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Le cahier de brouillon de Joe Krapov

24 juillet 2016

Devinette d'été

DDS 413 kangourou réduit

Chers Défiant(e)s du samedi, un animal incongru est caché dans cette image. Saurez-vous le découvrir ? Si oui vous comprendrez pourquoi les carreaux sont cassés !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DDS 413 kangourou caché réduit

 

Eh oui, il s'agissait bien d'un kangourou !

(T'es pas le mauvais cheval, Joe Krapov, mais de temps en temps ce serait bien que tu retournes dans ton box(e) !)

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14 juillet 2016

Dictionnaire des idées reçues sur l'Espagne

Andalouse :
« De même que les Portugais sont gais, les Espagnols sont gnols » disait Alphonse Allais. De même que l’Andalouse est jalouse, la Grenadine est gredine. Alors que chez nous la Toulousaine est zen et la Rennaise bien aise.

Asturies :
de te voir si belle en ce miroir ?

Boléro :
Morceau de musique un peu long bien qu’il soit sans manches.

Caramba :
Supplique émise par les piliers de bistrots espagnols au moment de la fermeture de l’établissement afin d’obtenir du patron qu’il leur donne tout de même à boire.

Castagnettes :
Est-il possible que ça m’en touche une sans faire bouger l’autre ?

Compostelle :
Si vous allez au pèlerinage de Saint-Jacques par le train, n’oubliez surtout pas de compostelle votre billet.

Corrida :
Pour être sûr de ne pas rater une vache dans un couloir il faut au préalable avoir eu l’idée folle d’organiser une corrida dans son corridor.

Demoiselles d’Avignon :
Comment c’est peint ce truc-là ! Quel bordel sur les toiles de Picasso !

Dulcinée :
Pour les beaux yeux de Dulcinée
Quijote chevauche Rossinante.

Qu’elle est belle, sa destinée !

Mais son histoire est lancinante:
Il confond le faux et le vrai,
Ses aventures sont navrantes,
Dulcinée est moche à souhait,
Son château n’est qu’une soupente…

S’il traversait les Pyrénées

Il verrait qu’on est mieux à Rennes,
Que les Bretonnes sont des reines,
Qu’elles sont vraiment avenantes,
Qu’on y a des âmes bien nées.

Plutôt que de chercher castagne,

Même si ça n’est pas en Bretagne,
Il peut visiter aussi Nantes.

100353341

Gitane :
Jeune fille évaporée à jupe généralement longue, aimant beaucoup danser mais dont la jeunesse part quelque peu en fumée. Litt. : L’araignée Gypsy monte à la gouttière …

Jota :
Lorsque Raymond Devos eut rendu son âme à Dieu la jota cessa.

Madrilène :
Ma Ma Ma Ma Madrilène
Ma Ma Ma Ma Madrilène
Tu es ma reine (Au bonheur des dames)

Ménine :
Les Ménines sont à Velasquez ce que les montres molles sont à Salvador Dali.

Prado :
Gardien de busée au Prado, c’est pas tous les Zurbaran. Surtout quand on est enrhubé.

Roncevaux :
Petite cité des Pyrénées espagnoles connue pour son festival de cor de chasse.

Ruy Blas : 
Récit mythologique franco-espagnol dans lequel il est fait mention, pour la dernière fois dans l’histoire de la littérature française, de ministres intègres.

Séguedille :
Il faut être un vrai niguedouille pour ne pas savoir danser la séguedille (quand les temps sont gadouilleux, Ségo douille.

Séville :
Ville espagnole connue pour son congrès annuel des garçons coiffeurs où l’on se rase (barbe ?) un peu en attendant la conférence de Francis le coiffeur-philosophe et le tour de chant de Claude Figaro que Rossini hante.

Tolède :
Excepté Federico Bahamontes, les habitants de Tolède ne sont pas des aigles.

Toreador :
Chérie, je te toréaime, chérie je te toréadore. Tou mé fais bandériller comme oun muleta !

8 juillet 2016

QU'EST-CE QUE C'EST QUE CE CIRQUE ?

La radio a toujours eu beaucoup d’importance chez nous. C’est par elle surtout qu’arrivait tout ce flot de chansons qui m’accompagnent encore, qui rythment ma prose sous forme de citations et ma vie sous forme de reprises.

Car je suis commissaire-repriseur !

Toutes les chansons qui vagabondent de par le monde, je les reprends par le colbac, je les mets derrière les barreaux des six cordes de ma guitare et je ne les libère qu’après, quand elles m’ont livré le secret de leur grille d’accords et que j’ai mis leur mélodie dans la cabane de ma caboche.

Vous imaginez du coup ma tristesse quand j’ai appris, l’autre samedi, qu’on avait contraint Monsieur Meyer à arrêter son cirque ?

Depuis des années, nous avions l’habitude d’écouter chaque samedi entre 12 et 13 heures, sur France Inter, « La prochaine fois je vous le chanterai » de Philippe Meyer.

Eh bien exit Monsieur Meyer ! Son émission est supprimée à la rentrée. On l’a remercié, comme on dit maintenant quand on met quelqu’un dehors. 


Ma contribution au Défi du samedi n° 409 m’a cependant donné une idée pour compenser cette perte sèche. Qu’est-ce qui m’interdit de te-me-vous concocter une émission personnelle de « La prochaine fois » ? Rien, excepté le manque de temps : je suis à la veille du départ en vacances.

C’est pourquoi je ne vous livrerai que le programme de celle-ci, consacrée bien entendu à la thématique du cirque dans tous ses états. Pour les textes de liaison, vous êtes libre d’aller les chercher dans les œuvres d’Achille Zavatta, Alex et Francini, Grock, Charlie Chaplin, les Marx brothers, Annie Fratellini, Federico Fellini ou Hector Malot (« Sans famille » !).

Toutefois, si la nostalgie de l’émission, de la chanson ou du cirque vous prend, vous pourrez toujours cliquer sur les liens pour les entendre.

DDS 410 circus consigne 111366955_o

Voilà, je démonte mon chapiteau et m’en vais faire le clown ailleurs. Bonne écoute et surtout bonnes vacances à vous !

Programmation musicale 

L’hélicon / Boby Lapointe

La complainte du phoque en Alaska / Beaudommage

L’Auguste / Kaloutch (Bernard Dimey)

Bravo pour le clown / Edith Piaf

Le cirque / les Frères Jacques

Cirkus / King Crimson

Lapin ! / Juliette Noureddine

Trotte, trotte, ma jument ! / Guy Piérauld


A deux c'est mieux

Le clown / Gianni Esposito

Le clown / Douchka

 

La chanson hôn et La tocade de la semaine réunies !

L'acrobate / Joe Krapov - Bernard Dimey

1 juillet 2016

Mets deux thunes dans l'bastringue !

Pourquoi s’évader ?
Parce qu'on a envie d'un juke-box ?
Parce que la vraie vie est ailleurs et que la fausse est chapelier ?

Parce que :


1) Où y a d’la chaîne y’a pas d’plaisir ? (Jacques Higelin)

2) J'en ai marre j'en ai ma claque
De ce cloaque
Je voudrais jouer la fille de l'air
Laisser ma casquette au vestiaire ?
(Serge Gainsbourg)


3) On ‘n est pas un numéro et on veut rester un homme libre qui toujours chérira la mer ? (Patrick Mc Goohan et Charles Baudelaire )



4) Quand je pense à Fernande je Band on the run ? (Georges Brassens et Paul McCartney)



5) Rien ne vaut la énième relecture des aventures de Lucky Luke ? (René Goscinny et Joe Da…ssin)



6) Ca permet de chanter du Georges Brassens avec la voix de Guy Béart tant qu’on veut ? (Joe Krapov)

La bonne réponse s'est évadée. Je me suis lancé à sa poursuite mais... doucement, hein ! On est en vacances !

24 juin 2016

99 dragons : exercices de style. 35, Centon Audiardesque

- Je vous préviens, Lenglumé ! Si Dragonneau n’est pas enchristé dans les 48 heures, va y avoir du grabuge !
- Ah parce qu’il est vraiment revenu ? C’est pas un charre ? Mais faudrait d’abord qu’on puisse l’agrafer, M’sieu l’divisionnaire. Il ira pas de lui-même, au ballon !
- Alors à vous de l’y mettre, au violon. Je veux que vous fourriez ses miches en carluche au plus tôt ! Si vous charriez pas la cadence, j’avertis : faudra doubler les équipes ou marner de nuit, inspecteur !

En sortant du bureau, Lenglumé alpague Legeay-Nidéze.
- Dans une situation tendue, quand tu parles fermement avec un calibre en pogne, personne ne conteste. Y’a des statistiques là-dessus. Convoque moi Saint- Georges.
- Aux grands maux les grands remèdes, alors ?
- Tout à fait, Thierry ! Il faut que l’affaire soit emballée samedi soir dernier carat ! Mets-y le prix !

***

 

160410 Nikon 076

A la Taverne d’Attilio, en haut de la butte Montmartre, ça rouscaille aussi un max.

- C’est la Bérézina, l’apocalypse, la chute de la maison Usher depuis que Dragonneau a décidé de faire son turbin par ici ! Alors là Messieurs, c’est le fatum, l’impondérable, la sorcière aux dents vertes !
- Avec ça l’économie est tombée en rideau. Nos financiers sont repasseman et le ministre du budget aussi !
- C’est comme du rataga sur la Beauce ! Des tas de malheurs dans la population !
- Et pas un cador dans le coin pour aller lui dire « Calte ! », « Décarre ! », « Rippe ! », « Trisse ! ». Le pire demi-sel, le plus tocard des malabars se prend pour Scarface. Rouler des mécaniques, c’est la maladie des hommes. Mais dès qu’il y a du schproum il n’y a plus que des traîne-lattes !

Effectivement, on peut se demander si le grossium est à la hauteur. Celui qui a l’air du taulier a le genre homme du monde mais en vérité ce n’est qu’un sycophante glaireux. Qui c’est qui tient le guignol, hein ? Qui c’est ? Un gros nase ! Fredo-le-Pyromane !

- Je ne voudrais pas me rendre malade mais il est en train de me rendre louf, pense le parrain. J’ai des bourdonnements, je le vois partout ! Quelle ordure, ce Dragonneau ! Mais avec le coup que je goupille ça pourrait changer. J’vais décrocher mon bigophone et appeler Saint-Georges. Il va te le dégager de la carrée en cinq secs !

***

- Qu’est-ce que tu veux que fasse de cinq cents briques, Fredo ? Surtout de nos jours ! Le SMIC est en plein chanstique, la TVA nous suce le sang et la bourse se fait la malle. C’est le clandé de la rue Chabanais ou rien, parrain ! J’adore les blondes comaques avec des roberts choucards et des belles châsses.
- Mais c’est les éconocroques du monarque que tu me demandes, Saint-Georges !
- On n’a rien sans rien ! Puisque t’es installé à Capoue, le pyromane, il faut bien que quelqu’un aille se le farcir tout seul ! Mais pour dessouder un mastar pareil, faut y mettre le prix ! Tu veux qu’il clamse ou pas ? Et avant dimanche en plus !

Saint-Georges repose l’appareil, content de pouvoir bouffer à nouveau à deux rateliers voire plus si affinités. Il songe :

- C’est toujours la même histoire ! Un mec qui veut devenir matador pour épater sa gonzesse, il se prend un coup de corne dans le derche, il chiale ! Mais bon, ça fait deux occasions de se remplir les fouilles à peu de frais. Quand le pognon est là, y’a plus qu’à l’engourdir. Me reste plus qu’à foncer chez Dragonneau et à l’emplâtrer. J’vais lui balancer du Fly-Tox dans les naseaux, tu vas voir comme ! Je lui mets la tête en bas, lui fais vomir ses friandises et j’envoie sa nana se faire bronzer à Dakar !

***

Dragonneau n’en revient pas.

 

DDS 408 Audiard

- Quand on est cintré comme toi, on porte un écriteau, on prévient, Saint-Georges ! Quand on a cravaté Jo les grands pieds t’as fait un beau rapport, t’as toujours été fort en rédac. Si j’ai repris l’affaire, c’est pas pour décaniller six mois après !
- Je vais te donner les fafs de ton nouveau pedigree : « Langue morte », ça sera, désormais ton blase. Ils sont tous après toi, les gangs comme l’antigang. Taille-toi, diamant, avant que tes feux ne s’éteignent à jamais !
- T’es bath, toi ! Bien aimable à toi mais ça ne fait pas mon affaire ! Tu crois au Barbu, ou quoi ? On n’est pas chez les Balubas, ici, faut bien que je croûte moi !
- Tant que tu turbines dans le secteur, c’est du rif garanti. Mais fais gaffe, j’suis un mec dans le genre de Laetitia Castagne ! Je m’accroche ! Faut que tu quittes le quartier, Dragonneau !
- Si t’es venu pour me donner des ordres, je vais te virer à coups de pompes dans le train ! T’es que mon lieutenant, j’te rappelle !
- Tu vas avaler ton extrait de naissance, Dragonneau. Prendre ton ticson pour l’au-delà !

Dragonneau est saisi d’un doute soudain : « Il aurait quand même pas envie de me casquer à coup de flingue, cézigue ? ».

Eh ben, si ! Saint-Georges sort son flingue et défouraille. L’autre roule des yeux ébahis et pose sa paluche velue sur son palpitant. Le résiné jaillit de partout.

- Je me suis fait bananer comme un collégien ! » a encore la force de dire Dragonneau en s’affalant avec trois bastos dans le buffet. Un cadeau vraiment inattendu.

Il aurait dû se défier du samedi !

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17 juin 2016

PROBLEME DE COORDINATION

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Est-il allé chasser l’ornithorynque et le caribou en Laponie ?

Est-il parti prononcer l’oraison funèbre de Nicéphore Niepce à Caracas ?

Manger des oranges en Californie et y vider des carafons de vin local ?

Jouer les orpailleurs en Virginie du Nord sans fusil ni cartouches ?

Ramasser des oronges pour en garnir ses nids d’hirondelles qu’il carbonisera comme à son habitude ?

Forniquer à Carvin (Pas de Calais) ?

DDS 407 Ornicar 5

Vérifier si les orangs outangs de Tanzanie sont aussi caractériels qu’on le dit ?

Offrir une orchidée à la Mélanie de Brassens qui est devenue sœur carmélite ?

Orchestrer une symphonie pour 33 ukulélés dont un rose à Carquefou (Loire-Atlantique) ?

Chanter « Les trois orfèvres », « Nini peau d’chien » et « Dominique nique nique » au karaoké du 3e régiment de bistouquetterie paillarde du Touquet (Pas-de-Calais aussi) ?

Pousser des cris d’orfraie devant les nichons de Mariah Carey (il est un peu Tartuffe, cézigue !) ?

Essayer une robe d’organdi pour parader à Nice au prochain carnaval ?

DDS 407 Ornicar 2

Organiser le pique-nique annuel de l’Association des cardiologues végétariens ?

Planter l’oriflamme du nihilisme sur le plus haut sommet des Carpates ?

Jeter aux orties les nippes démodées de Donald Cardwell ou de Pauline Carton ?

Faire entrer à l’orphelinat la nièce du cardinal avant qu’elle ne parle à la presse des orgies au cours desquelles ce pied nickelé l’a caressée plutôt plus que moins ?

Réparer l’ordinateur du Manitoba qui semble tombé en carafe (aux dires des R.G. il ne répond plus) ?

Accompagner un ornithologue en caroline du Sud pour vérifier la thèse selon laquelle l’ortolan local niche plus longtemps dans les carrières de fonctionnaires que dans les carrières de gypse ?

DDS 407 Ornicar 3

Donner des cours de fraise des bois à un orthodontiste pour remettre à niveau ses connaissances en caries ?

Suivre un stage d’oracle à Delphes pour y apprendre, à partir de la dissection des animaux à carapace, à déterminer si elles peuvent avoir des orgasmes, les saintes-nitouches, à la mi-carême ou si pratiquer l’oratorio pour atteindre le nirvana est suffisant comme carburant.


Voilà j’arrête là mes hypothèses. Moi non plus je ne sais pas répondre à la question posée « Mais où est donc Ornicar ? »

Peut-être est-il à Orange ? Nijni Novgorod ? Carcassonne ?
En Orient ? Au Nicaragua ?
A Orléans ? A Nicosie ? Sur le Karaboudjan ?

Cette ordure, indéniablement, s’est carapatée !

3 juin 2016

Souvenirs, souvenirs

J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien…
Où sont passées mes pantoufles ?
Qu'est-ce que j'ai fait de mes clés, mes lunettes et mes papiers, mon veston, mon lorgnon, mon étui d'accordéon ?
Oui je sais, je perds tout mais c'que j'veux pas c'est qu'on se moque de moi !
Oh ! Hé ! Hein ! Bon !

Et d’abord
Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a, qui c'est celui-là ?
Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école ?
Que reste-t-il de nos amours ?
Où sont les femmes ?
Z’avez pas vu Mirza ?
Où sont tous mes amants ?
Qui suis-je ?
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Mais qu’est-ce que t’as mis dans le café ?
Où vas-tu, Basile ?
Dis, quand reviendras-tu ?

Et d’abord
C’est quand qu’on va où ?
Où c’est que j’ai mis mon flingue ?
Qui a tué Devy Moore ?
Qui a le droit ?
As-tu vu la casquette, la casquette, la casquette du père Bugeaud ?
Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes ?
Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?
Quoi, ma gueule ? Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Comment te dire adieu ?

***

Mémoire, que serais-je sans toi ? Heureusement que tu es là ! Je me souviens encore, fort heureusement, d’un tas de choses fort utiles :

"Vercingétorix, né sous Louis-Philippe, battit les Chinois un soir à Roncevaux. C’est lui qui lança la mode des slips et pour ça mourut sur un échafaud. Il faisait "Zip" quand il roulait, "Bap" quand il tournait, "Brrr" quand il marchait. Je ne sais pas ce que c'était et je crois que je ne le saurai jamais. Il n’y a plus d’après à Saint-Germain des Prés !"

Et je m’en fous ! Parce qu’à part ces interrogations non-existentielles, tout va très bien madame la Marquise ! Je me rappelle très bien que le prénom d’Alzheimer était Marcel et que mon oncle Walrus n’aime pas les œuvres d’Alois Proust !
 

27 mai 2016

MOI AUSSI J’AI CONNU DES PÉPINS AMOUREUX ET CARDIAQUES

Le fait que je sois noir de peau n’a jamais été gênant, en quoi que ce soit, dans ma vie affective. Au contraire. J’étais grand, baraqué, jovial et surtout protecteur. Je plaisais énormément aux filles… et aux gars !

Il fallait juste, pour mes partenaires, accepter que je sorte beaucoup, que je passe ma vie au-dehors par tous les temps et y compris la nuit. Par manque d’exubérance, par trop de repli sur soi, l’amour né au printemps périt.

Au début, j’ai été gâté. Denise avait un travail de nuit dans une boîte du boulevard Saint-Marcel. Un hôtel. En fait elle travaillait devant l’hôtel. Le Stendhal était un de ces établissements dans lequel on commet un impair quand on est en manque. Un hôtel de passe. Elle était fille de joie pour hommes de peine ou hommes en peine.

Mais un jour elle est partie avec un de ses clients. Et elle m’a oublié là.

J’ai pu alors assumer pleinement ma bisexualité. J’ai d’abord vécu à la colle avec un avaleur de sabre. Cette période-là, quel cirque ça a été ! D’ailleurs, c’était dans un cirque. La preuve : je me suis acoquiné ensuite avec l’acrobate.

Et puis les affaires du chapiteau ambulant sont allées à vau l’eau. J’ai préféré jouer la sécurité en m’associant avec un vendeur de cravates qui m’a mis la tête à l’envers.

Ensuite il y a eu Barbara et Nantes ! Ah ! Nantes ! Rappelle-toi, Barbara ! Une ville faite pour moi vraiment ! On allait beaucoup place Graslin, place Royale, quai de la Fosse. J’aimais moins la Cigale et le passage Pommeraye où je m’étiolais à Demy, en fin, à demie. Nantes ! C’est incroyable comme il y a de Lola, enfin, de l’eau-là : la Loire, l’Erdre, l’île de Versailles.

Puis quand Barbara est morte je me suis replié sur Paris pour vivre avec Mary. « Paris est une fête » a dit Hemingway. Même en habitant près du cimetière le plus célèbre de la capitale, celui où sont enterrés Pierre Desproges, Frédéric Chopin et Jim Morrison, j’y ai vécu une vie de bâton de chaise. On allait même danser sur les toits avec Mary.

Seulement Mary est partie travailler à Londres et c’est à ce moment-là que tout a lâché, le cœur, la carcasse et le reste. Ce soir d’orage où je suis sorti noyer mon chagrin dans l’alcool, j’ai fini comme la lune de Goodis et Beineix, dans le caniveau. Con, cassé, concassé, désossé, tordu, déchiré grave.

Heureusement Marguerite m’a récupéré. C’était une vieille amie dont la silhouette se découpait dans la nuit depuis très longtemps sans que je la voie ou puisse la voir. Marguerite est une cantatrice roumaine. Elle ne chante pas très bien l’air de la reine de la nuit parce qu’il y a des jours où elle marche au radar. Mais Marguerite m’aime depuis toujours, secrètement, fidèlement, généreusement. Comment ai-je fait mon compte pour ne pas m’en apercevoir ? Comment n’ai-je pas deviné que cette souris était pour moi ? J’ai dû m’y prendre comme un manche ! Dieu merci, grâce à elle, j’ai le cœur rafistolé.

Et comble de chance, elle aussi est du genre qui sort la nuit, mène sa vie sens dessus-dessous et se marre comme une baleine.

Si vous voulez nous rencontrer, venez donc un de ces soirs dans cette boîte sélect où nous avons nos habitudes, « Le Grenier de la Mairie ». Demandez-nous au patron, Monsieur Fersen, mais de fait vous nous reconnaîtrez aisément : Marguerite est la chauve-souris et moi le grand parapluie noir. 

20 mai 2016

SEIZE HAIKUS IRISES

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Dans sa robe jaune
Au rythme du vent qui souffle
La gitane danse

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Si c’était l’oiseau,
L’iris jaune, alambiqué,
Ce serait la huppe !

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Charmes du sépia
Pour fêter Maman dimanche ?
Iris délavé ?

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Bouquet incueillable
Sauf à l’irisque et péril
De mouiller ses pieds !

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De ce paysage
Quel tableau serait venu
Au Douanier Rousseau ?

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De Rosny-sous-Bois :
Des bouchons à signaler
Etang d’Apigné 

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Piscine en plein air :
Pour garder la ligne d’eau
L’iris maître-nage.

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Pas monté du col,
Le bec dans ses plumes jaunes,
Le cygne sommeille.

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 Mystère, élégance,
Un côté déchiqueté :
L’iris noir et blanc.

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 Projet irisé :
Du toboggan arc-en-ciel
Je ferai mon miel

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 L’iris, contracté,
Ou pas, ne verra jamais
De pareilles choses

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 Fleur bleu métallique ?
Explication de gravure :
Un temps d’aquatinte !

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Folie que voir là
Un tableau signé Poussin !
Mais… Combien d’oiseaux ? 

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 Fin de l’opéra.
Pour l’actrice qui salue
Un bouquet d’iris ? 

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 Le jeune Osiris,
Sa silhouette égyptienne
Devant l’étang-ciel.

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 Enfance de l’art :
Sur le tépale inférieur
Y voir un bavoir !

P.S. Ce cher oncle Walrus m'a appris que l'iris d'eau est l'emblème de la région bruxelloise. Aussi ai-je concocté un diaporama-hommage avec la série photographique complète et la musique  du groupe 't Kliekske. 

13 mai 2016

VIENS AMPOULE, VIENS AMPOULE, VIENS !

- Voyons, tirez la langue et faites : "Aaaah" !

- Toi tu me fais de l'électricité ! Tu fais monter ma tension ! Pour n'pas tomber dans la lubricité, faudra que je fasse attention ! Tous les soirs tu m'allumes, le matin tu m'éteins mais même si tu dois tout faire sauter… Fais-moi de l'électricité !

- Dites 33 ?

- On dansait sur des machines, on chantait dans les clubs. De nous donner le meilleur, fais de nos corps les veilleurs, Cité ! J'ai le droit de citer, Cité, ton ÉLECTRICITÉ. Cité me rend tout excité, C'est ça la densité : danse, danse, danse ! Cherchons les formes au milieu du puzzle, changeons de forme !

- Et quand je vous fais ça, vous sentez quelque chose ?

DDS 402 Edison ébouriffé- Je n'ai toujours pas payé la facture d'électricité. Qu'est ce qui a bien pu nous arriver ? Nous ne sommes plus les mêmes depuis samedi dernier. Tu sais je l'avais pourtant rangée avec l'échographie du bébé ?

- Maintenant toussez !

- On se ressemble : nos pôles sont les mêmes ! A 220 volts, tu sais trop bien ce que ça nous donne !
Surfer sur les larmes,sur les courants ne nous mène à rien. Autant glisser les doigts dedans ! L’électricité, y a de l'électricité dans l'air, y a des étincelles, des éclairs, l'électricité qui nous fait ce drôle d'effet. Mais ailleurs, qui pourrait nous donner cette électricité ?

- Alors, Docteur ?

- Je suis désolé Mademoiselle Edison, mais il me semble que votre papa, à force de faire ses expériences sur l'électricité, a fini par péter les plombs. Je suis comme vous, je ne comprends rien à sa syntaxe, à sa façon ampoulée de s'exprimer. 0n dirait un langage du futur.

- Qu'est-ce que vous nous conseillez, Docteur ?

- Des vacances au Tyrol. Il y a à Sankt Wolfgang im Salzkammergut, en Autriche, une auberge sympathique où il pourra prendre du repos. Cela s'appelle "au Cheval blanc".

- Et pour ses cheveux, hérissés sur le haut du crâne depuis qu'il a mis les doigts dans la prise, vous avez un remède ?

- Du pétrole Hahn !

- En friction ?

- Non, en ampoules.


Ecrit avec la complicité de Joe Dassin, Jean-Louis Aubert, Miossec et Pascal Obispo dans le rôle de Thomas Edison.

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