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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
29 avril 2022

Raconte pas ta vie ! (Défi du samedi N° 713)

Ils ou elles se posent un peu   : il existe des gens pour qui le mot « diapason » n’évoque rien du tout. D’ailleurs, la plupart du temps, les mots que distribue l’oncle Walrus, chaque samedi que Dieu le mélophobe nous attribue encore, ils n’y entendent rien. Souvenez-vous du capodastre !

Du coup ils s’en vont voir chez Madame Wikipe et découvrent la note "la majeur", mètre étalon des violonistes, et les différentes formes que peut prendre l’instrument qui la fait résonner.

J’ai l’air de médire, comme ça, mais je suis de la même espèce que vous ! Chaque semaine, j’apprends des tas de mots et de choses grâce au Défi du samedi mais il se trouve que désormais pour moi, « diapason » a un autre sens et évoque d’autres moments d’accordage, aussi techniques sans doute mais bien plus plaisants.

Le Diapason est le nom d’un lieu de plaisirs divers installé sur le campus de Beaulieu à Rennes. On trouve là une cafétéria tenue par de sympathiques jeunes femmes, une salle de sport pour étudiant·e·s athlétiques, une salle de spectacle, un hall d’exposition, des salles de réunion et les bureaux du service culturel de l’Université de Rennes 1.

DDS 713 Diapason 129870374

Je vais là tous les jeudi après-midi. J’arrive à 13 h 45, je sors deux ou trois jeux d’échecs du placard et j’installe les pièces sur les plateaux. A 14 heures mes acolytes me rejoignent et, après quelques échanges, autour d’un café, de plaisanteries à propos du Stade Rennnais football club, nous disputons des parties endiablées… auxquelles personne ne comprend rien ! C’est normal, nous poussons du bois, c’est-à-dire que diapason 440, intervalle d’octave, zugzwang, défense Philidor ou Italienne (Sylvana Mangano, a dit Maurice hier !) mes partenaires se fichent de la technique ou du nom des ouvertures comme de leur premier slip aéré. Ce qui explique pourquoi, bien plus souvent qu’à mon tour, je gagne les parties que je joue ! Je ne dédaigne pas pour ma part de lire Europe-échecs ou Ludek Pachman ni de suivre les conseils de Monsieur Quénéhen sur sa chaîne Youtube !

DDS 713 echecs

Mais revenons à nos boutons d’accordéon ! Un mardi matin tous les quinze jours je reviens au Diapason avec ma guitare sur le dos et mon chariot bourré d’un pupitre, d’une boîte d’harmonicas et de cahiers de partitions pour jouer de la musique avec un violoniste, un accordéoniste et une dizaine de chanteurs et chanteuses. Ici aussi, c’est moi le chef, même si cela m’occasionne beaucoup de travail à la maison ! Nous répétons de 10 heures à 11 heures 30 dans la salle du Refuge du Diapason, à l’étage.

DDS 713 m'A2R1 d'O douce

Avant cette ténébreuse affaire de Covid 19, nous avions l’habitude, trois fois dans l’année, de monter sur la scène du Diapason pour faire entendre nos bêtises chantées aux autres membres de l’association réunis pour l’Assemblée générale ou la galette des rois. D’ailleurs, nous avons récidivé récemment et rejouerons le 31 mai à l’A.G. de l’A2R1.

Quand arrivent ces trois jours de prestation publique nous avons pris l’habitude de rester ensemble à la cafétéria le midi et de prendre le repas en commun.

Et c’est là où je remercie l’oncle Walrus de m’avoir fait plancher sur le « diapason » qui permet aux musiciens de s’accorder et sur le Diapason qui permet au loup solitaire que je suis d’être plus en harmonie avec ses contemporains (beaucoup plus que pendant un spectacle au TNB, un concert de rap ou une campagne électorale, par exemple). Car je vais enfin pouvoir raconter cette anecdote ahurissante que je n’ai relatée qu’à Marina Bourgeoizovna qui supporte depuis longtemps mon répertoire de chants de marins et de chansons de marrants.

Un jour que nous étions à table pour ce fameux repas trimestriel, quelqu’un a posé la question de nos origines diverses. Nous avons fait un tour de table : il y avait un Ch’ti, une Mayennaise, des Rennaises, une Parisienne, des Malouins…

Vous le croirez ou non mais je vous jure que c’est vrai : les natifs-natives de Bretagne étaient d’un côté de la table, les autres, de l’autre !

Mélangez-vous, qu’ils disaient !

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22 avril 2022

Irresponsabilité (Défi du samedi n° 712)

- Sept milliards de colocataires ! Dans quel état vont-ils laisser la Terre ?

- T’occupe ! Chantons et dansons sous la pluie !

- Sur « Jésus que ma joie demeure » ? T’es vraiment un drôle de farceur !

Filigrane jeu 75 les-danseurs-photographie-noir-et-blanc-danser-sur-la-rue

Image emprunteé à Dame Licorne sur son site-atelier Filigrane

15 avril 2022

Mais pourquoi tu parles petit nègre ? (Défi du samedi n° 711)

2022-04-12 - Nikon 159 réduiteLOREILLE - J’y suis 'etou'né au pays de Miss MAP, la cha'mante dame qui nous g'atifia un temps de consignes colo'ées su' cet atelie' d’éc'itu'e ! Je pa'le assu'ément de la Lo''aine, plus p'écisément de la Meu'the-et-Moselle dont la p'éfectu'e, la ville p'incipale, a pou' nom Nancy.

LARDU - Nan ?

LOREILLE - Si ! J’y étais déjà venu avant 2007 pou' assiste' à un cong'ès de l’association Coupe'in puis en 2012 pou' un colloque du CA'IST.

LARDU - Ah oui ! Du temps de ta vie professionnelle !

LOREILLE - Oui mais cette fois, en 2022, c’étaient de v'aies vacances. Les p'emiè'es depuis not'e pèle'inage à Sète chez B'assens.

LARDU - Et alors ? C’est comment, Nancy ?

LOREILLE - La place Stanislas est toujou's aussi plaisante avec ses te''asses bondées et son 'oi de Pologne qui tend l’index pou' di'e aux 'usses de 'ent'e' chez eux !

LARDU - ???

LOREILLE - Le ma'di 12 av'il la statue de Stanislas Leczinski s’est t'ouvée 'evêtue d’un joli d'apeau uk'ainien !

LARDU - Et sinon ?

LOREILLE - Ce jou'-là on a ma'ché comme des malades le long des quat'e ci'cuits « a't nouveau ». le me'c'edi on a visité le musée des beaux-a'ts. On y a vu de magnifiques peintu'es du XIXe siècle et une collection d’objets d’a't de la manufactu'e Daum dont je ne te dis que ça ! L’ap'ès-midi on s’est fa'ci le musée-aqua'ium avec sa gale'ie d’histoi'e natu'elle. On était entou'és pa' un 'égiment de mômes piailleu's tu'bulents et b'uyants et ça nous a fait tout d'ôle de so'ti' ensuite nous balade' au calme le long du « b'as ve't » où sont ama''ées de g'osses péniches. Le jeudi on est allés au musée de l’Ecole de Nancy puis à la villa Majo'elle. Le vend'edi on a fait le g'and ci'cuit de 'andonnée su' les 'ives de la Meu'the, photog'aphié des cygnes et des hé'ons…

LARDU - Bon, ça va ! Arrête de nous bassiner avec ton baratin de touriste. Tu peux nous expliquer pourquoi, depuis le début, tu baragouines en petit nègre ?

LOREILLE - Moi, je ba'atine ? Moi je ba'agouine ? En petit nèg'e ? Et tu veux savoi' pou'quoi ? Eh bien à v'ai di'e, La'du… Je Nancéien !

2022-04-11 - Nikon 277 réduite

8 avril 2022

Asymptote ! 'Défi du samedi n° 710)

Asymptote !

On n’imagine pas la quantité de temps précieux que l’oncle Walrus me fait perdre avec son dictionnaire de mots tordus ! Est-il bien conscient des lectures abominables auxquelles la volonté de comprendre « de quoi-t-est-ce qu’il cause encore » nous conduit les un·e·s et les autres ?

Une chose est sûre : ce n’est pas la page dédiée par Madame Wikipe à ce vocable étrange, "asymptote", qui va me réconcilier avec les mathématiques !

Et maintenant, si, en retour, j’applique ce vocabulaire à une trame bien connue de la maison, est ce que ça rend l’un ou l’autre des deux textes mélangés plus lisible ?

« Longtemps, je me suis courbé de bonne heure. Parfois, à peine mon hyperbole éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’envole. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher l’infinitésimal m’éveillait ; je voulais poser le paramètre que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une asymptote, un infini, la branche parabolique de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma tangente mais pesait comme des équations sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le trident n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une droite d’équation x=a, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j’entendais le sifflement des nombres qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la fonction f prochaine ; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des courbes représentatives de la fonction inverse, à des actes asymptotiques, à la causerie récente et aux adieux sous la parallèle étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour de y(t) – ax(t). Par mesure de précaution j’entourais complètement ma tête de mon oreiller avant de retourner dans le monde des spirales logarithmiques ».

On ne sait pas mais au moins, j’ai rendu la monnaie de la pièce en forçant mon oncle préféré à relire cet abscons de Marcel ! Un partout, la balle au centre !

PhotoFunia - Proust parachutiste

1 avril 2022

Zythologie (Défi du samedi n° 709)

2022-03-25 - Nikon 1

C’est un type vêtu de noir qui entre dans un café. Le patron lui demande :

- Et pour Monsieur, qu’est-ce que ce sera ?

- Une bière !

- De quelle marque ?

- Je ne suis pas trop fixé. C’est pour faire suite à une mort subite.

- Delirium tremens ?

- Non, plutôt cirrhose du foie.

- Je ne la connais pas celle-là. Je peux vous proposer un cercueil, si vous voulez. Avec mandarin et grenadine.

- Ben oui, c’est ce que je viens chercher mais ça ne résout pas la question de la marque.

- Je peux vous servir un Monaco, si vous préférez. Ou un velours. C’est le champagne de la bière brune !

- Mes moyens sont modestes, vous savez !

- Bon alors je vois : un galopin plutôt qu’une Blanche hermine !

- Ce n’est pas trop petit ? Papa mesurait 1,70 m, quand même ! J’ai regardé sur votre site web, j’ai relevé ces références : Pantone, Tanagra, Cressent, Planol, Tournac, Talcé, Paraphe, Terroir, simple…

- Connais pas ! Vous savez, avec toutes ces micro-brasseries, on est dépassés ! Et je ne comprends pas : c’est pour vous ou pour votre père, la bière ?

- Ben c’est pour Papa. Et des cercueils en carton, vous en avez ?

- Des sous-bocks ? Vous êtes  cervalobélophile ?

- Soyez poli, s’il vous plaît ! Il paraît que c’est écologique et que pour une crémation c’est mieux.

- Dites Monsieur, je me demande si vous ne marchez pas à côté de vos pompes, depuis tout à l’heure. Vous êtes là à me mettre la pression… Vous êtes sûr que vous ne vous êtes pas gouré d’adresse ?

- Vous voulez dire… Ce n’est pas un magasin de pompes funèbres ici ?

- Ah non, ici c’est le bistrot « Mieux vaut boire ici qu’en face ». En face c’est un cimetière !

- Ah désolé ! Au temps pour moi, je me suis trompé de boutique mais tant qu’à faire d’être là, servez-moi donc une Affligem… et un allongé !

DDS 709 Mieux ici qu'en face

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