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Le cahier de brouillon de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
15 mars 2019

Bingo !

DDS 550 Wisigoth Couv_4264

Le Wisigoth n’a inventé ni le jeu de go ni les Lego.

Il ne se nourrit pas que de veau Marengo. Il aime bien aussi le gigot, la tome d’aligot et apprécie les berlingots.

Il ne boit pas de ton Château Margaux de derrière les fagots si tu l’as rangé au frigo. Il préfère le whisky à gogo.

Il ne danse jamais le pogo même à Glasgow où les punks sont des pousse-mégot ravagés par l’impétigo.

Il trouve que « Tintin au Congo » est une lecture pour les nigauds qui n’entravent rien à l’argot.

Il a planqué tout son magot et ses lingots dans la cale de son vieux cargo qu’il a baptisé « Reine Margot ».

Il monte souvent sur ses ergots car il n’aime pas tous ces ragots sur ses déboires conjugaux.

Il dit que devant sa hachette qu’il brandit à tire-larigot
Tous les hommes se retrouvent égaux
Et tous les moyens sont légaux
Pour écrabouiller l’Ostrogoth,
L’autre crocodile du marigot,
Son saligaud d’alter ego un poil dingo 
Qui danse le tango avec Anne Hidalgo
Mange des escargots et voyage au Togo 
D’où on le rapatrie pour cause de lumbago.

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8 mars 2019

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 47, Comptine Ch'ti : traduction

Le problème des langues vernaculaires, c'est qu'on ne les comprend pas si on n'est pas soi-même un autochtone ! 

Du coup ça oblige le bilingue de service à livrer une traduction pas toujours très fidèle ("Traduttore, traditore" comme disent les Guatémaltèques) !

Voici la mienne :

Bonjour, je me présente, je suis Louis le dragon. J’habite à Mazingarbe au sommet de la montagne de schistes. Comme je voulais voir du pays, je suis parti à la maraude aux poires, vous savez, celles qu’on trouve sur les pommiers à cerises ! Figurez-vous que dans le pré d’à côté il y avait trois jolies petites chèvres bien dodues. Ma nature étant ainsi faite, je me suis précipité sur elles, je les ai transformées en soupe au lard et je me suis régalé des légumes et de leur chair bien cuite retirés de la marmite avec une écumoire. Sachez le : je me fiche bien de ceux qui pensent qu’on doit seulement manger pour vivre et non l’inverse ! Moi je vis pour manger.

Bien qu’il eût les yeux fermés, le fermier m’a vu faire. Il est allé trouver le maire. Le curé lui a répondu qu’il envoyait Saint-Georges avec tout son attirail guerrier en vue de me réduire en bouillie.

Venez donc, les gars, vous ne me faites pas peur ! Et d’ailleurs, je croyais voir arriver un soldat et voilà que ce n’est qu’un garde champêtre qui revenait de Marquette et se trouvait donc sur la route de Sainghin. Le maraud m’alpague ainsi :

- Va-t’en laver tes jambes avec du savon noir, horrible bestiau. Tu pourras peut-être les ravoir ! Allez, gros sac ! Ramasse ton coq ! Tu vois bien qu’il a les pattes cassées !

- Comme tu prends la mouche, jeune présomptueux ! Qui donc t’a offusqué en moquant la taille de tes volumineux genoux, alors que tu as de si belles jambes ?

Après, nous nous livrâmes à une violente échauffourée, comme aux temps où le Bourreau de Béthune affrontait l’Ange blanc.

A un moment, il a lâché son chien et son chat m’a mordu. Il m’a mordu à la fesse et très bizarrement, je saignai à l’oreille. A vrai dire ce n’était pas du sang : je pissais du vinaigre !

Mais n’allez pas plus loin, gentils lecteurs, gentilles lectrices. Toutes ces affirmations ne sont que des fariboles et des calembredaines. Elles relèvent de ce type de blagues que les mineurs de fond se racontaient gaiement en revenant du puits de mine et qui avaient pour personnage un nommé Cafougnette créé par Jules Mousseron. Même les enfants du bassin minier les chantaient dans les cours de récréation de Noeux-les-Mines ou d’Avion en attendant Noyelles-Godault !

8 mars 2019

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 47, Comptine Ch'ti

C’est mi Louis ch’dragon
J’habite à Mazingarb’
Pompon signalé
C’est mi Louis ch’dragon
J’habite à Mazingarbe

Tout in haut de ch’terril
J’voulos vir du pays
[Pompon signalé... + bis des deux vers de chaque couplet]

J’m’in va l’maraute à poires
Sur un pommier à chriches

Dins l’pâture d’à côté
Y avot tois tchiotes maguettes

J’in fais dé l’soupe au lard
Et j’minche eul rassacache

Car mi j’intique j’intasse
Jé m’ fous de ch’ti qui passe

Eul sincier y m’a vu
Y avot les yeux fermés

I s’in va trouver l’mair’
L’curé il y répond

J’vas invoïer Saint Georches
Avec tout s’n’attirale

J’croïos vir un soldat
Ch’étot qué l’ gard champêt’

Sur la rout’ de Sainghain
Il arvenot d’Marquette

- Va-t-in laver tes gampes
Avec du savon noir
Pompon signalé
Avec du savon noir
Té sauras les ravoire !

Allez ramasse tin co
Il a les patt’s cassées !

- Qui qui t’a dit gros g’noux
Ti qui as d’aussi bells gamp’s ?

Après l’bourreau d’Béthun’
A castagné l’Ange blanc

I m’a lâché sin quien
Sin cat i m’a mordu

I m’a mordu à m’fesse
Euch saignos à m’n’orelle

Au yeu d’saigner du sang
Euch pissos du vinaic

Tout cha c’est des cacoul’s
Et des carabistoul’s

Des sortes ed’ Cafougnettes
Qu’in s’racontot à l’fosse

Ou qu’in cantot déhors
Quand qu’ch’est qu’in étot gosses !

 

28 février 2019

L'unijambiste

Am stram gram pic et pic et calligramme !
Voici mon humble contribution, plus inspirée par Apollinaire que par Rimbaud, pour illustrer le mot «unijambiste» :

DDS 548 verre à pied

 

22 février 2019

PARFOIS LA POÉSIE NE VOUS AIDE PAS À VIVRE

C’était un mec balèze
Qui faisait du trapèze
Dans un cirque ambulant.

Un jour qu’il s’entraînait
Il fut désarçonné
Par ce qu’il vit sous lui
Et tomba comme un steak
Dans le filet
De protection.

Et l’écuyère aztèque
Sur un cheval d’uhlan
Vint avec attention
Ramasser l’évanoui.

Lorsqu’il ouvrit les yeux
Ce fut le coup de foudre.
Elle fondit aussi,
Se remit de la poudre
Pour cacher son émoi.

Ils partirent ailleurs
Sur les bords du Zambèze,
A Rodez, à Rospez
Ou l’on fait le Tro Breizh
Et même à Saint-Tropez
Où B.B. vit à l’aise.

Moi je suis resté seul
Avec mes animaux,
Mon cirque miniature :
Je suis dompteur de puces
Et la belle acrobate
Ne m’accorde jamais
Un regard en passant
Et la contorsionniste
M’ignore tout autant
Et du coup je suis triste

Une de mes puces m’a dit
Que si le trapéziste
Et l’écuyère aztèque
Ont un jour un enfant
Ils l’appelleront Pégase.

Sa soeur a dit « Ecrase !"
Et je l’ai écrasée. 

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8 février 2019

OÙ EST LA NOBLESSE, OÙ EST LA ROTURE ?

Le docteur de Morgnies ouvre la porte de la salle d’attente avec brutalité.

Comme on est le 16 septembre 1880, il ne peut pas gueuler, faisant référence à Jacques Brel, tel un sous-off dans un bordel de campagne : « Au suivant !» mais on entend presque ces mots dans la vivacité de son geste. Il a la moustache en bataille, la corpulence d’un escrimeur et la carapace de l’homme prêt à tout voir et tout entendre de la vie sans moufter plus que ça. Une espèce d’aristocrate, le médecin, chez qui tout le monde peut entrer et déballer des horreurs, qu’il soit noble ou roturier.

Aujourd’hui, en ce début d’après-midi, ils sont deux, bien amochés, à faire passer en urgence. Les patients ne sont plus impatients quand quelqu’un poireaute parmi eux avec un œil sanguinolent. Le premier arbore donc deux magnifiques cocards dont l’un bien saignant et l’autre bonhomme a le bras en écharpe, enveloppé dans ce qui ressemble à une serviette de restaurant. L’aveugle et le paralytique mais dans la version bons bourgeois de Paris bien aisés. Cela le docteur de Morgnies l’a déduit de ce que les deux gars ont l’élégance parisienne des dandys et de ce que la serviette est marquée Bignon. Bignon ! Pour un type qui a deux cocards, c’est cocasse !

- Qu’est-ce qui vous amène, Messieurs ? Par lequel de vous deux je commence ?

DDS 545 Aurélien Scholl

- Monsieur, permettez d’abord que je me présente. Je suis Aurélien Scholl, journaliste à «L’Evénement». Nous étions en train de déjeuner tout à l’heure chez Bignon et nous allions sortir quand un jeune gommeux excité s’est mis en travers de mon chemin.

- Il a demandé à mon ami s’il était bien Aurélien Scholl.


- « C’est bien moi, monsieur » ai-je répondu. En quoi puis-je vous être utile ?


- « En rien, espèce de petit roturier ordurier ! Prends ça de la part du comte de Dion !» a-t-il dit et il a balancé à Aurélien une gifle et deux pêches dans la poire.


- Sans même se soucier de ce que je portais un monocle de chez Tati ! J’eusse pu perdre un œil dans l’histoire. Et c’est pour cela que je viens consulter l’homme de l’art que vous êtes. Y aura-t-il des séquelles à cette violence ? Le saignement s’est arrêté mais pour l’instant, je vous l’avoue, je vois tout flou comme si je m’étais fait flasher à l’issue d’un bal. C’est au point que j’ai eu besoin du soutien de mon ami Turgan pour venir jusqu’à vous.


- Et puis il y a aussi cette histoire de carafe. Tu es quand même tombé dans les pommes quand il te l’a lancée et que tu l’as reçue en pleine poitrine.


- Certes, mais je l’avais traité de manant, de charretier et de crocheteur.


- Tu étais quand même en droit de le faire après t’être ainsi faitboxer, non ?


- Laissez-moi examiner cela, dit le docteur. Mouais. Pas fameux, fameux, les yeux, surtout le droit. Déshabillez-vous que je voie le torse.


- Attends, Aurèle, je vais t’aider.


- Non, laissez, dit le docteur, je vais m’y coller. Avec votre bras en écharpe ce ne serait pas pratique.

Le docteur examine le thorax où il y a un énorme hématome. Il tâte les côtes du journaliste et demande, intrigué :

- Dites voir ? C’est normal que vous ayez toutes les côtes fendues ?

- C’est que j’aime beaucoup rire et me moquer, Docteur ! Mais je n’ai jamais eu l’intention de faire du mal à qui que ce soit. Ca reste toujours de bon aloi.


- Je sais, je sais. Bon rhabillez-vous. A part l’honneur du comte de Dion, il n’y a rien de cassé.


- Mais je ne lui ai rien fait à ce garçon ! Je ne le connaissais même pas avant cette séance de pugilat!


- Vous avez sûrement dû écrire quelque chose le concernant. Mais ce n’est pas mon affaire. Je vais vous prescrire une ITT


- Qu’est-ce que c’est ? Ca fait mal ?


- C’est juste une interruption temporaire de travail. Vous n’allez récupérer la vue que dans dix-neuf jours et il vous faudra attendre encore onze jours avant que vous ne puissiez retourner au théâtre et rédiger vos comptes-rendus ironiques.


- Vous me connaissez donc, Docteur ?


- Oui je m’intéresse un peu à ce que vous écrivez.


- Et pour les yeux vous me donnez quoi ?


- Deux escalopes le matin et deux escalopes le soir, à apposer sur les orbites.


- Mais ça va me coûter horriblement cher ce régime carné ! Vous n’avez pas de médicaments, plutôt ?


- Je suis contre les prescriptions de produits chimiques ! Je fais de l’homéopathie. Contre la boucherie, j’utilise la boucherie. Si vous avez des problèmes financiers, attaquez le comte en justice et comptabilisez votre facture de bidoche dans les dommages et intérêts que vous lui réclamerez. A vous maintenant monsieur Turgan. Déballez voir un peu ce que vous avez dans votre serviette.


- Oh moi c’est juste une estafilade !


- Avec quoi vous êtes-vous fait cela ?


- Mon ami Aurélien a voulu se défendre contre le comte. Il a sorti son stylet.


- Un stylet ? Les journalistes écrivent avec un stylet maintenant ? C’est fini le stylo ?


- Je devais partir ce soir pour Bruxelles, précise Aurélien Scholl. Bien que la Belgique soit un pays d’honnêtes gens j’avais emporté à tout hasard mon parapluie de voyageur dont le manche renferme un stylet.


- Vous avez raison, il y a là-bas de vilains bonshommes qui tirent à vue sur les littérateurs français !


- Et comme il n’y voyait plus rien, c’est moi qu’il a blessé.


- Ce que je ne vois vraiment pas c’est pourquoi le comte s’en est pris à moi.


- Cherchez la femme, Monsieur Scholl ! Quel livre avez-vous publié récemment ?


- « Fleurs d’adultère ». Pourquoi ?


- Cherchez de ce côté-là. Je suis sûr que l’explication est là. Voici vos ordonnances, Messieurs. Lequel de vous deux règle l’addition ?


- C’est moi !


- Non c’est moi !


- Je vous en prie, je vous suis redevable de…

***

Après avoir raccompagné les deux hommes jusqu’à la porte et avant de faire entrer le client suivant le docteur de Morgnies jette un œil au portrait d’Isaure Chassériau qui trône dans son vestibule.

- Eh bien dis-donc, Isaure ! Le journaliste-bashing commence de bonne heure, cette année !

2019 02 08 Isaure flashball

1 février 2019

Seize contre seize sur le forum, c'est ça le quorum !

- Vous aussi vous êtes tout seul sur le terrain, sire Banania ?

- Comme vous voyez, bwana Arthur ! J’espère qu’on aura le quorum. Parce que roi contre roi, je ne sais pas si vous savez, c’est nul ! Et nulle même ! Mais je vois votre dame qui arrive !

- Enfin ! Non mais dites donc, Guenièvre, qu’est-ce que vous foutiez ? Je ne sais pas si vous savez mais y’a match aujourd’hui ! Vous séchez les tournois, maintenant ?


- Désolé Majesté mais le cavalier Lancelot m’apprenait à jouer d’un instrument de musique africain !


- Alors vous mélangez les pièces avant même qu’on ait commencé ? Du métissage musical, maintenant ? Une blanche vaut toujours deux noires avec cette… chose, là ?


- La cora il appelle ça. J’ai l’impression que ça va super-marcher ce truc-là ! C’est bon pour le décorum, qu’il dit, de jouer de la cora. Surtout des chorus.


- Chorus, cora, décorum, on va y perdre son latin avec vos lubies ! En attendant, je ne sais pas si vous voyez, on n’a pas le quorum !


- Ah mais maintenant que je suis là on peut y aller. Profitons de ce qu’elle n’y est pas la dondon fessue du gars Mamadou !


- Taisez-vous malheureuse, vous allez nous créer un incident diplomatique ! Tenez la voilà justement avec toute sa cour, le prince noir, Razibus Zouzou, Tornado et compagnie ! Mais qu’est-ce qu’ils foutent, les gars de chez nous ? Les deux autres fous, là, Loreille et Lardu, je n’ai jamais vu des bouffons pareils !


- Vous n’avez vraiment pas le sens de l’humour, vous, Arthur, hein ? Ils doivent juste être encore à fianchetter dans les coins !


- Avant même que j’aie construit mon château ? Ah ben bravo !


- Ecoutez, ce sont des conceptions hypermodernes. Faut pas rester comme ça attaché à l’ancien monde non plus !


- Et les pions, ils sont où ?


- Ben c’te question ! Au lycée, à surveiller les mômes ! Tiens non, les voilà tous qui arrivent en poussant les deux tours !


- Bon, manque plus que qui ? Lancelot et Saint-Georges comme d’habitude ! Si les autres en face nous sortent un dragon, on va être mal !


- Ils ont pas des têtes à jouer de la sicilienne ! Faut peut-être arrêter aussi de jouer 1. e4, sire ! lance Lancelot en prenant sa place sur la case c1.


- C’est ça, c’est ça, dévoilez nos plans secrets ! Déjà si eux n’avaient pas le quorum pour débuter la partie, ça m’arrangerait assez, voyez-vous ! Ah, voilà Saint-Georges, on est au complet ?


- Alors, bwana Arthur ? On commence ? Pendant que vous palabriez avec votre dame, on a atteint le quorum et plus si affinités nous aussi ! Allez-y ! Tirez les premiers, messieurs les Anglais !


- Y m’énerve celui-là, maugrée Arthur, avec sa culture et ses expressions toutes faites. Je ne sais pas ce qui me retient de lui balancer un orang-outang sur la gueule. Non quand même pas b4, c’est trop risqué. Allez tiens, une anglaise. 1. c4 ! Accrochez-vous les noirs !

 Pour assister à la bataille, cliquez ici 

puis faites avancer les pièces ci-dessous en appuyant sur la flèche orientée vers la droite. 

P.S. Et alors comme ça, y'aurait une arnaque ?
Je ne serais pas capable de gagner avec les noirs ?

Pas plus tard qu'hier encore, voyez-vous...

(En fait c'est juste que je ne publie pas les parties que je perds !)

25 janvier 2019

LE JEU DU POST-IT

Aux différents protagonistes rassemblés autour de cette table, j’ai posé les questions suivantes :

- Suis-je un personnage de fiction ou un être réel ?
Un personnage de fiction.

Est-ce que je marche sur deux pattes ?
Oui.

Suis-je un homme ou une femme ?
Un homme.

Suis-je un personnage de roman ?
Non.

Un personnage de bande dessinée ?
Oui.

Mes aventures se déroulent-elles en France ?
Non.

Exercé-je mes talents aux Etats-Unis ?
Oui.

Ai-je de grandes oreilles et une petite queue ?
Non.

Suis-je un personnage de bande dessinée comique ou réaliste ?
Comique.

Est-ce que je tire plus vite que mon ombre ?
Non.

Comment ai-je fait pour ne pas me reconnaître dans ce portrait ? C’est quand même moi qui, toutes les semaines, achète à Dame Martine, sur le marché des lices, une livre d’épinards !

C’est quand même moi, quelque part, qui suis le roi de la mise en boîte dans cet atelier d'écriture où, pour une fois, je suis plus maso que sado !

Qui d’autre que moi, dopé aux légumes verts, peut inventer ces consignes de fier-à-bras qui ont pour effet de transformer la salle Mandoline en réunion de célébrités positionnées dans un voisinage tel que Marilyn Monroe jouxte Jolly Jumper qui est assis à côté de la Joconde et on trouve ensuite, en allant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, Rantanplan, la Castafiore, Jean-Claude Van Damme, le Petit Poucet, Mary Poppins, Arthur Rimbaud, Louis de Funès et Agatha Christie.

DDS 542 jeu du post-it 4

J’ai juste oublié de demander à ces protagonistes du jeu du post-it où je me situais sur l’échelle du temps !

Sûr que je suis une vieille gloire désormais, tout juste bonne à se trouver, place Hoche où se tient à Rennes le marché des libraires, dans un vieux numéro de Charlie Mensuel ou dans un fascicule de «bédé des gars de la rue» comme on disait jadis.

Mais c’est de ma faute aussi. Je n’ai pas posé de question sur mon environnement familial, Olive, Mimosa, Wimpy…

Je tâcherai de faire mieux la prochaine fois qu’on jouera à cette variante à douze joueurs du jeu du post-it. Sauf que ce sera difficile : il n’y a, paraît-il, pas plus de fer dans les épinards que dans les noix de cajou, amandes, noisettes et surtout dans le ti-punch martiniquais (et toujours pas revenu) que nous avons bu avant de monter et qui m’a bien troublé l’esprit !

DDS 543 popeye

17 janvier 2019

Rasséréner le môme ? Ca, Céphée !

DDS 542 Ursa_Major2

- J’ai beau scruter le ciel
Et chercher la Grande ourse
La Petite ourse et sous la Table
Je ne vois pas l’ourson.
Encore moins Boucle d’Or.

Le Téléscope est-il à ce point déréglé 
Qu’on n’aperçoit plus la Baleine ?
Prévert l’aurait chassée ?
Elle se serait envolée
Dans le Triangle des Bermudes ?

Que la Licorne ait disparu
C’est acceptable. Dame !
Elle faisait tapisserie
Parmi ces femme d’âge moyen
Qui auraient fait perdre la tête
Au puissant Hydre mâle
Et la queue à l’Hercule. 

pegasec

Que Pégase envolé
(Qu’ont suivi dans les cieux
Capricorne et Centaure)
Rejoigne au mauvais temps
Le bon Petit cheval
Avec le Sagittaire
Avant de s’en servir,
Ni Brassens ni Pierre Dac
Ne s’en offusqueront
Que ces beaux quadrupèdes
Aient pu mettre les Voiles ;

Que le Petit renard,
Le Corbeau et le Lièvre,
Le Lion, le Loup, la Mouche
Aient choisi de cocher
La case «Château-Thierry»
Pour boire à La Fontaine
Il n’y a pas de Lézard ;

Que le Caméléon,
Animal cachottier,
Peintre polychromique,
Se soit encore caché 
En se peignant le corps ,
C’est là ruse d’Indien
Que nous pardonnerons 
A ce grand mimétique ;

Mais enfin – j’en reste mutique ! –
On ne voit même plus la Girafe !
Qu’est-ce qu’ils peignent 
Dans les ministères ?

china-dragon-constallationOui, franchement, la Coupe est pleine !
Où est donc passé mon Teddy bear
Avec son quelque chose en peluche?

Lui seul savait me consoler,
Plus que maman et papa même,
Quand je rentrais à la maison
Tout constellé d’(h)Orion(s)

- Ce n’est rien mon enfant
C’est juste que ce soir 
Le ciel est nuageux,
Que janvier nous grisaille,
Nous gris houille, nous grisouille,
Que le Dragon du mauvais temps
Résiste plus que de raison
- Depuis quatre-vingt-dix-neuf jours - 
Aux Chiens de chasse de Saint-Georges

Elles sont comme le Phénix
Elles renaîtront de ces cendres
Tu les retrouveras plus tard
Les étoiles de ton enfance. 

Tiens, écoute déjà
Cette voix d’outre-ciel,
« La berceuse des ours
Qui ne sont pas là »
Que Boris composa
Pour son ourson, son Ursula : 

Ursula et Boris Vian"… Oursi Ourson Ourzoula
Je voudrais que tu sois là
Que tu frappes à la porte
Et tu me dirais : "C’est moi
Devine ce que j’apporte ?"
Et tu m’apporterais toi"

Boris Vian

11 janvier 2019

QUAND J’AURAI NONANTE ANS

1
Quand je s’rai plus vieux
Que j’perdrai mes ch’veux
Dans vraiment longtemps

M’en-
Verras-tu en-
Cor’ des mots doux
Pour la saint-Valentin ?
M’offriras-tu du Chambertin ?

Si je rentre fin
Soûl au p’tit matin
M’ouvriras-tu ta porte ?

Est-ce que j’aurai droit
A tes bons p’tits plats
Quand j’aurai nonante trois ?

Pont 1
Depuis l’temps qu’on s’écrit
J’crois qu’on s’apprécie
Tu t’fais vieille aussi

Mon amie si tu m’ réponds oui
J’t’aim’rai pour la vie

Et on ira à la mairie pour se dire « oui »

2
J’ pourrai si tu veux
Changer les plombs
Quand ils sauteront

Tu tricoteras des pulls au coin du feu
Le dimanche on marchera un peu

Tu bêcheras l’jardin
J’tondrai l’gazon
Quel bel horizon !

M’aim’ras-tu encore
Même si j’fais plus d’sport
A nonante and more ?

Pont 2
L’été on louera un mobil home dans un camping de l’île de Ré
Et on invitera
Tes petits-enfants

Ils s’amuseront comme des fous
Arthur, Jeanne et Lou
Sur leurs consoles qui nous désolent

3
Réponds-moi par mèl
Ou par SMS
Dis-moi c’que t’en penses

D’ajouter au bas « bien cordialement »
Ou un smiley tout souriant
Je te dispense

Tu peux si tu veux
Cocher la case deux
De ce formulaire (en pièce jointe)

Celle qui est marquée
« Oui je t’aime, Albert
Et bon anniversaire !

Oui tu y auras droit
Tu seras mon roi
A nonante et trois ! »

N.B. Cette traduction approximative et actualisée peut bien évidemment se chanter sur l’air de « When i’m sixty four » des Beatles. La preuve ci-dessous ! 

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