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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
31 juillet 2020

Le Temps des fleurs (Défi du samedi N° 622)

DDS 622 127304495- Elles nous en font voir de toutes les couleurs !

- Qui ça ? Les femmes ou les fleurs ?

- Elles sont partout ! Du Roman de la rose au Dahlia noir, de Fanfan la Tulipe au Lys dans la vallée !

- L’amour est un bouquet de violettes… impériales et impérieuses !


- Elles vous disent d’aller siffler là-haut sur la colline, de les attendre avec un petit bouquet d’églantine… et elles ne viennent pas !


- Moi je ne marche plus dans la combine ! J’ai décidé une fois pour toutes : pas d’orchidées pour Miss Blandish !


- La petite marguerite est tombée, singulière, du bréviaire de l’abbé !


- Gentil coquelicot ! Fleur de Paris ! Roses blanches de Corfou !


- Quand refleuriront les lilas blancs ? Au temps du muguet ? A celui des cerises ?


- Si tu veux faire mon bonheur, Marguerite, donne-moi ton cœur !


- On est bien peu de choses et mon amie la rose me l’a dit ce matin.


- La Rose pourpre du Caire ! Le Rosier de Madame Husson ! Le Chevalier à la rose ! La Tulipe noire ! Les roses blanches («C’est aujourd’hui dddiman-cheuh») ! Petite fleur, P’tite fleur fanée, Magnolias for ever, les glycines de Serge Lama (quand lui fâché, lui toujours cracher !). Les Rhododendrons de Sim ! L’important c’est la rose !


- Violetta ! La Traviata ! La Dame aux camélias ! Le Lotus bleu ! La Rose et le réséda !


- En tout cas si tu crains la canicule et que tu ne veux pas rencontrer une jolie vache déguisée en fleur, ne te réfugie pas là, oncle Walrus ?


- Où ça, là ?


- Là où l’on fait catleya : à l’ombre des jeunes filles en fleur !



P.S.

- Eh ! Ne m’oubliez pas !

- C’est qui, lui ?


- Le myosotis !
 

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24 juillet 2020

ENCORE UNE BELLE CRAPAUD-VERIE ! (Défi du samedi n° 621)

DDS 621 127251074

- Si seulement la grenouille chantait des airs du Prince Igor, « Si tu vas à Rio », « Roule s’enroule ma vie à la tienne », « Le Roi Lion » ou « Girl » des Beatles, « Noir c’est noir » de Johnny ou « Banana Split » de Lio… Si la grenouille jouait des reels du pays d’Eire, du Lionel Hampton sur un piano bastringue, « Mon vieux Léon » de Brassens à la guitare ou « La Ligne Holworth » de Graeme Allwright à l’autoharpe… Si elle dansait à la Revue nègre en compagnie de Joséphine Baker, si elle connaissait Léni Escudéro, Lorie, les Rolling Stones… Même « Au clair de la lune », « Petit papa Noël » ou « Tiens voilà du boudin », l’hymne de la légion… On l’écouterait avec plaisir. Au lieu de cela elle coasse toute la nuit dans l’étang derrière la longère et nous empêche de nous endormir tous les soirs ! Tu parles de vacances ! Tu ne veux pas aller l’embrasser, chéri ?

- Embrasser une grenouille ? T’es folle ou quoi ?

- Qui sait, c’est peut-être ce qu’elle réclame, comme dans les contes de fées ? C’est peut-être une princesse qui a été ensorcelée et changée en batracien. Un baiser lui rendrait sa forme primitive… et surtout la ferait taire !

Vegas-sur-Loing enfila son pyjama et sauta dans ses pantoufles.

- Qu’est-ce que tu fais ? demanda Gertrude étonnée.

- J’y vais, ça vaut le coup d’essayer !

***

Gertrude n’a plus jamais revu Vegas-sur-Loing. Il était tombé, cette nuit-là, sur la mine d’or du Ring : la grenouille embrassée s’est bel et bien métamorphosée : c’était la Lorelei !

Depuis la cantatrice à la voix d’or donne des récitals dans les plus prestigieux opéras du monde entier, Végas encaisse les bénéfices et Gertrude noie son chagrin dans le gin.

DDS 621 lorelei

10 juillet 2020

LA MER, C’EST DÉGUEULASSE ! (Défi du samedi n° 619)

200618 Nikon 059

Le poète a toujours raison qui voit plus loin que l’horizon et déclare avec feu Renaud (1) : « La mer c’est dégueulasse, les poissons baisent dedans » (2).

Et les bougres sont nombreux sous la vague qui déferle !

Il y a Bernard l’ermite qui envahirait bien Bianca la moule, le requin-marteau qui cherche une enclume pour se taper une femelle à faux-cils et toutes ces morues qui rêvent du maquereau charmant : « Un jour mon crabe aux pinces d’or viendra ! ».

Tortillant du popotin, Maryline la pieuvre susurre : « Poulpe Poulpe Pis Douze » d’un air imcalamarcessible.

Tous les samedis que Neptune fait les sardines quittent leur banc et vont en boîte de nuit. Le hareng sort aussi. La danse est frénétique jusqu’à ce que le homard réclame : « Tamisez toutes les lumières car c’est l’heure du quart d’heure armoricain ! ».

Au sortir du bal tous les crabes en pincent, les thons en font des tonnes jusqu’à ce que ça cartonne, ça n’arrête pas de draguer, les tortues touchent le fond à raison ou à tort, à force d’entendre radoter les méduses sont médusées, certains poissons mystiques tombent en adoradation devant l’être aimé, ça s’aime, ça s’aime, ça sème, ça essaime…

Les baleines se décorsètent, même les vieux des profondeurs perdent leur cœlacanthe-à-soi, la lotte envoie valser sa culotte par-dessus Camille Desmoulins mais le bulot n’est pas sans culot. Don Cabillaud s’étrangle devant ces jeux érotiques foldingues qu’Eros a déclenchés de ses coudes épais dans l’eau : colin-paillard, le plongeon esturgescent, l’espadon ma louloute, le cache-cache ma raie montante, le ça ne fait pas une plie, l’applie pour smart faune du fond d’S.-F. Mer, le monte là-dessus et tu verras le saumontmartre, le déguste langouste, l’heureux flétan soleil levant, l’anchois dans la date, l’églefin du fin, le tacaud de la Marne, la limande ampoulée, loup de mer y es-tu, Je te tiens tu me tiens par le bar, bichette, Rends moi le congre, ô, Belge, le Robert Makaire, la paire de loches des mers de Loches… 

DDS 619 127172638

Les palourdes font dans la légèreté, les rougets rugissent, les carrelets décarrent, les morues remuent, les squales ont le son long, les poissons polissonnent, les crustacés s’incrustent, les berniques se… s’accrochent aux branches, les barbeaux barbotent dans le bonheur, l’hippocampe swingue sauvage, le napoléon carapontdarcole, même les vieilles mettent le turbot, bref, tous ces animaux copulent marine au fond de la piscine au cri de « Adjanique ta mer ! ».

Tout le monde est lamproie au désir, asticoté par le stupre, nul n’arête de penser à la fornication, il n’y a plus lieu, ni noir, ni jaune, de faire maigre, de se retenir de jouir ; même les plus déviants des souhaits sont exocets !

Quels walrus et coutumes, mes aïeux ! Quelles drôles de morses !

Et je ne vous parle même pas des désidératas de ces bougres d’andouilles d’hommes-grenouilles ! 

(1) : il n’est pas mort mais ça ne vaut guère mieux !
(2) : la formule lui aurait été inspirée par Dominique Lavanant citant W.C. Fields.

3 juillet 2020

Cadet Russell a droit à une chanson (Défi du samedi n° 618)

Cadet Russell


LA CHANSON DE JACKIE

(se chante sur l'air de "La Chanson de Jacky" de Jacques Brel)

1
Même si un jour à Knokke-le-Zoute
Je deviens comme je le redoute
Clébard pour femmes finissantes

Même si j’leur chante " Mi Corazon "
Avec la voix bandonéante
D'un Dalmatien de Carcassonne

Même si on m'appelle « vieux corniaud »
Que je brûle mes derniers feux
En échange de quelques cadeaux
Madame Madame yé fais cé qué yé peux

Même si je m’gave de Canigou
Pour mieux parler d’futilités
A des mémères décorées
Comme le Saint-Guibert de Gembloux

Je sais qu' dans ma soûlographie
Chaqu’ nuit pour des Docteurs Pangloss
J’leur chant’rai la chanson molosse
Celle du temps où je m'appelais Jackie

Refrain
Faire une heure, une heure seulement
Faire une heure, une heure quelquefois
Faire une heure, rien qu'une heure durant
Le beau, le beau, le beau et le con à la fois

2
Même si un jour à Neufchâteau
Je deviens roux comme un chow-chow
Cerclé de chiennes languissantes

Même si lassé d'être aboyeur
J'y sois devenu maître chanteur
Et qu’ce soient les bipèdes qui chantent

Même si on m'appelle le boxer
Que je vende des produits de niches
Du porto fait près de Dinant
De vrais bichons de faux caniches

Que j'aie une banque à chaque patte
Et une patte dans chaque pays
Et que je lève des crédits
Je sais quand même que chaque nuit

Tout seul au fond de ma fumerie
Pour un public de chihuahuas
J’rechanterai ma chanson à moi
Celle du temps où j’ m'appelais Jackie

Refrain
Faire une heure, une heure seulement
Faire une heure, une heure quelquefois
Faire une heure, rien qu'une heure durant
Le beau, le beau, le beau et le con à la fois

3

Même si un jour au Paradis
Je devienne comme j'en serais surpris
Husky pour femmes à ailes blanches

Mêm’ si j’joue d’la pédale Wah Wah
En regrettant le temps d'en bas
Où c'est pas tous les jours dimanche

Même si j’pose à côté d’mon père
Çui qui s’prend pour un rottweiler
Entre clebs fou et chien de garde
Même si mon bipède se barbe

Même si toujours trop bonne pomme
Je m’crève le cœur et l’ pur esprit
A vouloir balader les hommes
Je sais quand même que chaque nuit

J'entendrai dans mon Paradis
Les épagneuls et les cockers
Me chanter ma chanson d’ naguère
Celle du temps où je m'appelais Jackie.

Refrain
Faire une heure, une heure seulement
Faire une heure, une heure quelquefois
Faire une heure, rien qu'une heure durant
Le beau, le beau, le beau et le con à la fois.
 

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