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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
22 décembre 2012

LE PREMIER REVEILLON AVANT/APRES LA FIN DU MONDE par Joe Krapov

MIC 2012 12 17 Tarzan

Tarzan gara le Jaguar tout le long du trottoir. Il en descendit, entra dans la hutte et dit à Jane (dont le rôle est tenu, dans cette version inédite, par Mlle Birkin, avec un accent British assez prononcé) :

- C’est la fin Jane !
- La fin du monde ? La fin des z’haricots ?
- Non, la fin de l’année. Ca va être Noël et j’entame ma déprime annuelle. Rien que l’idée de réveillonner avec les autochtones me fiche le blues. Et pas qu’un peu !
- Je vois pas où est la problème ?
- Est-ce qu’on invite ou pas l’éléphant, cette année ?

éléphant bleu

- Ah non, pas lui ! C’est un gros maladroit ! Il a voulu s’occuper de l’irish coffee le année dernière. Résultat, il a fichu toute ma service de porcelaine par terre !
- Je vois que tu as bonne mémoire, toi aussi ! Je ne veux pas avoir l’air de prendre sa défense mais on aurait pu le cantonner au lavage de la vaisselle. Il a de bonnes dispositions pour ça, si je ne me trompe.
- Tout le repas il a craché dans la soupe sur mon cuisine et tu voudrais qu’il met les pieds dans le plat à la fin ?
- Il adore jouer à l’eau. Est-ce qu’on invite aussi notre voisin Clarence, le lion qui louche ?
- Ah mais lui il est au régime sans gazelle. Le dinde va être encore plus fade si je la mets pas. Et s’il n’y a pas de cornes de gazelle au dessert tu vas pas être content.
- Oui, c’est gênant, je raffole de ça. Raye le. Comme le zèbre d’ailleurs.
- Oh oui, c’est un drôle de zigoto lui. Il fait toujours le zouave et avec ses grandes dents il a laissé des rayures sur mes coupes à Champagne. Un verre ça va, trois bonjour les dégâts. Invite pas non plus le girafe, il a pas de conversation.
- C’est normal, elle est muette. Moi je n’aime pas sa propension à tout prendre de haut.

MIC 2012 12 17 cheeta1

- C’est vrai, il est très collet monté. On ne va tout de même pas inviter les copines de Cheetah.
- Ah ça ! L'année dernière elles n’ont pas arrêté de faire le singe à table. La soupe à la grimace, chercher des poux à sa voisine, ça va bien cinq minutes.
- Et puis elles vont nous coûter une fortune en cacahuètes !
- J’ai une idée ! Il y en a un qu’on n’a jamais invité et pour lequel tu n’aurais pas à te mettre en frais. C’est le wapiti !
- Pourquoi ? Il mange pas, lui ?
- Si mais le wapiti vient en mangeant !
- Warf ! J’ai une autre idée. Pourquoi est-ce qu’on s’embête avec ces animaux que ils sont tous des mal élevés et des incultes : ils n’ont jamais vu une bœuf et une âne dans un étable ! Pour une fois, on pourrait aller réveillonner en ville.
- En ville ? Retourner à la civilisation alors que c’est la crise partout ? Tu crois que nous en sommes capables.

MIC 2012 12 17 cible catalane

- Depuis le temps que tu as promis de m’emmener à Barcelone, pourquoi pas cette fois ?
- Barcelone, Barcelone ! Mais pourquoi tu fais une fixette sur Barcelone ?
- Parce que ici le réveillon ça va être le cata rapide alors que là-bas ce sera le cata lent.
- Bon, allez, tu as gagné. La parole est toujours en retard sur le coeur mais puisque je t’ai donné ma parole et mon cœur, je vais respecter mes engagements. Je vais faire les réservations sur Internet.
- Tarzan ?
- Oui, Jane ?
- On va en Espagne. Songe à mettre autre chose qu’un pagne dans ta valise !
- Ahaouahouahouahaou ouiiiii ! Est-ce qu’on emcarmène Cheetah avec nous ?
- Bien sûr !
- Bon, alors dans ce cas, je vais emcarmener aussi mon habit de toréador. Oh ma chérie, dépêche-toi de finir ton sac : je vois sur le site de la STAR qu'on a une liane à 11 h 45 qui nous mène directo à l’embarcadère de l’African Queen !
- J’arrive ! A nous Barcelone et la Catalogne ! Allez Cheetah ! On va prendre la bateau ! Gare à la Gaudi-i-i-i-iille !

 

MIC 2012 12 17 fanion catalan

 

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21 décembre 2012

Lettre à Monsieur le Directeur du Musée du Louvre à Lens (Joe Krapov)

Cher Monsieur

 

DDS 225 Bertin par Ingres

Mon épouse et moi-même avons été très déçus par la visite de votre institution. Nous avons trouvé que « le portrait de Monsieur Bertin, mineur silicosé » par Jean-Dominique Ingres manquait un peu trop de vraisemblance. On voit là un bourgeois quelque peu enveloppé, à la limite de l’apoplexie d’avoir trop mangé de carbonade flamande, et c’est peint avec un style très réaliste sauf que ce monsieur a plus une tête de professeur en retraite que de prolétaire à l’article de la mort. Mais bon, je vous l’accorde, Germinal est loin derrière nous, tous les puits de mine ont fermé et des anciennes "gueules noires" ne restent que les veuves. Mettons aussi à part le fait que monsieur Ingres était tellement miraud que toute sa vie il a cru qu’il jouait du violon alors qu’il faisait de la peinture. Comme Beethoven mais dans l’autre sens.

Ce qui nous a vraiment déçus, c’est ce qui n’était pas là, et donc, essentiellement, la Vénus de Milo à qui nous vouons une passion sans bornes, un amour superbe et généreux. Voyez-vous, nous avions beaucoup à offrir à cette brave dame. Elle s’est élevée jusqu’à la célébrité à la force du poignet, elle n’a jamais ménagé ses efforts pour satisfaire tout le monde bien qu’elle n’eût pas quatre bras et elle a fait tant et si bien des pieds et des mains qu’elle est devenue l’attraction n°1, avec Madame la Joconde, bien sûr, de votre antenne parisienne.

 

DDS 225 Venus_de_Milo_Louvre_Ma399

Mon épouse et moi sommes de fervents admirateurs de cette top-model des temps antiques et pas en toc. Nous avions eu l’idée, en remerciement de votre implantation dans notre région, en plus des dix euros que je joins à ce courrier pour vos oeuvres, d’essayer de réparer les outrages des ans. En effet, en tant qu’anciens commerçants de la place d’Hénin-Liétard, nous tenions le magasin de vêtements « Au mineur-campeur ». A la retraite bien sûr, nous avons fermé boutique mais nous avons conservé une partie de notre stock et notamment les mannequins que nous exposions dans la vitrine. Je pense que dans toute cette équipe de bras cassés nous aurions pu trouver quelques membres encore actifs pour rendre à la Vénus son intégrité corporelle. La pauvre a bien mérité elle aussi une petite séance de chirurgie esthétique et ici, dans le Nord, comme on a dans le cœur le soleil qu’on n’a pas dehors, on était prêts à vous céder gratuitement ces rallonges.

Si notre proposition vous intéresse, vous pouvez passer chez nous à l’heure du café dimanche prochain. On passera la wassingue exprès, on vous offrira la bistouille pour discuter de cela et aussi des œuvres picturales d’Isidore Ducasse que notre voisin, M. Pivoine, ancien tenancier de manèges, pense avoir dé(mar)gottées à la dernière braderie de Lille.

 Nous habitons toujours au-dessus de notre magasin, place Fernand Darchicourt (comme les bras de la Vénus !) au n° 3 à Hénin-Beaumont. Dans l’attente de votre visite, nous vous souhaitons, cher Monsieur le Directeur, bonne installation en pays minier et bienvenue chez les Ch’tis.

                                     Louis et Marie-Anne Grosquinquin

N.B. Si ce type de courrier vous plaît, chères et chers Défiant(e)s, je vous recommande la lecture de « Moi et la reine d’Angleterre » de Patrice Minet qui a consacré tout un livre à sa correspondance rigolote avec des personnalités diverses et variées.

12 décembre 2012

Végétariens s'abstenir ! (Joe Krapov)

Végétariens, végétariennes, s’abstenir ! A midi, il y aura du cadavre d’animal dans les assiettes ! Mais avant cela il me faut attendre dans la queue, parmi des mamies à caddies (et pas des mamies d’Acadie chères à Michel Fugain) et des retraités heureux : il leur est resté des dents.

DDS 224 120716 027

Heureusement le bestiau crevé ne sent rien ! Sa viande est suspendue aux esses. L’usage de ce substantif ne vise pas à faire la preuve que l’auteur a des lettres mais qu’il a pratiqué jadis le cruciverbisme, le scrabble et l’anagramme ! Le quartier entier vient ici acheter l’élément central du repas de midi, ces quartiers d’animaux que l’artisan divise en suivant les desiderata que ses clients émettent. Derrière chaque demande il y a ce cri ancestral : « Pas de quartier !». Une devise de sauvage qui traverse le temps ! La vie est ainsi faite qu’elle est cruelle aux faibles. Ici, de la queue du taureau aux entrailles de la génisse, la chair de l’animal abattu est charcutée, parée, débitée dans une ambiance finalement assez gaie : les mecs en tablier et chemise bleu gris sifflent des airs de « La Vie parisienne » tandis qu’un peu de sang s’épand de ci de là cahin caha sur le marbre et le carrelage. Mais la sciure, c’est bien là qu’elle a de l’utilité !

Déjà, dans la vitrine du magasin, celle sur laquelle les passants zyeutent depuis la rue, un pauvre veau au regard éteint fait la tête, dans une indifférence généralisée, parce qu’il lui a été inséré dans chacune de ses narines un paquet bien vert de branches de persil. Quelle idée, franchement ! Il y a un chant ancien qui parle de cela, qui fait rire plus d’un pékin en disant l’absurdité de cette pratique, en la ramenant à l’humain.

Pendant l’attente dans la file, j’ai une pensée émue à l’égard du sieur J.-C. Averty en apercevant l’équivalent de ses bébés trucidés. Leur chair hachée pend tristement à la grille de la machine à décerveler. Celle-là eût plu à Ubu, le déjanté Sire né à Rennes. Ah la la qu’est-ce que Jarry, mais en silence quand même, des cheminements de ma culture qui va du télévisuel au théâtral en passant par le musical ! Qu’est-ce que je trimballe, décidément !

Au frais, derrière les vitres réfrigérées, des tas de victuailles attirent les regards des clients. Le cervelas ne se lasse pas de pulluler, l’araignée rêve de s’appeler Gipsy, la bavette demande à être taillée, l’aiguillette perd le fil de ce que jaspine la crépine, la macreuse aguiche la cliente à belles miches. Le faux-filet sait bien qu’il est destiné à finir emmené dans un vrai. La langue rêve-t-elle déjà de persillade ? Le veau a-t-il idée qu’une certaine Paulette sera décrétée par l'assemblée rassasiée reine des paupiettes ?

Vu que le maître de céans fait aussi charcutier-traiteur, il y a des chapelets de saucisses, des pâtés divers, des plats préparés à réchauffer, du hachis Parmentier, du museau vinaigrette, des pieds panés… D’aucuns, d’aucunes, par avance, se lèchent les babines. Simplement, ainsi que je le disais au début, végétariens s’abstenir !

Je n’ai qu’une autre certitude en ce lieu c’est que la brave dame assise dans sa caisse dégage une sensualité intense. Elle aussi est bien en chair et elle dégage autant de sex-appeal que la caissière du grand café chère à Fernandel. Le travail fini, le rideau de fer baissé, les carcasses rangées, à l’abri des regards mais si près de la rue, il s’en passe certainement de belles dans ce ménage ! J’aime à imaginer les étreintes enivrantes auxquelles les a menés leur désir exacerbé par l’inactivité, l’attente, le bruit du maniement des tranchelards, des lames et des instruments de métal qui s’abattent sur les carcasses, les pénètrent, les lacèrent, en extirpent le meilleur, les agitent, les emballent, et bibi, lui aussi, dans la file d’attente des tapas s’emballe : se peut-il que le charcutier manie avec la même vigueur sa mie que sa galantine ? Que la vue permanente sur ces cylindres durs, ces messieurs musclés qui s’agitent, à elle, lui fasse un effet… stimulant ? Qu’ils ahanent pendant le déduit, ici-même, sur l'étal, les pieds dans la sciure... ?

Mais il faut que je cesse de décrire ce lieu et d’énumérer mes fantasmes d’égrillard quasi Strauss-Kahnien, bien allumé, bien grillé, qui, bien avant que les Chrétiens ne célèbrent la naissance du Christ et que le vieux barbu qui passe par la cheminée n’entasse au pied du sapin les cadeaux des bambins, se farcirait bien la dinde aperçue là, qui ressemble un peu à Pétula Clark. Mrs, please, clarkez lui le beignet à l’Augustin !

- Qu’est-ce que ce sera ? demande le mari de la belle aguicheuse.

- 200 grammes de steack haché.
- Il y en a un peu plus. Je le laisse ? Et avec ça ?
- Une demi-épaule d’agneau.

DDS 224 peggy

Je lui permets de me suggérer d’en faire un navarin - pas la peine de lui parler de cuisine indienne, à lui, byriani, il ne sait certainement pas ce que c'est ! - puis je vais à la caisse régler mes achats à Peggy. C’est ainsi que j’ai baptisé la femme du butcher, du blase de la peluche à grand cils des Muppets.

Je lui tends un billet de vingt, elle m’en rend un de cinq et des petites pièces et, je ne rêve pas, me glisse un petit papier manuscrit plié en quatre dans la main.

Je quitte l’établissement en saluant ces braves gens, je fais quelques pas dans la rue et m’arrête devant la pharmacie. Là je déplie le truc et je lis :

Cher Augustin
J’ai bien reçu ta lettre. Je ne savais pas que tu m’aimais autant. C’est d’autant plus curieux que tu ne m’as jamais fait d’aveux ni laissé paraître aucun signe de cela auparavant. Cependant – ne jette pas la pierre à la femme adultère ! - l’idée d’une aventure ensemble m’intéresse bien. En vue de se divertir Maxime va passer quelque temps, chaque mardi après le travail au club de bridge de l’avenue Trudaine. Le quartier est ainsi libre, si je puis dire. Viens vers 21 heures. Tape sur le rideau de fer, je serai derrière et te ferai entrer dans le magasin et peut-être dans ses dépendances si affinités. Je t’assure que tu ne seras pas déçu de la visite. Tendrement. Emmeline Sanzeau.

La lettre que j’avais perdue ! C’était ici, l’autre matin en achetant du lapin ! C’est elle qui l’a ramassée ! Une lettre destinée à Irma, l’assistante de la cantatrice. Dans quel pétrin me suis-je fichu ? En même temps, quand le rêve d’un instant devient réalité, faut-il cracher fâché sur le lama argenté ?

***

Pendant ce temps, au château, un énième appel mal aiguillé retentit, dérangeant le capitaine dans sa sieste.

DDS 224 boucherie sanzot


P.S. Les plus perspicaces des lecteurs et lectrices du Défi du samedi l'avaient deviné, bien entendu. Maintenant les autres savent quelle lettre a disparu dans ce texte qui aurait peut-être pu aussi s'appeler "une aventure inédite de Tintin" mais je ne veux pas d'ennuis avec Casterman !

 

12 décembre 2012

L’ASSASSINAT DU VENTRILOQUE PAR LES SŒURS DE MISERICORDE par Joe Krapov

MIC 2012 12 10 vintage+paris+20s-e1321652582276

Il y a deux dames à la terrasse du café.
Elles ont l’air de cachottières.
Si on regarde un peu comme elles sont attifées,
Comme elles savent rester fières,
On ne devinera jamais laquelle, plus que l’autre cinoque, 
Rêva d’assassiner l’artiste ventriloque.

La vie est dans les plis. Je ramasse les cartes
Et je fais un vœu pieux pour que vite s'en viennent
Un Lacédemonien tout droit issu de Sparte,
Une valse de Vienne
Forcément un peu lente
Et une immense étoile filante.

 

MIC 2012 12 10 vintage+paris+20s soeurs Papin

Il y a deux mousmés curieuses chez le Bougnat.
Elles ont l’air de sortir d’une soucoupe volante.
Si on regarde un peu leurs lèvres incarnat
Et leurs bijoux grenat, insignes d’élégantes,
On ne devinera pas laquelle en a trop dit
Sur les mœurs dépravées de l’artiste maudit.

La vie est dans le jeu. La vérité culbute
Les mots qui se bousculent au portillon du soir.
Moitié anges, mi-démons, mi bourgeoises, moitié putes !
Qui trouvera la clé du sinistre boudoir
Où, pour un mot de trop qu’avait sorti son ventre,
L’homme gît, l’homme geint comme un ours dans son antre ?



MIC 2012 12 10 vintage+paris+20scérémonie

Il y a deux criminelles attablées au bistrot.
Elles ont l’air d’avoir un peu forcé la dose.
Si on regarde trop sur le plan du métro
La station Châtelet, c’est certain, on s’expose :
On ne devinera pas ce que coûte l’excès
D’écrire au juge afin qu’il engage un procès.

La vie est dans le ventre. Il est temps de me taire
Et d’offrir au papier quelques phrases, sans plus.
Que puis-je dévoiler de mes savants mystères ?
Ce que vous entendiez ? Une voix de surplus,
Un masque vénitien sous une bauta,
Du clinquant surfilé sur un vieux taffetas.



MIC 2012 12 10 vintage+paris+20s-judith

Il y a deux assassines et le garçon a peur :
Elles s’en vont saisir le siphon sur la table.
Si on regarde un peu comment étaient leurs mœurs
Et leur désir profond de devenir pendables
On ne devinera pas laquelle a fait le coup,
Qui a lié les pieds, qui a tordu le cou.

La vie est dans les mots ? L’homme s’est fait silence.
Nul ne soupçonnera la femme au chapeau cloche.
Du cadavre déjà monte la pestilence.
A l’âge qu’il avait, vraiment, mourir, c’est moche
Et nul n’a recueilli sa dernière parole.
Pour la première fois de sa vie, véridique,
Pour la première fois de sa mort, fait unique,
Le ventriloque n’est pas drôle.


Mais la voix de Cohen est toujours aussi grave

Qui semble venir d’outre-tombe.
Quelquefois aussi ça me gave
D’être celui qui fait la bombe.

 

 

N.B. Sur les trois collages de Jean-Emile Rabatjoie, on aura reconnu les soeurs Papin, Sandrine Bonnaire et Isabelle Huppert dans "La Cérémonie" de Claude Chabrol et Judith et sa complice par Cristofano Allori et Artemisia Gentileschi.

4 décembre 2012

MÊME PÔ PEUR DE BLASPHEMER ! par Joe Krapov

Non, rien n’est plus calamiteux,
Pitoyable, miteux, piteux
Que l’arrogant ubiquiteux
Qui t’envoie promener là-bas
Pour que tu vérifies s’il y est.
Tu y vas et… il n’y est pas !

L’ubiquiteux, s’il est malin
Se trouve au four et au moulin,
A l’Ouest et à l’Est de Berlin,
Avec les bons, avec les brêles,
Si tu le suis à la jumelle
Surtout ne m’l’ubiquiteux pas !

Il a des yeux derrière la tête,
Il a oublié d’être bête,
Il participe à toute fête,
Il pêche au grand jour en eau trouble
Il boit plus que nous pour voir double
Puis il se répand en injures,
L’ubicuiteux à la dent dure,

Contre le fait vraiment odieux
De n’être pas l’égal de Dieu,
Ce rigolo sans feu ni lieu
Qui prétend nous suivre partout,
Etre responsable de tout
Et quand tu le sonnes : personne !

MIC 2012 12 03 cabine-telephonique-belge-2

Non, rien n’est plus calamiteux,
Pitoyable, miteux, piteux
Que l’arrogant ubiquiteux
Qui t’envoie promener là-bas
Pour que tu vérifies s’il y est.
Tu y vas et… il n’y est pas !

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