Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le cahier de brouillon de Joe Krapov
10 septembre 2012

Impertinence ou pas ? par Joe Krapov

Je tire ma langue en permanence
Vers le classique du sonnet,
Vers les almanachs du nonsense
Ou pour l'entendre résonner
A partir de réminiscences
De ce que j'emmagasinai
En fréquentant, depuis l'enfance,
Les livres, disques et le ciné.

Je tire ma langue en permanence
Et c'est une belle aventure
D'aller, au p'tit bonheur la chance,
Faire ces travaux d'écriture.

Je manque parfois d'assurance
Car je n'ai pas de couverture.
C'est toujours ainsi quand on danse
Sur le sommet de la toiture
Comme le font les somnambules.
Les nuits de cogitation dense,
Les mots me sortent de la bulle,
Mon stylo se meut en silence.

Poète-espion, mouton, balance,
A deux doigts de la forfaiture
J'envoie valser mon innocence
Dans un bal de littérature.
Je tire ma langue en permanence !
Je résiste à l'envahisseur
En multipliant l'assonance ;
Tant pis si pauvre est mon tailleur !

Il y a tant de richesse en France
Dans les mots de plusieurs syllabes
D' "asticoter" à "transcendance",
De "zigomar" en "astrolabe".
Je « ballade » mon libertin
Dans le vocable en insouciance,
Je m'assois sur des bouts de prose
Pour emmusiquer ma jactance.

Le soir, le midi, le matin
J'arpente la langue en tous sens.
Il va y perdre son latin,
Le pion qui tient la permanence !
Loin des usages fonctionnels,
Tandis que tout l'univers tangue
Dans un délire ascensionnel,
Dans son dos, je tire la langue.

MIC 2012 09 03 Rolling Stone Breton

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Le cahier de brouillon de Joe Krapov
Publicité
Archives
Publicité