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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
21 novembre 2012

LE PLAISIR AVANT LE TRAVAIL par Joe Krapov

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Ma destinée est un tantinet mutine. Elle se saisit du moindre des hasards pour me créer des amusements qui me laissent parfois médusé. C’est ainsi que je me suis retrouvé la semaine dernière obligé de passer deux nuitées à Nancy.

Nancy est une ville un peu éteinte si j’en crois M. Oldelaf, un chanteur médisant qui a peu d’estime pour elle. C’est une cité pourtant bien séduisante avec une âme et des diamants intimidants qu’il faut savoir tailler, comme la route pour l’âne, à même la place et les monuments.

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On a donc envoyé ce semi-dément de Joe Krapov se livrer à des activités quasi estudiantines dans un amphi empli de rats de bibliothèque, d’éminents documentalistes de l’INIST et de chercheurs initiés dont certains pas encore édentés. Parmi eux notre nain muet a joué les timides du dessin animé et s’est contenté d’écouter, dans un mutisme complet, deux matinées et deux après-midis d’affilée, des palabres sur l’univers quelque peu démâté de ceux qui méditent et testent en labo toute l’année puis éditent en revue leurs idées les plus folles, qui publient les minutes de leurs cogitations intimes au sein d’une unité mixte sur les conséquences de la consommation d’huile d’amande douce par les Suisses et les Suissesses ou font le compte-rendu de leurs expériences de reconstitution du combat de la nudité par le port de la mini-jupe à Dinan au XIVe siècle (cette antienne ancienne a bien entendu fait l’objet d’une soutenance de thèse à l’Université de Haute Bretagne dite aussi Université de Rennes 2).

Vu à ma sauce, Joe Krapov dans un colloque scientifique c’est Tintin et Milou au pays des mutants ! A ce stade, à cet instant, la situation est minée. Je garderai le silence, par décence, sur le fait que c’est la crise, que les ressources de l’Etat s’amenuisent et que, nul ne pouvant nier les ennuis à venir, il n’y aura plus rien demain pour empêcher, amis chercheurs, que vos salaires ne diminuent : les éditeurs auront piqué tout le pognon à vos tutelles. Pas de sentiment ! Tudieu ! La Finance est une satanée tueuse, une ennemie damnée et non une sainte aux mains généreuses. Que je sois maudit, madame Amandine, si je mens ou si vous êtes par ma faute « enduite avec de l’erreur ».

Mais je vois qu’il est temps de parler du musée-aquarium de Nancy où eut lieu, comme dit M. Hajtyla, une « méga chouille » (une fête bien plus agréable que le repas de midi au RU !). Parmi les animaux empaillés, daims, ibis, hérons, ours et morses, notre Joe le taxidermiste a pris quelques instantanés amusants autant qu’inédits.

   

 

 

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Il est resté muet devant les carpes, a immortalisé les manteaux des collègues, intimé mais en vain l’immobilité aux anémones de mer, aimé les pendouillis de queues à la sauce Musée d’art contemporain, payé sa dîme à l’alcoolisme mondain en levant par trois fois le coude. « A la tienne, Etienne-Etienne ! » comme chantait dame Guesch Patti sans laisser d’adresse !

 

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Ensuite Joe Krapov, lui aussi, avant même l’arrivée du dessert, a disparu dans la nuit. Il s’est éclipsé.

Car c’est bien gentil Nancy mais « même si le cœur ne parle pas, il faut savoir l’écouter » : on est quand même mieux auprès de sa mie ou de sa muse quand on est quelque peu midinette et finalement mieux tout court à Rennes! C’est une cité plus aimante ou plus aimantée où l’on est plus ému par les minettes que par Dieu, le roi et son beau-père Stanislas sur la place du même nom, même si elle est très belle aussi !

 

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