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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
27 février 2023

Réalisations de Deep Dream Generator du 27 février 2023

L'Intelligence artificielle se met en tête de concurrencer le Louvre et les grands musées mondiaux ! Jusqu'où ne s'arrêtera-t-elle pas ? ;-)

Essayez vous-même ici de commander au peintre la toile de votre choix ! 

https://deepdreamgenerator.com/

***

Résultats à partir de cette image :

image-11

Jeune fille à la faux de Mucha 1

Dans le style de Mucha

Jeune fille à la faux de Magritte

Dans le style de Magritte

Jeune fille à la faux de Caspar David Friedrich

Dans le style de Caspar David Friedrich

***

D'après une description de Tintin et Milou :

Tintin et Milou par Van Gogh 2

 Dans le style de Van Gogh

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23 février 2023

Sinuosités et avanies de la langue française

DDS 756 la_femme_du_boulanger affiche

- Ah, Pomponette ! Pomponette ! Quel fleuve impétueux t’a encore emportée ? Quels méandres as-tu suivis cette fois ? Pour qui enfin ce nouveau safari ? Pour un fourbe amoureux de tes courbes ? Pour un argousin qu’allumèrent ta jupe de satin, tes voiles de mousseline, le parfum de santal et de musc échappé de ta nuque ? Pour un amiral de bateau-lavoir ? Pour un général Alcazar qui t’offrit une limonade en échange de tes œillades ? Par quel truchement les séduis-tu donc tous ?

Sur quel brick as-tu embarqué encore ? Pour quel voyage sinueux, quelles arabesques ? As-tu suivi un nouveau barde à gandoura et à guitare ? As-tu kiffé un fou d’algèbre, un azimuté de l’alchimie littérale, un poète ? Comment décroche-t-on la timbale ? En te parlant d’Aldébaran ? En te promettant un concert de luth au zénith ? En te faisant boire un élixir d’amour chez ce gilet jaune d’Adonis Zetti ?

Pomponette ! Coeur d’artichaut ! Plus je te laisse libre de mener ta vie de patachon et plus tu m’assassines ! Chaque lascar de hasard de plus à ton tableau de chasse cause une sale avarie au vaisseau de mon coeur. Albatros englué dans le mazout de tes frasques, je porte le fardeau de tes noubas cruelles – un quintal de salicornes ! - et reste là prostré en fabriquant mon pain. A toi la baraka, à moi le four qui crame. Calfeutré dans mon appentis, je rame, je calfate les brèches de notre pauvre felouque éventrée par les récifs. Même l’alcool des alambics ne pourrait rien contre le cafard de mes échecs et mat. Les cases de mon échiquier sont plus noires qu’un caoua ch’ti et j’ai roqué côté cimetière ! Je ne suis pas un zéro mais presque. Peut-être un pauvre maboul ? La vie n’est pas coton, l’amour m’est charabia mais le fait est que je t’aime comme on aime le parfum des lilas, le souk des fêtes foraines ou l’eau dans la carafe.

Tes frasques sont-elles seulement sexuelles ? Es-tu maraboutée ? Serait-ce chez toi un besoin de niquer sur un divan, un tabouret, un sofa, un matelas différents ? Qu’est-ce qu’il a qui ne te plaît plus, notre vieux lit à baldaquin ?

Pourquoi vas-tu fanfaronner à toutes les douanes devant ces imbéciles de gabelous ? Qu’ont-ils de plus en magasin, comme camelote, ces zouaves de rencontre et ces clébards des rues, ces caïds de banlieue, ces cadors du Carrefour ?

DDS 756 la_femme_du_boulanger_desordre_des_esprits

- Ma langue aime se frotter à celle des étrangers. J’en ramène de saveurs subtiles et des mots incongrus dont on ne soupçonnait pas qu’ils pussent aussi bien s’acclimater chez nous. Je n’aime des dictionnaires que cette image délicieuse qui suggère que l’on s’aime à tous vents. Mais j’aime plus que tout ton pain, ô boulanger, tes bras puissants, ta force et ta fragilité et ta compréhension. J’adore ta solidité de baobab, ton absence de mesquinerie et surtout ton moka au café, ton fondant à l’orange, ton halva, ta moussaka et tes tajines. J’aime quand tu donnes ton aval à mon dérèglement de tous les sens. Et c’est pour toi et pour cela que, toujours, je reviens. Allons, éteins cette bougie, cesse le décompte arithmétique de mes fugues, mets tes tracas dans ton barda. Retirons-nous dans notre alcôve, mène-moi dans l’azur des sept ciels, mets en route la noria de tes baisers et je ferai de toi mon nabab, mon cheik, mon sultan. Dans le silence de la nuit je serai ton harem. Je te ferai entendre le barouf que peuvent faire toutes les femmes du monde, tout le ramdam de la passion va battre sur ta peau de tambour. Mes massages te rendront fou, tu vas en voir de toutes les couleurs, du chamarré, des camaïeux et du carmin. Je vais t’emporter loin comme fait le Sirocco, je serai ton alezan, tu ne reconnaîtras plus ton zob ni tes glaouis après ma razzia sur ton saroual et ta vertu ! Je vais t’offrir la position du goudron et des plumes, te faire la guitoune acrobate, le minaret cramoisi, le coup de la girafe, le derviche retourneur, le muezzin tarabusté, le bardot à deux dos façon madrague, le sacre du printemps arabe, l’aubergine farsie, la babouche que veux-tu, la cueillette de l’abricot en Basse-Provence par la smala d’Abd-El-Kader, le « Mets ta sourate dans ma savate », le « Comme une crêpe de sarrasin », la grenouille sur le nénuphar, la matraque du mamelouk, la gabardine damasquinée, le baroud d’honneur de San-Antonio, on jouera à la lime en macramé, à massicote-merguez, à « Un chouïa wali-walou », à « Abats tes brêles et mate mon vizir ! », à l’amalgame pentathlonique, à l’enlèvement au sérail, à « Mets du talc sur mes fez » et, en clou du spectacle, je te ferai la planche du fakir !

- Tais-toi, Pomponette, ma gazelle ! Il n’est plus l’heure de parler. Fin des salamalecs, montons dans notre chambre !

***

- Ah, Pomponette ! Quel inti-fada, ce Pagnol !
- En fait, c’est de Giono, ce pitch, boulanger !

DDS 756 la_femme_du_boulanger_3

17 février 2023

Louis fait sa réclame !

A l’heure du streaming et de la musique dématérialisée, c’est sans doute aucun une gageure de lancer un nouveau label sur le marché du disque. Nous prenons le pari que les mélomanes nous suivront dans notre projet conceptuel unique en son genre.

Nous avons en effet choisi de ne publier que des artistes qui se produisent en duo, en quatuor ou en orchestre de dix membres. Nous n’avons évidemment rien contre Barbara Stressante, Raphaël, Renaud, Hervé, Adèle, Angèle, Camille, Régine, Pomme, Poire ou Scoubidou ou contre les auteurs-compositeurs-interprètes, même si le temps du gorille moustachu qui vient se gratter le ventre en chantant des chansons dans des cabarets de la rive gauche où les Parisiens dînent est définitivement révolu.

Nous pensons surtout que la musique, c’est comme l’amour : à deux, c’est mieux ! Qui ne se souvient des jolies paires du passé, Sonny and Cher, Stone et Charden, Sheila et Ringo, Véronique Sanson et Dalida, Villeroy et Bosch, Roux et Combaluzier, Poirot et Serré ?

Pour les quatuors, la comparaison faite ci-dessus ne vaut pas. Il se trouve que les boys bands de quatre garçons ont toujours été dans le vent, que deux violons, un alto et un violoncelle produisent de la jolie musique et que la base du chant polyphonique repose sur la répartition des voix en quatre pupitres : sopanos, alti, ténors et basses.

L’époque des grands orchestres à la façon de Glenn Miller, Count Basie, Ray Ventura ou le Splendid étant elle aussi révolue, et en vue de réaliser des économies de salaires, nous avons choisi de limiter nos formation orchestrales à dix membres.

Notre label démarre avec six groupes d’artistes mais nous sommes en pourparlers pour enregistrer bientôt les albums suivant de musiciens très prometteurs :

Siphon et Gare l’uncle – Concert au parc central
Le duo Rateau-Mitsouka – Mars à Bahia
Chantal Gréco et Juliette Goya – La Peinture à l’Hawaïle

Les Quatre lézards – A la queue leu leu
Les Stray Quatre – Rockabilly the kid

L’orchestre James Décameron – Mieux vaut avatar que jamais !
La Fanfare ONAD – Dix de der !
Les Dix gagas - As-tu vu mon nouvel i-EHPAD ?

Dans le document ci-dessous, vous trouverez une présentation des six albums disponibles actuellement dans notre catalogue. Précipitez-vous chez vos disquaires, il n’y en aura pas pour tout le monde ! Bonne écoute à vous !

Louis Marianeau, directeur musical du label 2-4-10

Label 2-4-10


Catalogue 2-4-10 Louis Marianeau

 

 

 

10 février 2023

Des Cafougnettes ! (Défi du samedi n° 754)

Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais… il m’arrive, une fois par semaine à peu près, de tenir le rôle d’animateur d’atelier d’écriture.

Cela apporte beaucoup de plaisir et de surprises mais le jour où j’ai demandé à mes écrivantes de raconter Noël en n’utilisant que des mots féminins - et donc sans parler de barbecue ! - je me suis aperçu que je m’adressais en fait, depuis toutes ces années, au fan-club de Sandrine Rousseau ! 

C’est pourquoi je tiens à signaler que le texte ci-dessous n’est pas de mon cru. Il émane d’un certain Patrick Modianeau. A lui d’assumer les risques qu’il prend !

« Tant de temps a passé que tout devient confus, que tout est confondu. Quelle femme ai-je attendue dans ce café, confiant, sachant que je n’aurais droit qu’à des confidences ?

Peut-être n’étais-je alors qu’un fou, confit en dévotion devant ces corps fragiles, incapable surtout de trouver la combinaison du coffre-fort ?

Quand je songe à ces carrefours impossibles, à ces cafouillages des sens, à ces amourachages cafardeux, à cette vie sans confort que je menais alors, j’hallucine rétrospectivement.

J’ai poussé tout ce capharnaüm dans les confins. J’ai jeté le bébé avec le couffin et le lolo du bambin, effacé ces dégoulinures de déconfiture. Je ne suis pas pour autant devenu un champion de kung-fu : je fuis tous les conflits.

En vérité, j’ai peu changé. J’ai juste camouflé, derrière un savoir-faire les choses à la légère, les questions délétères qu’on pose à ses confrères sur le sens de tout ça. Sauf que, pour des raisons qui ne regardent que moi, il m’est difficile de croire à la confraternité des individus de sexe masculin !

Parfois, sous l’effet de la chaleur torride le goudron du parking fond. Même Neil Young qui confond Elvis Presley et Johnny Rotten ne sait plus qui le King fut. Vous-même, êtes vous capable de citer le nom d’un champion de ping-pong français ? Celui de l’actrice qui joue dans King-Kong, frêle ? Que pourriez-vous dire du Sturm und Drang, du Nürburgring et des Nibelungen, du trekking finlandais ou de la circonférence de Hong-Kong la fière ?

Et voilà bien pourquoi votre barbecue flambe ! Et voilà bien pourquoi votre fille est muette ! Voilà pourquoi, Madame, votre mari fréquente autant les femmes et kiffe plus que tout votre DonQuichottisme ! 

Le monde a peut-être besoin de Sancho Pança comme celui-là. Ou, si ce n’est pas ça, c’est qui karatéka, c’est qui qu’a raté quoi ?

***

De fait, si j’avais participé pour ma part à cet atelier d’écriture-ci avec un texte sur le kung-fu, j’aurais simplement écrit :

« Les arts martiaux plient l’ami ! »

Houba !

DDS 754001 Marsupilami kung fu achevé (réduit)

3 février 2023

Belphégor et Jujube !

DDS 753 Arthur_Bernède

Cette semaine, ça va être du donnant donnant. Moi non plus, je ne savais ce que c’était qu’un jujube ! Je croyais même qu'on disait une jujube ! Mais vous, savez-vous pourquoi il y a une rue Arthur Bernède à Redon, riante cité du Sud de l’Île-et-Vilaine dans laquelle habitent mes beaux-parents, rue devant laquelle nous passons quand nous allons rendre visite à la famille ?

Arthur Bernède ! Qu’est-ce qu’il a, qui c’est celui-là ? Quel rapport avec le jujube ? Moi je sais de longue date que c’est un romancier et qu’il est surtout connu – s’il l’est encore – pour avoir écrit « Belphégor ».

DDS 753 Belphégor-e1666800643397Ca ne va peut-être pas vous rajeunir mais moi, si ! En mars 1965 ce roman populaire a été diffusé sur les écrans de la télévision française sous forme d’un feuilleton en quatre épisodes. C’est peu de dire qu’il a flanqué la trouille à tous les gamins des écoles et collèges. Je me souviens très bien que dans la cour de récréation on vous sautait sur le dos, vous mettait les mains autour du cou et faisait mine de vous étrangler en disant « Ah ! Ah ! Je suis Belphégor, le fantôme du Louvre !».

Comme il n’y avait pas de télé à la maison, le mystère était encore plus grand pour nous et il m’a fallu attendre des années pour que je comprenne le phénomène. J’ai ainsi en ma possession, dans ma collection de dévédés, cette terrifiante série vintage qui en fera rigoler plus d’un aujourd’hui. J’ai également fait l’acquisition du roman original de 1927 que j’ai pris le soin de relire cette semaine : je ne voudrais pas qu’on m’accuse de parler de choses que je n’ai pas lues ou vues ou surtout que j'aurais oubliées ! J’ai aussi souvenir d’être allé voir un film homonyme de Jean-Paul Salomé sorti en 2001, fort tombé dans les limbes lui aussi. 

DDS 753 Jujube autobiographie

Si j’ai proposé le mot « jujube » à l’animateur de notre atelier préféré, - c’est encore plus drôle s’il l’a choisi tout seul - c’est surtout parce que je pensais à « Jujube », le surnom de Juliette Gréco qui, dans le feuilleton « Belphégor » de 1965, tient le rôle d’un personnage nommé Laurence Borel. C’est peu de dire qu’elle irradie dans ce rôle qui est celui d’une très intrigante séductrice.

Ma semaine ayant été fort occupée, je n’ai pu revoir que les deux premiers épisodes de « Belphégor ». Ce qui me fait sourire, c’est la notion de duplicité et le goût du transformisme, de la transformation que l’on trouve à tous les étages. Dans le livre qui est assez grand guignol et dont le style mélo a énormément vieilli il y a un personnage de détective, Chantecoq, complètement pompé sur Rouletabille et surtout Arsène Lupin, qui use et abuse de déguisements divers et variés. Le fantôme du livre n’est évidemment pas un fantôme, c’est un costume endossé, pour on ne sait quelle raison, par une gentlewoman cambrioleuse. Quand on fait un casse pour récupérer un butin, en général on n’attire pas l’attention sur soi avant et pendant ! Mais bon, la fiction n'a jamais peur de l'invraisemblable !

Dans la série, tout est changé. Il y a plus traditore que le traduttore, c'est l'adaptatore ! Le journaliste Jacques Bellegarde se prénomme désormais André et est devenu étudiant en physique. Chantecoq, Simone, la Scandinave, les époux Papillon ont disparu. Il y a une séance digne de Frankenstein, avec seringue et tensiomètre, pour donner vie au fantôme dans une crypte de l’église Saint-Germain L’Auxerrois (des prés ?). On ne cherche plus le trésor des Valois mais la pierre de Paracelse ! Le bossu et l’homme à la salopette ont été remplacés par une inquiétante Lady Phonographe et il y a une séquence d’enlèvement de la fille du commissaire Ménardier avec un simulacre de meurtre en haut de la tour Eiffel. Mais je ne vous en dirai pas plus là-dessus car je hais ce genre de séquences vertigineuses et donc j’ai « zappé » et j'en ai profité pour aller faire pipi. Vous qui avez la télé, vous faites bien ça aussi pendant les pubs, non ?

DDS 753 images (1)Mais je ne vDDS 753 Juliette-greco-68ous ennuierai pas plus longtemps avec Belphégor. Je poursuis juste avec l’idée qu’il y a deux Juliette Gréco : celle, magnifique actrice et chanteuse, qui avait un très joli nez et celle d’avant qui avait un tarin un peu trop gros et trop fort. Par deux fois elle eut recours au bistouri des Frankenstein brothers : à la fin des années 40 et en 1956.

Voici la moralité de cette chronique : comme chante Boby Lapointe dans « Avanie et framboise », « on peut presque tout changer excepté ce qu’on ne peut pas ». Juliette a quand même bien fait de se faire refaire le pif, surtout la première fois : nous avons retrouvé une photo de son appendice nasal initial. Oui, hein, pas terrible !

 

DDS 753Juliette Jujube 2

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