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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
8 juin 2012

Black et Mortimer (Joe Krapov)

DDS 197 061217_10bisIl prend quelquefois au soleil la lubie de briller, de brouetter, depuis les limbes, sa lumière au travers des brumes.
Ce timbré oblitère tout ! L'Ombrie, Rome, la mer, la Brière et aussi le pays des terrils où, tout môme, j'ai ouvert des mirettes en billes de loto sur ce monde où l'on touille, ou l'on trime, où l'on rouille, où l'on tue, où l'on meurt mais où l'on aime et chante et rime aussi.
 

Contre le feu de l'éclaireur chacun lutte pour ne pas brûler : Robert le couvreur sur le toit mouille sa tête d'un mouchoir, Gribouille dans la rue s'engouffre dans le métro et va cuire chez lui des tourtes dans d'immenses moules en un four déjà préchauffé.
 

DDS 197 060725_251La rivière, sans détour ni retour, roule ses claires eaux où se baigne une loutre.
Elle va en forêt se mettre bien au frais, coincer la bulle dans un coin de verdure, écouter le roitelet qui lance du haut de l'orme un trille dont est ému plus d'un Milou tiré de chez Tim (1).


DDS 197 111020__018Moi je n'oublie jamais d'obéir à ce metteur en scène du spectacle du monde. Papillon attiré toujours par les sunlights, il y a belle lurette que j'aime à le voir luire.
Je vous fiche mon billet qu'au sortir du boulot, la bouille réjouie, je m'en vais militer pour tous les éclats d'or qu'il met à nos automnes, tous les jeux sans limites que son rayon imbu calcule avec le sombre.
 

DDS 197 reflets 2Et c'est dans ces églises, entourées par ici par les tombes des morts, que je viens recueillir sans bruit dans mon béret l'obole d'Ombre et de Lumière.
Brimée par le vitrail qui ne la laisse entrer que fragmentée ou transformée, limitée par le bleu et les autres couleurs sur les manteaux des saints, elle s'embrume et fait son trou au carrelage, moulue d'avoir perdu à cette loterie.

 

DDS 197 120527 014

Pour moi, c'est dans la boîte, dans le boîtier plutôt !
Lors je gagne la route au-dehors qui flamboie.
L'intérieur des églises me fout toujours la trouille : on s'y meut en silence sous l'œil des Saintes-mères et des statues d'évêques à la mitre mitée obèrent ma conscience.

 
 

Dehors, illimité, libéré de tout boulet, aux orties, aux bleuets et aux morilles même, alors qu'on a dit « Gare... » (2), d'une voix de rémouleur pas toujours affûtée, je puis lancer mes folles bluettes, me faire ouïr par les louloutes, les brus, les rombières et me brouiller même avec elles au prétexte que je les broute ! Ouille ! Ouille ! Non, les filles, on avait dit « pas les coups de boule » ! C'est malin, vous avez chargé la mule avec vos coups de pieds dans les tibias, maintenant je boite !
 

DDS 197 piliersTrouble troubadour d'outre-tombe, je vais ainsi souvent de l'ombre à la lumière et j'y retournerai, sous la motte de terre que vous appelez tombe.
Mais... à chacun son tour !
Oui, j'ai ça quelque part dans ma ligne de mire mais pour ce genre d'embrouille, pour ce brouet infâme, ce n'est pas demain la veille que j'irai poireauter à la billetterie.


En vérité, je vous le dis ! Fiat Lux, encore et toujours !

Et même, comme dit Florent Fouillemerde, Fiat Panda !
 

DDS 197 fiat lux


(1) En allemand, Tintin et Milou deviennent Tim et Struppi. J'ai fait un mix des deux, mon objectif caché étant d'insérer dans ce texte plus de cent mots-anagrammes composés avec les lettres de « OMBRE ET LUMIERE ». Et ces deux-là collaient bien. Zut, mon objectif est révélé, je me suis trahi !

(2) « Gare aux morilles », c'est de qui déjà ? Gotlib, encore une fois, sans doute ! Ou Jean Yanne !

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