Doc et Mère l’Oye te sonnent Grace Slick et Jeff R. sonnent George « While my guitar gently weeps » Guétary sonne Paul Simon et Art Garfunkel et Mrs Robin sonnent L’oncle George Bens sonne
Les scientifiques sonnent :
Thomas et Eddy sonnent L.M. Enter-Moncherwat sonne
Les militaires sonnent : L’amiral Neil sonne
Les motards sonnent : Quand ils n’ont besoin de personne, Jean, Karl et David Sonnent
Les animateurs de télé sonnent : Bertrand Renard, voyelle, voyelle et con sonnent
Les évadés sonnent Les frères Dalton, Averell, William, Joe, Jack sonnent
Vêtue de probité candide et de lin blanc Voici qu’on m’a collé des ailes dans le dos Et mis une auréole en guise de chapeau ! C’est quoi ce carnaval dont je me bats le flanc ?
Pourquoi m’expédier là ? Je n’ai rien fait de mal ? Et pourquoi m’habiller de cette camisole ? Dès le premier abord, c’est sûr, il me désole Ce monde aseptisé comme un grand hôpital !
Que l’on me débarrasse, enfin, de ces atours ! Permettez-moi, mon Dieu, de faire demi-tour : J’avais tout ce qu’il faut pour faire une diablesse !
S’il est vrai qu’on retombe en enfance en enfer, Laissez-moi avouer mon rêve et ma faiblesse : Je veux chauffer mes fesses auprès de Lucifer !
- Vous venez souvent ici, chère Madame ? - Chaque fois qu’il y a un karaoké, mon beau monsieur. C’est une bonne occasion de sortir mon mari. Le médecin a dit qu’il doit bouger. Sinon il est toujours fourré sur son ordinateur ou dans ses cahiers à écrire comme un malade. Qu’il est, du reste. - Votre mari écrit ? Des romans ? Des essais ? Des articles ? - Ne le répétez à personne : il fait de la poésie ! - De la p… ? Non ? Vous plaisantez, j’espère ? De nos jours ! Ce doit être illisible ? - Ca l’est d’autant plus que Louis écrit en alexandrins ou en vers qui riment. Avant qu’il ne devienne ce grand corps malade il allait même déclamer sa production dans les cafés-slam ! - Il a une maladie ? Il semble bien conservé pourtant. Bonjour, monsieur le poète !
Le mari de la dame à l’accent étranger ne répond pas. Il a les yeux fixés sur l’écran de télé géant où défilent les paroles des «Feuilles mortes» de Prévert et Kosma qu’une Lara Fabian d’occasion est en train de massacrer, au grand dam d'un ancien scientifique belge qui se bouche les oreilles. Ca ne semble pas le gêner, lui, le poète : déjà que les aveugles sont parfois sourds à ce qu’on leur braille, il ne faut pas s’étonner si les émules de Verlaine trouvent un peu longs les sanglots des violons dans leur sonotone.
- Excusez-le, il a des absences. Le plus terrible c’est quand il redevient lucide. Il m’accuse de lui avoir fait perdre la boule. Un jour il m’a dit : « Tes yeux sont si profonds que j’y perds la mémoire !". Vous vous rendez compte ? - C’est vrai que vos yeux sont très beaux. Vous avez dû faire des ravages quand vous étiez jeune. J’espère que je ne vous vexe pas en vous disant cela. Vous devez d’ailleurs encore en faire beaucoup. - C’est vrai, monsieur très cher. Ma sœur Lili et moi, autrefois, nous avons vu défiler toute la Russie chez nous. Si je puis vous confier un secret, cher monsieur… Quel est votre prénom ? - Marcel. Marcel Stroskane, pour vous servir. - Eh bien mon cher Marcel, il n’y a que le transsibérien à ne pas nous être passé dessus ! Ces succès amoureux étaient d’autant plus surprenants que nous avions la réputation d’avoir un cœur de pierre. - Des jaloux, des médisants, sans doute ?
- Non, des plaisantins : notre nom de famille était Brique ! Et du coup, après avoir écumé toute l’URSS, j’ai fait le mur et je suis allée en Italie où j’ai changé de nom et de prénom. C’est à Venise que j’ai rencontré cet idiot : il voulait s’y suicider. Se suicider à Venise, il y a de quoi se gondoler, non ? - Vous exagérez certainement. Vous n’avez pas l’air d’avoir été malheureuse ? - Pas autant que ma sœur en tout cas. Elle aussi a épousé un poète mais il n’a pas survécu. - Ce sont des êtres fragiles, paraît-il ? - Fragiles ? Vous rigolez ? Mon Louis a été très résistant.
Le Louis en question, fantôme un peu hagard, vient de se lever en entendant les premières mesures du « Chiffon rouge » de Michel Fugain. C’est une institutrice en combinaison de ski qui le chante en levant le poing. Louis la fixe d’un regard quasi amoureux et on voit ses lèvres trembloter comme s’il prononçait les paroles de la chanson mais en fait un lecteur averti décélerait qu’il prononce tout bas celles de « L’Internationale ».
Marcella le fait rasseoir puis elle dit à Marcel :
- Vous avez quelque chose de prévu après ce karaoké ? Vous pourriez venir à la maison faire plus ample connaissance ? Nous habitons à deux pas d'ici.
Comme ça fait déjà dix minutes qu’elle lui fait du pied et que, dessous la table, elle a posé la main sur le haut de sa cuisse, vraiment tout en haut, Marcel lui répond :
- Volontiers ! Puis il ajoute : - C’est moi qui chante la prochaine ! Effectivement on l’appelle et il entame avec élégance et suavité « Sous les jupes des filles » de Souchon.
- Toi, mon cochon, pense Marcella, tu n’es pas la moitié d’un ! On va s’en donner, toi et moi ! Dès que je t’aurai chanté «Déshabillez-moi», je vais te faire perdre ton latin exactement comme Juliette a fait perdre son Gréco-romain à Roméo : de haute lutte !
Puis elle s’adresse à Louis :
- Tu vas avoir du spectacle, ce soir Louis ! Du comme tu l’aimes ! Et puis comme ça m’ennuie d’avoir laissé notre roman inachevé, je crois qu’avec mes aventures post-Aloys, avec ce type-là et les autres qui l'ont précédé et le suivront, je tiens un bon sujet de best-seller ! Allez, chauffe, Marcel !
Mais cette promesse vient trop tard. Affalé dans son fauteuil sous le portrait de Blanche de Castille – la déco du salon où a lieu le karaoké est manifestement assez surréaliste – Louis s’est oublié, il a oublié Blanche, Marcella, Nancy et les autres : il s’est endormi. Riche de toutes ces musiques, heureux de cette humanité chantante, n’ayant plus à se soucier de la ligne puisqu’il est parti, tranquille comme un roi sous sa crinière d’argent, voilà que Louis dort.
Et dans son rêve du moment, dans un autre univers un peu plus chatoyant, un homme et une femme, à l’unisson, chantent sans trop la massacrer une des chansons qu’il a écrites.
Lorsque j’étais bateleur d’un orchestre de jazz, j’avais pas mal de temps pour moi entre deux concerts. Je savais que la roue de la fortune ne tournerait qu’un temps en ma faveur aussi avais-je repris des études de voyante extra-lucide par correspondance (CNED-toi, le ciel te CNEDera, dit le proverbe). Il y avait l’option astrologie, la filière marc de café et même une UFR boule de cristal et foulard gitan mais j’étais surtout taraudé par les cartes du jeu dit de Marseille.
Je tenais aussi à l’époque une espèce de journal intime sur des cahiers à petits carreaux dans lesquels je balançais toutes sortes de choses.
A la suite d’un rêve étrange fait récemment, je suis allé il y a peu dans mon grenier récupérer un de ces vieux cahiers. Le rêve que j’avais fait se déroulait sur un marché aux puces. J’y faisais l’acquisition d’un journal intime. Je le feuilletais : il y avait des dessins, des mots, des photos collées ou glissées entre les pages. Sur l’une d’entre elles, je me reconnaissais. En fait, ce document que j’achetais, c’est moi qui l’avais rédigé !
Ce vestige de l’âge du jazz que je suis allé rechercher pour le comparer à ce que j’avais vu en rêve, j’y ai trouvé des notes et des aphorismes dont je vous livre ici quelques extraits. Ce n’est pas qu’ils vaillent grand-chose mais…
Combien de miles le fou qui escalade la montagne peut-il parcourir avnt qu’il ne dévisse ?
La tiare déposée du pape et les chaussettes de l’ArchieChepp sont-elles sèches archi-sèches ?
Toujours énervé par sa femme , l’empereur Georges qui ne la comprend guère chouine.
Si tu as le tempo rance, fais preuve de tempérance. Méfie-toi de cette fragrance, ne t’en parfume pas trop. Si une femme sans parfum est une femme sans avenir un homme qui sue est un homme qui pue et ça, ça tue !
Qu’est la corde du pendu sinon un licol porteur ?
A s’agiter entre ses fûts et ses caisses pour ne pas être à contretemps, le batteur n’en a guère pour s’adonner à l’art Tatum du contrepet.
Ce rêve que j’ai fait et son prolongement réel retrouvé dans mes archives m’ont donné une drôle d’idée. N’aurais-je pas finalement, à force d’étudier alors, hérité de capacités médiumniques ? Ne possèderais-je pas le pouvoir d’influer par les rêves sur la réalité ? Si j’allais par exemple, en rêve, sur le même marché aux puces, tomber en arrêt devant un livre sans titre qui deviendrait, une fois publié un best-seller qui me rendrait riche au point que je doive m’exiler en Irlande ou en Belgique pour ne pas payer trop d’impôts à l’administration de mon pays natal ?
Au sortir de ce deuxième rêve, je monterais dans mon grenier et j’en redescendrais avec un des manuscrits qui y dorment. Si le livre dont tout le monde a besoin était là, il me faudrait trouver aussi la force d’aller faire la pute chez un éditeur. Il me faudrait également prendre un pseudonyme pour ne pas avoir honte d’être un aussi mauvais citoyen. Je crois que je choisirais quelque chose comme Rodrick Nosferas. Est-ce que ça vaudrait le coup de n'être plus soi-même, de devenir un "je" qui serait un autre comme disait Rimbaud ?
Allez, au diable la magie ! Jetons au loin ces cartes de sorcière et ces souvenirs de l’époque où j’étais bateleur. Je n’ai pas envie de rencontrer des journalistes qui ne comprendront rien à ma démarche artistique. Je n'ai pas envie d’apprendre le belge pour économiser du fric. Je préfère continuer à demeurer sur le quai Saint-Cyr à Rennes où la véritable paix niche et où, par-dessus mes disques de jazz, je puis m’adonner à ma passion de toujours : la batellerie*. Tant pis si ce manque d’ambition fait jazzer dans le Landerneau littéraire d'après-demain !
* La batellerie est l’art du bateleur : cela consiste à rêver de voyages bizarres en regardant des bateaux à l’arrêt.
Très longtemps la musique a été mon issue de secours. Oh bien sûr, il n’y avait pas le feu à l’hôtel, non. Juste le besoin, comme pour tout adolescent, de s’ouvrir au monde. Et c’est justement à ce moment-là que j’ai découvert « Kevin Ayers and the Whole world », un voisin d’Angleterre avec une voix grave et des musiques sucrées.
Le premier album de lui que j’ai écouté est en fait le deuxième de ses opera (je savais le latin à l’époque : un opus, des opera !). Il s’intitule « Shooting at the moon ». C’est peut-être important pour la suite. Il contient le rigolo « May i ? » aux paroles chantées en français :
« J’étais perdu dans la rue Fatigué et mal au cul J’ai vu un petit café avec une fille dedans Et je lui disai [sic] (c’est ainsi, je savais toujours le latin !) : Puis-je M’asseoir auprès de toi, te regarder ? J’aimerais bien la compagnie de ton sourire ».
Kevin Ayers a été le premier bassiste du groupe Soft Machine. Le premier de ses albums solo a pour nom « Joy of a toy ». Maintenant que je suis devenu un peu le « toy of a Joye » (LOL ! LOL Coxhill, même !) ce titre me fait bien rire, tout comme certaines de ses chansons : « Oleh Oleh Bandu Bandong » « Stop this train» et les très jolies « The lady Rachel » et « Girl on a swing ».
Si l’escalier de secours de MAP peut être utilisé en tant que piédestal, on y positionnera bien volontiers l’imperturbable guitariste Mike Oldfield qui, avant de pondre son célèbre « Tubular bells », fit ses débuts au sein du Whole world. On entend sur le troisième album de Kevin, « Whatevershebringswesing » un très beau solo de guitare sur le titre homonyme. D’autres n’ont pas démérité par la suite : Steve Hillage et Ollie Halsall n'étaient pas rien non plus !
Enfin nous arrivons au chef-d’œuvre de l’homme, là où l’escalier mène au ciel (comme les monte-en-l’air, j’ai tendance à emprunter les issues de secours à l’envers !). Le 4e album est sorti en 1973 et s’intitule « Bananamour » !
Rien que la photo à l’intérieur de la pochette vaut le déplacement et certaines des paroles de ces hymnes m’accompagnent toujours : extrayons par exemple ceci de « Shouting in a bucket blues » :
"Lovers come and lovers go but friends are hard to find Yes I can count all mine on one finger"
« Les amours vont, les amours viennent Mais pour trouver l’ami on a bien plus de peine Moi je peux compter les miens Sur un seul doigt de ma main »
et cela de "Interview" :
"I have been called a down Yes you may write that down And for a little money I am extremely funny.
You ask me how I do my act This is my reply I climb up on a ladder And announce that I will fly."
"On dit de moi qu’je suis un clown C’est vrai qu’pour épater Poupoune Et gagner des comm’s sympathiques Je suis extrêmement comique
Vous m’demandez de vous dire quelle Est ma r’cette pour faire rigoler ? C’est simple : je grimpe sur une échelle Et j’annonce que j’vais m’envoler !"
La traduction est un peu stupé-samedidé-fiante mais l’image est bien vue. Moi aussi chaque semaine je monte sur l’échelle et… j’en redescends tout de suite à cause de mon acrophobie ! Si « je m’voyais déjà en haut de l’affiche : en dix fois plus gros que n’importe qui mon nom s’étalerait », ben c’est raté ! C'est moi qui m'étale ! Escabeauté le désir de gloriole !
Pour terminer, et pour revenir à « tirer dans la lune » révélons la véritable nature de cet escalier de secours : c’est en fait un observatoire pour admirer, depuis la région de Nancy, « la lune des Caraïbes qui brille toute la nuit » !
Merci à toi, Kevin Ayers, qui nous as soutenus et nous accompagnes encore pendant que l’hôtel brûle. Yes, we have no mañanas mais… Vive la banane !
Le béton qui coule dans nos veines nous rend durs comme des robots. Nous courons dans les rues de la cité maudite et notre cavale qui dure depuis six mille nuits ne nous laisse que rarement tout seuls avec notre silence. Malgré tous ses progrès le monde est toujours à feu et à sang quelque part, à croire que nous subissons, dans la forêt des égarés, le châtiment des hommes-tonnerres.
Mais chaque vendredi soir je quitte la fourmilière. C’est l’heure de la révolte, la guerre des boutons : j’éteins tous les écrans, je ferme la radio.
Sur la couverture du livre, la photo de l’auteur, Rodrick Nosferas, me hèle tranquillement et m’invite à pratiquer le retour à l’état sauvage de l’enfance.
Bien calé dans le canapé j’ouvre le livre magique dans lequel Rodrick fait sa loi. La prunelle de mes yeux s’écarquille à ce décollage immédiat : dès que j’ai lu quelques lignes je sais que j’ai ce soir le monde dans la main. Très vite, à suivre l’aventurier, l’innocent de Palerme que j’étais pénètre dans les mystères de la forêt. Les arbres de l’imaginaire laissent tomber des lianes magiques. J’en oublie « Les mille et une nuits » et une peur express monte en moi : arriverons-nous avant la tempête à sortir de la forêt de bouleaux, à regagner le fleuve ? L’ombre de la mort plane et mille dangers nous séparent encore de la demeure d’Anka. Chez elle on est vraiment dans le cœur des deux mondes et les papillons de la Léna nous invitent à l’embrasement.
C’est à ce moment-là que mon épouse crie « A table ! ». Je délaisse le clone de Lara Croft à chevelure poil-de-carotte chez qui Rodrick – a-t-il du cœur, cet homme-là ! – m’a amené puis je vais retrouver le silence de Nélio, ma douce cuisinière et la réalité des corps qui se sustentent alors que l’esprit flotte.
Lorsqu’après le repas je retourne à mon livre l’intrigue est devenue toute autre. Je suis maintenant dans le journal de Fanny. L’encrier maudit de Rodrick est tellement divergent que son livre contient tous les livres qui n’ont jamais été écrits. Fanny est fantastique. Elle dit en incipit de son carnet de bord de grégaire bavarde : « Ma sœur vit sur la cheminée depuis qu’un mauvais génie l’a transformée en cigogne. Cela n’aurait rien de gênant si nous habitions en Alsace mais ma sœur et moi habitons Plounéour-Menez, en Bretagne, dans les Monts d’Arrée. Cela fait jaser dans le bourg et du bruit jusque dans Landerneau. »
Ce conte à dormir debout me tient éveillé jusqu’à ce que Nélio, maintenant allongée dans notre lit, me propose de goûter à d’autres joies.
Le samedi matin le livre de Rodrick s’est fait recueil de poèmes. Il a pour titre « La chanson des enfants perdus » et cela me va bien au teint.
Dimanche il me fera entendre la voix des rois en me content les légendes de la dynastie des Tout An Café 0405. Ce livre formidable, je ne le lâche plus. Il est l’héritage ou la crypte des âmes que Rodrick Nosferas a dû racheter à Gogol, voler à Jack London ou subtiliser à Shakespeare, allez savoir. Il ne semble exister qu’un seul portrait de cet auteur mythique et le livre que j’ai entre les mains, acheté à un bouquiniste à Lyon, est peut-être un exemplaire unique. Il n’a pas d’achevé d’imprimer et ne figure pas au catalogue BN-OPALE de la Bibliothèque Nationale.
Une seule chose est sûre pour moi : chaque lundi matin c’est l’opération gerfaut (comme un vol de… hors du charnier natal !). C’est à nouveau le passage en outre-monde, ce retour vers les liens maudits à surveiller, la soumission aux listes de tâches bureaucratiques et idiotes que la petite terreur de Glimmerdal, mon chef de service, me fait parvenir par courriel alors qu’il est en réunion ou chez lui. Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes. Un jour, là où j’irai, j’effacerai tous ces gens avec un revolver, sauf Nélio évidemment. Ce sera Waterloo Nécropolis adieu, dernière station avant le désert. Je ne ferai plus rien alors que lire tout mon soûl comme quand j’étais enfant.