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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
27 mai 2011

Quatre sous d'opéra

Malgré un début de lumbago assez douloureux, signe plus qu'évident que je commence à en avoir plein le dos du boulot de fou qui est le mien, je suis allé à Paris le 20 mai dernier. L'objectif était d'assister à une présentation de produits d'un fournisseur de mon entreprise. Dit comme ça, ça en jette un peu plus.

« Ah que bien m'en a pris ! » comme dirait Johnny H. J'avais demandé à Marina B. de mettre le réveil à sonner à 4 h 30, le train démarrant à 6 h 05 et en fait je me suis réveillé de moi-même à 4 h 22. Preuve que je ne voulais pas rater ça !

110520__12Je suis sorti de la maison à 5 h 05 et j'ai traversé à pied Rennes endormie jusqu'à la gare. J'ai même pris quelques photos. J'ai acheté Libé pour avoir de la lecture, même si j'avais emmené Télérama, le Canard enchaîné et « Place au Gang » de Donald Westlake et Brian Garfield.

C'était la première fois que je voyageais avec un e-billet et je peux vous rassurer, ça s'est bien passé. On est tellement conditionnés qu'on a l'impression de brûler le dur quand on n'a pas un vrai billet de carton à composter et qu'on a juste une photocopie pourrie d'un fichier PdF reçu par courriel la veille. En fait, non, le contrôleur regarde votre carte d'identité et passe un coup de douchette sur le petit carré du e-billet et c'est réglo !

C'est comme quand on peut verser un million de dollars de caution pour sortir de prison aux USA. Ah oui, j'ai oublié de vous dire que le titre de Libé ce matin-là était « inculpé libéré ». « Vous êtes libéré de prison », comme on dit chez les monos malpolis ! J'ai lu tout ce qui concernait cette affaire DSK, les conneries du Festival de Cannes et ça m'a énervé de retrouver Libé tel qu'en lui-même il ne change jamais. Je l'ai refermé et j'ai sorti mon Canard enchaîné.

Tout ce que je n'ai pas gagné aujourd'hui ! Déjà, au départ, une journée à l'hôtel Intercontinental grand Paris. Je vous donne l'adresse, pour le cas où vous auriez plus de sous que « los indignados » de la Puerta del Sol. C'est 6, rue Scribe, à côté de l'Opéra. Oui, je confirme, le vrai nom de Scribe, c'était Eugène Numérobis ! Tout au long de mon séjour dans ce palace, j'ai bien pris soin d'éviter la chambre 2806, nombre avec lequel j'ai, personnellement, un lien assez fort. Je ne veux pas d'histoire avec quiconque ni même avec mon épouse qui, j'en suis certain, ne dispose pas d'un million de dollars par-devers elle – ou alors elle le cache bien !

A l'arrivée à l'hôtel, j'ai fait la queue comme tout le monde et on m'a donné un badge à mon nom avec un sac de bienvenue. Le sac servira sans doute à Marina pour aller rendre ses livres à la bibliothèque des Champs libres. Dedans il y avait le programme de la journée, un cahier à carreaux, un stylo et un mug

Ensuite on m'a conseillé d'aller chercher mon ticket pour la visite de l'après-midi. Je vous dirai tout à l'heure à quoi il donnait droit.

110520__66Ce matin déjà on me permet d'accéder à la salle de bal de l'hôtel, le salon Opéra. Au centre on y sert du café, du thé, du jus d'orange ou de pamplemousse et des viennoiseries en pagaille. J'ai pris jus de  pamplemousse et beaucoup de pagaille! Hého ! Il était 9 heures 15 et j'étais debout depuis 4 h 22, si vous avez bonne mémoire ! Et puis un petit déj' gratuit à l'hôtel, il faudrait être drôlement bégueule pour refuser !

A 9 heure et demie je suis descendu aux conférences plénières. Avant d'entrer là, il y avait une longue table avec plein de revues dessus. J'ai fait comme tout le monde : j'ai regardé ce que c'était et j'ai embarqué deux numéros anciens de la revue « Virgule »: un sur Cyrano de Bergerac et un autre sur les Fourberies de Scapin le chaud lapin.

Je suis allé ensuite m'asseoir dans le salon Bizet et j'ai pris des notes tandis que M. Rodolphe, M. Guillaume et M. Matthieu causaient de la société Sco, des Sconettes, des Scohostes, des zoutils de découverte, des zibouks et des choses diverses qu'ils avaient à vendre.

A 10 h 50 on a eu le droit de retourner au buffet reprendre de la pagaille et du café. J'ai ajouté un autre numéro de Virgule et un Vocable english dans mon sac à trésors et j'ai reposé mon lumbago en écoutant des sociologues parler de poissons et de Facebook jusqu'à 12 h 50. Là on nous a nourris, au même endroit et aux frais de la princesse, de champagne, de petits fours salés et sucrés et de boissons diverses. Je retiens surtout une certaine pâtisserie au chocolat et à la crème de menthe dont je suis sûr d'avoir repris cinq fois, et je minore sûrement ! Je me souviens aussi qu'avant le café je suis revenu au salé : c'est qu'on venait de ramener des tartelettes aux olives et des beignets de crevettes !

L'après-midi, Mme Sandrine nous a gratifiés d'un cours sur les zeuhèrémesses et Monsieur Jérôme, un spécialiste de Couperin qui était justement assis sous un tableau représentant Lulli – auquel il ressemble ! - est beaucoup intervenu comme à son habitude !

A 15 h 30, c'était fini. Ne restait plus qu'à attendre la visite promise en lisant un Monde du jour qui était en distribution gratuite dans la boutique.

Pour la suite, je vous laisse avec le diaporama et avec vos interrogations.




Juste un dernier gag : dans le train du retour j'ai regardé les définitions des mots croisés du « Monde » et pour une fois, malgré l'erreur manifeste de disposition des cases noires dans la grille, j'ai tout trouvé. Je n'invente rien :

Horizontalement I. Devrait suivre de plus près sa consommation. II. Sombres et belles Africaines. S'épanouit dans les lieux humides. III. Aide à boucher les trous dans les caisses. Alimente le bétail. Lieu de grève. IV. Mise sous pression. Jeune envie. V. Faire grand tort. Quand le coup fait du bruit. VI. Ouvertes au sommet. Assure la liaison. VII. Liaisons rapides. Légère et sexy. VIII. Le temps de faire relâche. Affluent du Rhin. IX. Stratégie en noir et blanc. Bâtisseur de pyramides. Se redresse au sommet. X. Donne du volume à la suspension.

Verticalement 1. Permet de revenir à l'essentiel. 2. Pas facile à comprendre. Dans l'opposition. 3. Condamne le personnel aux travaux forcés. 4. Dans les dents. Sculpteur et poète. Gonflé en pleine mer. 5. Deux points. Projections en salle. 6. Bien fatiguée. Colorais en douceur. 7. Ouverture matinale. 8. Bien fatigué. Frappées dans leurs intérêts. 9. Pourra être approuvé. Attention quand elle est vide. Martine et ses éléphants. 10. Autrefois. Enveloppe. 11. Opposé à toute évolution. Grecque. 12. Alimenter la descente.

La réponse à toutes ces définitions est : DSK !

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18 mai 2011

Vox populi, vox Dei : quand le verni(s) craque (Joe Krapov)

- Encore des photos de fleurs ? Mais enfin, vous y passez votre vie, au jardin du Thabor, ou quoi ? Et Dieu dans tout ça ? Il n’avance plus ! Vous n’êtes plus inspiré ?

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D’habitude l’ordinateur, de sa voix féminine qui sonne plus hall de gare que Hildegarde von Bingen, ne m’adresse la parole que pour me dire : « La base virale VPS a été mise à jour ».

- Eh bien non, je ne suis pas en panne d’inspiration ! J’ai juste le kiki comprimé par le temps, bousculé par les dates, les travaux à rendre, la mémoire saturée, l’enchevêtrement des habitudes et du goût pour les autres qui me tisse des devoirs chronophages !

- Allongez-vous ! Je suis la dame de l’étang noir. Vous serez mieux allongé sur le divan pour m’en glisser deux mots. Allez, soyons fous, on se tutoie pour que tu puisses tuer ton surmoi. Ouvre le capot et chante : « We all live in a yellow Soumarine ».


- OK ! OK ! Chiche, pois chiche ! Inversion des rôles ! M’allonger ? D’accord ! Cela fait une éternité que je n’ai pas écrit au lit et que je ne me suis pas glissé dans les draps avant même 21 heures !


- Oui mais moi, je fais comment, pour te suivre ?


- Toi, tu restes là, bonhomme-bonne femme ! Tu joues « Tamara Drewe » pour notre visiteuse.


- Mais je l’ai déjà vu ! Et puis… elle a essayé toute la journée mais elle n’a pas réussi à lancer le dévédé.


- C’est à cause de ton autorun qui a été désactivé par l’antivirus.


Je bidouille le truc pour ouvrir le disque dans VLC media player, je laisse les deux femmes de la maison scotchées devant leur écran et j’essaie réellement de fuir la voix intérieure en allant m’étendre dans la chambre.

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Du fond de mon lit, je contemple face à moi le tableau représentant un coin d’Avoise, une commune du Sud de la Sarthe, peint par Constant Guilmault. Je n’ai aucune raison particulière d’envoyer Dieu se promener par là-bas, même si les paysages y sont chouettes. J’ai déjà fort à faire pour relier deux pièces de mon roman-puzzle. Qu’est-ce qui s’est passé à l’hôpital de Nantes ? Comment transformer un diaporama sonore déposé sur Youtube en chapitre de roman sur papier qui se termine par « j’ai retrouvé ma pelle » ? Comment faire tenir ces interrogations-là en 23 lignes qui ne fatiguent pas le lecteur internaute (c’est raté, ici on est déjà à la 24e !)

- Tu m’emmerdes avec tes questions, se plaint l’ordinateur psychanalyste de l’étang noir de mes deux. Normalement, dans ce texte-ci, c’est moi qui devais prendre la parole !

- Ta gueule, machine !


110514_Canon__18Cette fois-ci, c’est Dieu qui a parlé. Il est sur une photo que j’ai posée dans l’ordi. Il se tient derrière la porte de sa maison natale, sise au bout du quai Duguay-Trouin à rennes et son joli monogramme AD en mosaïque orne la porte de fer forgé.

- Maison natale d’Augustin Dieu, mon cul ! » rétorque la Lacanienne pas polie. Il nous a déjà fait le coup dans « Rennes-en-délires » avec la maison natale d’Amaury-Duval, l’oncle d’Isaure Chassériau. Il a aussi prétendu que c’était George Sand !

- George Sand, ça fait GS, ça ne fait pas AD ?

- Aurore Dupin, banane ! Ca pourrait tout aussi bien être Alexandre Dumas, André Darrigade, André Dassary, André Dussolier, Antoine Doinel, Albert Dupontel, Alphonse Daudet, Anabelle Dejour, Anne Debretagne ou Adrienne Durand-Tullou  !

Ca suffit ! J’ai posé mon stylo et mon cahier par terre. Impossible d’écrire dans ces conditions. Je vais prendre un livre et lire. Soit « Les nouvelles brèves de comptoir » de Jean-Marie Gourio, soit « Je suis un être exquis » de Jean Yanne, soit « Ca roule ma poule » de Coluche ou alors « La porte » de Simenon. Oui, tiens, le dernier ! Quand on entend des voix et qu'on voit une freudienne à divan déguisée en femme de chambre se pointer dans son plumard, c’est qu’on est vraiment fatigué : on devrait se méfier et prendre la porte.

Les ordinateurs sont insupportables ! Depuis qu’ils ont accès à Wikipédia, on ne peut plus dire ou écrire de conneries chez nous sans qu’ils se mêlent de nous faire des réflexions ! Ils ont commencé par corriger notre orthographe dans nos traitements de texte et maintenant ils se permettent de critiquer notre boulimie photographique, nos recettes de cuisine littéraire et notre rythme de production ! Mais où va-t-on, mon Dieu, je vous le demande un peu !

- Je n’en sais rien, Joe Krapov ! Mais si tu voulais bien me trouver un ascenseur qui me remmène au Paradis, ça m’arrangerait !

15 mai 2011

Carte amicale

 

Carte_de_voeux_Iowagirl

13 mai 2011

Concerto op. XII n° 6 pour harmonica de verre et orchestre à cordes sensibles en la mineur « La fragilita » (Joe Krapov)

 

1er mouvement : allegro misterioso

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2e mouvement : largo

Rien n'est fragile
Paraît-il
Comme un colosse aux pieds d'argile
Et même le maître étalon
A son talon
D'Achille

Etre solide comme un roc
Vous met à l'abri du médoc
Et, de taille et d'estoc,
On frappe les amibes
Sans souci du toubib ;

Tout juste, pour sa faim,
Prend-on du Mediator
vendu par l'aigrefin,
Ce en quoi on a tort.

Nul n'est à l'abri !
Ni l'homo de Brie,
Ni le vase du bris,
Ni l'homme de sa chute
En ébriété où bientôt il mute
Vieux débris.

L'avantage d'être
Un homme de lettres
Qui boit de l'alcool
Est cent fois plus grand
Car tu picoles
En travaillant.

Mais l'expérience ultime
Pour ta sérénité
C'est de subir le crime,
Vivre l'atrocité :

Là où se trouve la pointe
De la fragilité
C'est quand, ébaubi tu te pointes
Et que ta Katie t'a quitté !

3e mouvement : allegro vivace

- Il n'est pas là, Joe Krapov ?
- Non, devant le défi de cette semaine, il s'est senti si fragile
qu'il a préféré se casser !

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7 mai 2011

Un cadeau pour MAP !

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6 mai 2011

Un bonheur d'Augustin Dieu (Joe Krapov)

110426__68 

Aujourd'hui il m'est arrivé quelque chose de chouette !

J'ai retrouvé la pelle avec laquelle j'ai créé le monde !

 

 

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