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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
30 juillet 2019

VIVE LA FAMILLE !

DDS 570

Je m’appelle Albert Camus, comme l’autre, mais je n’ai jamais écrit de roman ou de pièce sur Caligula et je ne suis pas philosophe pour un sou. Je suis inventeur de jeux de société.

C’est moi qui ai pris cette photo et je me souviens très bien de cette soirée chez mon oncle Jean-Claude et ma tante Adrienne. Ils habitaient alors avenue Louise à Bruxelles et j’étais de passage par-là pour aller vendre nos derniers jeux sortis au «Brussels game festival» comme on dit en flamand (ou en wallon, je n’ai jamais été doué pour les langues).

Je ne sais plus de laquelle de leur petite fille on fêtait l’anniversaire, justement le soir où ils m’avaient invité. Coumarine ? Pivoine ? Ou Emilie qui est devenue célèbre plus tard en étant la première actrice capable d’interpréter au théâtre le rôle de Madame Chapeau sans que le public ne voie qu’il ne s’agissait pas d’un homme travesti.

Peu importe. La soirée a été très gaie parce qu’après l’indigestion de gâteau au chocolat on a joué au jeu des sept familles modernes dont j‘avais amené un prototype. Qu’est-ce qu’on a pu rire avec ces tirades improbables :

- Papy, dans la famille Minquien, je voudrais le promeneur.
- Pioche !
- Dans la famille Toutélectrique, Coumarine, je te demande « ton kéké en segway ».
- Tiens !
- Dans la même famille je voudrais « ta mère en trottinette »
- Tiens !
- Dans la même famille je voudrais « ton papy en hybride »
- Pioche ! A mon tour. Albert, dans la famille Gravuredemode je voudrais « la pineupe décolletée mais pas touche !»
- Tiens !
- Je voudrais maintenant « Grand-mère Brigitte cougar en string » !
- Tiens ! La peste soit de cette gamine elle va me piquer toutes mes cartes !
- Je voudrais aussi « La mère s’habille en Prada » !
- Alors non, ça ce n’est pas possible ! Aujourd’hui maman est morte ! Pioche ! A mon tour !

A la fin de la partie on est allé coucher les gamines et j’ai terminé la soirée avec tante Adrienne et oncle Jean-Claude à boire de leur excellent vin de Porto et à disserter sur les qualités littéraires inégalables selon eux de Marcel Proust, d’Amélie Nothomb et de Fred Vargas.

***

A la relecture de cette note manuscrite jointe à cette photo dans l’enveloppe quelque chose me semble clocher. C’est pourtant bien mon écriture mais… je suis sûr et certain que je n’ai jamais eu de famille en Belgique.

Qui plus est je ne m’appelle ni Albert ni Camus. Mon prénom est Georges, mon nom est Lesaint et avant de venir dans cet endroit j’étais sous-lieutenant au 99e régiment de dragons à Mourmelon-le-Grand.

- Qu’est-ce que je dois faire, maintenant, Madame ?


DDS 569 124220413- Ouvrez une autre enveloppe, monsieur Krapov ! me répond l’animatrice de l’EHPAD. Et laissez-vous aller pour écrire ce que vous inspire cette photo-ci.

Devant l'image des deux filles avec un gant de vaisselle jaune sur la tête j’ai commencé :

- Je m’appelle Célestine Bongopinot et j’habite Edimburgh. C'est moi qui ai pris cette photo et je me souviens très bien...

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28 juin 2019

Conseil d'amie

L’amiral ou l’adjoint au maire
Si jamais tu voulais leur plaire… ;

Si tu rêves de les emplir,
L’un ou l’autre de ces malades,
L’un aride et l’autre impala,
Du désir d’être ton mari ;

Si tu souhaites qu’on t’admire,
Si tu désires te faire aimer
Si tu veux te pâmer en prime
- Pardi, c’est humain après tout
Et tout le monde est bien pareil ! -
Change d’allure sans délai !

 

2019 06 28 - Isaure en robe à damier pour DDS 565

Quitte l’ample robe à damier,
Ton plaid à l’allure mariale
De paria de la séduction
Et cette armada de bijoux,
- Palme d’or, violettes de Parme -
Sous lesquels, oiseau de parade,
Prima donna de mardi gras,
Tu sembles un palmier du Mali
Atteint d’une maladie rare !

De ce look « trop » on médira,
Sois en sûre, et rira aux larmes
Et toi cela te déplaira
Tu t’en feras un nouveau drame.

Ton naturel parle pour toi.
Nul besoin d’un cœur en alarme.
Sans ces drapés tu n’es pas laide
Et si tu permets que je t’aide
L’idéal serait que tu sois
Simplement nue sous un imper !

Madre mia ! Qu’on t’aimera !
Comme ton corps seul plaidera
Pour que sur le dernier palier,
Je le parie, rapide raide,
L’élu de ton cœur, en péril,
Accroché la main à la rampe,
Derrière ton look à pâlir
Soit proche de l’apoplexie !

Sûr, la simplicité paiera
Ta beauté seule gagnera
Pour ton triomphe sans péril
En toute gloire.

Et surtout, surtout, c’est plié,
Pas de maquillage outrancier !
C’est la plaie : ça t’ fait ressembler
A un lampadaire de Noël !

 

14 juin 2019

TIAN’ANMEN, LBD ET TOUTES CES SORTES DE CHOSES

La pierre angulaire
De tout militaire
C’est la jugulaire.

C‘est à elle qu’il incombe
De protéger des bombes
Sa petite calbombe :
Faut pas que son chapeau tombe !

Elle maintient le casque
Sur sa cervelle flasque
Où jamais un pourquoi
Ne reçoit 
De Parc’que

Parce que le « Scrongneugneu »
Le « Jeveuxpasl’savoir »
Le « Silence ou l’mitard ! »
Sont la pierre angulaire
De ce discours vieux jeu
Des hommes de pouvoir 
Qui manient le bâton :

« Jugulons ! Jugulons !
Jugulons les motions, 
Les passions, les pulsions, 
Les questions,
Les revendications
Des jeunes à cheveux longs
Telle est notre chanson !

Si tant est que l’on puisse, 
La jugulaire serrée,
Emettre un son de voix
En tapant sur son fils
Ou en tirant dans le tas
Au nom de la police ! ».

 190608 Nikon 086

Photo prise dans la cathédrale de Nantes 
le 8 juin 2019

Eh bien alors, militaire ?
On oublie sa jugulaire ?
Bataillon disciplinaire !


7 juin 2019

Des amours qui ne durent pas

Mon tout beau, mon tout léger, mon volage, mon papillon,

Je brûle d’amour pour toi et je t’attendrai cette nuit encore.

Dès que je suis allumée je me tiens droite, je t’attends, je suis prête.

Je suis dressée par le désir de te séduire et de te plaire et même si parfois, au souffle du vent, mon bout vacille je te le promets : je saurai être ton indécente, ton incandescente, le phare lumineux qui guidera ta descente.

Dépêche-toi, mon tout beau, mon tout léger, mon volage, mon papillon, de venir combler ma flamme. J’ai d’avance la tête en feu rien que d'y penser.

Je te promets la plus superbe des étreintes, un embrasement de tous nos sens. Dépêche-toi de me rejoindre avant que je ne sois devenue un tas de cire molle où flotte un étendard éteint, un amour consumé avant d’être consommé.



DDS 563 bougie 83183725_o

24 mai 2019

J’AI PÔ EU L’TEMPS D’L’INTERPRÉTER MOI-MÊME !

DDS 560 Goualante du pauvre jean

Dans la goualante du pauvre Jean, l’eusses-tu cru, il n’est pas question du chat de la mère Michel. On soupçonne d’ailleurs le matou d’être allé chercher fortune ailleurs que chez cette maritorne, autour du Chat noir très précisément. C’est Pierrot, écrivant au clair de la Lune, qui aurait été le dernier à le voir passer sous sa fenêtre.

Pendant ce temps le meunier dort, son moulin va trop vite, il va s’envoler. Frère Jacques lui aussi roupille déjà : il rêve qu’il se trouve dans le palais de dame Tartine ou qu’il est étendu auprès de sa blonde dans un champ de gentils coquelicots.

Tout un folklore de beautés archaïques se baigne à la claire fontaine, file la laine, danse sur le pont d’Avignon ou sur celui du Nord, trouve son mari trop petit tandis que Malbrough s’en va-t-en guerre, que trois jeunes tambours en reviennent en chantant « Le déserteur » de Boris Vian et que Monsieur Dumollet fait de beaux voyages en passant par la Lorraine.

Aux marches du palais on prétend que le roi Dagobert met sa culotte à l’envers et ne sait pas planter les choux à la mode de chez nous.

Finalement c’est Margoton la jeune bergère qui a trouvé le chat de la mère Michel : elle l’a adopté et lui donne la tétée.

Mais tout ça n’est que chansonnette. Si la goualante est une complainte plus ou moins populaire il nous faut entonner le répertoire piaffant de la môme Edith et évoquer quelques épisodes moins glorieux de la misère humaine. Ici on essuie les verres au fond du café, on essaie de voir la vie en rose avec un légionnaire de passage, un accordéoniste au coin de la rue là-bas, un pauvre clown, un Milord abandonné. Chez Cora Vaucaire on trouve des mendigotes sur la butte et chez Mouloudji les amants sont infidèles. Surtout ceux de Saint-Jean.

Dans la belle province on plume l’alouette et on fait raconter leur vie aux phoques d’Alaska. C’est vraiment n’importe quoi, la chanson francophone !


C’est pourquoi, par solidarité avec Dieu, dont je me souviens qu’il est mélophobe, je n’entamerai pas de goualante aujourd’hui !


Ca vous fera des vacances à vous aussi !
 

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17 mai 2019

TEXTICULE RIDICULE

DDS 559 nightmaster

Serge avait baptisé sa verge du beau nom de Flamberge bien qu’elle ne fût qu’une triste asperge.

Arthur avait nommé la sienne Excalibur ! Dur ! Dur ! (Pas de bol, elle était molle !)

Elvis avait appelé son tout petit pénis « the real king of Memphis ».

Pascal, son popol pâle se rêvait Durandal.

Balthazar arborait un braquemart prétentieux nommé Dhu al-faqar

Le thermomètre à moustaches d’Eustache s’appelait Fragarach.

Patrick avait une trique dénommée Hal'Gebrik et la biroute d’Helmut s’appelait Ladéroute.

La limace de Wallace s’appelait Marmiadoise.

Le robinet d’Hector s’appelait Occimaure.

Et ça ferraillait dur, toutes ces têtes chercheuses au-dessus des joyeuses, Précieuse, Merveilleuse ! Toutes ces aubergines, Sauvagine, Galatyn ! Tous ces services trois pièces, Murgleis ou Damoclès. Toutes ces opine-du-chef, d’Ascalon à Dainsleif !

Et puis un jour tout s’arrêta. Le zob caleta à l’aube, la quéquette se trouva bête, le petit zozio s’envola, l’organe central partit dru comme Ulysse, le baigneur se rhabilla, le zizi redevint anonyme : un nommé Arturo avait inventé le fourreau ! Tout le monde y rangea son oiseau et l’on porta un slip, même le petit Jésus, si j’en crois Hégésippe *.

 

*Hégésippe de Mécyberne, historien si taciturne que son descendant Stéphane l’avait en berne dans sa turne. Le drapeau royaliste, hein, pas autre chose !

P.S. Pour vous instruire sur les noms des épées, c’est ici.

10 mai 2019

Gens d’armes et marais-chaussettes

170417 265 N 047- Il y a un fou de la gâchette
Qui tire du haut des échauguettes !

- C’est une bien belle cachette !
J’y allais avec dame Huguette
A l’époque de Jeanne Hachette
Pour lui montrer combien longuette
Etait ma jolie barbichette
Et quelquefois même, en goguette,
On s’enfournait quelques brochettes.
Nous nous mélangions les languettes
De frometon de vieille biquette
Sur un fond de fraîche baguette,
Sifflions une larmichette
De cet excellent Get 27
Et de jolis airs de guinguette
Ecrits par un natif de Sète…
Après, en guise de couchette…



 - Il y a un fou de la gâchette
Qui tire du haut des échauguettes !
Soldat, allez lui faire sa fête
Et remisez votre branchette :
Pour avoir l’air un peu moins bête
Fermez un peu votre braguette !

5 avril 2019

Le chapeau de Zozo

mêli mêlo zapotèque 2019 04 06

C'est vrai que,

comparativement à ces professionnels du couvre-chef,

même la reine d'Angleterre fait figure d'amateur.

d'amateure.

d'amatrice.

de zozo !

 

29 mars 2019

Une Odyssée

 é vous emmènerai soul mon yoli bateau

  u fil de l’eau, voguer, poussés par lé bon vent ;

C    ontre la voile blanche, adossée, vous youerez

H   abaneras, romances et moi yé vous suivrai,

T    rès très fidèlement, au trombone à CoUlysse.

 

22 mars 2019

FREINE, CAMARADE SKIZOV ! FREINE !

Madame Jeanne-Emmanuelle Hutin
Journal Ouest-France
38, rue du Pré Botté
35000 Rennes

Chère Madame

Moi aussi je veux bien descendre dans la rue manifester pour le climat et la biodiversité. Mais quand même ! Il y a des limites !

113838301Prenez les étrangers qui vivent dans mon quartier, par exemple. Un samedi sur deux ils organisent leur cérémonie religieuse sous mes fenêtres ! En pleine rue ! On arrête même la circulation afin qu’ils puissent procéder en paix à leurs rites si particuliers ! Ils déferlent par milliers, en hordes plus ou moins barbares, toutes et tous habillé.e.s de rouge et noir, excités comme des poux ou des crevettes, la canette de bière à la main car il leur est interdit de boire dans leur église.

103035439On leur empêche surtout de jeter des bouteilles ou d’autres projectiles sur les officiants ! C’est dire à quel point ces gens-là sont des sauvages !

Ce qui me gêne le plus chez ces pratiquants du culte du Bal Honron, c’est leur régime alimentaire.

Avant d’entrer communier, que la messe ait lieu à 15 heures, 17 heures ou 20 heures 30, ils s’agglutinent devant des roulottes malodorantes d’où s’échappe une épaisse fumée. Les plus mercantiles et les moins dégoûtés d’entre eux ont en effet fait griller des saucisses, cuire dans de l’huile bouillante de pauvres pommes de terre découpées en bâtonnets et confectionné des galettes de blé noir sur des plaques chauffantes circulaires appelées billigs.

113838355Ces voisins indélicats se nourrissent de ce qu’ils appellent la galette-saucisse : la viande de porc grillée est enveloppée dans la galette avec du ketchup, de la moutarde ou des oignons puis dans une serviette en papier qu’ils ne mangent pas, Dieu merci, c’est juste pour s’essuyer les doigts après. Une hostie, au moins, c’est du pain azyme, c’est léger et pas salissant.

A quel stade est-on rendus avec ces gens-là ! Il faut entendre la muzak qu’ils vous bombardent avec leur infâme cornemuse et leurs tambours, leur « Bro Gozh ma Zadou » qu’ils ont d’ailleurs piqué à une autre tribu nordique, leur « Galette-saucisse je t’aime » d’une pauvreté mélodique lamentable.


Sevenadur 5 réduit

 

On en croise partout en ville toute la semaine. Ils ont pignon sur rue. Plutôt que d’adorer notre belle république, son bon président Emmanuel, sa première dame Brigitte et notre beau drapeau bleu blanc rouge ils préfèrent promener l’emblème noir et blanc de leur pays d’origine qu’ils déclinent sur toutes sortes de supports : parapluie, caddies ®, sacs ou étendards. C’est de la provocation pure et simple.

116439810

Le pire de tout c’est la complaisance des autorités municipales vis-à-vis de cette sous-catégorie de la population. On leur donne le droit d’exister sur la place public lors de manifestation appelées Yaouank (fête de la jeunesse), Sevenadur (rencontres interculturelles), fest-noz (fête de nuit) et fest-deiz (fête de jour). Je ne vous parlerai pas de leur langue, un baragouin qu’ils semblent prononcer la bouche pleine de pain et de beurre (ou de kouign-amann pour les plus aisés) parce qu’il ne se pratique ici qu’un patois nommé « gallo » qui s’appelle ainsi à cause de la marée montante sous les jambes des chevaux dans la baie du Mont-Saint-Michel. Les édiles ont cependant jugé bon de leur concéder une signalisation bilingue sur les plaques de nos belles rues rennaise.

Il faut du cosmopolitisme, certes, mais point trop n’en faut ! Et puis pourquoi eux et pas d’autres dans ce cas ? Pourquoi ne pas sous-titrer le mail François Mitterrand « Vilain’sky prospekt » ou la rue des Portes mordelaises « Strasse der Mordelles Türen » ?

Sevenadur 4 réduit

118658309Je ne parlerai pas non plus de leurs danses à se péter le genou, à se déboiter l’auriculaire ou à coucher dehors après une ingurgitation de palanquées de « coups d’cid’ » ! Elles s’appellent gavotte, laridé, rond de Saint-Vincent, scottish, kost ar c’hoat, avant-deux de travers…

Oui, tout va de travers dans notre beau royaume, je vous le dis, sœur Jeanne-Emmanuelle ! Les bons Français en ont plus que marre de ces gens-là et je vous pose la question qui fâche : quand va-t-on se décider à les renvoyer dans leur pays, ces faillis Bretons ?

Veuillez agréer l’expression de mes sentiments exacerbés.

Signé : Irène Skizov,
136, route de Lorient
35000 RENNES

Sevenadur 3 réduit

 

 

N.B.Ces petites figurines sont extraites du programme du festival Sevenadur. Je n'ai pas trouvé le nom de leur auteur mais je lui dis ici que j'ai bien aimé son travail en ligne claire !

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