise sous la neige dans le style de Jérôme Bosch

Venise en hiver au XVIIIe siècle

Vivaldi aux cheveux roux joue du violon à venise sous la neige 1

Vivaldi aux cheveux roux joue du violon à venise sous la neige 2

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3 mars 2023

Quand la vie manque d'ocelles (Défi du samedi n° 757)

Edouard Philippe avec un papillon géant sur l'épauleNous autres les noctuelles, les papillons de nuit et les autres lépidoptères, nous serions en droit d’avoir une dent contre vous, les humains – et contre vous aussi, les humaines -. Déjà, nous en voulons énormément à celui d’entre vous qui s’appelle Edouard Philippe ou Doudou !


Vous rendez-vous compte que nous passons beaucoup moins de temps que vous sur cette planète ? Sans parler des éphémères qui ne vivent qu’une journée sous forme d’imago, notre espérance de vie est de quelques semaines, au mieux de quelques mois.

Papillon multicolore sur parcheminà la façon de MuchaMettez-vous à notre place un peu ! Vous pourriez, vous, en seulement trois semaines, apprendre quelque chose sur le monde qui vous entoure, vous plier aux codes imposés par votre modèle social et vivre pleinement votre vie ? Intégrer, en trois semaines, la manière de calculer la surface d’un triangle rectangle, survivre au service militaire, supporter un chef de bureau, une D.R.H., Florent Pagny, un démarcheur téléphonique, monter un meuble Ikéa, faire du vélo, déclarer vos revenus en ligne, lire Télérama de la première à la dernière page, vous enquiller plus de trois pages de Proust d’affilée sans vous endormir, allumer un barbecue malgré la présence parmi les invités de Madame Sandrine Rousseau, retirer la languette de la Vache qui rit sans vous mettre du fromage mou sous les ongles, trouver une compagne, obtenir son consentement, copuler, être là au moment où elle pond son œuf, élever les mômes qu’elle vous a fabriqués et auxquels vous souhaitez transmettre votre collection d’images Panini de footballeurs des années 1990, même et surtout si ce sont des filles, réparer un lavabo qui fuit, ouvrir un PEL ou un pot de confiture sans adjuvants extérieurs, commander un billet de train sur SNCF-Connect, manifester contre le report de l’âge de départ en retraite ou contre la disparition de la biodiversité ?

Parce que c’est bien cela qu’on vous reproche ! C’est vous qui bousillez le climat et la planète et c’est nous que vous accusez, lorsque nous sommes de mignonnes petites chenilles, de manger juste ce qui suffit à notre croissance en piochant parmi vos plantations ! Et alors zyva que je te nous pesticide, que je te monoculture, que je t’empêche de polliniser en rond, que je te flytoxe et te dététise tout ce qui vole et n’est ni un drone militaire ni un ballon chinois ni la fusée d’Elon Musk en route pour faire subir le même sort à la planète Mars !

Un papillon volète autour de la flamme d'une bougieMais le pire n’est pas là. Ce qui nous tue, nous les noctuelles et les autres papillons naufragés de la jeunesse, c’est votre ignorance totale de notre religion. Si nous supportons aussi bien ce passage par quatre stades d’existence, le Roudourou (l’état d’oeuf), le Parc des Princes (la larve puis la chenille qui redémarre), la Baujoire (la chrysalide) et le Chaudron (l’état de papillon) c’est que nous sommes portés par l’Espérance.

Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi nous sommes attirés par la lumière au point quelquefois de nous y brûler les ailes ? Vous êtes vous seulement une fois demandé pourquoi vous trouviez autant de nos cadavres sur vos phares avant de véhicules polluants ?

Eh bien, sachez-le, nous ne sommes pas différents, les insectes et les hommes. Vous-mêmes vous vous rendez dans ces lieux sombres qu’on appelle églises ou temples et vous priez pour qu’à l’issue de votre vie vous puissiez gagner le paradis. Vous savez que Dieu dans son immense bonté vous pardonnera tous les péchés que vous avez commis sur cette terre. C’est pourquoi vous ne craignez pas la mort et la répandez autant autour de vous.

J’ignore ce qu’il en est réellement de votre lieu de séjour éternel et il paraît que vous non plus ne savez pas très bien où allez mais vous y allez à grand pas.

Eh bien ce que nous promet notre foi, c’est un monde de vie infinie, au bord d’un grand océan, dans un bonheur toujours renouvelé par la sensation de ne plus rien devoir à personne et le sentiment du devoir accompli sur cette terre. Mais pour y accéder, il y a une condition : nous devons mettre un terme à notre existence en nous suicidant contre un phare de véhicule automobile roulant au minimum à 90 kilomètre à l’heure !

Et voilà-t-il pas que votre premier ministre a fait baisser la vitesse à 80 kilomètres heures, attirant ainsi sur les ronds-points, à notre place, des nuées d’insectes jaunes qui ont bousillé l’arc de Triomphe et fait dépenser ensuite dix milliards à l’État !

Y’en a, j’vous jure ! T’es qu’un vilain doudou, Edouard ! Na !

 De nombreux papillons multicolores au-dessus d'une vague d'Hokusai

Illustrations réalisées sur demande par Deep Dream Generator.

3 mars 2023

Réalisations de Deep Dream Generator du 2 mars 2023

La Vénus de Milo montre ses longs bras au Louvre 2 (par Michel-Ange)

La Vénus de Milo a retrouvé ses bras (en mode Michelangelo)

Les Beatles dans un sous-marin jaune
Les Beatles sur un sous-marin jaune (Ils ne sont que trois ? Le quatrième est celui qui prend la photo ! Ça ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste !)

Marilyn joue du ukulélé rose (style patchwork)

Marilyn Monroe joue du ukulélé rose
(Est-ce réellement un instrument de musique ?)

Obélix mince !

 

Obélix mince ??? Où sont passées ses moustaches ?
On ne frise pas l'obscénité, là, au bas du tableau ?

Partie de chasse façon Magritte (commandée par Jojo)

 

Une partie de chasse en mode Magritte (commandée par J.O. qui ne s'attendait pas à voir des militaires soviétiques faire pipi sur le gazon pour arroser les coccinelles).

27 février 2023

Réalisations de Deep Dream Generator du 27 février 2023

L'Intelligence artificielle se met en tête de concurrencer le Louvre et les grands musées mondiaux ! Jusqu'où ne s'arrêtera-t-elle pas ? ;-)

Essayez vous-même ici de commander au peintre la toile de votre choix ! 

https://deepdreamgenerator.com/

***

Résultats à partir de cette image :

image-11

Jeune fille à la faux de Mucha 1

Dans le style de Mucha

Jeune fille à la faux de Magritte

Dans le style de Magritte

Jeune fille à la faux de Caspar David Friedrich

Dans le style de Caspar David Friedrich

***

D'après une description de Tintin et Milou :

Tintin et Milou par Van Gogh 2

 Dans le style de Van Gogh

23 février 2023

Sinuosités et avanies de la langue française

DDS 756 la_femme_du_boulanger affiche

- Ah, Pomponette ! Pomponette ! Quel fleuve impétueux t’a encore emportée ? Quels méandres as-tu suivis cette fois ? Pour qui enfin ce nouveau safari ? Pour un fourbe amoureux de tes courbes ? Pour un argousin qu’allumèrent ta jupe de satin, tes voiles de mousseline, le parfum de santal et de musc échappé de ta nuque ? Pour un amiral de bateau-lavoir ? Pour un général Alcazar qui t’offrit une limonade en échange de tes œillades ? Par quel truchement les séduis-tu donc tous ?

Sur quel brick as-tu embarqué encore ? Pour quel voyage sinueux, quelles arabesques ? As-tu suivi un nouveau barde à gandoura et à guitare ? As-tu kiffé un fou d’algèbre, un azimuté de l’alchimie littérale, un poète ? Comment décroche-t-on la timbale ? En te parlant d’Aldébaran ? En te promettant un concert de luth au zénith ? En te faisant boire un élixir d’amour chez ce gilet jaune d’Adonis Zetti ?

Pomponette ! Coeur d’artichaut ! Plus je te laisse libre de mener ta vie de patachon et plus tu m’assassines ! Chaque lascar de hasard de plus à ton tableau de chasse cause une sale avarie au vaisseau de mon coeur. Albatros englué dans le mazout de tes frasques, je porte le fardeau de tes noubas cruelles – un quintal de salicornes ! - et reste là prostré en fabriquant mon pain. A toi la baraka, à moi le four qui crame. Calfeutré dans mon appentis, je rame, je calfate les brèches de notre pauvre felouque éventrée par les récifs. Même l’alcool des alambics ne pourrait rien contre le cafard de mes échecs et mat. Les cases de mon échiquier sont plus noires qu’un caoua ch’ti et j’ai roqué côté cimetière ! Je ne suis pas un zéro mais presque. Peut-être un pauvre maboul ? La vie n’est pas coton, l’amour m’est charabia mais le fait est que je t’aime comme on aime le parfum des lilas, le souk des fêtes foraines ou l’eau dans la carafe.

Tes frasques sont-elles seulement sexuelles ? Es-tu maraboutée ? Serait-ce chez toi un besoin de niquer sur un divan, un tabouret, un sofa, un matelas différents ? Qu’est-ce qu’il a qui ne te plaît plus, notre vieux lit à baldaquin ?

Pourquoi vas-tu fanfaronner à toutes les douanes devant ces imbéciles de gabelous ? Qu’ont-ils de plus en magasin, comme camelote, ces zouaves de rencontre et ces clébards des rues, ces caïds de banlieue, ces cadors du Carrefour ?

DDS 756 la_femme_du_boulanger_desordre_des_esprits

- Ma langue aime se frotter à celle des étrangers. J’en ramène de saveurs subtiles et des mots incongrus dont on ne soupçonnait pas qu’ils pussent aussi bien s’acclimater chez nous. Je n’aime des dictionnaires que cette image délicieuse qui suggère que l’on s’aime à tous vents. Mais j’aime plus que tout ton pain, ô boulanger, tes bras puissants, ta force et ta fragilité et ta compréhension. J’adore ta solidité de baobab, ton absence de mesquinerie et surtout ton moka au café, ton fondant à l’orange, ton halva, ta moussaka et tes tajines. J’aime quand tu donnes ton aval à mon dérèglement de tous les sens. Et c’est pour toi et pour cela que, toujours, je reviens. Allons, éteins cette bougie, cesse le décompte arithmétique de mes fugues, mets tes tracas dans ton barda. Retirons-nous dans notre alcôve, mène-moi dans l’azur des sept ciels, mets en route la noria de tes baisers et je ferai de toi mon nabab, mon cheik, mon sultan. Dans le silence de la nuit je serai ton harem. Je te ferai entendre le barouf que peuvent faire toutes les femmes du monde, tout le ramdam de la passion va battre sur ta peau de tambour. Mes massages te rendront fou, tu vas en voir de toutes les couleurs, du chamarré, des camaïeux et du carmin. Je vais t’emporter loin comme fait le Sirocco, je serai ton alezan, tu ne reconnaîtras plus ton zob ni tes glaouis après ma razzia sur ton saroual et ta vertu ! Je vais t’offrir la position du goudron et des plumes, te faire la guitoune acrobate, le minaret cramoisi, le coup de la girafe, le derviche retourneur, le muezzin tarabusté, le bardot à deux dos façon madrague, le sacre du printemps arabe, l’aubergine farsie, la babouche que veux-tu, la cueillette de l’abricot en Basse-Provence par la smala d’Abd-El-Kader, le « Mets ta sourate dans ma savate », le « Comme une crêpe de sarrasin », la grenouille sur le nénuphar, la matraque du mamelouk, la gabardine damasquinée, le baroud d’honneur de San-Antonio, on jouera à la lime en macramé, à massicote-merguez, à « Un chouïa wali-walou », à « Abats tes brêles et mate mon vizir ! », à l’amalgame pentathlonique, à l’enlèvement au sérail, à « Mets du talc sur mes fez » et, en clou du spectacle, je te ferai la planche du fakir !

- Tais-toi, Pomponette, ma gazelle ! Il n’est plus l’heure de parler. Fin des salamalecs, montons dans notre chambre !

***

- Ah, Pomponette ! Quel inti-fada, ce Pagnol !
- En fait, c’est de Giono, ce pitch, boulanger !

DDS 756 la_femme_du_boulanger_3

17 février 2023

Louis fait sa réclame !

A l’heure du streaming et de la musique dématérialisée, c’est sans doute aucun une gageure de lancer un nouveau label sur le marché du disque. Nous prenons le pari que les mélomanes nous suivront dans notre projet conceptuel unique en son genre.

Nous avons en effet choisi de ne publier que des artistes qui se produisent en duo, en quatuor ou en orchestre de dix membres. Nous n’avons évidemment rien contre Barbara Stressante, Raphaël, Renaud, Hervé, Adèle, Angèle, Camille, Régine, Pomme, Poire ou Scoubidou ou contre les auteurs-compositeurs-interprètes, même si le temps du gorille moustachu qui vient se gratter le ventre en chantant des chansons dans des cabarets de la rive gauche où les Parisiens dînent est définitivement révolu.

Nous pensons surtout que la musique, c’est comme l’amour : à deux, c’est mieux ! Qui ne se souvient des jolies paires du passé, Sonny and Cher, Stone et Charden, Sheila et Ringo, Véronique Sanson et Dalida, Villeroy et Bosch, Roux et Combaluzier, Poirot et Serré ?

Pour les quatuors, la comparaison faite ci-dessus ne vaut pas. Il se trouve que les boys bands de quatre garçons ont toujours été dans le vent, que deux violons, un alto et un violoncelle produisent de la jolie musique et que la base du chant polyphonique repose sur la répartition des voix en quatre pupitres : sopanos, alti, ténors et basses.

L’époque des grands orchestres à la façon de Glenn Miller, Count Basie, Ray Ventura ou le Splendid étant elle aussi révolue, et en vue de réaliser des économies de salaires, nous avons choisi de limiter nos formation orchestrales à dix membres.

Notre label démarre avec six groupes d’artistes mais nous sommes en pourparlers pour enregistrer bientôt les albums suivant de musiciens très prometteurs :

Siphon et Gare l’uncle – Concert au parc central
Le duo Rateau-Mitsouka – Mars à Bahia
Chantal Gréco et Juliette Goya – La Peinture à l’Hawaïle

Les Quatre lézards – A la queue leu leu
Les Stray Quatre – Rockabilly the kid

L’orchestre James Décameron – Mieux vaut avatar que jamais !
La Fanfare ONAD – Dix de der !
Les Dix gagas - As-tu vu mon nouvel i-EHPAD ?

Dans le document ci-dessous, vous trouverez une présentation des six albums disponibles actuellement dans notre catalogue. Précipitez-vous chez vos disquaires, il n’y en aura pas pour tout le monde ! Bonne écoute à vous !

Louis Marianeau, directeur musical du label 2-4-10

Label 2-4-10


Catalogue 2-4-10 Louis Marianeau

 

 

 

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