Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le cahier de brouillon de Joe Krapov
24 novembre 2023

Toute une philosophie (Défi du samedi n° 795)

Il vaut mieux rester sur son quant-à-soi que d’empiéter ne serait-ce qu’un peu sur le Nietzsche des autres. C’est là un impératif catégorique enseigné dans l’Emmanuel de philosophie.

Car un plat tonique n’est pas forcément toujours aphrodisiaque. Les scène de ménage d’Hegel et de Spinoza, il ne faut pas s’en mêler : on ne sait pas qui a raison dans l’histoire ni qui nettoiera le vomi.

J’ai longtemps fait partie de l’école péripatéticienne. C’est incroyable, en faisant marcher ses jambes, comme on suppute.

Au poker, par exemple, toute possibilité de gain dépends des cartes qu’on donne à René, à Blaise et à Pascal. C’est d’ailleurs à un palefrenier qu’on doit la formule « je panse donc j’essuie ».

Il ferait beau voir, comme disait Sartre à Simone, qu’en restant dans son huis clos on attrape les mains sales si on pense à toujours garder son quant-à-soi et sa tapette à mouches.

Et pourtant, dès que l’homme a commencé à se vêtir de peaux de bêtes il a bien fallu les chasser, les mites, de la caverne.

Plus tard, bien Plutarque, naît l’architecture. Madame à sa tour monte et Monsieur de Montaigne aussi. Qu’est-ce qu’Onfray sans les Michel ?

Michel Delpech, Michel Legrand, Michel Polnareff, Michel Berger, Mick Jagger et à l’inverse Mick Micheyl, sans oublier Michel Drücker qui a toujours fait bonne impression. J’ajouterai volontiers Michèle Torr, Michelle ma belle, Michèle Mercier, toutes les Michelle que j’aime et même la mère Michel sans laquelle le chat de Schroedinger, l’eusses-tu cru, ne serait rien dans l’histoire.

Oui, il faut garder son quant-à-soi. Songez à toutes ces oies blanches parties se perdre sur des chemins de traverse : elles que des vols sots déroutèrent auraient du relire Voltaire et Rousseau.

« Zadig Zadig en revenant de Nantes » et « Adieu l’Emile je t’aimais bien tu sais », on ne sort pas de là ! Ce sont les labourages et pâturages de la France et de la Suisse, les mamelles de Tirésias ou les onze mille verges de la vie en République.

Mais d’un coup je m’égare en poésie, c’est un travers dont je ne me Kierkegarde jamais assez. Peut-être Apollinaire était-il socratique ? Car là où Socrate erre il y a des Lunatiques, le Sénèque plus ultra des Sélénites, en dessous tu tires l’échelle, tout Fichte Lacan, il y a Elon Musk dans sa fusée, les petits hommes verts de la planète Marx qui t’engueulent sacrément... épicurien !

Dans le grand cocktail des métaphores et des années qui filent, comme on dit chez les bombyx, il vaut mieux garder son verre à soi que de faire de la peinture sur les autres.

Car c’est bien connu : tout ce qu’on file aux Sophie, l’existence nous le rend sous forme de dents de sagesse dont l’extraction est douloureuse. Tout comme l’est celle du lit après une nuit d’insomnie durant laquelle on a écrit, allongé, son Défi du samedi. Pour se relire après, c’est comme pour être à la mode, ce n’est point commode. Pour Humer le vent du succès il vaut mieux être assis aux première Lodge. Mais bon, vous savez ce que c’est, l’inspiration, elle vient quand elle veut, c’est une vraie tête de Bachelard, celle-là ! 

DDS 795 Rue Aimé Lavy

Publicité
Publicité
17 novembre 2023

La Parenthèse (Défi du samedi n° 794)

Il est vraiment dommage que je ne sois pas ici pour raconter ma vie !

Parce qu’aujourd’hui, j’aurais pu ouvrir une parenthèse dans mon récit pour vous relater l’épisode de notre parenthèse.

D 93 11 16 Pénichette à Sablé

Notre parenthèse à nous est constituée des années que nous avons passées à Samfou-les-Boules, une localité du Sud de la Sarthe, un petit royaume (la Sabolie !) tout à fait à part dans notre grande République française. Dans notre trajet d’Est en Ouest, de Paris à Rennes, ce séjour a duré de janvier 1985 à août 1997.

Une parenthèse de douze ans quand même, donc conséquente. Dans ce jardin extraordinaire qu’est le département n° 72, j’ai mené la vie de château et, soit dit entre parenthèses, j’ai planté deux petites graines qui ont bien poussé depuis et sont toujours chères à mon coeur, même si je n’en parle pas souvent et pour ainsi dire jamais par ici.

C’est ça, la vie privée, ça ne regarde que nous. Par contre je n’ai aucun scrupule à vous conter ma vie de château, d’autant plus que je viens de décider cette semaine de mettre mon blog entre parenthèses et de m’en servir pour partager « les Trésors de papier » que j’ai empruntés à la Bibliothèque nationale.

Cet établissement possédait (possède toujours mais plus pour longtemps), dans cette ville de Samfou-les-Boules, un « hôpital pour livres » où l’on envoie les documents en péril des collections parisiennes afin qu’ils y soient photographiés, chimiquement traités, thermocollés puis reliés ou mis sous pochette de papier permanent. Mon travail s’inscrivait dans cette chaîne de traitement. Cela a eu pour effet que j’ai vu passer pendant tout ce temps des documents pour le moins inattendus : le fonds 8° Y2 de littérature romanesque du XIXe siècle avec les premiers ouvrages de la Bibliothèque rose, « Télémaque » de Fénelon qui semble avoir eu à l’époque le même succès que "Harry Potter" de nos jours, la palanquée de prénoms de Madame Gyp (Sibylle-Gabrielle-Marie-Antoinette de Riquetti de Mirabeau, comtesse de Martel de Janville), les œuvres complètes du chanoine Schmid (totalement oubliées depuis leur parution !), la totalité des ouvrages publiés en Indochine de 1922 à 1954, le fonds Ln27 consacré aux pamphlets divers et variés parus avant et pendant la Révolution française, des cartes géographiques, des affiches électorales…

Tangram à 29 pièces réduit

Tout ce travail de sauvegarde et de microfilmage a été récupéré plus tard sur la plate-forme en ligne Gallica mais je n’y ai pas retrouvé l’ouvrage « Cach dung khai tri ban » de M. Nguyen Ba Xuong paru en 1933 dont j’avais photocopié (ce n’est pas bien du tout, je l’avoue), pour usage personnel ou plutôt pour mémoire, deux pages très intéressantes. On trouve là en effet le plan d’un jeu de tangram à 29 pièces que je me fais fort de reconstituer en cartonnette ce week-end pour occuper le temps libre dont je dispose désormais (mais en quantité plus que réduite) à imaginer de nouvelles formes graphiques (les puzzles de mille pièce avec « que du ciel » ne me suffisent plus!).

Comment ? J’ai déjà rempli une page ? Alors je vais arrêter là (je ne suis pas ici pour raconter ma vie !) et vous faire cadeau de deux objets relatifs à la Belgique : une carte ancienne du royaume et une publicité surréaliste et magrittéenne avant l’heure (c’est le cas de le dire !).

Léo Belgicus (ensemble) réduit

Publicité Pipe-chronomètre recadrée

P.S. Merci à l’oncle Walrus de ne pas nous proposer « Quoc ngu » la semaine prochaine, je viens de donner dans le genre aujourd’hui et je n’ai pas envie de recopier les accents à la main ( comme je l'ai fait pendant deux ans ! Je ne l’ai pas fait, du reste sur le titre mentionné dans ce texte !).

10 novembre 2023

Prêchi-prêcha absolument abstrait, mais, ce nonobstant, peut-être réellement prononcé jadis (Défi du samedi n° 793)

Toute charité bien ordonnée commence par donner l’abscisse
Et puis, sur le graphique, suit la montée en puissance :
Enfance, adolescence, croissance, plein d’essence,
Ascension suivie d’aisance,
Plein d’argent planqué en Suisse
Ou vie heureuse de bourgeois.

Qu’avril bourgeonne !
Que mai trombone !
Que juin klaxonne
Mais ne me parlez pas d’automne,
Les péquins et les mesquins !

Se peut-il qu’il y ait un jour obsolescence,
Déliquescence, décadence,
Indécente descente
Vers un univers d’obsidienne,
Une fin dans l’obscur,
Des obsèques désuètes,
Des héritiers marrons,
Du crottin de cheval,
Des corbillards d’antan,
Que l’on prenne la lourde,
Même si pas lourde, et que l’on clamse ?
Que tout se termine en silence,
En absence, absorbé·e par la terre noire ?

DDS 793_Mathusalem

Pour moi, clame Mathusalem,
Le grand sachem,
Je n’en crois rien !

Je fais fi des clepsydres
Et nie le collapsus !
Pas pressé d’aller au ciel,
Je réclame un laps de temps substantiel 
Pour adorer l’existentiel,
Pour gagner le derby d’Epsom,
La course de bobsleigh aux J.O. de Saint-Valery-sur-Somme,
Croquer dans les meilleures des pommes,
Vivre d’amour parmi les hommes,
Obstinément aimer les femmes,
Être abscons ou abstentionniste,
Abstinent, abstème ou trotskiste,
Ivre d’absinthe, creveur d’abcès,
Astronome à l’Observatoire,
Shérif honoraire à Tombstone,
Promeneur du clebs de Sharon Stone,
Substitueur de substantifs
Ou chanteur de carabistouilles
Mais non sponsorisé par la firme Pepsi :
Je ne bois pas de ce coca-là. 

Je veux faire obstruction à la psychanalyse,
Aux obséquieux, aux lourds, aux tristes,
Aux condescendants, aux obscurantistes,
Être le relaps d’heureux temps,
L’obsessionnel du « Je subsiste »,
Du « Je résiste » !

Quitte à quitter l’abside,
A paraître obsolète ou poète,
Plus obscène même qu’Henrik Ibsen,
Que l’on m’absolve de cela ou pas,
J’irai, de par les routes,
Prêcher l’absurdité
De la longévité !

Coûte que coûte,
Parole de scout,
De septembre jusqu’en août,
Je refuse l’absoute !

3 novembre 2023

Révolution ! (Défi du samedi n° 792)

- C'est quand même plus pratique, pour écrire une lettre anonyme, d'utiliser un normographe plutôt que de découper des caractères un par un et de les coller sur une feuille, non ?

- Au résultat, ça donne quoi ?

- Regarde !

DDS 792

 

- Pas mal ! Tu vas l'envoyer ?

- Non !

- Pourquoi ?

- Je l'ai signée !

- C'est sûr, une lettre anonyme signée, c'est un concept nouveau ! Pourquoi l'as-tu signée ?

- Parce que les vieux crabes qui s'accrochent à leur rocher miteux, la marée montante doit les emporter !

Publicité
Publicité
Le cahier de brouillon de Joe Krapov
Publicité
Archives
Publicité