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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
20 février 2015

ECLATS DU PARADIS

DDS 338 Eclats du Paradis


S'il faut montrer, ce samedi,

Quelques fragments de paradis,
Tant pis si ça paraît étrange :
Voici comment je vois les anges !

D 96 09 23 Saint-Pol de Léon - Défilé - Danseurs volants 2


Moi, je n'en fais pas un mystère

Mon paradis est sur la Terre !
Un bord de mer en Finistère
Et la Bretagne est Univers !

D 96 09 04 Coucher de soleil à Plouescat


Ceux qui rêvent jusqu'à plus soif

D'un séjour de paix éternelle
Grand bien leur fasse !

D 96 09 28 Saint-Pol de Léon - Petits sauniers de Guérande


Désolé si ça les décoiffe :

Je préfère à ça les dentelles,
Les sourires et le temps qui passe...

D 96 09 31 Saint-Pol de Léon - Contrejour de coiffe fouesnantaise


...Sans que l'on ait à regretter

La longueur de l'éternité !

D 96 09 02 Coucher de soleil à Plouescat

 

Photos prises à Plouescat et Saint-Pol-de-Léon (Finistère) en juillet 1996

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13 février 2015

C’est robot pour être vrai ! (Joe Krapov)

Mélanger l’us de Millet et la coutume de Millau qui consiste à jeter du haut du viaduc les moutons trouvés sous le lit de la bergère ;

2015 02 12 Jean-François_Millet_fiadeira dark vador


Confondre, sans déférence, séquelle, séquence, fréquence, Fasquelle, préférence et prequel sans voir que la saga rend le lecteur gaga ;

Traduire par « La guerre des étoiles » ce qui était outre-Atlantique « Les guerres de l’étoile » mais de l’Etoile à la Concorde le vieil orchestre à mille cordes ne joue qu’au temps des Champs-Elisez-moi ;

2015 02 12 Jean-François_Millet R2D2


Mettre la charrue avant les bœufs, crier « Houe Houe » comme un fantôme ;

2015 02 12 l'homme à la houe


Se désoler : le Champagne n’est pas pour tout le monde, il y a la dream team et le couple plus souple qui trime sous sa coupe, et l’envol des soucoupes préfigure le crime ;

DDS 338 102038104_o


Lancer l’alarme : Marre de ces armes ! Arrêtez votre cinéma ! Cessez vos guerres !

Rêver à l’heure de l’Angelus qu’un ange vienne sonner les cloches de ces « élus ».

2015 02 12 Angélus de Millet réduit

 

5 février 2015

LOREILLE ET LARDU ETHNO-FOLKLORISTES

DDS 336 le_vieux_lille_ferme_du_pont_des_loups_jar6Tu

- Ce sont des choses que l’on sent bien, Lardu, surtout ces temps-ci.
- De quoi, Loreille ? Le Munster ? Le Vieux-Lille ?
- Tout le monde est d’accord pour dire qu’être intègre est une qualité.
- Tu parles de quoi, là ? Tu ne vas pas nous faire tout un fromage avec ces histoires d’intégration ?
- Mais par contre l’intégriste est vu d’un sale œil.
- Alors que c’est lui qui nous lance des regards noirs !
- Tout le monde s’accorde aussi sur le bien-fondé du bien-fondé.
- Par contre pour le bien fondu, il faut prendre de la raclette.
- Ainsi on ne peut pas discuter avec quelqu’un dont la pensée est sans fondement.
- Alors là je reste sur le cul ! C’est pour moi que tu dis-ça ?
- Et pourtant les fondamentalistes sont mal considérés.
- Et donc ?
- Et donc, si je te dis que j’aime la musique traditionnelle, il ne va pas se passer cinq minutes avant que tu ne me traites de traditionnaliste.
- Si c’est une tradition, c’est certain que je vais la respecter. Genre fromage et dessert. Et verre de vin qui va avec.
- Remarque je peux toujours m’en tirer en disant que je suis un folkeux.
- Moi je suis un rockeux. Le rock fort, il n’y a que ça de vrai
- Je peux dire aussi "fan de musique ethnique".
- Ca ne va pas plaire ni à ta mère ni à Dominique. Elles ne sont pas coulantes côté vocabulaire et rimes pourries. De toute façon ta sœur a rarement le sourire !
- Et pourtant il me semble qu’en écoutant la musique traditionnelles des pays autres que le mien, je fais preuve d’ouverture d’esprit, non ?
- Personne ne te reproche rien, Loreille ! Tu peux écouter toute la world music que tu veux et même dormir sur tes deux, si tu veux ou plutôt si tu peux ! Du moment que tu ne préfères pas les nains sectaires au saint-Nectaire, moi ça me va !
- Alors ça ne te dérangera pas si je mets des images de coiffes bretonnes avec de la musique du Brabant dans un diaporama sur le thème de la tradition ?
- Qu’est-ce que tu boirais avec un Chaource, toi ? Un Saint-Nicolas de Bourgueil ou un Chardonnay ?
- Je n’ai pas de religion là-dessus. Dis, ce n’est pas le tout de causer philosophie en latin de cuisine. On passe à table ? Qu’est-ce que tu nous as préparé ?
- Ca !
- Ah non ! Pas encore un repas de fromages ! Sans apéro, sans entrée, sans plat de résistance ! Pas de dessert non plus, je parie ? T’es chiant, hein, Lardu !
- Dis-donc, Loreille, ce n’est pas pour dire mais toi t’es vraiment du genre à mettre les petits plats dans les grands et les pieds dedans ! Qu’est-ce que tu peux être traditionaliste, finalement !

11 décembre 2014

Prêtez l’oreille, braves gens !

Octobre touchait à sa fin. Les arbres perdaient déjà leurs feuilles. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes. Des feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi.

Pendant que les hommes s’occupaient à ramasser les feuilles mortes à la pelle les oreilles allèrent traîner ici et là de par le monde.

Certaines, très discrètes, intégrèrent des murs pour qu’aucune information ne se perde.

D’autres qu’on appela ennemies entreprirent de devenir espionnes : elles exercèrent ce métier avec la rage et le désespoir de la vieillesse.

Certaines grandes décidèrent de vadrouiller par paires. Elles se glissèrent sous les oreillers pour recueillir des secrets d’alcôves plus ou moins goûteux. Elles en furent pour leur frais : les gens qui dormaient sur elles ne pipaient plus aucun mot : ils s’endormaient illico, ronflaient et sciaient du bois dans un sommeil des plus profonds.

Des oreilles trop indiscrètes mais trop peu discrètes se firent repérer et furent taillées en pointe.

renc3a9-magritte-la-lec3a7on-de-musique

D’autres retournèrent à l’école, se souvenant qu’elles avaient mal écouté les leçons des maîtresses. Mais le naturel revenant au galop elles oublièrent à nouveau de qui était le silence de Ludwig Van Mozart qui suit les œuvres de Wolfgang Amadeus Beethoven et elles se greffèrent à des bonnets d’ânes. Elles allèrent au coin coiffer les mauvais élèves, ceux qui disaient non avec la tête, rêvaient des oiseaux porte-plumes, du grand chemin de fer en sortant de l’école et des oiseaux qui ne saluent plus le képi dans la cage et les ratons-laveurs.

Pendant ce temps, l’hiver était arrivé. Plus un seul petit morceau de Scaramouche ou de Georges Feydeau ! Dans le théâtre de verdure, il faisait sombre sous la ramure. Sans oreilles les gens ne s’entendaient plus, ils tapaient comme des sourds sur le sol gelé pour qu’on leur rende l’ouïe, n’importe lequel des seize ou dix-sept, les grenouilles adorent demander un roi. Elles le font en coassant, comme la Lune. Et c’était cocasse vraiment toute cette angoisse de gens qui coassent et réclament à l’agence Tass que l’hiver se casse.

Cela dura jusqu’au printemps qui pour revenir cette année-là se fit tirer l’oreille. Gorgées de sève, de fèves, de galettes, de galéjades, de boutades, de salades, de fadaises, de coquecigrues et de carabistouilles les oreilles s’en revinrent vivre à la colle avec leur propriétaire.

Les miennes m’ont raconté l’histoire à peine croyable d’un gars qui était heureux parce que sa femme avait des amants. Elles étaient remontées là-dessus et avaient vu Bernard Dimey à Montmartre. Fariboles, leur ai-je dit, il est mort en 1981 !

De leur fable, je n’en ai rien cru ! Je n’en ai pas cru mes oreilles !

Mais plus tard j’ai descendu dans mon jardin et j’ai constaté avec elles que dans le John Le Carré de légendes où j’avais enterré ma bibliothèque avait poussé une chansonnette. 

27 novembre 2014

Au décrochez-moi ça, articles de voyage

Que ne ferais-tu pas pour séduire Artémise,
Homme, présomptueux ver de terre, qui boîtes ?
Depuis la nuit des temps tu m’admires et convoites,
Tu voudrais m’accrocher aux pans de ta chemise

Mais c’est plaisanterie, ce sont carabistouilles,
Ballets de mots passants, contes de la bécasse,
Forfanteries de Cyrano ou de Fracasse,
Orgueil de fanfaron enivré de chatouilles !

Si tu veux me toucher, entre dans la cabine,
Espèce d’animal ! Fais vrombir le delco,
Promets-moi de l’amour, du miel, Acapulco !
Approche-toi de moi, montre-moi ta bobine !

Parcours cette distance en petite foulée !
N’oublie pas de m’offrir, en guise de pastis
Un bouquet de poèmes ou de myosotis
Mais surtout pas de valse, encor’ moins d’azalée. *

Ah, te voilà enfin, sortant de ta nacelle,
De ton petit module enfin posé chez Diane.
Emu par ma tranquillité si océane
Tu as fait un grand pas… Patatras ! Tu chancelles !

Un petit Papou l’homme,
Un grand Papou Lune habitée !

DDS 326 Vocaline

 

* Parce que "l'azalée c'est une valse" ne rajeunit personne
et surtout pas les vieilles lunes !

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20 novembre 2014

Cahier de correspondance de l'élève Lafronde Thierry (Joe Krapov)

Technologie (M. SUCAT)

On a l’impression que Thierry ne suit plus les cours que de très loin ! S’ennuierait-il en classe ? Pourquoi ne comprend-il plus rien à des énoncés aussi simplistes que :

1. Pourquoi le $P01 devient un $6z01 à l'export ?

2. Pourquoi ce qui correspond à l'export format RDA :

181 ‎$6z01‎$ctxt‎$2rdacontent
182 ‎$6z01‎$cn‎$2rdamedi

est mieux compris par nos SIGB que ce qui correspond à l'export format ISBD ?

181 1‎$6z01‎$ai#‎$bxxxe##
182 1‎$6z01‎$an

Des modifications de paramétrage sont-elles à faire dans nos SIGB ?

3. Comment un 181 ##$P01$ctxt dans le Sudoc devient-il un 181 1‎$6z01‎$ai#‎$bxxxe## en format ISBD ?

Comme l’année dernière, je propose le redoublement.

 

Grec moderne (Mme COLNOT)

On a l’impression que Thierry ne suit plus les cours que de très loin ! S’ennuierait-il en classe ? Pourquoi ne sait-il plus traduire ce texte du philosophe enflammé Sergicos Quintinos dans un français compréhensible ?

xœ₯]έ³d•Q―ΰ]g³NyΉŽ―? Ξ^' {&xŽΎ₯@ μ  ¨}‹y
U©2Uα� [:Rw¬υ™Ή Ό/Χ3ηH-©?~ύ₯ωΣΓΊ ϋ°βΏώΗ-Ύ}Ύ>όχσ?=Ο‹Γ�κ‡όο?|ϋπυλη_ώ{z€7^�Χσu)₯xSΏ3 &εΕϋ‡”ά’ύΓλoŸ�ώτ³±KL>ώ �Jf5§•Ξ γ g}8=9Η%ζδNOΟaΙ!•pz Ύ΅ψ-₯oΏ{ΎψΕΈόιΩω οš Νι{g pυV|�Ν�ΐϋ‹uqΝπ@Ÿς ψ0,Φδrϊ>ΎeΓ9ρ-ŸJ<}σΏη‹]¬O0« Φ-Ρ'“Nοβχ)ϋ ΰS 5¬&ž^œ/ 6'†xϊKx)šh
§εnL γ§% xŸΟJ3=i«*Ω R— λ‚ i~Zί{ψΎ]“|ώ¬Τύ‹k:½Oγ³ωοω¦[άU Ε Ύ
TΓ D ͺYΐ±ϊ¨b)au�ρϊwΟαμΧΥ™‡‹ρ°u ―� ˜ΰ x#-!ΪΣ‡•Žu•ϋΔVO3~Ώ.Ξ&ά…K‚—LL§πΓ`c9}LοΌsφK*6'ώ$ν� iΞΏ „|@-ώ5žτΚΦfY=qφj7Φπb|HΞ.knœύΙω ΟΨδ" — ƒ/ΐδx`f-u έβawΆSΔ ŸœaWŠΟ

C’est pourtant simple, non ? Comme l’année dernière, et bien qu’il soit beaucoup plus âgé que ses petits camarades, je propose le redoublement.

 

Conduite (Mme Liard)

Hello!
pour moi il faut créer une notice autorité au pseudo collectif et c'est cette autorité là qu'il faut lier en 700 dans la notice bibliographique (-> respecter leur choix de publier sous un pseudo et non en leur nom propre). La notice d'autorité fera, elle, le lien vers les autorités de chacun des auteurs puisqu'ils sont connus. (Mais je n'y mettrais pas ma main au feu.)
Plusieurs pistes si tu n'obtiens pas de réponse plus formelle/précise : le GM sur la zone 200 et sur le $5
Ils citent quelques cas identiques (eg Marie et Joseph PPN 026940353), et on voit que pour une publication du pseudo Mammette (PPN 067283942) le catalogueur a trouvé utile de préciser en note : 304 ##‎$aA. Mammette : pseudonyme collectif d'un groupe d'enseignants de microbiologie des facultés de médecine, auxquels se sont joints des spécialistes des facultés de pharmacie et des grands organismes de recherche (cf. 4e de couv.)
Je ne saurais dire si c'est une bonne idée de le faire redoubler encore. Agé de 25 ans en CM2, ça fait beaucoup, non ? La législation interdit qu’on l’expulse avant la date de péremption. Alors on fait avec !

Commission interdisciplinaire (la directrice, Madame Lakène-Vienne)

Thierry Lafronde est un excellent élément. Il accomplit trois fois plus de travail que tous ses camarades, rend ses devoirs en temps et en heure, travaille chez lui le soir et le dimanche, c’est propre, net, carré et je ne comprends pas pourquoi le cours naturel des choses voudrait qu’on se sépare d’agents aussi dynamiques et efficaces dans un établissement comme le nôtre. Sans compter qu’il forme un excellent duo musical avec son collègue de l’étage du-dessus lors des fêtes de fin d’année de la maison. Quand il ne fait pas sa mauvaise tête, c’est un excellent arrondisseur d’angles. C’est pourquoi je préconise son redoublement.


Réponse des parents :

Thierry redoublera d’efforts encore l’année prochaine mais après, on ne répond plus de rien !

Post-scriptum 1 de Joe Krapov :

DDS 325 tweet

 

Post-scriptum 2 de Joe Krapov :

Merci aux collègues qui ont déposé dans ma boîte à lettres électronique les parties de couleur Bordeaux dont je me suis servi pour fabriquer ce cahier de... correspondance !

12 septembre 2014

Un drôle d'oiseau (Joe Krapov)

S’il y a bien sur cette terre un animal aux us et coutumes étranges, c’est l’Homme.
Oui, je sais, la Femme n’est pas mal non plus.
Bien que j’aie mis une majuscule à Homme, mettons-les, l’homme et la femme, dans le même panier et gageons qu’ils y feront des petits ensemble.
Reprenons.
Disons « nous »…
Disons-nous que nous allons dire « nous » par la suite puisque l’objectif de ce texte est de mettre tout le monde, y compris moi-même, dans le même sac même pas à malices.

Nous allons donc tous à l’école. On nous y apprend à lire, à écrire, à compter pour autre chose que du beurre, on nous enseigne l’histoire, la philosophie, les langues, la littérature et on nous donne en exemples des gens qui ont pensé et passé leur vie à pondre des bouquins d’importance : on est très honorés d’apprendre que Balzac est l’auteur de 93 volumes de Comédie humaine, on découvre qu’Emile a pondu vingt volumes de Rougon-Macquart ou dans ces eaux-là, on s’étonne que Marcel Proust… Non, pas Marcel Proust, oncle Walrus va encore faire une jaunisse !

Résultat des courses, une fois apprise la leçon, on est un homme, mon fils ! Une fois ingurgités les codes moraux et culturels de la société contemporaine, munis de ce bagage exemplaire et admirable des gens qui, face à la barbarie primitive, ont conquis la liberté de penser, de raisonner, d’écrire, de partager, de dénoncer, de délirer même parfois alors, irrémédiablement, comme tout le monde,… nous nous affalons devant un écran et nous regardons des conneries !

Les plus évolués d’entre nous, ceux qui ne se laissent pas prendre au piège des glandes mammaires de la Miss Météo du moment, celles qui trouvent stupide de s’exciter une bière à la main devant vingt deux crétins sportifs qui courent après une baballe, celles et ceux que laissent indifférent(e)s les millions de photos de chatons qui font tout et n’importent quoi et surtout gangrènent l’Internet, ceux-là et celles-là qui ont retenu quelque chose du bel enseignement de l’école continuent à écrire et y prennent grand plaisir. Grâces leur soient rendues : ils, vous, toi, moi, participent à des ateliers d’écriture et à mon bonheur présent et je les vous te me en remercie.

MAIS !

Mais comment expliquer qu’au sein de cette communauté résistante de gens sensés un type puisse arriver et imposer sa loi stupide sans que personne ne moufte plus que ça ? Avant que cette chronique n’atteigne sa 23e ligne ou ne la dépasse, nommons le type M. Twitter ou appelons-le M. Loiseau et rendons-nous à l’essentiel car ça traînouille un peu, je trouve, ce jour d’oui mais des Panzani !

M. Loiseau nous dit : « C’est très bien les gars les filles ! Vous avez commencé à raconter votre vie sur un blog ! Vous savez intéresser lecteurs et lectrices de manière à ce qu’ils vous suivent dans vos récits du quotidien au moins jusqu’à la 23e ligne ! Mais maintenant, avec moi, vous allez faire plus fort ! Vous allez ouvrir un compte chez moi, comme ça je saurai tout de vous, j’envahirai vos boîtes mail avec ma pub mais ça c’est rien. Surtout vous allez avoir des tas de fans de vous, des « followers » à qui vous raconterez où vous êtes, ce que vous faîtes, qui vous êtes, ce qui vous plaîtes ou vous déplaîtes, vos histoires de zézettes ou de pensées pas nettes… Tout ça, vous allez le faire à longueur de journée chez moi. MAIS ! Mais chacun de vos message ne devra pas dépasser 140 caractères d’imprimerie !".

Le croirez-vous ? Chez cet individu aux mœurs bizarres autant qu’étranges, l’homme, la femme, nos « contemporains c’est dire si j’contemple rien », cette proposition stupide a marché et marche encore. Tu demandes aux gens de se contenter de cinquante mots de vocabulaire, de consulter leur courrier sur une plaquette en plastoque de 5cm sur 10, de n’exprimer qu’une phrase à la fois pour que la toute faune cacophone et ils le font ! Ils écoutent leur discothèque dans deux boules quiès maintenant ! Moi je dis que ça mérite des baffles !

Ce besoin panurgien de suivre le troupeau et les nouveaux gourous armés de la technologie est tel que j’ai moi-même ouvert un compte Twitter il y a deux ou trois ans. A ma décharge publique, je n’y ai publié que six ou sept haïkus et c’est tout. Comme je suis un individu aux us et coutumes encore plus étranges que les vôtres, un drôle d’oiseau en fait, je me suis aperçu qu’au lieu de cuicuitweeter j’allais faire (le) coucou chez les autres et que je déposais, dans la zone de commentaires de mes blogami(e)s, de véritables formulettes à -140 ! Je les ai baptisés gazouillidiots parce qu’au début j’écrivais cela « twits ». Joye m’a expliqué que ça voulait dire quelque chose comme « crétin » en anglais.

Et donc ce jour, ayant décidé de rentrer dans le rang – c’est là le lot commun des brebis égarées du troupeau du Seigneur ! - je les rassemble ici pour que vous puissiez juger par vous-même qu’en matière de bêtise et de méchanceté, face à Nadine M. et Valérie T., j’ai encore des progrès à faire ! Ou pas !

La vie est dégueulasse. John Lennon est mort. Georges Brassens est mort. Jean Ferrat et Georges Moustaki sont morts. Et Michel Sardou chante encore !

Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard. Bien ! Alors vivons vite! On apprendra plus tard !

Qu’Elsa crie « Olé Olé ! » Et aussitôt Aragon grimpe aux rideaux !

Aller au cinéma voir « Le Jour le plus long », « la 25e heure » ou « L’année des méduses », ça prend du temps !

Chez nous on ne nettoie le lustre que tous les cinq ans

On a conservé « les riches heures du duc de Berry » mais pas « les laborieuses journées du pauvre Martin, serf ».

- Qu’as-tu fait de tout ton temps sur cette terre ? demanda Dieu à Dostoïevski.
- « L’Idiot » …
Mais avant même qu’il eût pu citer d’autres titres, Dieu se tourna vers moi et demanda :
- Et toi, Joe Krapov ?
- -Pareil !


Tu vas pas nous chier une pendule parce que t’as perdu ta montre, non ?

Les déchus du Sarkozysme ne seront pas tombés de bien haut (C’est petit, ça, Joe Krapov !)

Si j’étais un bouquet de fleurs, j’aimerais bien être six roses, ma foi !

Si j’étais une fleur, je serais jacinthe ni touche !

Proverbe chinois : Un potage au nid d’hirondelles ne fait pas le rouleau de printemps !

Les chiens de Vannes aboient et la carapace

Parce qu’ils ont bonne mémoire et commettent rarement des erreurs les éléphants n’aiment pas qu’on les détrompe.

Je ne sais jamais si le concerto de Rodrigo est d’Aranjuez ou s’il est du silence qui suit l’exécution d’une œuvre de Mozart !

C'est quoi le risque professionnel majeur pour un photographe qui n'aurait pas de trépied et photographierait un même port belge sous le même angle à différentes heures de la journée ?
Attraper une Ostendinite !

Un commentateur c'est quelqu'un qui commentâte de la critique littéraire mais qui est bien embêtâté quand ce n'est pas de la fiction !

Comme ces gazouillidiots sont en général suivis d’un « OK je sors », estimant avoir assez « twité»sur le Défi du samedi pour aujourd’hui, je m’en vais effectivement sortir et retourner dans la vraie vie. J’y ai là aussi des us et coutumes très étranges : je m’y fiche pas mal de Twitter et de la marche du monde, j’y aime des gens, j’y photographie des lieux et j’y joue et chante sur une guitare à douze cordes, avec la voix de Guy Béart, des chansons de Georges Brassens !

 

22 mai 2014

99 dragons : exercices de style. 26, Prédiction de chiromancienne

DDS 299 - Le_Caravage_-_Diseuse_de_bonne_aventure

La jeune gitane a pris la main gauche du bonhomme entre les siennes. Elle lui a dit de bien écarter les pouces et de serrer les autres doigts. Elle a maintenu immobiles le majeur et l’annulaire de l’inconnu et a commencé à lire les lignes de la main.

- Ta ligne de coeur est très courte et très hachurée. Je vois des croix partout. Les femmes ne comptent pas pour toi. Tu places tes idéaux bien au-dessus de la rencontre de tes congénères. Tu dois être une espèce d’artiste du meurtre passionnel. Si tu tues, c’est pour asseoir la puissance de ton Seigneur, la droiture de tes conceptions. Tu veux élever ton prochain vers le beau, l’éduquer au bien dans lequel tu crois. Et pourtant, on va t’offrir une princesse, de la richesse, un terrain pour bâtir ce monde idéal… mais tu n’accepteras pas. Tu préfères t’éparpiller, papillonner, ramasser la vaisselle cassée, unifier toujours. Et pourtant, ça c’est très bizarre : la famille est sacrée pour toi !

DDS 299 Main de Gaudi

L’homme n’a pas répondu. Il a juste acquiescé d’un hochement de tête. Carmen a hésité avant de continuer. C’était la première fois qu’elle découvrait un tel lacis de lignes emmêlées dans la paume d’une main. La promesse d’un être d’exception, d’un héros, d’un génie à venir. Un grand homme assurément. Ou alors… un serial killer ! Mais pourquoi tant d’ébouriffantes perspectives alors, que, vu de près, le type était commun, avec plein de poils blancs dans sa barbe, des habits usagés qu’il n’avait pas dû quitter depuis un mois, une dégaine de clochard un peu aristocratique. Cependant, son regard semblait survoler tout le petit monde du parvis de l'église de Saint-Philippe Néri sans y prêter autrement attention. Un géant parmi les nains.

- Ta ligne de chance est toute droite elle aussi. Tu traces ton chemin en toute continuité. La place sur laquelle tu te meus est nette, ornée de lampadaires, de lumières qui t’accompagnent tout au long du chemin. C’est pourquoi ta voie est royale. Quelqu’un de très puissant va t’aider à faire preuve de tes talents. On va te dérouler un tapis rouge pour que tu deviennes célèbre jusqu’à la fin des temps mais tu ne devras pas craindre de surprendre, de désarçonner les autorités dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont à cheval sur les principes. Tu feras preuve d’anticonformisme, tu arrondiras les angles mais sur la fin, il y aura un accident. Es-tu prêt à entendre quelque chose à propos de ta propre mort ?

- Je suis prêt, dit l’homme. Mes grands amis sont morts. Je n'ai pas de famille, ni de client, ni de fortune, ni rien. Donc, je peux me livrer entièrement au Temple.

- Ta ligne de vie s’arrête brutalement. Tu mourras renversé par la méchanceté, victime d’une vengeance. Il y aura un temps où tu seras peu reconnu malgré tes exploits et ton beau parcours. Par contre ta gloire posthume sera mondiale. Tu seras le patron de cette ville, de cette région même et ton œuvre sera admirée par l’Eglise tout entière et cela sur toute la planète. Mais le dragon sera vengé de toi par une dernière plaisanterie du destin à ton égard.

La petite gitane a lâché la main du vieil homme. Elle a tendu sa paume et tandis que le vieillard sortait d’un porte-monnaie usé quelques pesetas qui avaient bien bourlingué et lui en faisait cadeau, elle se demanda s’il n’y avait pas maldonne. Etait-ce vraiment là Saint-Georges ? Que faisait-il en Espagne en 1926 sous les traits d’un vieux clodo ? Toutes ces lignes et tous ces points qu’elle avait interprétés comme il convenait, elle en était certaine, lui avaient donné le tournis. Elle rangea les pièces dans sa poche et regarda le vieil homme qui, plongé dans ses pensées, s’appuyant sur sa canne, s’éloignait vers le haut de la ville où il avait peut-être sa maison.

DDS 299 tram

Et puis un grand fracas se fit entendre au bout de la rue. Le monstre de ferraille, le dragon cracheur d’étincelles, négocia son virage et s’élança dans la dernière ligne droite, celle de sa revanche fatale. C’est à ce moment-là qu’elle comprit son erreur. Tout ce qu’elle avait dit était juste mais se trouvait déjà derrière cet homme. Tout s’était précipité, aggloméré, les temps s’étaient mélangés mais il y avait une espèce d’unicité, de présence continue de l’audace, du danger, du drame, de la folie qui s’était transmises du héros à l’homme de la rue, du soldat d’hier à l’architecte d’aujourd’hui. C’était la même ligne, les mêmes lignes.

- Hombre ! Hombre ! appela-telle

Le vieil homme sortit des pensées qu’elle avait fait naître en lui, il se tourna vers celle qui l’appelait et c’est à ce moment-là que le tramway rancunier le percuta de plein fouet.

***

140502 290

Parce qu’elle était le seul témoin de l’accident, on avait accordé à la petite Bohémienne le droit d’accompagner le mourant jusqu’à l’hôpital et pour l’heure, sagement assise sur une chaise à côté du lit, elle dessinait.

Le vieil Antoni agonisait. Il voyait un dragon immense, une sculpture tout aussi baroque et effrayante que certaines des ornementations qu’il avait lui-même inventées comme les guerriers sur le toit de la Pedrera ou le G du Palais Güell. Et le dragon lui parlait, méchamment mais sereinement.

- Tu n’as jamais voulu que je monte jusqu’à ton parc à la con, avec ses maisons pour aristocrates, ses colonnades penchées et ses décorations de trencadis. J’aurais pourtant été ravi de la voir, moi, la maison d’Hansel et Gretel ! J’adore les légendes. J’ai beau être une machine, j’ai une âme, je carbure à la poésie autant qu’à l’électricité. Moi aussi j’aurais désiré quitter les rails du quotidien, de la réalité et de la fonctionnalité. J’aurais voulu être ce chemin de fer qui emmène les enfants sur la colline du Carmel en sortant de l’école. Désolé, Gaudi, tout a une fin et je suis bien content de ne pas t’avoir raté. Je n’avais que le crime comme moyen de communication avec toi. Pour dialoguer avec un type comme toi qui a toujours la tête dans les étoiles, ce n’était pas facile. Par certains côtés, tu me rappelles Saint-Georges, le patron de la Catalogne qu’un de mes ancêtres a bien connu.

140501 040

On a mis du temps avant d’identifier Antoni Gaudi. Il se promenait sans papiers, ressemblait à un traîne-misère alors que dans sa jeunesse il avait été un dandy. Et c’est vrai que ça ressemblait à une plaisanterie du destin. Il avait refusé que les tramways puissent accéder au parc Güell et c’est justement une de ces machines infernales qui avait causé sa mort.


La Petite gitane a vécu fort vieille. Elle a toujours gardé chez elle le dessin qu’elle avait tracé, à la va-vite, pendant qu’elle le veillait, des lignes de la main de Gaudi, l’architecte fou des Catalans, le génial concepteur de la Sagrada familia, du parc Güell et de la casa Batlo. Elle a même fini par faire encadrer ce croquis d’un moment de confusion mentale qui a lancé sa carrière de diseuse de bonne aventure. A sa mort, elle en a fait don à la maison-musée de Gaudi où il est exposé.

Aujourd’hui où l’on parle de faire passer d’autres dragons sous la plus folle des cathédrales, à savoir une ligne de TGV souterraine en plein centre de Barcelone, celui qui regarde la paume de la main de Gaudi n’en revient toujours pas. Toutes ces lignes emmêlées représentent le réseau actuel du métro de Barcelone !

DDS 299 Main de GaudiDDS 299 plan du métro de Barcelone

8 mai 2014

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 25, ARRET DE JUSTICE

DDS 297 Saint-Louis 3

Cour de Cassation
Chambre civile 2
Audience publique du 24 octobre 1257
N° de pourvoi : 57-11359
Publié au bulletin.

Président : Sa Majesté Louis IX, roi de France ; Rapporteur : M. Grand-Saint-Eloi ; Avocat(s) : M. Marron, la SCP Rina, Bühler et Tarinetta-Bella (arrêt 1), la SCP Sarcozoute Van Ty (arrêt 2) ; Avocat général : M. Castagnetas.

Titrages et résumés : ACCIDENT DE LA CIRCULATION - Indemnisation - Exclusion - Victime autre que le cavalier - Faute inexcusable.

Définition : Seule est inexcusable, au sens de l'article 4 de la loi n° 45-677 du 5 juillet 1245, la faute volontaire d'une exceptionnelle gravité exposant sans raison valable son auteur à un danger dont il aurait dû avoir conscience. Par suite viole le texte susvisé l'arrêt qui déduit l'existence d'une faute inexcusable des énonciations selon lesquelles, après avoir marqué un temps d'arrêt au signal "dragon prioritaire" et circulé ensuite sur une voie d’auto-défense, le chevalier Saint-Georges s'est engagé sur la voie réservée aux véhicules de livraison de moutons alors que survenait sur cette voie un dragon princessophage riverain et qu'il a ainsi manqué à l'une des obligations édictées par l'article R. 27 du Code de la route en caillasse en ne cédant pas le passage au dragon pourtant autochtone (arrêt 1). Viole également le texte susvisé l'arrêt qui déduit l'existence d'une faute inexcusable des énonciations selon

DDS 297 1000 bornes

lesquelles le chevalier Saint-Georges s'est engagé dans un combat sanguinaire sans respecter les obligations que lui imposait la présence d'un panneau "port d’armes prohibé" et que l'obligation de marquer l'histoire et de ne s'engager qu'après s'être assuré qu'il pouvait le faire sans danger, s'imposait d'autant plus à lui que, le parking du restaurant étant situé hors agglomération, les dragons peuvent jouer la carte «véhicule prioritaire» à une vitesse relativement élevée (arrêt 2) sans que le chevalier Saint-Georges ne dispose de la carte «camion-citerne», même pas dans sa manche, pour éteindre le feu craché par icelui.

ROYAUME DE FRANCE
AU NOM DE SA MAJESTE LOUIS IX

Sur le moyen unique :

Vu l'article 4 de la loi n° 45-677 du 5 juillet 1245 ;

Attendu que seule est inexcusable au sens de ce texte la faute volontaire, d'une exceptionnelle gravité, exposant sans raison valable son auteur à un danger dont il aurait dû avoir conscience ;

Attendu, selon l'arrêt infirmatif attaqué, que, dans une altercation, une collision-contusion se produisit entre M. Saint-Georges à cheval et le dragon géniteur de MM. Eliott, Ballzède et Coutainville, ici-plaignants, que celui-ci fut blessé, que ses descendants ont réclamé à M. Saint-Georges la réparation du préjudice subi ; que M. Saint-Georges, reconnu vainqueur, reprit la route avec indifférence ;

Attendu que pour exclure l'indemnisation des dommages subis du fait du chevalier Saint-Georges en retenant une faute inexcusable de la victime, l'arrêt se borne à énoncer que M. Saint-Georges s'est engagé dans le carrefour sans respecter les obligations que lui imposait la présence d'un panneau "Attention dragon" et que l'obligation de marquer l'histoire et de n’engager un combat qu'après s'être assuré qu'il pouvait le faire sans danger s'imposait d'autant plus à lui que, le carrefour étant situé hors agglomération, les vésicules empruntant la voie hépato-biliaire pouvaient s’enflammer à une vitesse relativement élevée ;

Qu'en déduisant de ces énonciations l'existence d'une faute inexcusable à la charge de M. Saint-Georges, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE l'arrêt rendu le 22 mai 301, entre les parties, par la cour d'appel de Silène (Lybie) ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Vincennes pour un règlement du litige autour d’un échiquier avec obligation pour M. Dragon de jouer les coups suivants avec les noirs : 1.e4 c5 2.Cf3 d6 3.d4 cxd4 4.Cxd4 Cf6 5.Cc3 g6.

DDS 297 140501 068

(Photo prise à Barcelone le 1er mai 2014)

- Je ne comprends rien ! dit le roi. Si les faits remontent à 301, comment les plaignants peuvent-ils être encore vivants en 1257 ? Et surtout, n’y a-t-il pas prescription, avocat général Castagnetas ?

- Si fait, Votre Majesté. Si fait ! Excusez-nous, mais depuis que nous rendons la justice sous un chêne, des feuilles tombent parmi nos parchemins, surtout en automne, et celle-ci s’est trouvée mêlée à nos dossiers en cours.

- Vous pourriez faire le tri, quand même !

- Cela ne se reproduira plus, Majesté, nous vous le promettons. Passons à l’affaire suivante, voulez-vous ?

Tandis que l’avocat général entame la lecture d’un autre parchemin, le roi Saint-Louis se tourne alors vers son voisin et lui confie :

- On n’est vraiment pas aidés, Grand-Saint-Eloi ! Parfois j’ai l’impression d’être à la tête d’un royaume habité par des glands !

DDS 297 Saint-Louis et les glands

 

6 mai 2014

TRAVAIL DE MISE AU POINT

MIC 2014 05 05 machinery


En tirant les manettes

J’ai stoppé la machine.
Sur un bout de moquette
J’ai posé, délicat, 
Ses vis, ses engrenages,
Ses boulons, ses rouages,

Ses tiges, ses courroies ;
Et puis j’ai remonté,
En assemblant de tête,
Le monument d’amour
Que l’on pouvait tirer
De ce monstre-assemblage.

MIC 2014 05 05 Cri d'amour 2

De la réalité
Je tire en vérité
Des bijoux singuliers.
Ils n’ont qu’un seul défaut :
Ils ne sont pas réels.
Nous en sommes d’accord.

Et puis de la chanson
Que chantait Jakie Quartz,
Pour les fous que nous sommes,
J’ai repris tous les mots
Et les ai recollés
Pour qu’autrement ils sonnent :

En rêve toutes les nuits
Les plus belles images
D'un superbe voilier
Ramènent le couplet
Des soucis à se faire :
Je le connais par cœur.

C'est une histoire sans fin
Pour toutes les victimes
D'une love-story :
Juste au mauvais moment
L'heure se met en grève
Sur un air de romance.

Le blues pour s'installer
Se repasse le film.
On revoit les débuts
Et on connaît la fin,
Le manque de façons
Sur les clichés trop pâles.

D’un amour à un autre
Nos lits improvisés
Ne font rire que nous.
Gros plan sur l'état d'âme
Du trop de romantisme,
Sur l'amour immortel !

Juste quand le sommeil
Laisse les yeux fermés
Malades de l'amour,
Quelques verres de vin
Fatiguent tout le monde
Dans un night-club désert.

Juste une mise au point :
Pour tous les souvenirs
Que vous donne la vie,
La beauté de la mer ;

Juste un petit clin d'œil :
Au soleil de survie
Qui se tire en râlant
Tes yeux disent : « je t'aime !».


De la réalité
Je tire en vérité
Des bijoux singuliers ;
Ils ont pour qualité
De n’être pas très vrais.
Nous en sommes d’accord !

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