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Le cahier de brouillon de Joe Krapov

16 décembre 2016

99 dragons : exercices de style. 6, Mots-valises

LES CHAISES : pièce en un acte pour deux Ionescogriphes


MIC 2012 03 05 chaises
Le premier type à la masse arrive. Il s'appelle Loreille, il est mince comme un clou. 
Le deuxième type à la masse le rejoint sur la scène, il s'appelle Lardu, il est beaucoup plus large d'épaules (et même de l'équateur). Lui est complètement marteau.

Ils déposent leurs masses, s'emparent des fauteuils et les disposent face au public. Puis ils se laissent tomber dedans de toute leur masse.

MIC 2012 03 05 masse

LOREILLE – Soit un monarquebuse dans un désarroyaume moyen-âgeuxnouillé où sévit un tyrannosauredure.

LARDU – Cet animalélevé se nourripaille de brebiscéphales et pour cela il rançocissonne les Robergers du coin sans que les autoritétanisées n'y roploplopposent grande résistance.

LOREILLE – Arrive le jour où l'Harpadragon devient plus intransexigeant et réclame de la progéninourriture. Les boules, tu vas voir ! Ca va devenir bêtàcornélien !

LARDU – Justement, en parlant de boules, on fait tourner celles du trémoloto pour savoir quel joujouvenceau ou quelle àdadamoiselle sera transformée en gigotetMillau et livrée aux appétyranniques du batramilicien outrecuidanseur.

LOREILLE – Patatras ! Le premier sacrifille sera celui de la princesse ! On l'apprête, on lui met une couronne de fleurs d'orangerdesvoitures, une robe de mavariée, on l'attache au rocher.

LARDU – Là-dessus arrive un chevafouàlier. Il s'appelle Georges de Lydda, il a un décimeterrifiant et avant de partir à l'assauterie il monnaie sa prestadigitation.

MIC 2012 03 05 st-georgesLOREILLE – Il met cette abscondition à son intermoulinàvention : quinze mille hommes seront adoubénis et Rubiconvertis à la religion que soutient Georges qui a à cœur de multiplier les croisés.

LARDU – Alorigami, il monte sur son chevaleureux caparacanasson, prend son élan et il file un coup de lancyolitique à l'Elliott nénesse du marésaccage. Surprise par cet assauvage, la bête cède puis bientôt trucidécède.

LOREILLE – Georges libère la princesse mais comme elle n'est pas du tout son genre, il repart vers de nouvelles avenforfaitures. Il sera arrêté plus tard, finira carbocanonisé et rejoindra la liste des nombreux zigomartyrs dont les noms sont inscrits dans le calendrier.

LARDU – Voilà, c'est fini.

LOREILLE - On traduit les mots-valises pour le public ?

LARDU – Ah non ! Je suis trop à la masse ! De toute façon, ces mots-là font partie des paroles qu'on ne devrait servir qu'une fois !

LOREILLE – Ah bon ? Pourquoi ?

LARDU – Tu sais ce qu'ils en feront les petits Bretons de tes traductions ? Il les Breizhoùblieront tout aussitôt !

LOREILLE – Bon, alors, du coup, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

LARDU – On lève le siège ! (Il se lève, prend le fauteuil, le retourne et le pose sur sa tête. Puis il prend sa masse. Loreille fait la même chose.).

LOREILLE – Où on va, maintenant ?

LARDU – On va au restaurant de l'oncle Camille. J'ai faim. Au menu aujourd'hui il y a Chateaubriand aux pommes frites.

LOREILLE – Miam !

(Ils sortent)

RIDEAU

 MIC 2012 03 05 masse

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2 décembre 2016

DANS LA ROUE DE SEBARJO (2)

Depuis qu'on m'a rayé des cadres, je me suis recyclé ! 
Je suis devenu l'archiviste de moi-même. C'est ainsi que pour illustrer ce Défi du samedi je n'ai pas hésité à aller récupérer chez M. Sebarjo, mon très aimable ancien voisin du dessus et Défiant du samedi à ses heures, les haïkus que j'avais déposés en guise de commentaires sous son Tour de France d'haïkiste que je vous recommande chaudement !

 

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Qui tape à l'étape ?
L'abus de Champagne, roi
Des émois rémois !

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Bonnes intentions :
Avaler quelques pavés
Dans l'Enfer du Nord !

Eh ! Intique ! Intasse !
T'occup's pas dé ch'ti qui passe !
...Sauf si ch'est Inqu'til !

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Fuyez, criminelles !
A bonnes en tandem salut !
Les Papin commencent !


Prisonnier

Le numéro 6 
En traversant le village 
Tente une échappée !

2016 12 02 mona_lisa moustaches en guidon de vélo

Avoir des moustaches
"En guidon de vélo" [sic]
C'est vraiment au poil !

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Pour nous mettre au vert
Faisons flèche de tout bois
Avec Sebarjo !

Pour se mettre au vert 
A Paris il faut passer 
La porte Maillot !

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Comble de malchance :
Attraper l'avarie-selle
Sur le tour de France !

Pour surfer plus haut, 
Un slip de bain à pois rouges : 
C'est pas très malouin !

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Fais preuve d'entrain 
Et rue-toi sans cinéma 
Pour gagner l'Arvor !

Tant que j'aurai forces 
J'appuierai sur les pédales : 
C'est bon pour le coeur.

Et ça rend la main véloce
Pour mettr' les mots à la noce.

Etre souple du guidon
Et sensible aux paysages
Rend agile du crayon.

Dans la plaine et les vallons
Ecrivons et pédalons !


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Le crois-tu ? On a 
Semé les filles et c'étaient 
De bien belles plantes !

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Sur la coulée verte 
Le bonheur de tout Rennais : 
Se la couler douce !

Nuages au ciel ? 
Côte couleur émeraude ? 
C'est Petit-Breton !

Empoigne guidon, 
Bouge muscles et tendons 
Pour perdre bedon !

Pour perdre bedaine 
C'est pas des calembredaines 
Pédale, promène !

DOISNEAU-le-velo-de-tati1949paris

Facteur ! Facteur ! Please !
Have you something for me
In your besace ? No ?
 

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Le ciel bleu à Rennes 
Vous rend plus léger que tout : 
Vous donne des ailes ! 

Le chat de Gelück

Le chat de Gelück 
A l'arrière du vélo 
Chargé d'un pot belge !

251

Vois l'ami comme elles 
Sont en guidon de vélo 
Ses jolies moustaches !

Laissant leurs cyclos 
Ils s'en furent aux Cyclades : 
Vivent les mariés !

L'été, sur les pentes, 
Indifférents, les cyclistes, 
A nos agapanthes

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Automobilistes 
En raison du Tour de France 
Des bouchons à Liège !

Un blogueur fidèle
Au Tour est comme un bavard :
Jamais ne la boucle !

Ranger les valises
Et voir qu'on a sous les yeux
De sacrée sacoches !

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Mignon comme un coeur !
Le vélo rose à Cayeux
M'a bien ré-galet !

Tour-de-france-miniature-3

On traçait des routes
On poussait coureurs et billes
C'était tour d'enf(r)ance.

NOSTALGIE 

Etre dans cet âge 
Où chaque pâté de sable 
Est une montagne !

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Un whisky anglais 
Pour calmer la Tramontane 
Et ma dalle en pente !

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Je la reconnais !
C'est la bicyclette bleue
De la fill' des forges !

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Vélo de pêcheur, 
Très bien pour effectuer 
Des queues de poissons !

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Dans les sacoches rouges 
Du vélo publicitaire 
Un homme sandwich ?

Chez José Arthur, réponse
A l'heure de l'EPOp club !

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Un rêve d'enfant : 
Faire du vélo sans les mains ! 
Sans fesses ? Plus dur !

28 novembre 2016

SOUK AU GYNÉCÉE !

Acte III, Scène 3

La scène représente une plage : parasols, 1 cabine de bain, serviettes, transats de « Transat en ville » empruntés à la ville de Rennes. Les dames du harem, les disparues, les évadées en fait, sont assises ici et là, en maillot ou peignoir de bain, se passent de la crème solaire sur les bras, lisent "Biba", font des mots fléchés, papotent ou glandent comme on le fait tous dans ce genre d’endroit.

RUADE – Alors ? Bonne baignade, chère Daurade ?

DAURADE – L’eau était excellente ! Quelle merveille ! Quelle lumière ! Quand je pense qu’il y a trois jours encore, nous étions confinées dans l’ombre du harem !

ORANGEADE – C’est une honte ! La pire des brimades ! Le sultan devrait savoir que la beauté ne se mange pas en salade ! Mais que nous avons besoin d’autant de soins et de lumières qu’elles ! Nous sommes faites pour resplendir au soleil, nous, pas pour moisir dans le bac à légumes de son réfrigérateur !

MASCARADE – Et puis quelle façon riquiqui de nous rendre hommage ! On enferme 365 femmes dans le gynécée et elles n’ont droit qu’à une seule sortie dans l’année. Et quelle sortie : juste une nuit de roucoulade avec ce gros cochon de Haroun Zeclock !

CANTONADE – Il paraît que le changement d’herbage réjouit les veaux ! Il y avait là de quoi pousser des jérémiades ! Les 365 autres jours, en attendant, on devait se farcir la chanson de l’eunuque. Tu parles d’une sérénade, toi !

SERENADE – Hého, doucement, les filles ! Je n’y suis pour rien, moi ! C’est vrai que je m’appelle sérénade mais ce n’est pas moi qui les ai chantés ni pondu, les couplets de l’Hannibal !

Elles entament La chanson de l’Eunuque :

Croé moé, croé moé pas
Quèqu’part en Alaska
Un sal’ jour qu’y neigeait des glaçons

J’ai eu comme une envie
D’soulager ma vessie
Comme un con j’ai baissé mon caleçon

Ca m’a mis en peine
De quitter mes gégènes
Mes jolis génitoires
Ah vraiment quelle histoire !

Ca n’dure jamais longtemps
Quand il gèle à pierre fendre
Tu vois tes gosses descendre
Tu deviens un transgenre

Quel beau dommage ! Tu t’retrouves au chômage !

AILLEPADE – N’empêche on a bien rigolé ! le pauvre n’a jamais su qu’on l’avait surnommé Débandade !

BALADE – En tout cas, c’est un vrai plaisir d’avoir mis les voiles ! Enfin, de les avoir enlevés ! On est quand même mieux à poil au soleil que sous ces épaisseurs de tissu cossu qu’on ne pouvait enlever qu’une seule fois dans l’année !

EMBRASSADE – Et encore ! Si vous saviez ! Moi je m’appelle Embrassade et je suis celle qui officiait le dernier jour de l’année. Eh bien il y a des années où il était tellement gavé de loukoums et de liqueurs qu’il ne me déshabillait même pas !

CAVALCADE – C’est ce qu’on appelle « p’endre à la hussa’de » !

EMBRASSADE – Attends, Cavalcade ! Il y a même une année où il ne m’a même pas honorée !

CAVALCADE – C’est ce qu’on appelle être « Schokolade » !

COUILLONNADE (sortant de la cabine de bains en combinaison d’homme-grenouille) – Eh dites donc les filles ? Comment vous trouvez mon nouveau maillot de bains !

TOUTES – Nul à chier, Couillonnade ! C’est quoi ce truc ?

COUILLONNADE – Ca s’appelle un burkini ! Je laisse tomber, alors ?

TOUTES – Oui ! Ôte le haut et demain tu enlèveras le bas !

Entrent Shéhérazade et ses suivantes. Toutes l’applaudissent et la saluent de « hip hip hip hourra »

SHEHERAZADE – Mes chères amies, un peu de calme, je vous prie. Je sais bien que vous me devez la liberté. Mes servantes ont soudoyé les gardiens du palais pour qu’ils vous laissent partir petit à petit. Mais vous savez que j’ai un objectif beaucoup plus important. Je veux vous apprendre à devenir maîtresses de vos destins. Je veux que vous sachiez désormais tenir les hommes à distance, les faire tourner en bourrique pour finalement les mener par le bout du nez… Ou par le bout du bout !

Elles éclatent de rire.

SOUTIFDAUBADE – Oui, camarade Shéhérazade ! Conte-nous tes odes et tes méthodes ! C’est pour t’entendre conter que nous avons fui ce palais où nous étions réduites à l’état d’esclaves sexuelles. Apprends nous à faire languir l’émir, à serrer la haire du janissaire, à mettre le souk chez le mamelouk, à enfiler le caoutchouc au bachi-bouzouk, à tenir à distance son éminence, à mettre en chaleur sa sérénissime splendeur, à rendre flamboyant le commandeur des croyants. Dis-nous comment on fait enfler leur désir, comment on leur flanque le tracsir, comment on renverse la vapeur, il faut que ce soient eux qui aient peur de ne pas être à la hauteur, il faut que nous soyons actrices et qu’ils cèdent à tous nos caprices. Comment emberlificoter, bécoter, fricoter tripoter et faire que nous soyons maîtresses de leurs altesses ?

SHEHERAZADE – C’est simple ma chère Soutifdaubade ! Pour commencer, interrogation orale. Vous allez me chanter la chanson que je vous ai apprise hier !

Elles se regroupent comme une chorale et entonnent « Déshabillez-moi » de Juliette Gréco.

 

 

25 novembre 2016

Vraiment pas raffiné !

PR 107 ans 2


PR Sculpteur


penseur-rodin-toilettes

Mettre un cautère sur une jambe de bois, c'est un peu comme panser un rondin !

PR jeu d'échecs

- Je ne me rappelle plus. C'est à lui ou c'est à moi de jouer ?
- Je ne me souviens plus. J'ai les blancs ou les noirs ?

PR occupé 2

- Jamais moyen d'être tranquille, par ici !

PR occupé 3

 - S'il frappe encore une troisième fois, ça va ch...

PR piaf

 A tous les oiseaux de passage qui me demandent 
ce que je fais là je réponds : "Je médite, piaf !".

Photos empruntées sur le web et détournées par mes soins.

18 novembre 2016

Paon-cartes revendic-hâtives

Non seulement ce n’était pas ma semaine, cette semaine, mais en plus les écoliers français font de plus en plus de fautes d'orthographe !
Qu’ils se rassurent ! Tout le monde s’en fout et surtout personne n’est parfait !
La preuve avec ces paon-cartes revendic’hâtives pour lesquelles j’ai décidé de lâcher prise moi aussi.

RAT LE BOL !

DDS 429 Coccinelle de Gotlib avec pancarte

ÂNON, ALORS !
CA SUFFAT COMME CI !

CESSONS DE RENARD-CLÉ !

RAT LE BOL DU BOLÉRO DE RAVÊLE !
ON NE PEUT PLUS LE BLAIREAU !

CASSE TORT, PAUV’CON !

IS’N’T IT A WAPITI ?

ARRETEZ VOS COCCYX-GRUES !

A BAS ANNE D’AUTRUCHE !

UN AILÉ FAON,
ÇA TRUMPE ENORMEMENT !

QUAND C’EST FLOU
C’EST QU’IL N’Y A PAS AFF LE LOUP !

ON VOUS SCOLOPENDRA TOUS !

ET C’EST TAPIR POUR VOUS !

C’EST KOALA, CES CAPRICES ?

J’ÉCRIRAI « GIRAFFE »
COMME QUE ÇA ME PLAIT !

CAPRICES, C’EST PAS FINI !

FAISEZ LA MOUCHE PAS LA GUÊPE ! (Sttellla)


LE TIERS-COCHON DE PAYANT,

POUR L’OTO RHINO, C’EST ROSSE !

IL FAUT RECHIMPANZÉ LE MONDE !

HIPPO, DÉCAMPE !

NOUS SOMMES
LES NOUVEAUX THANK-HULOTTE !

HALTE A LA CHIEN-LIT !

REVOLUTION SANGLIER GARE !

PHOQUE THE PELISSE !

BERNIQUE LA BERNACHE !


HALTE A L’ANIMAUX ROSITÉ !


110017158_o


SOURIS, HÉ ! VOUS ETES VIVANTS !

C’EST FOURMIDABLE !

VIVE L’ALMANACH PIVERT-MOT ! 

sempe-ty

 Merci à Sempé et Gotlib pour leurs images !

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11 novembre 2016

Quoi de neuf, docteur ? Trois fois trois petits riens !

DDS 428 nadaVoici dressée ici ma liste des petits riens qui font du bien.

Le « Rien de grave ! » du docteur au chanteur : « Vous prendrez un cachet tous les matins !».

Le « Rien de compliqué ! » de la cuisinière financière à l’imprésario : « Vous prendrez un pourcentage de la recette tous les soirs ! ».

Le « Rien ne va plus, faites vos jeux ! » du croupier et le 33, ce petit numéro de rien du tout sur lequel vous aviez tout misé sort soudain et fait de vous le millionnaire de la soirée !

Alors commence une vie de rêve. Les petits rien y ont une allure différente.

On offre un diamant à son chien et une laisse à sa maîtresse pour lui être plus attaché.

Le « Un rien vous habille !» du grand couturier vous fait frissonner de plaisir. L’habit est de belle facture, certes, mais la facture est bien élevée, elle aussi, non ? Désormais nous sommes entre gens du monde. Faire partie des huiles, ce n’est pas rien. Payez, grassement. Ne montrez rien de vos petites radineries d’ancien pauvre. 

DDS 428 nitchego

Puis les jours passent et on se lasse. « Rien de neuf aujourd’hui » ne vous fait plus bondir de joie comme autrefois.

Autrefois vous aviez une vie de routine et vous mangiez à la cantine avec vos potes et vos copines.

Autrefois vous écoutiez « Rien à cirer » de Laurent Ruquier et il y a un tas de gens et de choses dont vous n’aviez, vous non plus, rien à battre : Madame Lapaille, Monsieur Lapoutre. Rien à faire de Lapaille de fer et de Monsieur Lapoutre, en outre…

Nihil novi sub sole ! Justement, le soleil brillait et cela vous suffisait. Vous étiez gai. Rien, rien de rien, vous étiez comme Edith, non, vous ne regrettiez rien. Vous chantiez.

Oui, vous chantiez toujours, l’air de rien. Et l’air de rien vaut mieux que celui de la jalousie, que celui des bijoux ou de la calomnie.

DDS 428 Mémé les watts

Cliquez sur cette image, vous verrez : la Mayenne, ce n'est pas rien !

Alors, contre cette nostalgie qui n’est plus ce qu’elle était, vous luttez, même si vous savez qu’il n’y a rien à faire.

Rien à faire que se dire que ce sera mieux hier, que c’était mieux maintenant, que le mieux est l’ennemi du bien et que l’homme de nulle part, si c’est peut-être vous, eh bien… ca ne fait rien ! Ca fait juste du bien ! 

4 novembre 2016

99 dragons : exercices de style. 37, Approximativement proverbial (Joe Krapov)

Quand une vache fait deux veaux, la maison est au plus haut. Mais quand un méchant dragon qui bouffe comme quatre vient boulotter son troupeau de brebis, le paysan tire la tronche.

Face à un tel prédateur, inutile de récriminer : ventre affamé n’a point d’oreilles, la raison du plus fort est toujours la meilleure et s’il daignait répondre, l’idiot dostoïevskien, ce serait pour lui dire qu’« il faut vivre pour manger et non manger pour vivre ».

Bientôt chacun se plaint que son grenier n’est pas plein. Chacun est éloquent pour défendre son différend et où manque la police abonde la malice. Au nom de tous les siens Martin Pauvremisère s’en va trouver le roi, réclamer que la chair du mouton ne soit plus le manger du glouton.

***

Les hommes sont comme les melons : sur dix, il y en a un de bon. C’était le cas de ce roi-là. Il s’appelait Pozol.

A porter ses amis, nul ne devient bossu. Pozol était très droit. Mais le coup du dragon fut un coup de massue. C’est ainsi qu’on foudroie le plus juste des rois.

Cependant, rassemblant en cellule de crise ministres, chevaliers, conseillers et savants, il fit part du problème et chercha solution.

DDS 427 Jean de Nivelle

Tout ce beau monde fut sublime ! Comme le chien de Jean de Nivelle, celui qui fuit quand on l’appelle, perdant d’un seul coup leurs grands airs, tous ces p(eu)reux se dégonflèrent :
- J’ai bon courage, dit l’un, mais les jambes me faillent !
- Qui va risquer un œil risque d’en perdre deux ! prétendit l’autre.
- On marche toujours de travers sur un plancher qui ne nous appartient pas !
- Chacun pour soi et Dieu pour tous !
- Après moi le déluge !

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point » se dit le roi levant ce lièvre. Rome ne se fera pas en un jour. Quand le malheur entre dans une maison, il faut lui donner une chaise. Le découragement est un péché mortel. Quand il faut prendre le taureau par les cornes, tous les coups sont permis et sur cet échiquier où l’on manque d’éthique rien n’interdit que l’on adopte la position du mercenaire, conclut le monarque.

Et sur son Minitel antique, il tapa – et toc ! – 36 15 Bob Denard. On lui promit Saint-Georges. Et il fut engagé parce qu’il y croyait à cette, à ce pro-messe.

***

Pendant ce temps bâfrait Balthazar le dragon, songeant, pareil au garagiste * que changement d’herbage réjouit les veaux. L’appétit d’autres mets lui venait en mangeant.

* Mon garagiste croit que « Changement d’airbag réjouit la Volvo ».

Si bien qu’insoucieux de tous les équipages qu’on avait mis en route pour le bouter hors du pays, il monta les enchères et réclama de l’homme ou même, à la rigueur, de la femme, mais tendre.

Nouvelle panique à bord. Devant l’ultimatum les jeunes gens s’enfuirent en hurlant « Mieux vaut partir à point que d’arriver saignant ».

Las le sort désigna pour passer à la casserole en premier la fille aimée du roi Pozol.

***

Glissons sur le suspens, l’angoisse des héros, la Lune montrée du doigt : votre temps est précieux, le mien aussi, il faut que j’aille voir ce doigt et le boire s’il est de Porto.

Car de tout façon, Saint-Georges est arrivé et le duel proverbial a bientôt commencé :

- Le bien n’est pas dans la grandeur mais la grandeur est dans le bien, commence le saint.
- Comment, petit humain ? Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire ?
- Sol licet omnibus. Qui t’a permis d’ôter leur chemise à ces gens ?
- Charité bien ordonnée commence par moi-même.

Etc. Etc.

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Et les deux bientôt d’en découdre. A cœur vaillant rien d’impossible, la Fortune sourit à l’audacieux jeune homme et la messe fut dite, le dragon s’écroula et on lui découpa les oreilles et la queue comme il est de coutume avec les toreros. Non, pardon, les taureaux.

L’échauffourée fut si brève qu’elle donna naissance au proverbe fameux « Il faut rendre les armes à Saint-Georges ».

On voulut récompenser le vainqueur et la princesse elle-même se fut bien volontiers donnée à son sauveur. Amour, toux, fumée et argent ne se peuvent cacher longuement. Mais à chaque fou sa marotte : celui-ci avait semelles de vent. Il ne voulut rien.

Entre le fromage et la poire chacun dit sa chanson à boire mais lui était déjà parti, laissant en lieu et place du monstre du désert, un renard, une rose et une cage en bois. A vous de dessiner cette transmutation !

Ici se termine le conte car selon l’adage bien connu : « Tout a une fin sauf les saucisses qui en ont deux ».

28 octobre 2016

Questions insolubles

Même si je me sens souvent « artiste sur les bords », je ne comprends rien à l’art !

Je ne sais pas, par exemple s’il faut préférer les portraitistes aux paysagistes. Je ne comprends rien à l’art conceptuel, au réalisme socialiste, à la FIAC et à la manie qu’a M. Pinault d’entreposer des horreurs dans la douane de Venise. Ce sont des saisies de trafiquants en tous genres ? Comment ? C’est de l’art ? 

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J’en viens parfois à me demander : faire de l’art, est-ce imiter la nature ou imiter son voisin ? Dans les débuts, je pense, on imitait la nature. En soufflant dans un flûtiau, on pouvait se prendre pour le rossignol de mes amours. Même avec des talents de caricaturiste minimaliste on pouvait représenter les premiers faits divers. Ainsi l’un des tout premiers dessinateurs, M. Victor Pierrafeu, avait entrepris le portrait de son futur beau-frère, Roméo Cromagnon, et n’était pas loin d’achever le portrait de celui-ci quand l’amoureux de Juliette, sa sœur unique et préférée, se trouva la victime d’un malencontreux accident de chasse au cours duquel il perdit la vie. Terminé, le Roméo de Lascaux.

Le petit Victor rentre dans sa grotte, il gratte, il gratte pour effacer le croquis du bellâtre et à la place il représente la scène de chasse en buvant sa bière.
- Comment tu vas l’appeler, ton tableau, demande Juliette en pleurs, à peine remise de son récent veuvage, en admirant la paroi de la galerie.
- « Mammouth écrasant l’épris », répond l’autre.

Pendant longtemps le salaire des peintres a été lié à leur talent d’imitation et au niveau de ressemblance de leur portrait avec la marquise qui sortit à cinq heures et dont on voulait garder une trace florissante, même si, quelques années plus tard, le mari n’hésitait pas à la traiter de « vieux tableau » et les héritiers à ne plus pouvoir voir leur mère en peinture.

Et puis est apparue la photographie. Pour reproduire une image de la réalité, il n’y avait rien de mieux. Même si, pendant très longtemps, on n’avait que des clichés en noir et blanc, l’illusion était presque parfaite.

Malgré cela, la peinture a fait de la résistance et les peintres ont fait les malins. Et donc il y a eu les impressionnistes, les cubistes, les futuristes, Pablo Picasso, Marcel Duchamp et son urinoir, la peinture abstraite, Malevitch et tout le reste qui ressemble parfois à un gros foutage de gueule pour bonobos friqués – le bonobo friqué étant le stade ultime de l’évolution des espèces, vous l’aurez compris de vous-même. Je ne connais rien à l’art mais je m’y connais en Darwinisme. 

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Aujourd’hui, grâce aux filtres Instagram et aux smartphones qui font des photos et des frites, tout le monde est un artiste moderne. « Ah non, dit Monsieur Instagram, vous n’allez pas encore essayer d’imiter, avec votre smartphone qui fait des photos et des frites, cette saloperie de réalité triviale et imposer à vos semblables vos horribles paysages convenus, couchers de soleil, plats de restaurant et vos selfies plus troublées que troublantes. On vous colle un barrage filtrant. Le réel ne passera pas ! Pas sur ma plate-forme !".

Et maintenant, voilà le résultat des courses. Sur mes appareils photos récents, je n’ai même pas besoin de filtres Instagram : ils sont intégrés à la bête ! J’ai juste à sélectionner « dessin » ou « illustration photographique » et je me retrouve avec un appareil photo qui, au lieu d’imiter et reproduire la nature, imite les gens des années 60 et 70 qui représentaient le monde avec des couleurs à bousiller les pupilles et enrichir les ophtalmos de France et de Navarre. Andy Warhol, Vasarely, etc.

Et vous savez quoi ? Je suis devenu accro au truc, non sans m’interroger un maximum. Si je colle par-dessus ces images des musiques jouées à la guitare électrique par M. Jibhaine et que j’en fais un diaporama musical, qui imité-je ? Des millions de Youtubers ?

Est-ce que c’est de l’art ? Qu’est-ce que l’art ? Est-ce que c’est un objet réel virtuel composé d’images surréelles et de musiques-collages inclassables ? Où sont passés la Vilaine et le ciel breton ? Où est partie la brume qui rend le monde si beau dans le silence du matin ?

Par pitié, ne répondez pas à toutes ces questions ! C’était un exercice gratuit : j’imitais le vieux singe à qui on n’apprend pas à faire des grimaces. Et je me fiche de savoir si mon numéro est bon ou pas !

21 octobre 2016

BOITE A SARDINES

BeethovenSi je ne collectionnais que les timbres !

Mais, d’abord, entendons-nous : par « timbre » il faut comprendre «chanson faite à partir d’une chanson existante, composée, pour le texte, de paroles différentes de la version originale mais dont la musique est inchangée par rapport à celle-ci». 

Francis Blanche

Pour mieux me faire comprendre encore, citons les timbres célèbres de Francis Blanche et Pierre Dac :
« Le complexe de la truite » sur l’air du quintette D 667 en la majeur, «Die Forelle», de Franz Schubert ;
« La pince à linge » sur l’air de la 5e symphonie de Beethoven ;
« Le parti d’en rire » sur l’air du Boléro de Ravel.

Ne me dites pas que, pour célébrer un anniversaire ou autre chose de ce genre, vous n’avez jamais entendu quelqu’un mettre des paroles sur le «Il faut que je m’en aille» de Graeme Allwright, je ne vous croirai pas !

Pour ma part, j’en ai tout un classeur. Je n’en reviens d’ailleurs pas d’avoir écrit toutes ces bêtises ni surtout de les avoir chantées dans le cadre des festivités liées à mon activité professionnelle.

AUTOAD-2010-11a22a22a1394885840La liste des mélodies que j’ai empruntées et celle des titres de mes timbres vous feront comprendre, à défaut de vous donner l’âge du capitaine, que celui-ci a :
- soit de la "sacrée bouteille" ;
- soit un goût très prononcé pour les rengaines anciennes.

«La plus bath des javas» de Georgius est devenue «Les rats déridés» ;
«Emmène-moi» de Graeme Allwright nous parle d’imprimantes partagées, de secrétaires pas remplacées, de calcul de congés et du « CD de Myriade » ;
«Ah les p’tits pois» de Dranem évoque des dames dénommées Jacqueline et Alexandrine, un certain Patrick Navatte, les Gras de Douarnenez, Winnie Bédobeuliou et des méthodes de désherbage ;
«A Joinville le Pont" est devenue «Winnie l’ourson» (C'est vrai, je ne vous l'ai jamais dit mais depuis que je suis à Rennes, je suis (j'étais ?) gardien de l'animalerie de l'Université de Rennes 3) ;
«Ma cabane au Canada» a donné «Mon portable au Canada» ;
«Germaine» de Renaud est devenue «Ghyslaine» ;
Etc. Etc. Etc. 

Henri Salvador

Je m’arrête là, même s’il y a aussi une «Complainte du catalogueur» qui a fait rire toute une liste de diffusion nationale très sérieuse, un «Anne-Claire est au CRI» sur l’air de «Ta Katie t’a quitté» qui doit toujours être affiché dans le bureau de la récipiendaire et des tas de chansons destinées à des pots de départ en retraite.

Il traîne aussi, sur mon ordi, réalisées en dehors du cadre du boulot, des choses comme «Les Paimpolaises» ou «Le folklore Iowanien» que j’ai peut-être bien dû publier ici, dans le cadre du Défi du samedi. Parfois "J'ai la mémoire qui flanche, je m'souviens plus très bien" !




Si je ne collectionnais que les timbres !

Mais je collectionne aussi les chansons timbrées :
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- Les chansons osées, coquines, pleines de sous-entendus ou de rimes attendues… qui n’arrivent que dans votre esprit mal tourné : «La photographie» de Pauline Carton, «Ouvr’ la f’nêtre qu’on respire un peu» de Sandrey, «Le p’tit objet» de Polin, «La jeune fille du métro» reprise par Renaud, «Félicie aussi» et «Folâtrerie» de Fernandel, «Mon cousin» et «Ma cousine» de Pierre Vassiliu »,«La chose» de Patachou, «Les amis de Monsieur» immortalisée par Barbara mais que je préfère dans la version d’Isabelle Huppert.

- Les chansons gaies de Ray Ventura, Georgius, Bourvil et consorts : du «Lycée Papillon» à «Tout va très bien Madame la marquise" en passant par "Comme de bien entendu".

00813- Les chansons écrites ou chantées par des natifs du signe du cancer, ceux que j’appelle ma « famille astrologique » : Henri Salvador, Pierre Perret, Julos Beaucarne, Guy Béart, Bernard Dimey, Francis Blanche.

J’ai évidemment pioché aussi avec allégresse chez les Frères Jacques, Ricet Barrier, Boris Vian, Georges Brassens, Chanson Plus Bifluorée, Les Charlots, Boby Lapointe, le Renaud de la première période…

Et je ne fais pas que dans l’ancien : je pique des trucs à Thomas Fersen, aux Wriggles, aux Joyeux urbains, à Juliette Noureddine, à Gérard Morel, à François Morel, à Sttellla même si la veine « comique » est un peu en voie de disparition dans la chanson francophone d’aujourd’hui.

Bref, je n’en finis pas de « mettre des chansons dans ma guitare » et j’ai l’impression que mon oncle préféré, celui qui promène son chien et fait le taxi pour ses petites-filles en maugréant contre le petit Marcel, celui qui aime l’excellent Porto du Portugal et les bons restaurants du Trégor, notre vénérable et vénéré Onc' Walrus m’incite à en remettre une couche à chaque fois qu’il publie un billet sur son blog ou commente chez la plus abécédairante de nos blogamies communes !

-bonjour-allegresse-chant-d-allegresse-f-chopin-pierre-dac-la-morue-du-port-j-villars-gilles-boite-a-sardines-g-claret-p-gilbert-le-cheval-de-corbillard-r-souplex-g-claret-les-quaAprès m’avoir collé dans les pattes les épatantes scies de « L’Auberge du Cheval blanc » il m’a fait découvrir cette semaine une chanson « bretonne » des Quatre barbus qui m’a laissé littéralement plié de rire.

Allez hop ! Les timbres (de voix) ça s’échange et les drôleries, ça se partage :

 

 

18 octobre 2016

Le style bien tipique de Claude Monet, n'en faisons pas foin (ni tout un foin) !

2016 10 18 Le style bien tipique de Monet

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