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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
25 septembre 2020

L’Hyménée de Joseph et Marie (Défi du samedi n° 630)

09 Joseph et Marie

La mémoire, c’est comme une maison. On court de la cave au grenier, ou plutôt du grenier à la cave, oui, c’est plutôt ça. On descend des photos du grenier, on écrit des textes à partir d’elles et les textes finissent à la cave. Ou parfois on retrouve un texte à la cave et on le modifie un peu pour qu’il colle avec une photo du grenier.

C’est le cas ici. La semaine dernière je retrouve mes vieilles amies de la chorale «La Ritournelle» et je leur fredonne «Obladi Oblada» des Beatles, histoire de moderniser un peu ( ?) leur répertoire qui va de «Froufrou» à «La Bonne du curé» en passant par «Ca vaut mieux que d'attraper la scarlatine». Je me souviens que j’ai commencé à écrire une version française de cette Liverpoolienne rengaine pour la leur faire chanter car ces dames détestent utiliser la langue de la perfide Albion.

Une fois rentré à la maison, je retrouve la traduction-trahison-adaptation dans mon ordi (qui est ma cave à moi !). En fait la chanson est déjà complètement écrite, il n’y manque que les accords pour pouvoir être chantée. Je la fredonne pour vérifier que tout coule bien et je bute, dès le deuxième vers, sur la prononciation de « Jean-Jean joue» :
 

« Marie vend des œufs sur le marché d’Vill’jean
Jean-Jean joue dans un groupe de rock’n’roll ».

Et c’est là que j’ai l’idée du siècle (mwarf !). Pourquoi ne pas l’appeler plutôt Joseph, le gars ? Un couple Joseph et Marie, ça sonne bien, non ? Joseph et Marie. Joseph et Marie !

Joseph et Marie ? C’est bizarre, ça me rappelle quelque chose. Jésus ce que c’était mais je ne me souviens plus bien où j’ai entendu ça.

Ah mais si, bien sûr ! Mon oncle Joseph et ma tante Marie ! J’ai récupéré cette année la photo de leur mariage. Mon cousin Pascal avec qui nous avons beaucoup parlé de la famille m’a remis aussi en mémoire l’histoire de leurs deux enfants, un couple de jumeaux, un garçon et une fille, né·e·s à cheval sur deux années la nuit de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre et le 1er janvier ! Comment se choper un an d’écart en moins d’une heure !

Mais bon, je ne suis pas là pour raconter ma vie ni celle des autres alors, musique, maestro !

OBLADI-OBLADA
(Lennon-MacCartney ; traduction-trahison-adaptation par Joe Krapov)

1
Marie vend des œufs sur le marché d’ Vill’jean
Joseph chante dans un groupe de rock’n’roll
(comme une casserole)
Joseph dit à Marie : «Qu’est-ce que tu es jolie !
Est-ce que ça t’dit de v’nir danser au bal sam’di ?"
"Oui ça me dit"

Refrain
Obladi ! Oblada ! C’est la vie ! Oui !
La la ! C’est la vie qui va !
Obladi ! Oblada ! C’est la vie ! Oui !
La la ! C’est la vie qui va !

2
Marie joue maint’nant du piano dans le groupe
Sur la moto d’ Zèph elle monte en croupe
On n’sait pas comment ça s’est fait les amis
Voilà que le ventre de Marie s’arrondit
(Au refrain)

Pont 1
Pas plus tard que sam’di place de la mairie de Rennes
Lalala Lalala Lalala
La-a
Devant tous les amis ils se sont dit oui Amen
Mari-és par Nathali-ie

3
Joseph est dev’nu le mari de Marie
Ils ne dansent plus le boogie-woogie
Ils ont raccroché la guitare à son clou
Et le groupe de rockabilly lui est dissous
(Au refrain)

Pont 2

Dans une couple d’années ils auront un « home sweet home »
Lalala Lalala Merci Giboire !
Avec un bout d’pelouse et une balançoire
Pour leurs deux jolis petits mômes

4
Marie vend des œufs sur le marché du Blosne
Joseph fait des autos à La Janais (des SUV !)
Le dimanche midi ils déjeunent chez Mamy
Et puis ils vont au CGR à La Mézière
(Au refrain)

5
Cette histoire d’amour est vraiment bien partie
Elle va leur durer toute une vie
Et lorsque Joseph aura 64 ans
Marie l’aim’ra peut-être encore plus que maint’nant
(Au refrain)


P.S. 1 Désolé, mais à force de courir de la cave au grenier, je n’ai pas eu le temps encore de mettre les accords ni de l’enregistrer ! A vous de la chanter sous la douche, l’air est connu !

P.S. 2 Ah et puis si, j'ai trouvé le temps, finalement !
 

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18 septembre 2020

Portrait à la gouache et à l’air peu bravache mais assez distancié (Défi du samedi n° 629)

Je n’ai plus l’âge, que je sache,
De peindre, comme les potaches,
A la Joconde et à la gouache
Une moustache.

DDS 629 LHOOQ

Je n' suis plus du genre qui remâche
Et crache toujours dans le goulache
En gueulant très fort : « Mort aux vaches ! » :
Pour la provoc je fais relâche.

Ne comptez plus sur moi ! Macache !
Je ne sortirai plus d’ ma cache,
Le jeu n’en vaut pas la chandelle
Et tant pis si j’apparais lâche :
Il vous restera B.H.L.
Pour y aller cash !

Non ?

Que d’autres bravaches
Se mettent à la tâche
Et sortent de leur sabretache
De quoi cogner sur la rondache
Des vieilles ganaches à soutaches
Qui, manque de bol,
Sont du bon côté du flashball !

DDS 629 The Clash

Je n’ose même pas croire qu’à l’arrache
Ils se pourrait qu’je m’amourache
D’une fan des Clash
D’une joueuse de squash
D’une tenniswoman a gros smash
D’une dominatrice à cravache
D’une Malgache fumeuse de hasch
Ou que je m’attache
Comme une patache brimballante,
Au point de lui offrir bourrache
D’imprimante avec mon vieux cœur,
A une fidèle de Saint-Eustache
Lanceuse de couteaux à ses heures
Jeteuse de sorts à seize heures trente.

J’ n’ai plus l’âge d’avoir du panache !
J’suis trop vieux pour jouer à l’Apache
Et il faut savoir la tourner
Sinon on finit par faire tache
« Dins l’paysache ! »

DDS 629 Sttellla - Tourner l'apache

Je préfère bouffer des pistaches
Et savourer ce vieux grenache
En jouant un peu à cache-cache
Avec la menace de crash
Qui est suspendue comme une bâche,
Comme un vol de tristes bernaches
Au-dessus de l’eau de la flache,
Pareille à une menace de drache
Sur Anderlecht
Qui gâche la fête à Bertolt Brecht !

11 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 57, Conditionnel (Défi du samedi n° 628)

St-Georges par Dali

- Georges de Lydda serait né en Cappadoce, dans une famille chrétienne, au IVe siècle après Jésus-Christ.

- Fariboles !

- Militaire de carrière, il aurait été officier dans l'armée romaine et élevé par l'empereur Dioclétien aux premiers grades de l'armée.

- Fariboles ! Fariboles, tout ça !

- Un jour il aurait traversé la ville de Silène dans la province romaine de Libye, sur son cheval blanc dont on notera qu’il aurait été de la même couleur que celui d’Henri IV.

- Fariboles ! Fariboles ! Fariboles !

St-Georges par Dali sculpture- La cité aurait alors été terrorisée par un redoutable dragon, dévoreur de tous les animaux de la contrée et exigeant des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort.

- Fariboles ! Fariboles ! Calembredaines, même !

- Georges serait arrivé le jour où le sort serait tombé sur la fille du roi, au moment où celle-ci allait être victime du monstre.

- Fariboles ! Fariboles ! Carabistouilles !

- Georges aurait engagé avec le dragon un combat acharné.

- Fariboles ! Fariboles ! Coquecigrues !

- Avec l'aide du Christ, et après un signe de croix, il l’aurait transpercé de sa lance.

- Fariboles ! Fariboles ! Des cacoules ! Té n’racontes que des cacoules, min garchon !

St-Georges par Dali 2- Une fois la princesse délivrée, le dragon l’aurait suivie comme un chien fidèle jusqu'à la cité. Si c’eût été un Jack Russell de sexe féminin, nul doute qu’elle l’eût précédée.

- Fariboles ! Fariboles ! Fake news !

- Les habitants de la ville ayant accepté de se convertir au christianisme et de recevoir le baptême, Georges aurait tué le dragon d'un coup de cimeterre car il les effrayait toujours.

- Fariboles ! Fariboles ! Balivernes ! Billevesées !

- Puis le cadavre de la bête aurait été traîné hors des murs de la ville tiré par quatre bœufs. Personnellement j’en ai deux grands dans mon étable.

- Fariboles ! Fariboles ! Fadaises ! Sornettes !

- Pour lutter contre le coronavirus, des médecins russes auraient mis au point un vaccin baptisé Spoutnik V.

- Mais pourquoi vous employez le conditionnel ? C’est la vérité, ça ! Il est bien plus efficace que la chloroquine et va nous permettre de retrouver la vie d’avant ! Utilisez l’indicatif, mon vieux, et buvez à ma santé !

- Je vais plutôt boire à la santé d’Alexeï Navalny, l‘opposant que le pouvoir en place en Russie a tenté d’empoisonner avec…

- Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Défèque-niouzes ! Arrêtez de raconter n’importe quoi ! Ou alors mettez-le au conditionnel !

St-Georges par Dali sculpture Pommard

N.B. 
- Les oeuvres qui illustrent ce billet sont de Salvador Dali.
- Fariboles ! Fariboles ! Fariboles !

4 septembre 2020

Les Moissonneuses / Joe Krapov (Défi du samedi n° 627)

Maintenant que j’ai assez de temps pour pouvoir regarder dans le rétroviseur je m’étonne d’avoir été accompagné, tout le long de mon chemin, par un fabuleux moissonneur.

Moisson 09

C’est une espèce de Canadien errant. Il s’appelle Neil Young et on a absolument le droit, si c’est votre cas, d’être passé à côté de sa voix nasale, de son rock lourd, de ses interminables soli de guitare électrique et de sa production pléthorique. J’en connais beaucoup qui, dans un autre genre, n’ont toujours pas lu Proust, par exemple.

Et justement, on va rire, c’est dans une ville appelée La Madeleine, chez mon copain Jean-Baptiste B. que j’ai entendu pour la première fois «Uncle Neil» et ses premières galettes plus ou moins «country» ou «country-rock».

Le chef d’œuvre du bonhomme dans ces années-là était un album intitulé «Harvest», sorti en 1972. Il y enfonçait des portes ouvertes comme «Un homme a besoin d’une femme» c’est pourquoi je suis comme toi, «Vieil homme», je cherche «un cœur en or» et je ne me paie pas de «mots» avant de faire ma «moisson».

Il remet ça en 1992 avec un album intitulé «Harvest moon». Mais pour illustrer le mot «éteule» – Que reste-t-il après la moisson ? Des éteules et des chansons ! – j’ai choisi de vous traduire-adapter-massacrer une autre chanson de l’album «Rust never sleeps» intitulée "Thrasher" (La moissonneuse).
Sans prétention aucune, comme est le bonhomme qui ne craint pas, depuis le confinement, de se faire filmer en vidéo en train de gratter-chanter-pianoter… dans son poulailler ou sous le porche de son ranch !

 

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