Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le cahier de brouillon de Joe Krapov
10 mai 2019

Gens d’armes et marais-chaussettes

170417 265 N 047- Il y a un fou de la gâchette
Qui tire du haut des échauguettes !

- C’est une bien belle cachette !
J’y allais avec dame Huguette
A l’époque de Jeanne Hachette
Pour lui montrer combien longuette
Etait ma jolie barbichette
Et quelquefois même, en goguette,
On s’enfournait quelques brochettes.
Nous nous mélangions les languettes
De frometon de vieille biquette
Sur un fond de fraîche baguette,
Sifflions une larmichette
De cet excellent Get 27
Et de jolis airs de guinguette
Ecrits par un natif de Sète…
Après, en guise de couchette…



 - Il y a un fou de la gâchette
Qui tire du haut des échauguettes !
Soldat, allez lui faire sa fête
Et remisez votre branchette :
Pour avoir l’air un peu moins bête
Fermez un peu votre braguette !

Publicité
Publicité
5 avril 2019

Le chapeau de Zozo

mêli mêlo zapotèque 2019 04 06

C'est vrai que,

comparativement à ces professionnels du couvre-chef,

même la reine d'Angleterre fait figure d'amateur.

d'amateure.

d'amatrice.

de zozo !

 

29 mars 2019

Une Odyssée

 é vous emmènerai soul mon yoli bateau

  u fil de l’eau, voguer, poussés par lé bon vent ;

C    ontre la voile blanche, adossée, vous youerez

H   abaneras, romances et moi yé vous suivrai,

T    rès très fidèlement, au trombone à CoUlysse.

 

22 mars 2019

FREINE, CAMARADE SKIZOV ! FREINE !

Madame Jeanne-Emmanuelle Hutin
Journal Ouest-France
38, rue du Pré Botté
35000 Rennes

Chère Madame

Moi aussi je veux bien descendre dans la rue manifester pour le climat et la biodiversité. Mais quand même ! Il y a des limites !

113838301Prenez les étrangers qui vivent dans mon quartier, par exemple. Un samedi sur deux ils organisent leur cérémonie religieuse sous mes fenêtres ! En pleine rue ! On arrête même la circulation afin qu’ils puissent procéder en paix à leurs rites si particuliers ! Ils déferlent par milliers, en hordes plus ou moins barbares, toutes et tous habillé.e.s de rouge et noir, excités comme des poux ou des crevettes, la canette de bière à la main car il leur est interdit de boire dans leur église.

103035439On leur empêche surtout de jeter des bouteilles ou d’autres projectiles sur les officiants ! C’est dire à quel point ces gens-là sont des sauvages !

Ce qui me gêne le plus chez ces pratiquants du culte du Bal Honron, c’est leur régime alimentaire.

Avant d’entrer communier, que la messe ait lieu à 15 heures, 17 heures ou 20 heures 30, ils s’agglutinent devant des roulottes malodorantes d’où s’échappe une épaisse fumée. Les plus mercantiles et les moins dégoûtés d’entre eux ont en effet fait griller des saucisses, cuire dans de l’huile bouillante de pauvres pommes de terre découpées en bâtonnets et confectionné des galettes de blé noir sur des plaques chauffantes circulaires appelées billigs.

113838355Ces voisins indélicats se nourrissent de ce qu’ils appellent la galette-saucisse : la viande de porc grillée est enveloppée dans la galette avec du ketchup, de la moutarde ou des oignons puis dans une serviette en papier qu’ils ne mangent pas, Dieu merci, c’est juste pour s’essuyer les doigts après. Une hostie, au moins, c’est du pain azyme, c’est léger et pas salissant.

A quel stade est-on rendus avec ces gens-là ! Il faut entendre la muzak qu’ils vous bombardent avec leur infâme cornemuse et leurs tambours, leur « Bro Gozh ma Zadou » qu’ils ont d’ailleurs piqué à une autre tribu nordique, leur « Galette-saucisse je t’aime » d’une pauvreté mélodique lamentable.


Sevenadur 5 réduit

 

On en croise partout en ville toute la semaine. Ils ont pignon sur rue. Plutôt que d’adorer notre belle république, son bon président Emmanuel, sa première dame Brigitte et notre beau drapeau bleu blanc rouge ils préfèrent promener l’emblème noir et blanc de leur pays d’origine qu’ils déclinent sur toutes sortes de supports : parapluie, caddies ®, sacs ou étendards. C’est de la provocation pure et simple.

116439810

Le pire de tout c’est la complaisance des autorités municipales vis-à-vis de cette sous-catégorie de la population. On leur donne le droit d’exister sur la place public lors de manifestation appelées Yaouank (fête de la jeunesse), Sevenadur (rencontres interculturelles), fest-noz (fête de nuit) et fest-deiz (fête de jour). Je ne vous parlerai pas de leur langue, un baragouin qu’ils semblent prononcer la bouche pleine de pain et de beurre (ou de kouign-amann pour les plus aisés) parce qu’il ne se pratique ici qu’un patois nommé « gallo » qui s’appelle ainsi à cause de la marée montante sous les jambes des chevaux dans la baie du Mont-Saint-Michel. Les édiles ont cependant jugé bon de leur concéder une signalisation bilingue sur les plaques de nos belles rues rennaise.

Il faut du cosmopolitisme, certes, mais point trop n’en faut ! Et puis pourquoi eux et pas d’autres dans ce cas ? Pourquoi ne pas sous-titrer le mail François Mitterrand « Vilain’sky prospekt » ou la rue des Portes mordelaises « Strasse der Mordelles Türen » ?

Sevenadur 4 réduit

118658309Je ne parlerai pas non plus de leurs danses à se péter le genou, à se déboiter l’auriculaire ou à coucher dehors après une ingurgitation de palanquées de « coups d’cid’ » ! Elles s’appellent gavotte, laridé, rond de Saint-Vincent, scottish, kost ar c’hoat, avant-deux de travers…

Oui, tout va de travers dans notre beau royaume, je vous le dis, sœur Jeanne-Emmanuelle ! Les bons Français en ont plus que marre de ces gens-là et je vous pose la question qui fâche : quand va-t-on se décider à les renvoyer dans leur pays, ces faillis Bretons ?

Veuillez agréer l’expression de mes sentiments exacerbés.

Signé : Irène Skizov,
136, route de Lorient
35000 RENNES

Sevenadur 3 réduit

 

 

N.B.Ces petites figurines sont extraites du programme du festival Sevenadur. Je n'ai pas trouvé le nom de leur auteur mais je lui dis ici que j'ai bien aimé son travail en ligne claire !

15 mars 2019

Bingo !

DDS 550 Wisigoth Couv_4264

Le Wisigoth n’a inventé ni le jeu de go ni les Lego.

Il ne se nourrit pas que de veau Marengo. Il aime bien aussi le gigot, la tome d’aligot et apprécie les berlingots.

Il ne boit pas de ton Château Margaux de derrière les fagots si tu l’as rangé au frigo. Il préfère le whisky à gogo.

Il ne danse jamais le pogo même à Glasgow où les punks sont des pousse-mégot ravagés par l’impétigo.

Il trouve que « Tintin au Congo » est une lecture pour les nigauds qui n’entravent rien à l’argot.

Il a planqué tout son magot et ses lingots dans la cale de son vieux cargo qu’il a baptisé « Reine Margot ».

Il monte souvent sur ses ergots car il n’aime pas tous ces ragots sur ses déboires conjugaux.

Il dit que devant sa hachette qu’il brandit à tire-larigot
Tous les hommes se retrouvent égaux
Et tous les moyens sont légaux
Pour écrabouiller l’Ostrogoth,
L’autre crocodile du marigot,
Son saligaud d’alter ego un poil dingo 
Qui danse le tango avec Anne Hidalgo
Mange des escargots et voyage au Togo 
D’où on le rapatrie pour cause de lumbago.

Publicité
Publicité
8 mars 2019

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 47, Comptine Ch'ti : traduction

Le problème des langues vernaculaires, c'est qu'on ne les comprend pas si on n'est pas soi-même un autochtone ! 

Du coup ça oblige le bilingue de service à livrer une traduction pas toujours très fidèle ("Traduttore, traditore" comme disent les Guatémaltèques) !

Voici la mienne :

Bonjour, je me présente, je suis Louis le dragon. J’habite à Mazingarbe au sommet de la montagne de schistes. Comme je voulais voir du pays, je suis parti à la maraude aux poires, vous savez, celles qu’on trouve sur les pommiers à cerises ! Figurez-vous que dans le pré d’à côté il y avait trois jolies petites chèvres bien dodues. Ma nature étant ainsi faite, je me suis précipité sur elles, je les ai transformées en soupe au lard et je me suis régalé des légumes et de leur chair bien cuite retirés de la marmite avec une écumoire. Sachez le : je me fiche bien de ceux qui pensent qu’on doit seulement manger pour vivre et non l’inverse ! Moi je vis pour manger.

Bien qu’il eût les yeux fermés, le fermier m’a vu faire. Il est allé trouver le maire. Le curé lui a répondu qu’il envoyait Saint-Georges avec tout son attirail guerrier en vue de me réduire en bouillie.

Venez donc, les gars, vous ne me faites pas peur ! Et d’ailleurs, je croyais voir arriver un soldat et voilà que ce n’est qu’un garde champêtre qui revenait de Marquette et se trouvait donc sur la route de Sainghin. Le maraud m’alpague ainsi :

- Va-t’en laver tes jambes avec du savon noir, horrible bestiau. Tu pourras peut-être les ravoir ! Allez, gros sac ! Ramasse ton coq ! Tu vois bien qu’il a les pattes cassées !

- Comme tu prends la mouche, jeune présomptueux ! Qui donc t’a offusqué en moquant la taille de tes volumineux genoux, alors que tu as de si belles jambes ?

Après, nous nous livrâmes à une violente échauffourée, comme aux temps où le Bourreau de Béthune affrontait l’Ange blanc.

A un moment, il a lâché son chien et son chat m’a mordu. Il m’a mordu à la fesse et très bizarrement, je saignai à l’oreille. A vrai dire ce n’était pas du sang : je pissais du vinaigre !

Mais n’allez pas plus loin, gentils lecteurs, gentilles lectrices. Toutes ces affirmations ne sont que des fariboles et des calembredaines. Elles relèvent de ce type de blagues que les mineurs de fond se racontaient gaiement en revenant du puits de mine et qui avaient pour personnage un nommé Cafougnette créé par Jules Mousseron. Même les enfants du bassin minier les chantaient dans les cours de récréation de Noeux-les-Mines ou d’Avion en attendant Noyelles-Godault !

8 mars 2019

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 47, Comptine Ch'ti

C’est mi Louis ch’dragon
J’habite à Mazingarb’
Pompon signalé
C’est mi Louis ch’dragon
J’habite à Mazingarbe

Tout in haut de ch’terril
J’voulos vir du pays
[Pompon signalé... + bis des deux vers de chaque couplet]

J’m’in va l’maraute à poires
Sur un pommier à chriches

Dins l’pâture d’à côté
Y avot tois tchiotes maguettes

J’in fais dé l’soupe au lard
Et j’minche eul rassacache

Car mi j’intique j’intasse
Jé m’ fous de ch’ti qui passe

Eul sincier y m’a vu
Y avot les yeux fermés

I s’in va trouver l’mair’
L’curé il y répond

J’vas invoïer Saint Georches
Avec tout s’n’attirale

J’croïos vir un soldat
Ch’étot qué l’ gard champêt’

Sur la rout’ de Sainghain
Il arvenot d’Marquette

- Va-t-in laver tes gampes
Avec du savon noir
Pompon signalé
Avec du savon noir
Té sauras les ravoire !

Allez ramasse tin co
Il a les patt’s cassées !

- Qui qui t’a dit gros g’noux
Ti qui as d’aussi bells gamp’s ?

Après l’bourreau d’Béthun’
A castagné l’Ange blanc

I m’a lâché sin quien
Sin cat i m’a mordu

I m’a mordu à m’fesse
Euch saignos à m’n’orelle

Au yeu d’saigner du sang
Euch pissos du vinaic

Tout cha c’est des cacoul’s
Et des carabistoul’s

Des sortes ed’ Cafougnettes
Qu’in s’racontot à l’fosse

Ou qu’in cantot déhors
Quand qu’ch’est qu’in étot gosses !

 

28 février 2019

L'unijambiste

Am stram gram pic et pic et calligramme !
Voici mon humble contribution, plus inspirée par Apollinaire que par Rimbaud, pour illustrer le mot «unijambiste» :

DDS 548 verre à pied

 

22 février 2019

PARFOIS LA POÉSIE NE VOUS AIDE PAS À VIVRE

C’était un mec balèze
Qui faisait du trapèze
Dans un cirque ambulant.

Un jour qu’il s’entraînait
Il fut désarçonné
Par ce qu’il vit sous lui
Et tomba comme un steak
Dans le filet
De protection.

Et l’écuyère aztèque
Sur un cheval d’uhlan
Vint avec attention
Ramasser l’évanoui.

Lorsqu’il ouvrit les yeux
Ce fut le coup de foudre.
Elle fondit aussi,
Se remit de la poudre
Pour cacher son émoi.

Ils partirent ailleurs
Sur les bords du Zambèze,
A Rodez, à Rospez
Ou l’on fait le Tro Breizh
Et même à Saint-Tropez
Où B.B. vit à l’aise.

Moi je suis resté seul
Avec mes animaux,
Mon cirque miniature :
Je suis dompteur de puces
Et la belle acrobate
Ne m’accorde jamais
Un regard en passant
Et la contorsionniste
M’ignore tout autant
Et du coup je suis triste

Une de mes puces m’a dit
Que si le trapéziste
Et l’écuyère aztèque
Ont un jour un enfant
Ils l’appelleront Pégase.

Sa soeur a dit « Ecrase !"
Et je l’ai écrasée. 

8 février 2019

OÙ EST LA NOBLESSE, OÙ EST LA ROTURE ?

Le docteur de Morgnies ouvre la porte de la salle d’attente avec brutalité.

Comme on est le 16 septembre 1880, il ne peut pas gueuler, faisant référence à Jacques Brel, tel un sous-off dans un bordel de campagne : « Au suivant !» mais on entend presque ces mots dans la vivacité de son geste. Il a la moustache en bataille, la corpulence d’un escrimeur et la carapace de l’homme prêt à tout voir et tout entendre de la vie sans moufter plus que ça. Une espèce d’aristocrate, le médecin, chez qui tout le monde peut entrer et déballer des horreurs, qu’il soit noble ou roturier.

Aujourd’hui, en ce début d’après-midi, ils sont deux, bien amochés, à faire passer en urgence. Les patients ne sont plus impatients quand quelqu’un poireaute parmi eux avec un œil sanguinolent. Le premier arbore donc deux magnifiques cocards dont l’un bien saignant et l’autre bonhomme a le bras en écharpe, enveloppé dans ce qui ressemble à une serviette de restaurant. L’aveugle et le paralytique mais dans la version bons bourgeois de Paris bien aisés. Cela le docteur de Morgnies l’a déduit de ce que les deux gars ont l’élégance parisienne des dandys et de ce que la serviette est marquée Bignon. Bignon ! Pour un type qui a deux cocards, c’est cocasse !

- Qu’est-ce qui vous amène, Messieurs ? Par lequel de vous deux je commence ?

DDS 545 Aurélien Scholl

- Monsieur, permettez d’abord que je me présente. Je suis Aurélien Scholl, journaliste à «L’Evénement». Nous étions en train de déjeuner tout à l’heure chez Bignon et nous allions sortir quand un jeune gommeux excité s’est mis en travers de mon chemin.

- Il a demandé à mon ami s’il était bien Aurélien Scholl.


- « C’est bien moi, monsieur » ai-je répondu. En quoi puis-je vous être utile ?


- « En rien, espèce de petit roturier ordurier ! Prends ça de la part du comte de Dion !» a-t-il dit et il a balancé à Aurélien une gifle et deux pêches dans la poire.


- Sans même se soucier de ce que je portais un monocle de chez Tati ! J’eusse pu perdre un œil dans l’histoire. Et c’est pour cela que je viens consulter l’homme de l’art que vous êtes. Y aura-t-il des séquelles à cette violence ? Le saignement s’est arrêté mais pour l’instant, je vous l’avoue, je vois tout flou comme si je m’étais fait flasher à l’issue d’un bal. C’est au point que j’ai eu besoin du soutien de mon ami Turgan pour venir jusqu’à vous.


- Et puis il y a aussi cette histoire de carafe. Tu es quand même tombé dans les pommes quand il te l’a lancée et que tu l’as reçue en pleine poitrine.


- Certes, mais je l’avais traité de manant, de charretier et de crocheteur.


- Tu étais quand même en droit de le faire après t’être ainsi faitboxer, non ?


- Laissez-moi examiner cela, dit le docteur. Mouais. Pas fameux, fameux, les yeux, surtout le droit. Déshabillez-vous que je voie le torse.


- Attends, Aurèle, je vais t’aider.


- Non, laissez, dit le docteur, je vais m’y coller. Avec votre bras en écharpe ce ne serait pas pratique.

Le docteur examine le thorax où il y a un énorme hématome. Il tâte les côtes du journaliste et demande, intrigué :

- Dites voir ? C’est normal que vous ayez toutes les côtes fendues ?

- C’est que j’aime beaucoup rire et me moquer, Docteur ! Mais je n’ai jamais eu l’intention de faire du mal à qui que ce soit. Ca reste toujours de bon aloi.


- Je sais, je sais. Bon rhabillez-vous. A part l’honneur du comte de Dion, il n’y a rien de cassé.


- Mais je ne lui ai rien fait à ce garçon ! Je ne le connaissais même pas avant cette séance de pugilat!


- Vous avez sûrement dû écrire quelque chose le concernant. Mais ce n’est pas mon affaire. Je vais vous prescrire une ITT


- Qu’est-ce que c’est ? Ca fait mal ?


- C’est juste une interruption temporaire de travail. Vous n’allez récupérer la vue que dans dix-neuf jours et il vous faudra attendre encore onze jours avant que vous ne puissiez retourner au théâtre et rédiger vos comptes-rendus ironiques.


- Vous me connaissez donc, Docteur ?


- Oui je m’intéresse un peu à ce que vous écrivez.


- Et pour les yeux vous me donnez quoi ?


- Deux escalopes le matin et deux escalopes le soir, à apposer sur les orbites.


- Mais ça va me coûter horriblement cher ce régime carné ! Vous n’avez pas de médicaments, plutôt ?


- Je suis contre les prescriptions de produits chimiques ! Je fais de l’homéopathie. Contre la boucherie, j’utilise la boucherie. Si vous avez des problèmes financiers, attaquez le comte en justice et comptabilisez votre facture de bidoche dans les dommages et intérêts que vous lui réclamerez. A vous maintenant monsieur Turgan. Déballez voir un peu ce que vous avez dans votre serviette.


- Oh moi c’est juste une estafilade !


- Avec quoi vous êtes-vous fait cela ?


- Mon ami Aurélien a voulu se défendre contre le comte. Il a sorti son stylet.


- Un stylet ? Les journalistes écrivent avec un stylet maintenant ? C’est fini le stylo ?


- Je devais partir ce soir pour Bruxelles, précise Aurélien Scholl. Bien que la Belgique soit un pays d’honnêtes gens j’avais emporté à tout hasard mon parapluie de voyageur dont le manche renferme un stylet.


- Vous avez raison, il y a là-bas de vilains bonshommes qui tirent à vue sur les littérateurs français !


- Et comme il n’y voyait plus rien, c’est moi qu’il a blessé.


- Ce que je ne vois vraiment pas c’est pourquoi le comte s’en est pris à moi.


- Cherchez la femme, Monsieur Scholl ! Quel livre avez-vous publié récemment ?


- « Fleurs d’adultère ». Pourquoi ?


- Cherchez de ce côté-là. Je suis sûr que l’explication est là. Voici vos ordonnances, Messieurs. Lequel de vous deux règle l’addition ?


- C’est moi !


- Non c’est moi !


- Je vous en prie, je vous suis redevable de…

***

Après avoir raccompagné les deux hommes jusqu’à la porte et avant de faire entrer le client suivant le docteur de Morgnies jette un œil au portrait d’Isaure Chassériau qui trône dans son vestibule.

- Eh bien dis-donc, Isaure ! Le journaliste-bashing commence de bonne heure, cette année !

2019 02 08 Isaure flashball

Publicité
Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 40 > >>
Le cahier de brouillon de Joe Krapov
Publicité
Archives
Publicité