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Le cahier de brouillon de Joe Krapov

10 avril 2015

DE LA FONTAINE A L'ORATOIRE

120720__065

Que deviennent
Nos antiennes,
Nos espoirs de fécondité,
Bonne santé,
Prospérité
En forme de monnaies anciennes
Ainsi jetés
Dans le fond de vieilles fontaines ?

C'est peut-être notre lot
De nous en remettre à l'eau
Pour que le bonheur en pluie
Améliore
De son or
Le sort
De notre aujourd'hui ?

070609_474

Se peut-il qu'une naïade
A la nuit
S'en vienne faire ici
Baignade,
Attirée par ce feu qui luit
Par cette eau plus claire que la lune
Et plus qu'elle chargée de thune ?

Elle disparaît à l'aurore
Et va remettre son trésor
Dans la main du vieil architecte
Qui se délecte
En numismate
Devant ces monnaies disparates
De voir notre inventivité,
Crédulité,
Sagacité,
Naïveté.

070602_11BAinsi lavé,
Lové avec autant d'ardeur

L'argent n'a pas d'odeur
Mais l'argent ne fait pas le bonheur

La livre ne délivre pas du mal,
Le franc ne l'est pas du collier,
Le pfennig ne rend pas riche,
Le thaler fait le malheur,
L'euro ne rend pas heureux,
Le dollar fait le dos large
Et Margot pleure toujours devant le mélodrachme
O Pourquoi tant de yens dans un monde déjà si cruel ?

Non ce n'est pas une naïade,
Cerveau malade !
C'est une espèce d'Anita
Sortie de la Dolce vita !

 

100220 175B

Tout cela, c'est du cinéma
Et nous savons
Que nous rêvons
Car à pourrir dans la fontaine
Que voulez-vous donc qu'il advienne
A ces piécettes
Qui font trempette ?

Elles chopent une espèce de chtouille,
Elles rouillent,
Elles pourrissent comme Venise,
Elles vert-de-grisent
Et nos espoirs s'y amenuisent.

Alors, geste désespéré,
Du désespoir de cause
De qui se blesse aux roses

92728068

On va, déçu par ces arnaques,
Piquer le nez de Saint-Guirec
Sur la plage de Ploumanac'h
Pour être sûr qu'un jour
On sera de retour
Sur les voies de l'Eternel,
Sur le plus droit des chemins,
Celui qui, comme tous les autres,
Mène à Rome.

Alors que c’est ici,
Le Paradis !

92727960

 

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2 avril 2015

CHANGEMENT D’HEURE ET DE BONHEUR

Le cadran solaire désespère
L’encadreur qui s’arrête un quart d’heure,
le cadreur qu’on ne voit pas sur l’écran,
Le cardeur qui a pété un cardan,
Le coiffeur emprisonné dans son carcan
Pour avoir profané avec ardeur
A l’épiphanie, quelle horreur, 
L’épi fané de Fanny Ardant.

Le cadran solaire désespère
De nous voir jouer les pervers
Avec le temps deux fois par an :
Samedi dernier encore nous l’avons arrêté,
Tous ont perdu une heure
De sommeil et de rêve,
De repos du guerrier,
De trêve
De confiseur.

C’était au soir de ce concert
Donné dans une boucherie
Nous y avons bien ri
Et mangé du dessert ;
Mais plus tard dans la nuit
Nous avons suivi le bœuf
Des technocrates à crâne d’œuf
Qui passent à la moulinette
La Nature et nos amourettes
Et à l’heure d’hiver ou d’été
Le troupeau des moutons bêlants
A qui on vole le printemps
Et les ors de l’automne
Sans faire de quartiers.

Seule à coincer la bulle
Sans se soucier de l’heure
Lina la somnambule
Faisait notre bonheur
Faisait notre bonne heure
D’une chanson de Gainsbourg :

 


Le cadran solaire désespère :

Pendant six mois il a tout faux
Alors qu’il a toujours raison :

"L’une sera notre dernière",
Elle éclipsera le soleil
Derrière un nuage de brume
Et nos costumes
Et nos coutumes
Seront posthumes.

Le cadran solaire désespère
Lorsque tout gris passent les jours
De notre comique trip,
De notre comic strip,
De notre débandade,
De notre destinée,
De notre prébende décimée.

Le cadran solaire désespère :
Avec le nez toujours en l’air
Jamais il ne verra,
A lui tourner autour,
La petite trotteuse
Aguicheuse
Des montres, toquantes toquées
Des orfèvres du Quai.

Jamais il n'entendra
Le petit tralala

D’une Suzy Delair,
Le quart ou demi-tour
D’une fille d’amour,
D’une petite reine
Qui ne lui ferait compter que les heures sereines,
D'une brave Mar-gnoMonique embobineuse
Qui rendrait sa vie lumineuse ! 

DDS 344 103110124

 

13 mars 2015

PALINODIES SUR PALIMPSESTE

DDS 341 barbe-bleueL’oubli du donjon

Le château s’étend tellement loin maintenant
Que le donjon se sent
Comme promis aux oubliettes ;
D’ailleurs sa porte est condamnée.
C’est là son triste sort que personne n’y entre,
Pas même sœur Anne à la tour
Mais elle en a tant dans son sac !

 

 

 

DDS 341 Didon-Enee-r1

Ce qui se passait dans la garde-robe

- Tu veux savoir le pire, Enée ?
Quand Madame à sa tour montait,
Quand ta dame était tourmentée,
Pour qu’elle cesse de dédaigner
Les joies et bonheurs de la vie,
Par bouffonnerie je vêtais
Ses habits et elle riait
Elle riait, dis donc, Didon !
Elle riait car, vois-tu,
Eh bien, ses beaux atours m’allaient.
Voilà, tu sais le pire, Enée.

 

 

 

DDS 341 verrou

Les pièces verrouillées

L’itinéraire de délestage
Vous conduit au 3e étage ;
Les gestes
Y sont lestes
Et l’âge
Plutôt volage ;
Bagatelle
Dans la dentelle
Et pourtant
- C’était tentant -
Il y a du lourd
Dans le velours !

 

Le rapport de Tartem-es-pion sur ce qui se passe aux jardins

Il paraît que les jardiniers
Chantent « Sous les palétuviers »
Nous le savons de source sûre,
Informés par Dame Serrure
Epouse Toutencarton,
Pauline de son prénom,
Concierge de son état
Qui nous chanta :
« C’est par le trou
Qu’on connaît tout ! ».

 

Ce qu’en disent les chevaux de retour

Quand le palefrenier par malheur n’est pas là
- Quelquefois il s’occupe de Lady Godiva ! -
Lady Chatterley pâlit.
Les fessiers déprimés n’aiment que l’écurie,
Prince Augias.
Il se passe au palais des choses dégoûtantes.
Appelez Hercule, au moins !
Faites cesser ce foin,
Nettoyez l’incurie,
Dont notre rapière est marrie !


Dans un salon du XIXe (étage, siècle, arrondissement ?)

Sur son divan de moleskine
Sophie, comtesse Rostopchine,
Aide le général Dourakine,
Complètement imbibé de kvas,
A organiser le complot
De la prise de Palavas-
Les-Flots
Afin de voir le bout du bout

Ils sont entourés de lumières
Et l’on rapporte
Qu’a un projet de cette sorte
Certaines lampes adhèrent

 

DDS 341 dubout

 

Réaction royale

Moi, Louis-Philippe XII, roi de France et de Pologne, je déclare ceci : la rumeur selon laquelle, en des parties reculées de mon palais, on ferait subir à mes opposants le supplice du pal, est sans fondement.

 

De la cuisine littéraire

Dans un coin du palais,
Une dame tartine
Tartine,
Tartine…

Et toi, que fais-tu d’autre, Joe Krapov ?

5 mars 2015

Fermé pour cause d’Inventaire à la Prévert

Au Bazar du Bizarre, si l’on fouine au hasard, c’est fou ce qu’on dégotte !
Un buste en bronze de Bizet sculpté par Jean-François Bizot,
Le portrait de Guizot peint au couteau aiguisé par Bézu,
L’arbre généalogique du bacille imbécile qui un jour décima toute la bande à Basile, ceux-là qui bizutèrent la belle Cé-Célimène à leur bal des oiseaux,
Un coup de boule de Zidane, un coup de corne de brumes humides du BZH (Breizh), une corne de Belzébuth,
Une lettre de Balzac pour déclarer sa flamme à sa cousine bête pendant que son cousin ponce,
Une autre lettre d’Olivier Besancenot pour candidater à la présentation de Nulle Part Ailleurs (mais non, Antoine, je déconne !),
Une besace de facteur (encore Besancenot ?) sur laquelle a reposé la tête de Booz endormi (natif de Besançon, Victor Hugo en rut, lorsqu’il la découvrit en perdit ses bésicles !),
Un bison pas futé perdu dans le blizzard parce qu’il a raté la bretelle qui menait à Bazouges-La-Pérouse,
Un vieux plan de Byzance ayant appartenu à Bajazet,
De sable et d’azur le blason de Blaise de Monbazillac 2 dit le Moelleux,

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Un Mexicain basané sniffant du basilic,
Un bison ravi,
Un blues écrit par Count Basie,
Un boson né sous X dans un boxon de Buzenval,
La rive gauche du Zambèze,
Un parlement de Bretagne qui s’embrase quand on trouve son point G ou quand on lui dit un conte léger d’Anatole Le Braz (ça n’existe pas !),
La règle du jeu de zanzi que l’on joue dans le métro et aussi dans les bars de Zanzibar avec des gens zarbis aux yeux exorbités,
Un zébu qui bosse du dos, qu’un drôle de zèbre appelle the boss et qu’a peint un rapin surnommé Scapin, membre de l’école de Barbizon,
De vieux blazers et des blousons des blues brothers,
Un nœud de vipères et une folle mouche du coche ayant appartenu à Hervé Bazin,
Un uniforme de bachi-bouzouk avec le bazooka ad hoc,
Un sécateur géant pour tailler les bonzaïs balèzes,
Une paire de ciseaux pour tailler en biseau la barbe du bisaïeul,
Une bizyklette bleue pour les pays lipogrammatiques dans lesquelles la lettre « c » n’existe pas,
Un astéroïde bizarroïde en forme d’hémorroïde ovoïde,
Une photo de Marcel Bozzuffi déguisé en Bozo le clown,
Le baise-en-ville de l’évêque de Belzunce,
Un jeu de bésigue pour ceux qui vont vite en besogne dès lors qu’il s’agit de tricher,
Une virole de bec bunsen du Bas-Empire,
La partition de « La Biaiseuse » de Marie-Paule Belle « Je suis biaiseuse chez Paquin »,
La batte de base-ball de Camille Bazbaz,
Des trucs, des machins, des business
Et des bouses et des bouses et des bouses ! Jamais on en vit tant, même chez Félix le laid qui faisait de beaux meubles
Et, j’allais oublier :
Et un raton laveur !
Non, deux !

DDS 340 100770526

Au Bazar du Bizarre on bazarde le bousin qui encombrait la remise du cousin, on largue les mérins qui font chier le marin quand la mer est mauvaise.

Mais tout cela n’est rien à côté de ce qu’on trouve dans le fourbi du voisin :
« Au Gourbi du Zarbi » !

Allez ! Salut les filles ! Bisous ! Et pour vous, amitiés, mes bons amis !

27 février 2015

PARTICIPATION LAPIDAIRE

J’ai toujours été bon élève
Sauf ici où je fais le cancre
- On m’a laissé voix au chat-pitre ! –
Aussi je n’ai jamais connu
Le supplice du porte-manteau.

On y suspendait autrefois
Les élèves dissipateurs.

C’est sans doute légende urbaine :
Le morveux pèse un certain poids
Et deux clous peuvent-ils tenir
Face à la lourdeur de ce crime ?

Qui plus est, nous étions
A l’école publique.

Si cela avait existé,
Ce n’eût été rien à côté
Des punitions dans le privé
Où les pauvres devaient réciter

 

DDS 339 Trois patères et deux navets

P.S. Qu’on me jette la première pierre :
On trouve en mon carnet parfois
Des liaisons mal-t-à propos !

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20 février 2015

ECLATS DU PARADIS

DDS 338 Eclats du Paradis


S'il faut montrer, ce samedi,

Quelques fragments de paradis,
Tant pis si ça paraît étrange :
Voici comment je vois les anges !

D 96 09 23 Saint-Pol de Léon - Défilé - Danseurs volants 2


Moi, je n'en fais pas un mystère

Mon paradis est sur la Terre !
Un bord de mer en Finistère
Et la Bretagne est Univers !

D 96 09 04 Coucher de soleil à Plouescat


Ceux qui rêvent jusqu'à plus soif

D'un séjour de paix éternelle
Grand bien leur fasse !

D 96 09 28 Saint-Pol de Léon - Petits sauniers de Guérande


Désolé si ça les décoiffe :

Je préfère à ça les dentelles,
Les sourires et le temps qui passe...

D 96 09 31 Saint-Pol de Léon - Contrejour de coiffe fouesnantaise


...Sans que l'on ait à regretter

La longueur de l'éternité !

D 96 09 02 Coucher de soleil à Plouescat

 

Photos prises à Plouescat et Saint-Pol-de-Léon (Finistère) en juillet 1996

13 février 2015

C’est robot pour être vrai ! (Joe Krapov)

Mélanger l’us de Millet et la coutume de Millau qui consiste à jeter du haut du viaduc les moutons trouvés sous le lit de la bergère ;

2015 02 12 Jean-François_Millet_fiadeira dark vador


Confondre, sans déférence, séquelle, séquence, fréquence, Fasquelle, préférence et prequel sans voir que la saga rend le lecteur gaga ;

Traduire par « La guerre des étoiles » ce qui était outre-Atlantique « Les guerres de l’étoile » mais de l’Etoile à la Concorde le vieil orchestre à mille cordes ne joue qu’au temps des Champs-Elisez-moi ;

2015 02 12 Jean-François_Millet R2D2


Mettre la charrue avant les bœufs, crier « Houe Houe » comme un fantôme ;

2015 02 12 l'homme à la houe


Se désoler : le Champagne n’est pas pour tout le monde, il y a la dream team et le couple plus souple qui trime sous sa coupe, et l’envol des soucoupes préfigure le crime ;

DDS 338 102038104_o


Lancer l’alarme : Marre de ces armes ! Arrêtez votre cinéma ! Cessez vos guerres !

Rêver à l’heure de l’Angelus qu’un ange vienne sonner les cloches de ces « élus ».

2015 02 12 Angélus de Millet réduit

 

5 février 2015

LOREILLE ET LARDU ETHNO-FOLKLORISTES

DDS 336 le_vieux_lille_ferme_du_pont_des_loups_jar6Tu

- Ce sont des choses que l’on sent bien, Lardu, surtout ces temps-ci.
- De quoi, Loreille ? Le Munster ? Le Vieux-Lille ?
- Tout le monde est d’accord pour dire qu’être intègre est une qualité.
- Tu parles de quoi, là ? Tu ne vas pas nous faire tout un fromage avec ces histoires d’intégration ?
- Mais par contre l’intégriste est vu d’un sale œil.
- Alors que c’est lui qui nous lance des regards noirs !
- Tout le monde s’accorde aussi sur le bien-fondé du bien-fondé.
- Par contre pour le bien fondu, il faut prendre de la raclette.
- Ainsi on ne peut pas discuter avec quelqu’un dont la pensée est sans fondement.
- Alors là je reste sur le cul ! C’est pour moi que tu dis-ça ?
- Et pourtant les fondamentalistes sont mal considérés.
- Et donc ?
- Et donc, si je te dis que j’aime la musique traditionnelle, il ne va pas se passer cinq minutes avant que tu ne me traites de traditionnaliste.
- Si c’est une tradition, c’est certain que je vais la respecter. Genre fromage et dessert. Et verre de vin qui va avec.
- Remarque je peux toujours m’en tirer en disant que je suis un folkeux.
- Moi je suis un rockeux. Le rock fort, il n’y a que ça de vrai
- Je peux dire aussi "fan de musique ethnique".
- Ca ne va pas plaire ni à ta mère ni à Dominique. Elles ne sont pas coulantes côté vocabulaire et rimes pourries. De toute façon ta sœur a rarement le sourire !
- Et pourtant il me semble qu’en écoutant la musique traditionnelles des pays autres que le mien, je fais preuve d’ouverture d’esprit, non ?
- Personne ne te reproche rien, Loreille ! Tu peux écouter toute la world music que tu veux et même dormir sur tes deux, si tu veux ou plutôt si tu peux ! Du moment que tu ne préfères pas les nains sectaires au saint-Nectaire, moi ça me va !
- Alors ça ne te dérangera pas si je mets des images de coiffes bretonnes avec de la musique du Brabant dans un diaporama sur le thème de la tradition ?
- Qu’est-ce que tu boirais avec un Chaource, toi ? Un Saint-Nicolas de Bourgueil ou un Chardonnay ?
- Je n’ai pas de religion là-dessus. Dis, ce n’est pas le tout de causer philosophie en latin de cuisine. On passe à table ? Qu’est-ce que tu nous as préparé ?
- Ca !
- Ah non ! Pas encore un repas de fromages ! Sans apéro, sans entrée, sans plat de résistance ! Pas de dessert non plus, je parie ? T’es chiant, hein, Lardu !
- Dis-donc, Loreille, ce n’est pas pour dire mais toi t’es vraiment du genre à mettre les petits plats dans les grands et les pieds dedans ! Qu’est-ce que tu peux être traditionaliste, finalement !

22 janvier 2015

Amné-drôle de mu-sique ? (Joe Krapov)

02 A Oncle armand 02 1

Comment ai-je pu oublier l’oncle Hubert ? Aurais-je trop bu de vodka polonaise au petit-déjeuner ? Je n’ai pourtant jamais forcé sur le Beaujolais avec le camembert !

Qu’est-ce que c’est que cette histoire de cours d’anglais ? J’ai fait allemand 1ère langue, russe en deuxième et latin sans messe en supplément !

J’aurais eu un oncle Armand ? Et il se serait produit à l’Olympia ? Moi qui pensais être le seul artiste de la famille avec mon frère William ! Et encore pour gagner ma vie j’ai été obligé de bosser sous pseudonyme dans un restaurant mexicain !

Oubliée aussi la tante Louise ! Mais par contre je me souviens bien des Loiseau. Non, pas ceux qui oeuvrent dans Tintin – Le Secret de la Licorne – mais ceux bien plus sympas qu’on a connus en Auvergne quand on allait là-bas pour des vacances forcées – on peut oublier Palerme mais pas La Bourboule ! Ils étaient apparentés avec Bernard Loiseau, le célèbre restaurateur de Saulieu. Mais pourquoi aurait-il donné à son restaurant parisien le nom d’une tante mienne ? Oui, je sais, Louise est un prénom de plus en plus répandu.

Quant à tante Jeanne, aucune trace dans ma mémoire d’un mélange de macédoine et de tiramisu. Ou alors j’ai oublié, ou j’étais parti à l’opéra voir les p’tits rats, mi soûl, Mitsou, Missouri un soir où ça sentait le roussi.

DDS 334 Hélène

J’ose à peine me souvenir que je suis descendu dans le gouffre de Padirac. La photo de la famille dans la barque a longtemps trôné sur le buffet dans la cuisine de mes grands-parents. Qu’est-elle devenue ? Maintenant qu’ils ne sont plus là, elle est peut-être chez Tonton Georges ? Mais à part ça, je n’ai rien fait d’autre en matière de spéléologie. Et surtout pas en galante et russe compagnie ! J’eusse été bien en peine de folâtrer avec une Natacha car je n’en ai jamais connu aucune ! Tout juste ai-je retenu le patronyme de Natacha Lindinger qui jouait le rôle d’Hélène Châtelain dans les premiers épisodes de Nestor Burma.

Alors ? Pourquoi ai-je les prénoms de cette famille inconnue dans la tête ? Pourquoi aurais-je rendu visite à ces ancêtres à l’époque où j’étais au lycée Franklin à Lille ? J’habitais à vingt kilomètres de là et je n’y connaissais personne chez qui aller aux intercours, à part le Furet du Nord vers qui je courais-courais pour y lire des bédés.

M’aurait-on implanté, comme dans un roman de Philip K. Dick, des faux souvenirs ? Pour obtenir quoi ?

Ou alors… Ne devrais-je pas me rendormir pour oublier ce drôle de rêve ? Il est six heures du matin. J’ai encore droit à une heure de sommeil. Oui c’est ça. Je suis au lit, c’est mon inconscient qui délire. Je replonge.

Et puis le réveil a sonné. Je me suis levé, l’air maussade. J’ai posé le pied sur la feuille aux six paragraphes de texte avec à droite les accords de guitare et de ukulélé.
Avant que je parte au boulot, Marina Bourgeoizovna m’a dit :
- Tu ne t’es pas foulé, pour le prochain Défi du samedi, avec ta chanson hôn !

Le matin elle est comme ça, pur jus, la vérité crachée en face, franche du collier, comme toujours.

- Attends, que je lui ai dit, j’ai quand même composé la musique ! Et puis vous avez bien rigolé avec Anita hier soir quand je vous ai fait écouter l’enregistrement, non ?

FillonC’est vrai, les paroles sont de Vegas-sur-Sarthe. Et, oui, c’est un mélange de mémorisation triviale et de poursuite de nostalgie, mais quoi ? C’est drolatique, on est dans la même veine, quelque part, lui et moi, à aller au charbon chaque jour en écrivant et moi ça me fait bien marrer cette polyphonie d’un jour pondue à l’instigation de tiniak. Un vrai défi, bien relevé, bien piquant, non ?

- Tu ne vas quand même pas prétendre que c’est François Fillon le plus grand comique de la Sarthe ? ai-je demandé.
- Je n’ai pas dit ça ! a-t-elle répondu. Allez va bosser ! Oublie !

Oublier ? Je ne peux pas ! Je suis hypermnésique ! Et c’est de pire en pire ! La preuve : maintenant je me souviens même de la famille des autres ! Je la connais par cœur la chanson !  

11 janvier 2015

SALUT, VIEILLES BRANCHES !

DDS 333 branches

Dans le hamac le soleil te caresse
Tu t’ la coules douce tu te tournes les pouces
Tu y cultives le droit à la paresse
La flemme aiguë t’en fiches pas une secousse

Qu’il est donc doux de rester sans rien foutre
Tandis que tous s’agitent autour de vous
Davy Crockett affronte les hommes-loutres
Tandis que tous s’agitent comme des fous


Poil dans la main incroyabl’ comme tu glandes
L’hiver dehors envahit les jardins
Il y a du givre et d’la brume sur nos landes
Dans la ch’minée tu remets un rondin

Dans l’rocking chair c’est vrai qu' tu t’en balances
Du froid dehors, du gel sur le chemin
Poil dans la main, tu l’ regardes en silence
Et tu t’étonnes : c’est plus du poil c’est du crin ! 

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